UE SPE Base Chimique du Médicament - 2016 Chimie Physique Cours magistral : Josiane NURIT UFR Pharmacie Travaux Dirigés : Durand Denis Gué Emilie Nurit Josiane Roy Jérôme Van Den Berghe Hélène Mardi 16/02 : Cinétique Jeudi 18/02 : Equilibres chimiques Jeudi 25/02 : Equilibres REDOX Vendredi 26/02 : Equilibres REDOX UFR Pharmacie UFR Pharmacie UFR Pharmacie UFR Médecine UFR Pharmacie [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Semaine du 22/02 : TD 1 : Cinétique et Équilibres Semaine du 14/03 : TD 2 : Équilibres de solubilité et Redox PACES 2016 1 UE BCM PACES 2015 - 2016 Chimie Physique CINETIQUE CHIMIQUE Dr Josiane NURIT - UFR Pharmacie [email protected] © PACES UNIVERSITÉ MONTPELLIER 2 - PLAN Introduction I - Vitesse de réaction : définition II - Loi de vitesse : ordre d’une réaction Réactions engageant un seul réactif A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 Réactions engageant deux réactifs D – Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels III - Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B - Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation IV - La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 3 1 Introduction Certaines réactions chimiques sont instantanées, d’autres dites lentes demandent quelques minutes, quelques heures ou quelques jours pour amener à la formation d’un produit. Pour la synthèse industrielle de produits chimiques, il est fondamental que la réaction envisagée se déroule à une vitesse suffisante La cinétique chimique étudie la vitesse avec laquelle s’effectuent les réactions chimiques thermodynamiquement possibles. 4 Introduction Objectifs de la thermodynamique Alors que la Thermodynamique, grâce à des fonctions d’état comme l’entropie et l’enthalpie libre, nous renseigne sur la faisabilité d’une réaction. La TD ne s’intéresse pas au chemin suivi puisque la variation des fonctions d’état ne dépend que de l’état initial et de l’état final. Elle permet de déterminer : Le sens des réactions Les conditions d’équilibre 5 Introduction Objectifs de la cinétique La Cinétique Chimique s’intéresse au « chemin réactionnel ». Son objectif est la mesure de la vitesse des réactions chimiques. Un certains nombres de facteurs sont plus ou moins déterminants dans la vitesse d’une réaction : - La température : une élévation de température accélère habituellement les réactions (ex les colles polymérisables durcissent d’autant plus vite que la T est élevée) 6 2 - La concentration ou la pression partielle des réactifs : une réaction est généralement plus rapide qu’elles sont grandes - Le contact entre les réactifs : les réactifs doivent pouvoir se rencontrer et, s’ils ne sont pas miscibles, la vitesse de réaction dépend de leurs possibilités de contact. Dans le cas de deux liquides non miscibles, une bonne agitation les disperse l’un dans l’autre accélérant ainsi la réaction. - La nature du solvant - La catalyse - La lumière : certaines réactions ne se produisent avec une vitesse appréciable qu’en présence de lumière (bronzage de la peau) 7 Seuls seront étudiés dans cette partie les effets de la concentration des réactifs, de la température et de la catalyse. Notion de vitesse : Si l’on connaît l’équation d’une réaction et la quantité de chaque réactif utilisé, on peut calculer la quantité de chaque produit qu’elle aura fournie lorsqu’elle sera terminée. On peut également déterminer le temps qui sera nécessaire pour obtenir ces produits ou alors s’intéresser à la quantité de produit formée pendant un intervalle de temps donné. • Tout le long du chemin suivi : vitesse moyenne • A un instant particulier : vitesse instantanée 8 BUT : • Augmenter ces vitesses ( production par ex) • Diminuer ces vitesses (empêcher la formation de rouille, permettre la conservation des aliments) La notion de vitesse est très relative. Certaines réactions sont très rapides comme : • l’explosion des mélanges combustibles • les réactions de dosage acido-basiques D’autres réactions sont très lentes comme : • la formation de la rouille • la transformation du Cgraphiteen Cdiamant D’autres s’effectuent à des vitesses « moyennes » : • l’estérification des alcools 9 3 Dans le domaine pharmaceutique : Grâce à l’étude de la cinétique chimique nous pourrons : Étudier les réactions de dégradation des principes actifs Déterminer les temps de péremption des médicaments Étudier la stabilité des principes actifs et des médicaments 10 CINETIQUE CHIMIQUE I II - III - Introduction Vitesse de réaction : définition Loi de vitesse : ordre d’une réaction A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 D - Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B - Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation IV - La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 11 I - Définition de la vitesse de réaction Soit la réaction globale : aA + bB gC + dD La vitesse de disparition et de formation sont proportionnelles entre elles de la façon suivante : V- 1 dnA 1 dnB 1 dnC 1 dnD dX a dt b dt g dt d dt dt Disparition des réactifs Apparition des produits Unité de v : mol.t-1 X = avancement de la réaction 12 4 I - Définition de la vitesse de réaction Vitesse de la réaction en fonction de l’avancement de la réaction : Avancement d’une réaction chimique : Lors de l’évolution de la réaction au cours du temps, les variations des quantités de matière sont liées par les nombres stœchiométriques. 13 Avancement d’une réaction chimique : L'avancement d'une transformation = X = grandeur positive exprimée en moles, qui permet de suivre l'évolution de la composition d'un système au cours du temps. L'état final (ou l'état d'équilibre) est atteint lorsque la composition du système n'évolue plus. À l'état final l'avancement Xf = avancement final. Une transformation est dite totale si l'avancement final de la réaction est égal à son avancement maximal. soit Xf = Xmax. 14 Avancement d’une réaction chimique : Au cours d'une transformation totale, le réactif limitant est entièrement consommé. Pour déterminer la nature du réactif limitant (A), on cherche le plus petit Xmax tel que : n(A)i - aXmax = 0 (a = coeff. stœchiométrique) (A) est le réactif limitant, soit : Xmax n A i a Ai V a Une transformation conduit à un équilibre chimique si l'avancement final de la réaction est inférieur à son avancement maximal, soit Xf < Xmax 15 5 Avancement d’une réaction chimique : aA t = 0 : État initial (mol) n(A)0 n(B)0 n(C)0 = 0 n(D)0 = 0 État à l’instant t (mol) n(A) = n(A)0 – aX n(B) = n(B)0 – bX n(C) = n(C)0 + cX n(D) n(D)0 + dX L’avancement de la réaction : + X= bB Équation réaction cC n(A)0 – n(A) n(B)0 – n(B) n(C) = = = a b c + dD n(D) d X : avancement de la réaction n(A)0 : quantité de matière initiale de A n(A) : quantité de matière de A à l’instant t 16 I - Définition de la vitesse de réaction Par définition, l’avancement de la réaction est le nombre de moles X tel que : X nt(i) n0(i) n ni et ni0 = nbre de moles de constituant i à t et t0 Nombre stœchiométrique : > 0 pour les produits < 0 pour les réactifs On peut l’écrire sous forme différentielle : dX = dni /ni 17 La variation de X, en fonction du temps et en fonction de ni est donnée par : dX 1 dni dt ni dt (dX dni ) ni Donc la vitesse instantanée d’une réaction (aA bB) sera égale à : dX 1 dnA Pour les réactifs : V dt a dt dX 1 dni V dX 1 dnB dt ni dt Pour les produits : V dt b dt Remarque : en règle générale, les réactions chimiques ont lieu en milieu homogène à volume constant : Unité de la vitesse : mol.t-1 18 6 I - Définition de la vitesse de réaction En pratique on préfère utiliser une définition de la vitesse de réaction indépendante de la quantité de matière que contient le système : on utilise la vitesse volumique v d i v Or : [ ] = n/V dt v 1 dX V dt Variation de la quantité de matière (mol) Durée de la variation (s ou min ou h) Dérivée par rapport au temps de l’avancement Volume de solution (m3 ou L) UNITE : vvol = vitesse volumique de réaction : mol.m-3.s-1 mol.L-1.s-1 mol.L-1.min-1 mol.L-1.h-1 Relation entre vvol et vinst : vvol = vinst /Vol 19 I - Définition de la vitesse de réaction Soit la réaction globale : aA v- + bB gC + dD 1 d[A] 1 d[B] 1 d[C] 1 d[D] a dt b dt g dt d dt Apparition des produits Disparition des réactifs Pour les réactifs : vitesse de disparition : on aura le signe – Pour les produits : vitesse de formation : on aura le signe + Unité de v : mol.L-1.t-1 20 I - Définition de la vitesse de réaction Exemple : N2O5(g) 2 NO2(g) + ½ O2(g) [N2O5] [NO2] [O2] d[NO2] dt +d[NO2]/dt +d[O2]/dt -d[N2O5]/dt On suit l’évolution des concentrations du réactif et des produits en fonction du temps. Les vitesses de formation et de disparition correspondent à la pente de la tangente à la courbe correspondante t (s) dx = tan a dt 21 7 x (mol) a3 a2 a1 t (s) Au cours du temps, le coefficient directeur de la tangente diminue donc la vitesse de réaction diminue 22 I - Définition de la vitesse de réaction La vitesse instantanée de formation de NO2(g) à l’instant t est : d[NO2(g) ] (vNO2 )t =+ dt t La vitesse instantanée de formation de O2(g) à l’instant t est : d[O2(g) ] (vO2 )t =+ dt t La vitesse instantanée de disparition de N2O5(g) à l’instant t est : Lors de la disparition d’un d[N2O5(g) ] réactif, le signe – permet de (vN2O5 )t dt conserver une vitesse > 0 t