Chapitre III

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Macroéconomie
internationale
Sophie Brana
Magefi 1ère année
Chapitre 3
La prise en compte de
l’extérieur dans le modèle
Mundell-Fleming
• Robert Mundell
• 1962 : The appropriate use of monetary and fiscal policy for
internal and external stability
• 1963 : Capital mobility and stabilization policy under fixed and
flexible exchange rates.
• Marcus Fleming
• 1962 : Domestic financial policies under fixed and floating
exchange rates
Les hypothèses du modèle
• Hypothèses keynésiennes
• Perspective de court terme, modèle à prix fixes. Rien sur les
contraintes intertemporelles des agents.
• Production déterminée par la demande de biens
• Équilibre de sous-emploi
• Importance du secteur monétaire avec équation de demande de
monnaie basée sur la préférence pour la monnaie (PPL)
• Economie ouverte
• Petite économie ouverte (n’influence pas les données mondiales)
• Imparfaite substituabilité des biens (pas de LPU, alors que ce sera
central dans l’approche monétaire), mais arbitrage international
rapide par rapport au taux d’intérêt (PTI).
• Pas de flux de revenus entre pays : la balance courante = balance
commerciale.
Section 1. Présentation du modèle ISLM en économie ouverte
A. La courbe BP
• La courbe BP représente l’ensemble des combinaisons du
revenu (Y) et du taux d’intérêt (i) qui assurent l’équilibre
de la balance des paiements
• BP = balance des transactions courantes + balance des
capitaux = BC + BK
• 1. La balance commerciale
BC = X – H
X dépend positivement du taux de change (e) et de la
demande des non résidents (Y*)
X = x(e)Y* + X0
H dépend positivement du revenu national (Y) et
négativement du taux de change (e).
H = h(e)Y + H0
D’où BC = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0]
La balance commerciale se détériore quand le revenu
national augmente et s’améliore quand la monnaie se
déprécie (e augmente)
• 2. La balance des capitaux
BK = f(i – i* + ê)
BK = f(i) + F0
• 3. Construction de la courbe BP
BP = BC + BK
BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0
Equilibre de la balance des paiements :
BP = 0
x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0 = 0
x(e)  X 0  H 0  F0
f
Y
i 
h ( e)
h (e)
Pour e donné :
x  H 0  F0
f
Y i 
h
h
La pente de BP dépend des deux indicateurs d’ouverture
de l’économie :
 Ouverture financière : f (sensibilité des mouvements
de capitaux au taux d’intérêt)
 Ouverture commerciale : h (propension marginale à
importer)
B. Les nouvelles courbes IS et LM
• 1. La courbe IS
• L’équilibre sur le marché des produits doit désormais
tenir compte des relations commerciales avec l’extérieur
Y = C + I + G + (X – H)
Y = [cY + C0] + [I0 – ji] + G0 + [x(e) – h(e)Y + X0– H0]
j
1
Y
i
[C0  I 0  G0  X 0  H 0 ]
1 c  h
1 ch
• 2. La courbe LM
La création monétaire a deux origines (contreparties)
- Le crédit interne (M0)
- Les créances sur l’extérieur ou réserves de change
• En change flexible, l’offre de monnaie reste exogène
Ms = M0
Le taux de change s’ajuste pour rétablir l’équilibre
extérieur.
• En change fixe, l’offre de monnaie devient endogène
Ms = M0 + m BP
Le taux de change est fixe : c’est l’offre de monnaie qui
s’ajuste.
C. L’équilibre macroéconomique
en économie ouverte
• L’équilibre macroéconomique en économie ouverte est
atteint au point d’intersection des trois courbes IS-LM et
BP.
• Les trois marchés sont équilibrés simultanément pour un
seul couple (Y, i), mais également pour un seul niveau du
taux de change (e) (qui n’apparait pas sur le graphique)
• BP et LM sont de pente positive.
• Si la pente de BP est plus forte que celle de LM (BP
plus verticale) : les ajustements passeront davantage
via le revenu et la balance commerciale
• Si BP plus horizontale : importance des variations de i
(BK)
Section 2. Les conséquences politiques
de l’ouverture internationale
A. Le cas d’une petite économie ouverte
en régime de change fixe
e devient exogène
M et Y sont endogènes
• 1. Avec parfaite mobilité des capitaux
1.1. La politique budgétaire
Comme en économie fermée, une relance budgétaire
provoque une hausse du revenu national (Y) et une
hausse du taux d’intérêt national (i).
Double impact sur la balance des paiements :
BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0
• La hausse du revenu entraine une hausse des
importations (fonction de h), donc un déficit de la
balance commerciale
• La hausse du taux d’intérêt entraine un afflux de
capitaux (fonction de f), donc un excès de la balance
des capitaux.
• L’impact net sur la balance des paiements dépend de
f/h, donc du degré de mobilité des capitaux.
• Si les capitaux sont parfaitement mobiles :
• La relance budgétaire augmente le taux d’intérêt, ce qui
provoque des entrées de capitaux.
• L’excédent de la balance des capitaux tend à faire
apprécier le taux de change.
• La Banque centrale doit intervenir en créant de la
monnaie jusqu’à ce que le taux d’intérêt revienne à son
niveau initial.
