L’expression populaire « ça tombe comme à Gravelotte » s’entend encore parfois dans les
campagnes françaises pour qualifier une pluie drue ; elle provient du souvenir lointain d’une terrible bataille à
l’ouest de Metz du 16 au 18 août 1870, avec notamment de meurtriers combats de cavalerie, où des charges de
cuirassiers furent hachées par les balles et les tirs d’artillerie. Cette bataille est un des premiers engagements de
la guerre qui oppose, depuis juillet 1870, les Etats allemands coalisés autour de la Prusse, et bientôt fédérés dans
un second Reich, à la France impériale puis républicaine.
Les antagonismes sont anciens entre Français et Allemands et il suffit du prétexte de la dépèche
de Bad Ems, qui relate l’entretien d’un proche du roi de Prusse avec l’ambassadeur de France à propos de la
confirmation, mais sans engagement écrit du roi, du retrait de la candidature au trône d’Espagne du prince
Léopold de Hoenzollern-Sigmaringen, pour que Napoléon III déclare la guerre, poussé par son entourage et
soutenu par le Corps législatif. En effet, le chancelier du royaume de Prusse Otto von Bismack, qui veut un
ennemi commun pour rassembler tous les Allemands dans un Etat puissant dirigé par la Prusse, tronque la
version remise au journaux. Le sens en devient alors offensant pour l’honneur national français, ce qui pousse à
la réaction guerrière. 0r, la Prusse qui dirige la Confédération de l’Allemagne du Nord est liée militairement
aux Etats germaniques du sud.
Le conflit éclate officiellement le 19 juillet 1870 et il dure jusqu’à l’armistice qui entre en vigueur
le 26 janvier 1871 ; mais en fait les combats continuent dans l’Est de la France au début de février 1871, et les
événements de la Commune de Paris se déroulent fin mai, donc bien après la signature le 10 mai du traité de
paix de Francfort. D’ailleurs tout le territoire n’est finalement libéré qu’en septembre 1873, mais sans le nord
de la Lorraine et l’Alsace.
Présenter dans son détail la guerre franco-prussienne de 1870-1871 a été tenté dans des ouvrages
de référence ; ici la grille de lecture du conflit est celle liée aux changements politiques et aux conséquences
nationales de la guerre. Trois parties peuvent permettre de comprendre l’essentiel de ce premier affrontement
entre les deux nations ; la première présente les faits militaires ; la seconde s’attache aux changements
politiques amenés par la guerre dans les deux camps ; enfin la troisième partie porte sur le refus de la défaite du
côté français, refus exprimé par la Commune de Paris, par l’idée de revanche et la volonté de récupérer les
provinces perdues.
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Une guerre souhaitée par les deux adversaires.