Les vitesses ainsi définies ne sont pas égales, mais liées par : v d[N O ] 1 d[NO2 ] 1 d[O2 ] 2 5 1 dt 2 dt dt 2 23 I - Définition de la vitesse de réaction Exemple : N2 (g) + 3 H2 (g) 2 NH3 (g) Les vitesses ainsi définies ne sont pas égales, mais liées par : d[N ] 1 d[H2 ] 1 d[NH3 ] v 2 dt 3 dt 2 dt Par définition on prend le terme dont le coefficient stœchiométrique est le plus faible Ces cœfficients permettent d’avoir une définition homogène de la vitesse par rapport à 1 mole Les vitesses seront exprimées en mol.t-1 24 8 CINETIQUE CHIMIQUE I II - III - IV - Introduction Vitesse de réaction : définition Loi de vitesse : ordre d’une réaction A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 D - Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B - Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 25 II – Loi de vitesse : ordre d’une réaction Loi de vitesse : relation entre la vitesse de réaction v et les concentrations Soit la réaction : aA + bB gC + dD Cette réaction admet un ordre si l’expérience montre qu’à température constante, la vitesse de la réaction peut s’exprimer en fonction des concentrations en réactifs de la façon suivante : v = k [A]p [B]q [A] et [B] : concentrations des réactifs restants à l’instant t k : constante de vitesse de la réaction - ne varie qu’avec la température. - l’unité de k dépend de l’ordre global p + q 26 p + q : ordre global de la réaction p et q = ordres partiels de la R° par rapport aux réactifs A et B • peuvent être entiers, fractionnaires • peuvent être nuls, ce qui signifie que la concentration du réactif correspondant n’intervient pas dans la vitesse de la réaction, qui en est donc indépendante. • sont déterminés expérimentalement • peuvent être ou ne pas être égaux au coefficients stœchiométrique de chacun des réactifs • ne peuvent pas être prévus par l’équation bilan On peut donc écrire l’équation cinétique : v = k [A]p [B]q = 1 d[A] a dt 27 9 EXEMPLES de lois de vitesse : N2O5(g) 2 NO2(g) + ½ O2(g) La vitesse de décomposition, en phase gazeuse ou en solution, du pentaoxyde de diazote obéit à la relation : v = k [N2O5]1 Il n’y a pas de lien entre les coefficients stœchiométriques et les ordres partiels H2 (g) + Br2(g) 2 HBr (g) La vitesse de formation de HBr, en phase gazeuse, obéit à la relation : 3 v=k H2 1 .Br2 2 1 1 k'.Br2 +k''HBr 2 28 Signification physique de l’ordre : Notion de « molécularité » C’est le nombre de molécules figurant dans le 1er membre de son équation-bilan ; elle est égale à la somme des coefficients stœchiométriques des réactifs. Une réaction ne peut avoir lieu que si les réactifs entrent en contact c’est à dire s’il y a des collisions entre les molécules de réactifs. Cas de réactions élémentaires : réactions se produisant en un « seul acte » au cours duquel les liaisons se rompent et se forment plus ou moins simultanément : 29 A une température donnée, la fréquence des collisions est proportionnelle à la concentration de chacune des espèces de molécules participant à la collision. La vitesse de la réaction est aussi proportionnelle à cette fréquence. Ex : A + B produits v = k [A] [B] Ordre total = 2 Ordre partiel = 1 Pour une réaction élémentaire : Ordre total = molécularité Ordre partiel = coefficient stœchiométrique des réactifs Ex : H• + Br2 HBr + Br• Réaction en une seule étape 30 10 Cas de réactions complexes : divers types de collisions interviennent successivement au cours des étapes d’une réaction complexe : la réaction se fait en deux ou plusieurs étapes : chaque étape met en jeu deux molécules et constitue une réaction élémentaire Ex : 2 NO2Cl 2 NO2 + Cl2 Réaction en deux étapes : - NO2Cl NO2 + Cl : Étape lente : rupture d’une liaison - NO2Cl + Cl NO2 + Cl2 : Étape rapide : rupture d’une liaison et formation d’une autre La vitesse de formation d’une espèce produite par une série de réactions élémentaires successives est déterminée par l’étape la plus lente. Cette étape, appelée étape cinétiquement déterminante de la réaction globale, impose sa vitesse aux autres étapes. C’est un « acte » élémentaire donc son ordre est égal à sa molécularité : Loi de vitesse : v = k [NO2Cl] ordre = 1 Rq : v serait égal à k [NO2Cl]² si la réaction s’effectuait en un seul acte à l’occasion 31 d’une collision entre 2 molécules de NO2Cl Exemples vus en UE1 , Chimie Organique : Substitution nucléophile d’ordre 1 : Réaction en deux étapes : – C+ + X- - –C–X - – C – X + Nu- – C - Nu Formation d’un carbocation = étape limitante Réaction du nucléophile sur le carbocation v = k [RX] ordre = 1 (monomoléculaire) Substitution nucléophile d’ordre 2 : Réaction en une étape : Nu- + – C – X Nu– C– + X- v = k [RX][Nu] ordre = 2 (bimoléculaire) 32 Dans tout ce chapitre, nous supposons que le volume reste constant Réactions engageant un seul des réactifs Considérons la réaction suivante d’ordre p par rapport à A et d’ordre 0 par rapport aux autres constituants : aA + bB gC + dD Par définition la vitesse v est égale à : La loi cinétique s’écrit : 1 d[A] a dt k [A]p D’où l’équation cinétique : 1 d[A] = k [A]p a dt Pour simplifier, on prendra a = b = g = 1 Sa résolution nous donnera [A] = f(t) 33 11 A - Réaction d’ordre 0 aA + bB gC + dD 1 d[A] = k [A]0 = k La vitesse v = a dt d[A] L’équation différentielle s’écrit : =ka dt a= 1 La vitesse est constante = k Au temps t = 0 : la concentration initiale = [A]0 Au temps t : la concentration = [A] A t A 0 t 0 d A k dt [A] = -kt + [A]0 34 L’équation de la droite est de type : y = ax + b La courbe [A] = f(t) est une droite : - de pente -k - d’ordonnée à l’origine [A]0. [A] [A]0 Pente = - k = Dy / Dx t 35 Temps de demi réaction : t1/2 t½ = temps au bout duquel la concentration initiale A0 est réduite de moitié Soit : [A] = [A]0/2 [A] = - kt + [A]0 s’écrit : [A]0/2 = - kt1/2 + [A]0 kt1/2 = [A0] – ([A0]/2) = [A0]/2 Soit : t1 2 A 0 2k ou k A 0 2t1 2 Remarques : pour une réaction d’ordre 0 : • t1/2 dépendant de la concentration initiale : [A] 0 • k : exprimée en mol.L-1.t-1 36 12 Remarque : On appelle t1/x : le temps écoulé depuis le début de la réaction jusqu’à ce que la proportion 1/x du réactif ait été consommée. Ainsi à t = t¼ : ¼ de A0 est consommé [A]restante = ¾ [A]0 Rq : t1/4 peut s’appeler aussi : t75 = le temps au bout duquel la quantité restante de principe actif représente 75% de la quantité initiale. Exemple de réaction d’ordre 0 : NH3 ½ N2 + 3/2 H2 Réaction d’ordre 0 par rapport à l’ammoniac, donc l’ordre global = 0 v = k [NH3]0 = k 37 Si on travaille en phase gazeuse : PV = nRT soit P = [ ] RT ou encore [ ] = P/RT L’équation : [A] = - kt + [A]0 devient : P/RT = - kt + P0/RT RT P = - k.t.R.T + P0 P = - k’t + P0 avec k’ = k.R.T 38 B - Réaction d’ordre 1 aA + bB gC + dD Avec : a = 1 La réaction est d’ordre 1 par rapport à A et d’ordre 0 par rapport aux autres constituants : v= d[A] = k [A]1 dt A d A A 0 A ln[A] - ln[A]0 = -kt t k dt t 0 ln[A] = - kt + ln[A]0 [A] décroit de façon exponentielle en fonction du temps à partir de [A]0 Ex : Désintégrations radioactives Substitution nucléophile (R – Cl R – OH) Isomérisations 39 13 ln [A] = - kt + ln[A]0 L’équation de la droite est de type y = ax + b La courbe ln[A] en fonction de t est une droite - de pente -k - d’ordonnée à l’origine ln[A]0. ln [A] ln[A]0 Pente = - k = Dy / Dx t 40 Le temps de demi réaction : t1/2 t½ = temps au bout duquel la concentration initiale A0 est réduite de moitié [A] = [A]0/2 ln [A] = - kt + ln [A]0 s’écrit : ln ([A]0/2) = - kt1/2 + ln [A]0 kt1/2 = ln [A0] - ln ([A0]/2) = ln 2 Soit : t1 2 ln2 k ou k ln 2 t1 2 41 Remarques pour une réaction d’ordre 1 : • t1/2 indépendant de la concentration initiale : [A] 0 • k : exprimée en t -1 (s-1, min-1, j-1…….) • Si on travaille en phase gazeuse : PV = nRT soit P = [ ] RT ou encore [ ] = P/RT L’équation : ln [A] = - kt + ln [A]0 devient : ln (P/RT) = - kt + ln (P0/RT) ln P- ln RT = - kt + ln P0- ln RT ln P = - kt + ln P0 42 14 ENTRAINEMENT 1 On fait réagir une solution d’acide chlorhydrique sur du zinc solide. L’équation de la réaction qui a lieu à 20°C s’écrit : 2 H3O+(aq) + Zn(s) H2(g) + Zn2+(aq) + 2 H2O (l) A t = 0, on introduit une masse m = 1 g de poudre de zinc dans un volume VA = 20 mL d’acide chlorhydrique de concentration CA = 1 mol.L-1. La courbe ci-dessous donne l’évolution de la concentration en ions Zn2+ en fonction du temps dans le milieu réactionnel. [Zn2+] (mol.L-1) 0,5 0 150 400 800 t (s) 43 ENTRAINEMENT 1 2 H3O+ (aq) + Zn (s) H2 (g) + Zn2+ (aq) + 2 H2O (l) Calculer la vitesse volumique initiale : 1 dX v= x = V dt Vitesse volumique de réaction (mol.L-1.s-1) Volume (L) d[Zn2+] dt Variation de la concentration (mol.L-1) Variation de la quantité de matière (mol) Détermination graphique : [Zn2+] = f(t) Coefficient directeur de la tangente en t = 0 = v d[Zn2+] v= = 0,5/150 = 3,33.10-3 mol.L-1.s-1 dt 44 ENTRAINEMENT 2 Réaction de dissociation du chlorure de sulfuryle à 600 K : SO2Cl2 SO2 + Cl2 La constante de vitesse k = 1,32 .10-3 min-1 Quel temps de réaction est nécessaire pour que les 3/4 du chlorure de sulfuryle soient dissociés ? ORDRE = ? k est en min-1 la réaction est d’ordre 1 ln [A] = - kt + ln[A]0 t3/4 ¾ du réactif se sont dissociés il en reste donc 1/4 Donc [A] =[A]0/4 Soit ln ([A]0/4) = - kt3/4 + ln [A]0 t3/4 = (ln 4)/k soit t3/4 = 17,5 heures 45 15 C - Réaction d’ordre 2 La réaction est d’ordre 2 par rapport à A et d’ordre 0 par rapport aux autres constituants aA + bB gC + dD v= 1 d[A] = k [A]2 a dt k[A]2= - d[A]/dt soit d[A]/[A]2 = - k dt [A]0 [A] d[A] 2 [A] t k dt 0 1/[A] - 1/[A]0 = kt OU 1/[A] = kt + 1/[A]0 46 Ex : Substitution nucléophile (R – Cl R – OH) La courbe 1/[A] en fonction de t est une droite : - de pente k - d’ordonnée à l’origine 1/[A]0. 