• La politique budgétaire est, dans ce cas, particulièrement
efficace.
i
LM1
LM2
B
A
i = i*
BP1
C
IS2
IS1
Y2
Y
1.2. La politique monétaire
• En régime de change fixe, la politique monétaire est
totalement inefficace.
• Si les capitaux sont parfaitement mobiles, le taux d’intérêt
national ne peut différer du taux d’intérêt mondial.
• Une création monétaire visant à baisser le taux d’intérêt
national pour relancer l’investissement privé provoque des
sorties de capitaux et une tendance à la dépréciation du
taux de change que la Banque centrale doit combattre en
détruisant de la monnaie.
• LM revient au point de départ.
= triangle d’incompatibilité de Mundell
2. Le cas où les capitaux sont
immobiles
• BP devient verticale : l’équilibre de la balance des paiements
dépend de la balance commerciale.
• La variation du taux d’intérêt domestique n’a plus d’incidence
extérieure.
• 2.1. La politique budgétaire
• La politique de dépenses publiques augmente le revenu
national, ce qui favorise les importations.
• La balance commerciale, et donc la balance des paiements,
devient déficitaire.
• La Banque centrale doit intervenir pour éviter que le taux de
change ne se déprécie. Elle soutient sa monnaie en l’achetant
contre des devises : la destruction monétaire déplace LM vers
la gauche.
• Le revenu revient au point de départ tandis que le taux
d’intérêt augmente fortement.
• Dans le cas extrême où e est fixe et où les capitaux sont
parfaitement immobiles, la politique budgétaire est
inefficace.
i
BP
LM2
LM1
i2
C
B
i1
A
IS2
IS1
Y
Y1
• 2.2. La politique monétaire
• Si les capitaux sont immobiles, la politique monétaire, en
relançant l’économie, via la baisse des taux d’intérêt,
relance par là même les importations, ce qui dégrade la
balance commerciale.
• Pour éviter la dépréciation du change que cette
dégradation commerciale induit, la Banque centrale doit
acheter sa monnaie nationale sur le marché des changes
contre devises.
• LM se déplace vers la gauche et revient au point initial.
• Là encore, une politique monétaire autonome est
impossible.
B. Le cas d’une petite économie
ouverte en régime de change
flottant
• 1. Les capitaux sont parfaitement mobiles
• Deux variables endogènes : Y et e
• Variables exogènes : G, M, P, i = i*
En change flottant, le taux de change s’ajuste : IS et BP se
déplacent pour assurer l’équilibre simultané des trois
marchés, LM ne bouge pas.
1.1. La politique budgétaire
D+G
D+Y
D+i
entrée de capitaux
excédent BK
excédent BP
appréciation monnaie nationale
D-X (le déficit commercial compense l’excédent de la
balance des capitaux)
D-Y
La balance des paiements est équilibrée, mais l’effet
de relance est annulé.
L’effet de relance de l’activité par la hausse des
dépenses publiques est compensé par la baisse des
exportations.
1.2. La politique monétaire
En change flottant, la politique monétaire est
particulièrement efficace
D+M
D- i
D+ I
D+ Y
sorties de capitaux
dépréciation de la monnaie
domestique
D+X
D+ Y
- Au nouveau point d’équilibre, l’excédent commercial
compense le déficit de la balance des capitaux
- Le taux d’intérêt revient au niveau du taux d’intérêt
mondial, mettant fin aux sorties de capitaux.
 capitaux parfaitement mobiles
i
LM1
LM2
A
C
i = i*
BP
B
IS2
IS1
Y1 Y2
Y3
Y
2. Les capitaux sont immobiles
• 2.1. La politique budgétaire
• La relance de l’activité économique suite à la relance
budgétaire entraine une hausse des importations
domestiques.
• Le taux de change se déprécie, ce qui favorise les
exportations et rétablie l’équilibre extérieur.
• L’effet de relance est renforcé par rapport à l’économie
fermée.
 capitaux immobiles
i
BP1
BP2
LM
C
B
i1
A
IS3
IS2
IS1
Y
Y1
Y3
2.2. La politique monétaire
• En régime de change flottant, la politique monétaire
retrouve toute son efficacité, qui apparaît même renforcée
en économie ouverte par rapport à l’économie fermée.
• La relance de l’activité économique par le biais d’une
politique monétaire expansive provoque une dégradation
de la balance commerciale.
• La monnaie nationale se déprécie, ce qui restaure
l’équilibre extérieur en favorisant les exportations
nationales.
• A l’effet de relance par l’investissement observé en
économie fermée, s’ajoute, en économie ouverte, l’effet de
relance des exportations
 capitaux immobiles
i
BP1
BP2
LM1
LM2
i1
C
A
B
IS2
IS1
Y
Y1
Y2
C. L’importance du policy mix
•
•
•
•
2 règles de politique économique :
- Principe de Tinbergen (ou règle de Tinbergen) 1952
= principe de cohérence
« Pour qu’un ensemble d’objectifs fixes puissent être réalisés,
il faut que le nombre d’instruments indépendants dont
disposent les autorités soit égal au nombre d’objectifs fixés
indépendants ».
• - Principe de Mundell (ou règle de Mundell)
• = principe d’efficience
• Règle d’affectation des instruments aux objectifs. Le décideur
doit utiliser chaque instrument pour réaliser l’objectif au
regard duquel il possède, par rapport aux autres, un avantage
comparatif.
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