1/[A] 1/[A0] pente = +k = Dy / Dx t 47 Le temps de demi réaction : t1/2 A t½ : [A] = [A]0/2 1/[A] = kt + 1/[A]0 s’écrit : 1/([A]0/2) = kt1/2 + 1/ [A]0 kt1/2 = 2/ [A]0 – 1/ [A]0 = 1/ [A]0 k= 1 [A]0 .t 1 t1 = 2 1 2 [A]0 .k Remarques : pour une réaction d’ordre 2 : • t1/2 dépendant de [A]0 • k : exprimée en L.mol-1.t -1 48 16 Si on travaille en phase gazeuse : PV = nRT soit P = [ ] RT ou encore [ ] = P/RT 1/[A] = kt + 1/[A]0 RT RT kt PA PA0 On divise tous les termes par RT : 1 kt 1 = + PA RT PA0 avec k’ = k / RT 1 1 = k't+ R = 8,31 J.mol-1.K-1 et T en K PA PA0 49 Réactions engageant deux réactifs Considérons la réaction suivante : aA + bB gC a=1 b = 1 ; le mélange initial est stœchiométrique : [A]0 /a = [B]0 /b L’équation cinétique s’écrit : 1 d[A] 1 d[B] a dt b dt = k [A]p [B]q Si d’après les données expérimentales la loi cinétique est du 1 er ordre par rapport à chaque réactif : p = q = 1 et p + q = 2 On a [A]0 = [B]0 et [A]t = [B]t v = d[A] = k [A]2 dt Réaction d’ordre 2 par rapport à A 50 D – Temps de péremption Pour un principe actif susceptible d’être dégradé. Correspond à t90 : c’est à dire le temps communément admis au bout duquel la quantité restante de principe actif représente 90% de la quantité initiale. Rq : on peut aussi parler de t90 pour une réaction qqe Ordre 0 : t90 : temps pour que [A] = 0,90 [A]0 [A] = -kt + [A]0 t90 = 0,1 [A]0 / k Ordre 1 : ln[A] = -kt + ln[A]0 ln(90/100) = -k.t90 t90 = 0,105/ k Ordre 2 : 1/[A] = kt + 1/[A]0 [(1/0,9) – 1]/[A]0 = k.t90 t90 = 0,111/ k .[A]0 Rq : On peut l’appeler également le t1/10 : c’est à dire le temps au bout duquel 1/10 de la 51 quantité initiale de principe actif a été consommée. 17 Exemple : calcul du temps de péremption de l’Aspirine® en solution à pH 2,5 : La cinétique de dégradation est d’ordre 1 ; k = 5.10-7 s-1 t1/2 : ln 2/5.10-7 = 1,39.106 16 jours t90 : 0,105/5.10-7 = 2,1.105 2 jours L’aspirine en solution est instable : on ne la trouvera pas en vente en solution La forme commercialisée sera en suspension pour laquelle le t90 91 jours. 52 E – Méthodes de détermination des ordres partiels Méthode intégrale : Méthode qui consiste à vérifier la concordance des résultats expérimentaux avec les lois cinétiques obtenues par intégration. Le temps est porté en abscisses, la grandeur portée en ordonnée est choisie pour que l’ensemble des points soit aligné si l’ordre postulé est correct : Ordre postulé 0 1 2 On porte en fct du tps [R] ln[R] 1/[R] 53 Temps de demi-réaction : L’étude du t½ permet seulement de déterminer des ordres simples et s’il y a 1 seul réactif (ou un grand excès des autres réactifs) Ordre t½ 0 proportionnel à [A0] 1 indépendant de [A0] 2 inversement proportionnel à [A0] 54 18 Méthode différentielle : Pour un seul réactif, on peut écrire : v = k [R]p . Le tracé de ln v en fonction de ln [A] donne une droite de pente p et d’ordonnée à l’origine ln k. Méthode d’isolement ou de dégénérescence de l’ordre Lors de la présence de plusieurs réactifs, si un seul des réactifs est très minoritaire par rapport aux autres, la vitesse ne dépendra que de la concentration de celui-ci. (Vu en 2ème année) 55 ENTRAINEMENT A 25°C, l’hydrolyse de l’anhydride succinique suit une cinétique d’ordre 1 par rapport à l’anhydride succinique. On étudie la réaction pour une concentration initiale d’anhydride de 0,118 mol.L-1 et on donne t½ = 4,45 min. a) Quelle est la constante de vitesse de la réaction ? b) Quelle est la fraction (en pourcentage) d’anhydride succinique disparue au bout de 12 min ? c) Quelle est la vitesse initiale de la réaction ? a) Ordre 1 : = ln [A0] - ln ([A0]/2) = kt1/2 = ln 2 k = ln 2 /t1/2 = 0,69/4,45 = 0,155 min-1 b) ln [A]restante = - k t + ln [A]0 = - 0,155 × 12 + ln 0,118 = -3,99 [A]restante = 0,018 Qté disparue = 0,118 – 0,018 = 0,1 soit : 0,1 × 100/0,118 85 % Ordre 1 : v = -d[A] /dt = k [A] = 0,155 × 0,118 = 0,019 mol.L-1.min-1 c) 56 CINETIQUE CHIMIQUE I II - III - IV - Introduction Vitesse de réaction : définition Loi de vitesse : ordre d’une réaction A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 D - Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B - Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 57 19 III Influence de la température sur la vitesse de réaction – Énergie d’activation A – Loi d’Arrhenius (1859-1927 Suède) Prix Nobel Physique 1903 « La vitesse d’une réaction croit en général très vite avec la température » La plupart des réactions chimiques ne sont pas instantanées, il a fallu admettre que, dans un temps donné, toutes les collisions entre particules ne donnaient pas naissance à des produits. Apparaît ainsi la notion de choc efficace et de seuil d’énergie que les molécules de réactifs doivent franchir pour qu’une réaction ait lieu. 58 Si cette barrière énergétique n’est pas atteinte, les molécules qui se sont rencontrées lors du choc se séparent sans qu’un nouveau composé ne soit formé. Si la température croît, l’énergie cinétique des molécules augmente et les chocs sont plus violents : ainsi, les molécules peuvent franchir la barrière d’énergie. Il y a plus de chocs efficaces par unité de temps et la vitesse de la réaction s’accroît. 59 La théorie d’Arrhenius formule la relation entre la constante de vitesse k et l’énergie d’activation de la réaction : Équation d’Arrhenius Ea RT k A.e cte de vitesse cte : facteur de fréquence des énergie collisions d’activation J(.mol-1) température (K) R = 8.31 J.mol-1.K-1 k est une fonction croissante de la température 60 20 Au cours d’une réaction, les réactifs doivent être « activés » pour donner lieu à la formation des produits. Les espèces se fondent en un édifice intermédiaire appelé complexe activé qui se transforme en produits ou redonne les réactifs initiaux A + B AB* Produits 61 B - Énergie d’Activation E AB* Ea1 Réactifs Ea2 DH Pdts Ea1 = énergie d’activation pour la r° prise dans le sens R P Ea2 = énergie d’activation pour la r° prise dans le sens P R DH sens 1= Ea1 - Ea2 dans ce cas DH1< 0 (r° exothermique) DH sens 2= Ea2 - Ea1 dans ce cas DH2> 0 (r° endothermique) 62 C – Calcul de l’énergie d’activation On détermine la cte de vitesse k à 2 températures distinctes Ea RT1 T1 : k1 A.e Ea RT2 k2 A.e E a k1 RT1 A.e Soit k Ea 1 1 ln 2 k1 R T1 T2 Ea RT2 T2 : k2 A.e E E e a - a RT2 RT1 Ea en Joules R = 8,31 J.mol-1.K-1 63 21 ENTRAINEMENT L’énergie d’activation de la réaction 2 NO2 + F2 2 NO2F est Ea = 52,8 kJ. Estimer l’augmentation de la constante de vitesse de cette réaction si la température passe de 0°C à 30°C. T1 = 273 K T2 = 303 K k2/k1 =? ln k2/k1 = (Ea /R) (1/T1 – 1/T2) = (52,8.103 /8,31) [(1/273) – (1/303)] = 2,30 k2/k1 = 10 k2 = 10 k1 64 ENTRAINEMENT Un antispasmodique devient inactif après avoir été catabolisé. L’énergie d’activation de la réaction de catabolisation est égale à 112 kJ. Par quel facteur est multipliée la vitesse de cette réaction chez un individu avec une température de 40°C par rapport à un individu normal au repos de température 36,7°C. T1 = 36,7 + 273 = 309,7 K T2 = 40 + 273 = 313 K k2 = × k1 ? ln k2/k1 = (Ea /R) (1/T1 – 1/T2) = (112.103 /8,31) [(1/309,7) – (1/313)] = 0,45 k2/k1 = 1,58 k2 1,6 k1 65 ENTRAINEMENT La constante de vitesse de la réaction SN2 suivante : CH3-CH2-Br + HO- → CH3-CH2-OH + Br - a été mesurée à plusieurs températures. On a obtenu les résultats suivants : T en °C : 25 30 35 40 45 k en L.mol-1.s-1 : 8,8.10-5 1,6.10-4 2,85.10-4 5,0.10-4 8,6.10-4 Déterminer l’énergie d’activation moyenne de la réaction en kJ.mol -1 Entre T1 = 25 + 273 = 298 K et T2 = 30 + 273 = 303 K Ea = [ln k2/k1 R] / (1/T1 – 1/T2) = [ln (1,6.10-4/ 8,8.10-5) 8,31.10-3] / [(1/298) – (1/303)] = 89,7 kJ.mol-1 Entre T1 = 30 + 273 = 303 K et T2 = 35 + 273 = 308 K Ea = 89,7 kJ.mol-1 Entre T1 = 35 + 273 = 308 K et T2 = 40 + 273 = 313 K Ea = 90,0 kJ.mol-1 Entre T1 = 40 + 273 = 313 K et T2 = 45 + 273 = 318 K Ea = 89,7 kJ.mol-1 Ea my = 89,8 kJ.mol-1 66 22 CINETIQUE CHIMIQUE Introduction I - Vitesse de réaction : définition II - Loi de vitesse : ordre d’une réaction A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 D - Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels III - Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B - Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation IV - La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 67 IV - La catalyse A - Principe Un catalyseur est une substance qui modifie la vitesse d’une réaction chimique sans modifier la nature des produits obtenus E AB* Ea1 A AB2* R° avec catalyseur Ea2 DH B 68 Rôle : Le catalyseur abaisse le seuil d’énergie que les molécules doivent franchir – par la formation d’un complexe activé de nature différente AB2* d’énergie d’activation plus faible Le nombre de chocs efficaces donnant lieu à la formation de produit(s) par unité de temps est alors plus important donc la vitesse de la réaction augmente. Ea donc : k et v 69 23 B - Différents types de catalyse L’action du catalyseur dépend de son état physique La catalyse homogène Ce sont les types de catalyse les plus courants à l’échelle industrielle : vitesse et rendement maximum La catalyse hétérogène Le catalyseur forme une phase distincte de celle(s) des réactifs et des produits de la réaction Ex : hydrogénation catalytique en présence de Nickel de Raney La catalyse enzymatique Enzyme = protéine qui catalyse les réactions métaboliques 70 CINETIQUE CHIMIQUE I II - III - IV - Introduction Vitesse de réaction : définition Loi de vitesse : ordre d’une réaction A - Réaction d’ordre 0 B - Réaction d'ordre 1 C - Réaction d'ordre 2 D - Temps de péremption E – Méthodes de détermination des ordres partiels Influence de la température sur la vitesse de réaction A - Loi d'Arrhenius B – Énergie d'activation C - Calcul de l’énergie d’activation La catalyse A - Principe B - Les différents types de catalyse : homogène, hétérogène, enzymatique Conclusion 71 Conclusion Vous devez être capables de : • Établir les lois de cinétique • Calculer les constantes de vitesses (k), le t1/x, le temps de péremption • Déterminer l’ordre d’une réaction •Maîtriser la loi d’Arrhenius •Connaître le principe d’un catalyseur 72 24 UE BCM PACES 2015 - 2016 Chimie Physique EQUILIBRES CHIMIQUES Dr Josiane NURIT - UFR Pharmacie [email protected] © PACES UNIVERSITÉ MONTPELLIER 73 CORRECTION CINETIQUE D48 : enlever le signe « - » Le temps de demi réaction : t1/2 A t½ : [A] = [A]0/2 1/[A] = kt + 1/[A]0 s’écrit : 1/([A]0/2) = kt1/2 + 1/ [A]0 kt1/2 = 2/ [A]0 – 1/ [A]0 = 1/ [A]0 k= 1 [A]0 .t 1 1 [A] 2 0 .k t1 = 2 Remarques : pour une réaction d’ordre 2 : t1/2 dépendant de [A]0 k : exprimée en L.mol-1.t -1 74 74 EQUILIBRES CHIMIQUES I – Notions d’équilibres chimiques I – 1 – Généralités sur la réaction chimique I – 2 – Définition de l’état d’équilibre I – 3 – Principaux types d’équilibres Équilibre homogène Équilibre hétérogène II – Loi d’action des masses II – 1 – Équilibre en milieu homogène En fonction des pressions partielles (KP) Équilibre hétérogène (KC) Relation KP -KC II – 2 – Équilibre en milieu hétérogène III – Influence de la température sur les constantes d’équilibre. Relation de VAN’T HOFF IV – Prévision des réactions IV - 1 – A l’aide de la courbe G = f(X) IV – 2 – A l’aide de la constante d’équilibre IV – 3 – Principe de Le Chatelier Influence de la température Influence de la pression totale Influence de la quantité d’un des constituants Addition d’un composé ne participant pas chimiquement à l’équilibre 75 25 EQUILIBRES CHIMIQUES V – Applications pratiques de systèmes en équilibres V - 1 – Équilibre de dissociation en milieu homogène Cœfficient de dissociation : a Loi de dilution d’Ostwald V - 2 – Exemple V - 3 – Équilibre acido-basique V - 4 – Équilibre de complexation V - 5 – Équilibres de dissolution – Précipitation Produit de solubilité (Ks) et solubilité Définitions : solubilité et produit de solubilité Effet d’ion commun Influence du pH 76 Qu’est ce qu’un état d’équilibre ? L’étude des réactions chimiques montre que certaines d’entre elles ne s’effectuent que « dans un seul sens » : A+ B C + D Ainsi la réaction ne peut évoluer, en partant d’un mélange de A et B, que vers la droite jusqu’à épuisement de l’un des réactifs. D’autres réactions peuvent se produire « dans les deux sens » : A+ B C + D 77 Qu’est ce qu’un état d’équilibre ? La vitesse de la réaction dépend de la quantité des réactifs : vsens 1 = k1 [A]a . [B]b La réaction évoluant vers la droite, au cours du temps les concentrations de A et B diminuent vsens 1 diminue vsens 2 augmente Peu à peu les vitesse s’équilibrent. Il arrivera un instant où v 1 et v2 sont égales : cet état = ETAT d’ÉQUILIBRE A ce moment là, les concentrations des produits et des réactifs sont constantes : on a atteint un état stationnaire. Rq : état stationnaire immobilité : les transformations se font sans arrêt dans les sens 1 et 2 mais la position de l’équilibre reste la même 78 26 Dans le cas d’un corps pur : Sous une pression imposée constante, un corps pur change d’état à température constante. Dans un diagramme P = f(T) le domaine d’équilibre entre deux phases est limité à une courbe. Au point triple (J) les trois phases sont en équilibre. (Vu UE3) Diagramme d’état d’un corps pur 79 I – Notions d’équilibres chimiques I – 1 – Généralités sur la réaction chimique Soit la réaction suivante : aA(g) + bB(g) gC(g) + dD(g) Plusieurs termes et notions sont à re-définir : Les réactifs (A et B) et les produits (C et D) sont appelés réactants a, b, g et d sont les coefficients stœchiométriques. Il s’agit de nombres sans dimension. Une réaction se produit dans des conditions stœchiométriques lorsque les quantités de réactifs sont dans les proportions identiques à celles de l’équation bilan : si ce n’est pas le cas, le réactif en défaut est appelé : réactif limitant 80 Les nombres stœchiométriques n : ce sont les coefficients stœchiométriques algébrisés cad : les réactifs (consommés) les valeurs de négatives et pour les produits (formés) valeurs de n sont positives. pour nsont les L’avancement de la réaction X = nombre de moles transformées nombre stœchiométrique n = Dn n nombre stœchiométrique, > ou < 0, associé au réactant 81 27 Le nombre de moles d’un réactant k à l’instant t s’écrit : Pour les produits : nk,t = nk,0 + nkX Pour les réactifs : nk,t = nk,0 - |nk|X Exemple : soit la réaction de combustion du méthane : 2 O2(g) 1 CH4(g) + nk,0 : 2 nk,t :2 – 1X + 1 CO2(g) + 2 2 – 2X 2 H2O(g) 2 + 2 + 1X + 3 3 + 2X ntot,t : 9 82 On cherche le réactif limitant Pour déterminer la nature du réactif limitant (A), on cherche le plus petit Xmax tel que : n(A)i - aXmax = 0 (a = coeff. stœchiométrique) Xmax Exemple précédent : 1 CH4(g) + nk,0 : n A i a 2 O2(g) Ai V a 1 CO2(g) + 2 H2O(l) 2 2 2 3 nk,t :2 – 1X 2 – 2X 2 + 1X 3 + 2X n (CH4)/1 = 2/1 = 2 mol n (O2)/2 = 2/2 = 1 mol Xmax = 1 mol ntot,t : 9 O2 est l’espèce limitante 83 I – 2 – Définition de l’état d’équilibre Soit la réaction suivante = réaction de formation d’un ester O O R - C Cl + R’-OH R - C O-R’ + HCl La réaction est totale. En fin de réaction, on retrouve dans le milieu réactionnel les produits mais pas les réactifs O O R - C OH + R’-OH R - C O-R’ + H2O La réaction est limitée. En fin de réaction : il y a équilibre chimique 84 28 Par convention : = sens direct = sens 1 = sens indirect (ou inverse) = sens 2 Il s’agit d’un équilibre dynamique car chaque réaction dans un sens ou dans l’autre limite l’autre. Il se forme autant d’entités qu’il s’en décompose. 85 Soit la réaction: N2O4(g) 2 NO2(g) Vitesse Vitesse de la réaction directe : N2O4 2 NO2 N2O4(g) 2 NO2(g) Vitesse de la réaction inverse : 2NO2 N2O4 temps Au fur et à mesure que la concentration de dioxyde d’azote s’accroît, la vitesse de la réaction inverse augmente. Puis les deux vitesses deviennent égales ; il en résulte un état d’équilibre. Les concentrations de N2O4 et de NO2 ne se modifient plus au cours du temps I – 3 – Principaux types d’équilibres Équilibre homogène : milieu réactionnel avec une seule phase Ex : H2(g) + Cl2(g) 2 HCl(g) Équilibre hétérogène : milieu réactionnel avec plusieurs phases Ex : CaCO3(s) CO2(g) + CaO(s) 87 29 II – Loi d’action des masses Cette loi va permettre de préciser les proportions des composés en équilibre à pression et température données. Soit la réaction suivante : aA(g) + bB(g) gC(g) + dD(g) Les valeurs que prennent à l’équilibre les variables décrivant la composition du système ne sont pas indépendantes les unes des autres : elles sont reliées entre elles par une relation appelée : Loi d’action des masses g d aD eq aC eq K a b aB eq aA eq (aC)eq = activité du constituant C à l’équilibre – constituant pouvant être à l’état solide, liquide ou gazeux -. 88 Remarque : Les réactifs ou les produits qui apparaissent sous forme de solides ou de liquides purs dans l’équation chimique ne figurent pas dans l’expression de la constante d’équilibre. Les constantes d’équilibre peuvent être exprimées soit : - en termes de concentrations (KC) - en termes de pressions partielles (KP) La valeur de K est égale à une constante à une température donnée et est indépendante de la composition initiale du système. 89 II – 1 – Équilibre en milieu homogène Cas des systèmes en phase gazeuse : En fonction des pressions partielles (KP) Soit la réaction suivante : aA(g) + bB(g) gC(g) + dD(g) a g aDd DG DG R T ln C a Aa aBb = Quotient de réaction = Q = Monôme des activités = M - L’activité a = PA/P0 cad PA(Pascals)/105 Pa ou PA(atm)/1 atm - La réaction est en équilibre DG = 0 90 30 a g aDd DG R T ln C a Aa aBb KP KP = constante d’équilibre relative aux pressions partielles KP ne dépend que de la variation de la température DG P g PDd RT KP C e PAa PBb Peu importe l’unité dans la mesure où les 4 valeurs de P sont dans le même système unitaire Les pressions partielles à considérer sont celles des constituants une fois le système à l’équilibre et non les pressions initiales 91 Si KP < 1 : les réactifs sont favorisés, la réaction évolue dans le sens 2 Si KP > 1 : les produits dominent, la réaction évolue dans le sens 1 Plus DG° est négatif plus KP est grand : la réaction est dite quantitative dans le sens 1 92 En fonction des concentrations (KC) KC C g D d A a B b KC = constante d’équilibre relative aux concentrations Relation KP - KC PV = nRT P = (n/V)RT = [ ] R T KP C g D d A a B b pour un gaz parfait RT g d a b Dn = nf -ni KC KP = KC (RT)Dn R = 8,31 Pa.m3.mol-1.K-1 KC = KP (RT)-Dn OU R = 0,082 L.atm.mol-1.K-1 93 31 Influence des coefficients stœchiométriques sur l’expression de KP Soit la réaction de formation de l’iodure d’hydrogène : ½ H2(g) + ½ I2(g) HI(g) + ½ H2(g) + ½ I2(g) HI(g) 2 HI(g) H2(g) + I2(g) KP1 PHI 12 PH PI1 2 2 2 (1) DG°2 = 2 DG°1 KP2 = KP12 (2) 2 PHI KP2 PH PI 2 2 Si on multiplie une équation chimique par un nombre quelconque n, la constante d’équilibre de l’équation qui en résulte sera 94 égale à Kn. Remarque : Problème d’unités : comment savoir dans quel système d’unités se trouvent les calculs des différentes activités, notamment si on utilise les pressions partielles : on met souvent après K entre () soit le « reste » d’unités, soit l’unité dans laquelle sont calculées les activités : Ex 1 : H2(g) + I2(g) 2 HI(g) Si Pi est exprimée en atm, P0 = 1 atm KP2 2 PHI PH PI 2 2 atm²/1² KP = atm/1 × atm/1 On peut écrire KP = x (atm) Si Pi est exprimée en Pa, P0 = 105 Pa KP = Pa²/(105)² Pa/(105) × Pa/(105) On peut écrire KP = x (Pa) Remarque : 95 Ex 2 : Ax(g) + ½ By(g) 2 AB(g) Si Pi est exprimée en atm, P0 = 1 atm KP atm/1 × (atm/1)1/2 PA PB 1/2 x atm²/1² KP = 2 PAB y On peut écrire KP = x (atm1/2) ou KP = x (atm) Unité « réelle » Unité « utilisée » Si Pi est exprimée en Pa, P0 = 105 Pa KP = Pa²/(105)² Pa/(105) × (Pa/(105))1/2 On peut écrire KP = x (Pa½) ou KP = x (Pa) 96 32 Cas des systèmes en phase liquide : Cas des mélanges Dans ce cas aucun des constituants ne joue un rôle particulier. On utilisera les fractions molaires pour décrire la composition du mélange. Si la réaction se fait sans variation du nombre total de moles, on peut utiliser les concentrations (KC) Cas des solutions Ces systèmes sont constitués : d’un solvant et d’espèces dissoutes. (On ne travaillera que sur des solutions diluées) L’activité des espèces dissoutes = leur concentration en mol.L -1 L’activité du solvant = 1 : on n’en tient donc pas compte dans 97 l’expression de la loi d’action des masses II – 2 – Équilibre en milieu hétérogène Plusieurs phases : G – S – L Ex : CaCO3(s) CO2(g) + CaO(s) A chaque solide correspond 1 phase. Dans sa phase le solide est pur : l’activité a des solides = 1 Dans l’expression de la constante d’équilibre seules les pressions partielles des gaz apparaissent KP = PCO2 Étant donné que KP est une constante (à une température donnée), la pression à l’équilibre du CO2 (g) est toujours la même, quelle que soit la quantité présente de CaCO3(s) et de CaO(s). 98 Si on a un mélange S – G ou L – G : Seule la phase gazeuse intervient Si on a un mélange L – S : Seule la phase liquide intervient 99 33 III – Influence de la température sur les constantes d’équilibre L’effet d’une modification de la température dépend du signe de la variation d’enthalpie associée à la réaction. Quantitativement : si on modifie la température, la constante d’équilibre est modifiée. Connaissant la valeur de cette cte à une température il est possible de calculer sa valeur à n’importe quelle température en appliquant la Loi de Vant’Hoff : A l’équilibre on a : DG° = -R T ln KTeq De plus : DG° = DH° - TDS° DH° - TDS° = -R T lnKTeq 100 -1 DH° - TDS° = R - RT ln K = DH° - TDS° T On dérive par rapport à T On suppose DH° constant entre T1 et T2 : (Cf : Relation de Kirchoff : DHT1 = DHT2 car DCP ≈ 0) ΔH° RT2 dlnK dT On intègre entre T1 et T2 : 101 K ΔH° 1 1 ln 2 = K1 R T1 T2 Kelvin (K) Cte d’équilibre à T1 et T2 8,31 J ou kJ (mol-1) J.mol-1.K-1 Relation de VAN’T HOFF 102 34 Cette relation permet de prévoir l’évolution d’un équilibre : Si DH° > 0 dans le sens 1 et si T T2 > T1 1/T1 - 1/T2 > 0 ln(K2 / K1) > 0 K2 > K1 Or K = Pdts/Réactifs si K Pdts et Réactifs La réaction évoluera dans le sens 1 : R P Si DH° < 0 dans le sens 1 et si T 1/T1 - 1/T2 > 0 ln(K2 / K1) < 0 K2 < K1 Si K Pdts et Réactifs La réaction évoluera dans le sens 2 : R P 103 IV – Prévision des réactions IV – 1 – A l’aide de la courbe G = f(X) X = Avancement de la réaction Équilibre chimique G GR - Réaction impossible ds le sens 1) Réaction spontanée possible dans sens 1 dG = Smi ni dX dG = DG dX DG = dG/dX = pente de la tangente à la courbe G = f(X) 100% réactifs 0% pdts - GP X Xeq 100% pdts 0% réactifs 104 IV– 2 – A l’aide de la constante d’équilibre aA(g) + bB(g) gC(g) + dD(g) DG = DG° + RT ln Q Or DG° = -RT ln K DG = -RT ln K + RT ln Q ΔG R T ln Q K Monôme à t qqe Cte à l’équilibre Si Q/K < 1 ou Q < K ln Q/K < 0 DG < 0 évolution sens 1 Si Q/K > 1 ou Q > K ln Q/K > 0 DG > 0 évolution sens 2 Si Q/K = 1 ou Q = K ln Q/K = 0 DG = 0 équilibre 105 35 IV– 3 – Principe de Le Chatelier (19ème S) (Aspect qualitatif) « Si on modifie un facteur d’équilibre, (P, T, n), l’équilibre évolue de manière à s’opposer à cette modification » = Principe de modération Influence des variations de température On arrive à la même conclusion que d’après la Loi de Van’t Hoff : Si T évolution dans le sens endothermique cad dans le sens pour lequel DrH > 0 Si T évolution dans le sens exothermique cad dans le sens pour lequel DrH < 0 106 Influence des variations de pression Ne concerne que les équilibres comportant 1 ou plusieurs gaz Si la pression totale du système , l’équilibre évolue de manière à diminuer le nombre de moles de gaz Si la pression totale du système , l’équilibre évolue de manière à augmenter le nombre de moles de gaz Exemple 1 : N2(g) + 3 H2(g) 2 NH3(g) 4 moles 2 moles Si P , l’équilibre évolue dans le sens 1. C’est effectivement à pression élevée que l’on effectue la synthèse de l’ammoniac dans 107 l’industrie Exemple 2 : 2 HI(g) 2 moles H2(g) + I2(g) 2 moles Il y a le même nombre de moles de gaz de part et d’autre de l’équilibre : une modification de pression sera pratiquement sans effet sur le système. La pression n’est pas alors un facteur d’équilibre, néanmoins sa valeur doit être précisée pour que l’état du système soit précisé. 108 36 Influence de la quantité d’un des constituants Si lorsqu’un système est à l’équilibre, on augmente la quantité d’un constituant, l’évolution dépend de l’état physique du constituant rajouté. Si le constituant rajouté est 1 solide : son addition ne provoque pas de déplacement de l’équilibre. (Son activité reste = à 1). En phase liquide : L’addition d’une espèce dissoute entraîne une évolution dans le sens consommant cette espèce. L’addition de solvant provoque une des concentrations de tous les solutés, elle a l’effet d’une dilution Ex : Addition d’eau à un acide faible en sol aqueuse de la dissociation de l’acide (Loi de dilution d’Ostwald) 109 Si on est en présence de gaz : - T et V constants : Si on une des espèces gazeuses : la pression partielle donc l’équilibre évolue dans le sens de la consommation de cette espèce. - T et P constantes : Si on une des espèces gazeuses : sa pression partielle , les pressions partielles des autres constituants : Tout se passe comme si l’on modifiait simultanément plusieurs facteurs de l’équilibre : Non traité cette année 110 L’équilibre est régit par la constante d’équilibre : K eq Cγ Dδ N A α Bβ D Si N D et vice versa Addition d’un composé ne participant pas chimiquement à l’équilibre Dans le cas des systèmes gazeux cette addition est sans effet à volume constant. A pression constante, l’effet sur le système à l’équilibre sera le même que celui résultant d’une diminution de la pression totale. 111 37 V – Applications pratiques de système en équilibre V – 1 – Équilibre de dissociation en milieu homogène Exemples : SO3(g) SO2(g) + ½ O2(g) C+A-aq C+aq + A-aq Coefficient de dissociation = degré de dissociation = a (vu en UE3B) a= nombre de moles dissociées nombre de moles initial = ni,0 – ni,t ni,0 avec : Dn = nombre de moles dissociées = x = ni,0 – ni,t 112 Tableau d’avancement 1SO3(g) 1SO2(g) + ½ O2(g) Nombres de moles État initial (t = 0) État équilibre (ni,t) Fraction molaire xi = ni/nt Pression partielle Pi = xi Pt ni,0 0 0 ni,0 - 1Xeq 1Xeq ½Xeq ni,0 - ni,0a ni,0a ½ ni,0a = ni,0 (1-a) (1-a) a a/2 1+ ½ a 1+ ½ a 1+ ½ a (1-a)P 1+ ½ a aP 1+ ½ a ntot (mol) ni,0 ni,0 + ½ Xeq ni,0 (1+ ½ a) (a/2) P 1+ ½ a 113 Expression de la constante d’équilibre KP KP = (a/2)P ½ aP 1+ ½ a 1+ ½ a PSO2 PO21/2 = PSO3 (1-a)P 1+ ½ a = 1/2 a3/2 P 21/2(1+ ½ a)1/2(1-a) Loi de dilution d’OSTWALD « La dilution d’une solution augmente la fraction dissociée » 114 38 Exemple : A+B-(aq) A+(aq) + B-(aq) t=0 ni,0 = C 0 0 t = eq C - Ca Ca Ca C²a² KC = C - Ca = Ca² 1- a ntot : C (1+a) KC = Ca² On néglige a devant 1 KC est une constante d’équilibre qui ne varie qu’avec la température 115 Si C a Si C la solution est plus diluée la dissociation V – 2 – Exemple 1 - Soit l’équilibre de dissociation en phase gazeuse suivant : SO2Cl2 SO2 + Cl2 Déterminer l’expression de la constante d’équilibre KP en fonction de l’avancement X. 116 1- SO2Cl2(g) SO2(g) + Cl2(g) Nombres de moles État initial (t = 0) ntot (mol) 1 État équilibre (ni,t) 1 - Xeq Fraction molaire xi = ni/nt (1-X) 1+ Xeq Pression partielle Pi = xi Pt 0 0 Xeq X 1+ Xeq (1-X)P XP 1+ Xeq 1+ Xeq Xeq 1 1+ Xeq X 1+ Xeq XP 1+ Xeq 117 39 Expression de la constante d’équilibre KP KP = XP 1+ X PSO2 PCl2 PSO2Cl2 = 2 (1-X) P 1+ X = X2 (1- X) (1+X) P = X2 P 1- X2 118 2 - Soit l’équilibre de dissociation en phase gazeuse suivant : NH3 ½ N2 + 3/2 H2. On place 3 moles d’ammoniac dans un réacteur : 1NH3 g) ½ N2(g) + 3/2H2(g) Nombres de moles ntot (mol) État initial (t = 0) 3 0 État équilibre (ni,t) 3 - 1Xeq ½ Xeq 3/2 Xeq Fraction molaire = ni/nt Pression partielle Pi = xi Pt xi (3-X) 3 + Xeq (3-X)P 3 + Xeq 0 ½X 3 + Xeq 3 + Xeq ½ XP 3/2X P 3 + Xeq 3 + Xeq 3/2 X 3 3 + Xeq Dn = X.n Rq : t = eq 3 - 3a 3/2a 9/2a ou 3–x ½x 3/2 x Car a = x /C (x = C.a) pour une r° de dissociation et X = Dn/n(Dn = X.n) pour toute r° 119 V – 3 – Équilibre acido-basique Vu UE3B ; la constante d’équilibre = Ka = constante d’acidité V – 4 – Équilibre de complexation (2ème A) La constante d’équilibre = la constante de dissociation des ions complexes : KD (sens 1) ou la constante de formation des ions complexes : KF (sens 2) Exemple : [Ag(NH3)2]+ Ag+ + 2 NH3 Ag + × NH3 2 KD = + Ag NH3 2 Si KD : le complexe est plus dissocié : il est donc moins stable 120 40 V – 5 – Équilibres de dissolution – Précipitation Solubilité et produit de solubilité Un bon nombre de substances pharmaceutiques sont insolubles ou peu solubles dans l’eau. Nous allons décrire ce qu’est la solubilité sous l’angle des équilibres chimiques. Nous étudierons seulement le cas de composés ioniques (ou ionisables) en solution aqueuse. V – 5 – 1 – Définition : solubilité et produit de solubilité Solubilité : d’une substance est la quantité (g) ou le nombre de moles (mol) de cette substance que l’on peut dissoudre dans un litre de solution (pratiquement dans un litre d’eau) = s (ou S) (g.L-1 ou mol.L-1) 121 Cette définition implique qu’à l’équilibre il y ait coexistence de la phase solide et des espèces dissoutes plus ou moins hydratées : molécules (glucose par exemple) ou ions. On aura deux équilibres successifs : 1) AgCl(s) AgCl(dissout) K1 = [AgCldis] 2) AgCl(dissout) Ag+ + Cl- K2 = [Ag+][Cl]/[AgCldis] Soit 1) + 2) AgCl(s) Ag+(aq) + Cl- (aq) (1) K1 K2 = [Ag+][Cl] = Ks 122 Cette constante d’équilibre s’appelle alors Ks et correspond au produit de solubilité. Sa valeur pour une espèce donnée ne varie qu’avec la température A 25°C, dans ce cas Ks = 1,6.10-10 Pas d’unités car les activités de Ag+ et Cl- sont égales aux concentrations = [ ]/C0 = [ ]/1. Souvent sa valeur est très petite on utilise alors : pKs = -log Ks D’après l’équation (1), on peut écrire : [ Ag+] = [ Cl-] Soit s = solubilité de AgCl(s) dans l’eau = [ Ag+] = [ Cl-] Ks = s² s = Ks (= 1,26.10-5 mol.l-1) -1 Rq : la valeur de Ks est calculée en prenant la solubilité s en mol.L 123 41 A un instant autre que l’état d’équilibre la constante s’appelle Ki et correspond au produit ionique. Un composé ionique commence à précipiter quand le produit ionique est égal au produit de solubilité A l’inverse : quand on met un composé ionique en solution, celui-ci se dissout jusqu’à ce que son produit ionique soit égal au produit de solubilité Si le Ks n’est pas atteint, il se dissout totalement Si le Ks est atteint, il ne se dissout plus et la quantité dissoute solubilité = 124 Ki Ks Ki = Ks précipitation Dissolution du composé : Ki [AgCl] Évolution du produit ionique en fonction de la concentration en AgCl 125 Exemple : Ag3PO4 3 Ag+(aq) + PO43-(aq) Ks = [Ag+]3 [PO43-] (1) [Ag+] = 3 [PO43-] s = solubilité de Ag3PO4 = [PO43-] = [Ag+]/3 [Ag+] = 3s (1) Ks = (3s)3 s = 27s4 K s4 s 27 126 42 En général : AmBn m Ax+(aq) + n By-(aq) Ks = [Ax+]m [By-]n s = solubilité de AmBn = [Ax+]/m et [By-]/n Ks = (ms)m (ns)n s m n Ks mm nn 127 Remarques : Un composé est d’autant plus insoluble que son Ks est petit donc que son pKs est grand. Quand on a 2 composés de même stœchiométrie : c’est celui qui a la plus faible solubilité qui précipite le premier. 128 Prévision des transformations : AmBn m Ax+(aq) + n By-(aq) Se fera en comparant la valeur du produit ionique Ki dans l’état où se trouve le système et la valeur de la constante Ks Ki = [Ax+]m [By-]n Si Ki/Ks < 1 Si Ki/Ks = 1 Si Ki/Ks > 1 évolution sens 1 : dissolution et dissociation du soluté le système est en équilibre évolution sens 2 : on observe une précipitation qui s’arrête lorsque les concentrations ioniques ont suffisamment diminuées pour que Ki = Ks 129 43 V – 5 – 2 – Effet d’ion commun « La solubilité d’un solide ionique est diminuée lorsqu’un ion commun est présent dans la solution » (Ppe de Le Chatelier) La solution dans laquelle le sel est dissous contient déjà, à la concentration C0, l’un des ions que celui-ci peut libérer. Seule la concentration à l’équilibre de l’ion qui n’est pas présent dans la solution de départ traduira la solubilité du sel. 130 Exemple : déterminer la solubilité (s’) du chlorure d’argent dans une solution aqueuse à C0 = 0,01 mol.l-1 de chlorure de sodium (lequel est un sel soluble). AgCl(s) Ag+(aq) + Cl- (aq) (1) État initial n (moles) 0 C0 (mol.L-1) Équilibre n’ < n s’ C0 + s’ Ks = [Ag+] [Cl-] = s’ (C0 + s’) provient de AgCl provient de AgCl et de NaCl Souvent s’ < C0 : s’ = Ks/C0 s’ = [Ag+] (1) 131 et : 0,01 + s’ = [Cl-] (1) Ks = s’ (0,01 + s’) Dans l’eau pure s = 1,26.10-5 mol.L-1 s’ < s : on peut négliger s’ devant 0,01 s’ = Ks/C0 = 1,6.10-8 mol.L-1 On remarque que l’effet d’ion commun (Cl-) diminue la solubilité de AgCl. 132 44 Effet en accord avec le principe de Le Chatelier : AgCl(s) Ag+(aq) + Cl- (aq) (1) ← Si on augmente la concentration d’un constituant (ici Cl-), l’équilibre s’oppose à cette augmentation et évolue dans le sens de la consommation de cet excès cad dans le sens 2 AgCl se solubilise moins bien. La solubilité d’un solide ionique est diminuée lorsqu’un ion commun est présent dans la solution. 133 V – 5 – 3 – Influence du pH Le pH est un facteur important sur lequel on peut agir facilement, pour modifier (augmenter ou diminuer) les solubilités. Il intervient sur la solubilité seulement si les ions H3O+ et HO- participent directement à l’équilibre de dissolution. Exemple : l’hydroxyde de zinc, Zn(OH)2 a un produit de solubilité égal à 1,0.10-15. Sa solubilité dépend de la concentration en ions HO-, qui est elle même fonction du pH. Quelle sera la solubilité à pH 7 puis à pH 8,5 pour une solution d’hydroxyde de zinc ? 134 Zn(OH)2 (s) Zn2+ (aq) + 2 HO- (aq) pH = 7 [OH-] = 10-7 Ks = [Zn2+] [HO-]² Ks s = [Zn2+] = [HO-]² (= Ke/10-7) 1,0.10-15 = (10-7)² s = 0,1 mol.L-1 pH = 8,5 [OH-] = 10-5,5 (= Ke/10-8,5) s = 0,0001 mol.L-1 Si pH s 135 45 Il est donc possible d’isoler certains cations métalliques à partir d’un mélange lorsque l’un de ceux-ci donne lieu à la formation d’un hydroxyde insoluble Ex : Fe(OH)3 et Zn(OH)2 Fe3+ peut être séparé de Zn2+ en ajustant le pH de la solution aux alentours de 5 à l’aide d’un tampon acide acétique – acétate. Vers pH 5, on assiste à la précipitation de Fe(OH)3 alors que Zn(OH)2 reste en solution 136 Ex : Soit une solution On dissout 1 mole d’ions Al3+ et 1 mole d’ions Hg2+ dans 1 litre d’une solution aqueuse. A cette solution, on ajoute progressivement de la soude de manière à précipiter les deux ions sous forme d’hydroxydes Al(OH)3 et Hg(OH)2 A 25°C : Ks1 de Al(OH)3 = 1.10-34 et Ks2 de Hg(OH)2 = 5.10-28 Qui précipite en premier ?? Quand on a 2 composés et si on a la même stœchiométrie : c’est celui qui a la plus faible solubilité donc le plus pt Ks qui précipite le premier mais on n’a pas la même stœchiométrie 137 Pour précipiter Al(OH)3 : [OH-]3 = Ks1 / 1 = 10-34 [OH-] = 4,64.10-12 soit 5.10-12 Pour précipiter Hg(OH)2 : [OH-]2 = Ks2 / 1 = 5.10-28 [OH-] = 2,23.10-14 soit 2.10-12 5.10-12 / 2.10-14 250 : il faut donc 250 fois moins d’ions hydroxyles pour précipiter Hg2+ que pour précipiter Al3+ : c’est donc Hg2+ qui précipitera en 1er quand on ajoutera OH- à la solution. 138 46 Entraînement : précipitation sélective : Soit une solution qui est 0,1 mol.L-1 en Ag+ et 0,1 mol.L-1 en Pb2+. Est-il possible de séparer ces 2 ions par précipitation sélective à l’aide de Cl- ? On supposera que « séparer » signifie que 99 % d’un des ions sont amenés à précipiter sans que l’autre ion ne précipite. On écrit les 2 équations relatives aux équilibres de solubilisation, avec les produits de solubilités respectifs : AgCl (s) Ag+(aq) + Cl-(aq) Ks = 1,8.10-10 [(mol.L-1)2] PbCl2 (s) Pb2+(aq) + 2 Cl-(aq) Ks = 1,6.10-5 [(mol.L-1)3] La concentration minimale de Cl- nécessaire pour amorcer la précipitation de Ag+ et de Pb2+ se calcule en résolvant chaque expression du produit de solubilité par rapport à Cl-. 139 Entraînement : précipitation sélective : Soit une solution qui est 0,1 mol.L-1 en Ag+ et 0,1 mol.L-1 en Pb2+. Est-il possible de séparer ces 2 ions par précipitation sélective à l’aide de Cl- ? Pour Ag+ : [Cl-] = Ks / [Ag+] = 1,8.10-10 / 0,1 = 1,8.10-9 mol.L-1 Pour Pb2+ : [Cl-] = [Ks / [Pb2+]]1/2 = (1,6.10-5 / 0,1) 1/2 = 1,3.10-2 mol.L-1 Une concentration beaucoup plus faible Cl- suffit pour donner lieu à la précipitation de Ag+ par rapport à ce qui est requis pour précipiter Pb2+ L’ion Ag+ précipitera avant l’ion Pb2+ Dans l’énoncé il est précisé que 99 % des ions Ag+ précipitent : la concentration des ions Ag+ qui devront rester en solution est égale à 1 % de 0,1 M soit 1.10-3 mol.L-1. 140 Entraînement : précipitation sélective : Soit une solution qui est 0,1 mol.L-1 en Ag+ et 0,1 mol.L-1 en Pb2+. Est-il possible de séparer ces 2 ions par précipitation sélective à l’aide de Cl- ? La concentration de Cl- qui permet de “coexister” avec cette concentration de Ag+ = [Cl-] = Ks / [Ag+] = 1,8.10-10 / 0,001 = 1,8.10-7 mol.L-1 Afin de déterminer si Pb2+ précipitera ou non en présence de cette concentration en Cl-, on calcule Ki : Ki = [Pb2+] × [Cl-]² = 0,1 × (1,8.10-7)² = 3,2.10-15 On constate que Ki < Ks dans le cas de PbCl2 (s) : il ne précipitera donc pas. Il est donc possible de séparer ces 2 ions Ag+ et Pb2+ par précipitation sélective à l’aide de Cl-. 141 47 CONCLUSION Conséquences sur le devenir d’un principe actif : La libération du PA à partir de la forme galénique dépend de la solubilité du PA, influencée par la nature des excipients, le pH…. 142 Training 1 Se forme-t-il un précipité de sulfate de plomb (PbSO4) si on mélange 100 mL d’une solution de nitrate de plomb (Pb(NO3)2) à 3.10-3 mol.L-1 et 400 mL d’une solution de sulfate de sodium Na2SO4 à 0,04 mol.L-1 ? Ks(PbSO4 ) = 1,6.10-8 Pb(NO3)2 Pb2+ + 2 NO3+ Na2SO4 2 Na+ + SO42- PbSO4 (s) Pb2+ + SO42- PbSO4 commencera à précipiter quand Ki sera égal à Ks 143 Training 1 Calcul des nouvelles concentrations : Dans le mélange : Vtot = V1 + V2 = 500 mL Ci.Vi = Cf.Vf Pb(NO3)2 Ci = 3.10-3 mol.L-1 Vi = 100 mL Cf = 6.10-4 mol.L-1 Ci = 0,04 mol.L-1 Cf = 0,032 mol.L-1 Vi = 400 mL Ki = [Pb2+] [SO42-] = 6.10-4 0,032 = 1,9.10-5 Ks = 1,6.10-8 Na2SO4 Ki > K s Il y a formation d’un précipité de PbSO4 144 48 Training 2 Se forme t-il un précipité de chlorure de plomb (PbCl2) dans une solution contenant 0,01 mol.L-1 de nitrate de plomb Pb(NO3)2 et 0,01 mol.L-1 d’acide chlorhydrique (acide fort totalement dissocié) ? Ks (PbCl2)= 1,6.10-5 Pb(NO3)2 Pb2+ + 2 NO3- HCl PbCl2 (s) Pb2+ + 2 Cl- H+ + Cl- PbCl2 commencera à précipiter quand Ki sera égal à Ks 145 Training 2 Ki = [Pb2+] [Cl-]2 = 0,01 0,01² = 10-6 or Ks = 1,6.10-5 Ki < Ks Il n’y aura pas de précipitation de chlorure de plomb dans cette solution 146 Training 3 Exprimer le nombre de moles de chaque constituant soit en fonction de X (avancement de la réaction) soit en fonction de x (nombre de moles dissociées) soit en fonction de a (coefficient de dissociation) HgI2 Hg2+ + 2 I1er cas : t=0 n0 = 1 0 0 Fct de X t 1-X 0+X 0 + 2X Fct de x t 1–x x 2x Fct de a t 1 – 1a 1a 2a a = x/n0 = x/1 147 49 Training 4 Exprimer le nombre de moles de chaque constituant soit en fonction de X (avancement de la réaction) soit en fonction de x (nombre de moles dissociées) soit en fonction de a (coefficient de dissociation) HgI2 2ème cas : on donne : t=0 Fct de X Hg2+ + 2 I- n0 = 2 0 0 t 2-X 0+X 0 + 2X Fct de x t 2–x x 2x Fct de a t 2 – 2a 2a 4a a = x/n0 = x/2 148 Training 5 Exprimer le nombre de moles de chaque constituant soit en fonction de X (avancement de la réaction) soit en fonction de x (nombre de moles dissociées) soit en fonction de a (coefficient de dissociation) 2 SO2 + On donne : t=0 1 1 - 2X 1 O2 2 SO3 2 1 2 – 1X 1 + 2X Fct de X t Fct de a Ce n’est pas une réaction de dissociation Fct de x t 1–x 2 - x/2 1+x Ou : 1 – 2x 2-x 1 + 2x 149 UE BCM PACES 2015 - 2016 Chimie Physique Équilibres d’oxydo-réduction Dr Josiane NURIT - UFR Pharmacie [email protected] © PACES UNIVERSITÉ MONTPELLIER 150 50 - PLAN - I – Définitions et principe 1– Oxydation 2 – Réduction 3 – Oxydant et réducteur 4 – Réaction d’oxydo-réduction 5 – Sens de réaction 6 – Nombre ou degré d’oxydation II – Écriture de la réaction Redox 1 – Influence du pH 2 – Exemples III – Application de l’oxydo-réduction : l’électrochimie 1 - Description d’une cellule électrochimique 2 - La pile DANIELL a) Schéma et fonctionnement b) Force électromotrice de la pile Les potentiels d’électrodes c) Relation entre paramètres électriques et chimiques d’une cellule électrochimique Loi de NERNST d) Loi de Nernst appliquée à la pile, fem et potentiel d’électrode e) L’électrode normale (standard) à hydrogène 3 - Prévision du sens des réactions 4 – Applications : Mesure du pH – Dosages potentiométriques 5 – Notion de potentiel standard biologique : E’0 6 - Réactions d’oxydo-réduction biologiques 151 IV - Stabilité des solutions aqueuses 1 - Solution associant H2O et un couple réducteur 2 - Solution associant H2O et un couple oxydant 3 - Domaine de stabilité thermodynamique de l’eau V – Étude de la stabilité thermodynamique des divers degrés d’oxydation d’un élément 1 – Diagramme de LATIMER 2 – Diagramme de FROST a) Calcul du potentiel standard d’un couple b) Réaction de dismutation Cas des espèces : Mn2+ ; Mn3+ et MnO2 c) Réaction d’amphotérisation Cas des espèces : Mn3+ ; MnO42- et MnO2 152 I – Définitions et principe 1 – Oxydation L’oxydation d’un composé (atome, groupement d’atome ou ion) correspond à une perte totale ou partielle d’un ou plusieurs électrons du nuage qui l’entoure Ex : Cu Cu2+ + 2 ē 2 – Réduction La réduction d’un composé (atome, groupement d’atome ou ion) correspond à un gain d’un ou plusieurs électrons Ex : Fe3+ + ē Fe2+ 153 51 3 – Oxydant et réducteur L’oxydant (ou forme oxydée) correspond à l’espèce chimique qui capte des électrons : il se réduit. Le réducteur (ou forme réduite) correspond à l’espèce chimique qui cède des électrons : il est oxydé. A toute forme réduite d’un composé (Red) correspond une forme oxydée (Ox), elles forment un couple « redox » : Ox + n ē Red 154 4 – Réaction d’oxydo-réduction (ou réaction redox) Elle implique un transfert d’un ou plusieurs électrons d’une espèce chimique à une autre. L’électron libéré par un réducteur n’existant pas à l’état libre en solution, le transfert d’électron implique l’intervention de 2 couples redox. Exemple : Cu2+ + ē Cu+ Fe2+ Cu2+ + Fe2+ Cu+ + Ox1 Réduction : gain d’ē Fe3+ + ē Oxydation : perte d’ē Fe3+ ½ équations redox Équation bilan dans laquelle ne figure pas d’électrons. Red1 Red2 Ox2 155 Le transfert d’électron(s) d’une espèce à l’autre peut se faire : Soit par échange direct entre les réactifs en solution : on parle alors de réaction d’oxydo-réduction. Soit par l’intermédiaire de conducteurs métalliques (électrodes, fils) : on parle alors de réaction électrochimique (piles ou batteries). La notion de couple redox est comparable à celle de couple acidobasique ; les particules mises en jeu sont respectivement : l’électron et le proton. 156 52 5 – Sens de réaction 1 Ox1 + Red2 Red1 + Ox2 2 La réaction se fera dans le sens 1 : si l’oxydant 1 est plus oxydant que l’oxydant 2 ou le réducteur 2 est plus réducteur que le réducteur 1. Dans le couple redox : Plus l’oxydant est fort plus le réducteur est faible et réciproquement. Ex : Pouvoir oxydant des halogènes et pouvoir réducteur des ions halogénures F2 Cl2 Br2 I2 Electronégativité Pouvoir oxydant F- Cl- Br- I- Pouvoir réducteur 157 6 – Nombre ou degré d’oxydation (NO ou DO) Définition : - Nombre entier positif, négatif ou nul, - Égal au nombre d’électrons virtuellement « donnés » ou « captés » par un atome lié, par rapport à son état fondamental. - Représenté en chiffres romains. Il n’a pas de réelle signification physique, il donne une définition de l’oxydation et de la réduction plus générale : Oxydation = du degré d’oxydation d’un composé Réduction = du degré d’oxydation d’un composé 158 Règles permettant de déterminer le DO d’un élément : Le DO d’un élément dans un corps pur simple est nul Ex : DO de Cu(s) = 0 DO de H dans H2(g) = 0 Le DO d’un ion monoatomique est égal à la charge porté par l’ion Ex : DO de S dans S2- = -II DO de Cu dans Cu2+ = +II Par convention le DO d’1 élément dans une molécule ou 1 ion est tel que la somme des DO des éléments de cet ion ou de cette molécule = charge de l’ion (x) ou de la molécule (zéro). 159 53 Le DO de l’atome d’hydrogène est égal à +I - Associé à un halogène : H-Cl : (+I) + (-I) = 0 SAUF : - Associé à un métal alcalin (atome plus électropositif que lui) - Dans les hydrures métalliques il est égal à -I Ex : NaH : (+I) + (-I) = 0 NaBH4 : (+I) + (+III) + 4 (-I) = 0 2s² 2p1 160 Le DO de l’atome d’oxygène est égal à -II H2O : 2 x(+I) + (-II) = 0 SAUF : - Dans les peroxydes dans lesquels il est égal à -I Ex : H-O-O-H H2O2 : 2 (+I) + 2 (-I) = 0 - Quand il est associé à un atome plus électronégatif que lui, il est égal à +II Ex : OF2 : (+II) + 2 (-I) = 0 161 Cas particulier de l’azote : N (1s2 2s2 2p3) NH4+ ,NH3 : DO de N = -III x = -II N2H4 : 2x + 4 = 0 NH2OH : x + 2 - 2 + 1 = 0 x = -I N2 : DO de N = 0 N2 O : 2x -2 = 0 x = +I NO : DO de N = +II x = +III NO2-, N2O3 : x - 4 = -1 N 2 O4 : 2x + 4 (-II) = 0 x = +IV NO2 : x + 2 (-II) = 0 x = +IV - NO3 : HNO3 : x - 6 = -1 1+x-6=0 -III ≤ DO de N ≤ +V x = +V x = +V 162 54 Cas particulier du phosphore : P (1s2 2s2 2p6 3s2 3p3) PH3 : DO de P = -III P2H4 : x = -II 2x + 4 = 0 P4 : DO de P = 0 H(PH2O2) : 1 + x + 2 + 2 (-II) = 0 x = +I P4O6 : PCl3 : 4 x + 6 (-II) = 0 x = +III x + 3 (-I) = 0 x = +III P4O10 : H3PO4 : 4 x + 10 (-II) = 0 x = +V 3 + x + 4 (-II) = 0 x = +V -III ≤ DO de P ≤ +V 163 Cas des halogènes : Le DO de l’atome de fluor est égal à -I SAUF : - Dans F2 où il est égal à 0 Le DO des autres halogènes peut prendre d’autres valeurs. Acide perchlorique : HClO4 : DO du chlore = ? (+I) + x + 4 (-II) = 0 x = +VII Acide chlorique : HClO3 : (+I) + x + 3 (-II) = 0 x = +V 164 Ion chlorate : ClO3- : x + 3 (-II) = -I x = +V Chlore : Cl2 : DO du Cl = 0 (HClO2 : x = +III ; HClO : x = +I ; Cl- : x = -I) -I ≤ DO du Cl ≤ +VII 165 55 Exemples : KMnO4 : DO du manganèse = ? K = alcalin, 1ère colonne : donne l’ion K+ : DO = + I +1 + x + 4 (-II) = 0 x = +VII ZnSO4 : DO du soufre = ? Zn = métal de transition, 12ème colonne : donne l’ion Zn2+ : DO = + II 2 + x + 4 (-II) = 0 x = +VI PO43- : DO du phosphore = ? x + 4 (-II) = -3 x = +V 166 Calcul du DO des atomes de carbone dans CH3COOH (et dans le cas des acides carboxyliques de type R-COOH) +I H O -II +II + +I = +III H +I C C O H -II +I H +I -III 167 Cas particulier : l’acide formique : H-COOH : -II (+II) + (+I) + (- I) = +II O H +I C O -II H +I Dans la molécule de CH4 le DO de l’atome de C est de -IV 168 56 Autre exemple vu en UE1 : [Fe(NH3)6]SO4 [Fe(NH3)6]2+ : DO du fer = ? SO42- x + 6 (0) = +2 x = +II Fe2+ 169 II – Écriture de la réaction d’oxydo-réduction Il faut déterminer les espèces chimiques intervenant dans la réaction ; pour cela il faut connaître le pH de la solution ainsi que la force des couples redox en présence. 1 – Influence du pH Exemple : sur la réduction de l’ion permanganate : MnO4En milieu acide : la forme réduite est Mn2+ on aura le couple : MnO4-/Mn2+ (DOMn = +VII / +II) En milieu neutre : la forme réduite est MnO2 on aura le couple : MnO4-/MnO2 (DOMn = +VII / +IV) En milieu basique : la forme réduite est MnO42- on aura le couple : MnO4-/MnO42- (DOMn = +VII / +VI) 170 Il faut identifier l’espèce qui s’oxyde et celle qui se réduit. Dans le même couple l’oxydant est celui ayant le DO le plus élevé L’oxydant du couple le + oxydant réagit avec le réducteur du couple le moins oxydant Ox1 /Red1 Ox2/ Red2 171 57 Écrire les équations de ½ réaction redox mises en jeu pour chaque couple Conservation de l’oxygène (si nécessaire) en équilibrant avec des molécules d’eau Conservation de l’hydrogène (en milieu acide) en équilibrant avec des ions H+ (ou H3O+) 172 2 – Exemples Cu2+ /Cu et Al3+ /Al L’ion Cu2+ est un oxydant plus fort que l’ion Al3+ : Cu2+ réagit avec Al 3 (Cu2+ + 2ē 2 +II ( Al 0 3 Cu2+ Cu ) du DO : réduction Nbre d’ē gagnés = (+II) – (0) = 2 0 Al3+ + 3 ē ) du DO : oxydation Nbre d’ē perdus = (+III) – (0) = 3 +III Rendre égal le nbre d’ē échangés et additionner les 2 ½ équations + 2 Al 3 Cu + 2 Al3+ 173 Fe3+ /Fe2+ et Cr2O72- / Cr3+ en milieu acide L’ion Cr2O72- est un oxydant plus fort que l’ion Fe3+ : Cr2O72- réagit avec Fe2+ 6 (Fe2+ Fe3+ du DO : oxydation +1ē ) +II +III Cr2O72- + 6 ē + 14 H+ 2 Cr3+ + 7 H2O +VI Cr2O72- +III +6 Fe2+ + 14 H + du DO : réduction : gain de 3 ē par at de Cr (2 3 ē en tout) On équilibre les at d’O On équilibre les charges avec H+ 2 Cr3+ + 6 Fe3+ + 7 H2O 174 58 Comment écrire l’équation avec des espèces neutres ? Cr2O72- + 6 Fe2+ + 14 H+ 2 Cr3+ + 6 Fe3+ + 7 H2O Neutralisation des 2 charges – par 2 charges positives : 2 K+ par ex Les ions SO42- vont compenser les charges + Le milieu est acide : H2SO4 Neutralisation des charges + par des charges - : SO42- par ex Cr2(SO4)3 + K2Cr2O7 + 6 FeSO4 + 7 H2SO4 3 Fe2(SO4)3 + 7 H2O + K2SO4 175 F2 /F- et BrO4- / BrO3- F2 +2ē Milieu basique 2 F- 0 -I BrO3- + 2 HO- BrO4+V du DO : réduction gain de 1 ē par at de F (2 1 ē en tout) +2ē + H2O du DO : oxydation : - 2 ē On équilibre les charges avec OH- +VII F2 + BrO3- + 2 HO- BrO4- + 2 F- + H2O On équilibre avec H2O F2 + NaBrO3 + 2 NaOH NaBrO4 + 2 NaF + H2O 176 Soit la réaction suivante : 3 Cu + 8 HNO3 0 3 Cu(NO3)2 + 2 NO + 4 H2O 2ē 3 +II D (DO) = +2 (oxydation) +V +V I+x +(3 -2) =0 +II D (DO) = -3 (réduction) 3ē 2 Nbre d’é échangés équilibré Avec 3 Cu il se forme 3 Cu(NO3)2 dans lesquels il y a 6 N Il y a 2 N réduits ; il faut 8 N dans le premier membre, soit 8 HNO3. On a 8 H qui vont conduire à 4 H2O. 177 59 Entraînement 1 : MnO4- / Mn2+ et SO42- /SO32SO32- ×? 2 3 4 SO42- Milieu acide 2 3 4 1 : DO = ? 2 : ox° ? red° ? : +/- ? ē 1 ×? 2 MnO4- 3 4 Mn2+ 2 3 4 3 : Eq les charges avec H+ 4 : Eq avec H2O DO 1 DO ? SO42- + ? Mn2+ ? SO32- + ? MnO4- 178 Entraînement 2 : MnO4- /Mn2+ et UO22+/U4+ ×? U4+ 2 3 4 UO22+ Milieu acide 2 3 4 1 : DO = ? 2 : ox° ? red° ? : +/- ? ē 1 ×? MnO4- 2 3 4 Mn2+ 2 3 4 3 : Eq les charges avec H+ 4 : Eq avec H2O DO ? U4+ + ? MnO4- DO 1 ? UO22+ + ? Mn2+ 179 III – Application de l’oxydo-réduction : l’électrochimie Une cellule électrochimique est le siège d’une réaction d’oxydo-réduction. Elle permet de mettre en évidence le transfert d’électrons entre 2 couples redox par l’intermédiaire d’un conducteur métallique. 1 – Description d’une cellule électrochimique Elle est constituée de : 2 solutions contenant chacune un couple redox 2 électrodes Un pont salin reliant ces 2 solutions assurant ainsi la conduction ionique Un conducteur métallique reliant les 2 électrodes assurant la conduction électronique 180 60 Il existe 2 types de cellules électrochimiques : La cellule galvanique (ou pile) utilisant une réaction chimique spontanée pour produire un courant électrique Exemple : la pile DANIELL (Zn/ZnSO4/CuSO4/Cu) La cellule d’électrolyse utilisant une source extérieure de courant appliquée aux électrodes, pour imposer un sens à la réaction chimique. 181 2 – La pile DANIELL a) Schéma et fonctionnement Si on plonge une plaque de zinc dans une solution de sulfate de cuivre, on observe un dépôt de cuivre métallique sur la plaque de zinc. La réaction mise en jeu est : Cu2+ + Zn Cu + Zn2+ On effectue cette expérience en réalisant dans 2 compartiments distincts la réaction d’oxydation et la réaction de réduction. Les 2 compartiments sont reliés par un pont formé en général par une solution de KCl fixée par de la gélatine. 182 R Zn Zn2+ SO42- V Pont salin Cu Cu2+ SO42- Lorsque le circuit est ouvert aucune réaction chimique ne se produit. 183 61 courant R V électrons Pôle - Pôle + Pont salin Zn Oxydation Cu Zn2+ SO42- Réduction Cu2+ SO42- Lorsque le circuit est fermé il y a circulation du courant électrique : Les atomes de Zn s’ionisent et passent en solution : les ē libérés partent vers l’électrode de cuivre : La plaque de zinc est le siège de l’oxydation : perte d’ē : pôle - Les ions Cu2+ sont réduits en Cu qui se dépose à la surface de l’électrode La plaque de cuivre est le siège de la réduction : gain d’ē : pôle + 184 courant R Pôle - Oxydation V électrons Zn Zn2+ SO42- Pôle + Pont salin Cu Cl- Réduction Cu2+ SO42- K+ Les ions K+ et Cl- assurent la neutralité électrique : ils migrent afin de compenser les variations de charges La réaction globale de la pile est : Cu2+ + Zn Cu + Zn2+ La réaction est spontanée dans le sens 1 : DrG° < 0 185 b) Force électromotrice de la pile (fem) Il existe entre les pôles + et – de la pile une différence de potentiel DE = fem de la pile DE (= E) = E+ - E- = Eoxydant - Eréducteur E+ et E- représentent respectivement les potentiels d’électrodes des pôles + et - 186 62 Les potentiels d’électrodes Électrode de Pt : métal inerte qui n’intervient que dans le transport des électrons Dès que l’électrode est plongée dans la solution, les ions Fe3+ et Fe2+ ont tendance à donner ou à accepter des ē par l’intermédiaire du métal : le phénomène est très rapide. Fe3+/Fe2+ Après ce transfert de charges, l’interface métal/solution atteint un équilibre qui s’oppose à tout transfert de charges supplémentaires C’est l’équilibre électrochimique : une différence de potentiel s’est créée entre le métal et la solution. Il est impossible de mesurer ce potentiel C’est le potentiel d’électrode. en valeur absolue ; on aura une valeur relative en utilisant 1 deuxième électrode et en mesurant la ddp entre les deux 187 électrodes. c) Relation entre paramètres électriques et chimiques d’une cellule électrochimique Soit la réaction réversible suivante à P et V constants a ox1 + b red2 g red1 + d ox2 ared1 × aox2 α β aox1 × ared2 γ ΔG=ΔG°+RT ln δ (1) M Pour un état d’avancement donné, on a : DG = -n F E (2) Fem de la pile (V) J Cte de Faraday = NA 1,6.10-19 188 = 96500 C.mol-1 Nbre d’ē mis en jeu dans la r° redox E = DG/-nF = (1)/-nF - ΔG ΔG° RT =- ln M nF nF nF E = E°- RT ln M nF E=E°- (3) V 0,06 log M n variation de potentiel standard (V) R = 8,31 J.mol-1.K-1 T = 298 K F = 96500 C.mol-1 ln x = 2,3 log x 2,3×RT = 0,059 F On prendra 0,06 Loi de NERNST Nbre d’ē échangés 189 63 Rq : dans une réaction redox DrG est toujours donné pour la réaction prise dans le sens de la réduction A l’équilibre : DrG = 0 E = 0 (3) E°= 0,06 log K n K = constante d’équilibre nE0 ou 3) K=10 0,06 0,06 0,06 log K log M n n 0,06 M E=log n K E= 190 Si M/K < 1 log M/K < 0 E > 0 et DrG < 0 la réaction est spontanée dans le sens 1 Si M/K = 1 log M/K = 0 E = 0 et DrG = 0 la réaction est en équilibre Si M/K > 1 log M/K > 0 E < 0 et DrG > 0 la réaction est non spontanée dans le sens 1 191 d) Loi de Nernst appliquée à la pile, fem et potentiel d’électrode Cu2+ + 2 ē Cu Le potentiel d’électrode Eoxydant cad E1 pôle + = E1 = E1 °+ a 0,06 log ox n ared Zn Zn2+ + 2 ē [Cu2+] Formule de Nernst = aCu = 1 Le potentiel d’électrode Eréducteur cad E2 pôle - = [Zn2+] E2 = E2 °+ a 0,06 log ox n ared = aZn = 1 192 64 Remarque : Formule de Nernst E = E° - 0,06 log M n M = aProduits / aRéactifs E = E° + a 0,06 log ox n ared 1/M = aRéactifs / aProduits 193 Cu2+ + Zn Cu + Zn2+ Zn2+ ΔG = ΔG° + RT ln Cu2+ On div par -nF fem = [Cu2+] E = E0 + 0,06/2 log E+ - E- = E0+ - E0- + 0,03 log [Cu2+] [Zn2+] Loi de NERNST [Zn2+] Rq : Les activités peuvent être prises égales aux concentrations pour les solutions diluées mais si on est en présence d’un gaz on peut prendre la pression partielle. E°+ et E°- sont respectivement les potentiels standard des électrodes + et - définis à P = 1 atm et C = 1 mol.L-1 194 Exemple : Cr2O72- + 6 ē + 14 H+ 2 Cr3+ + 7 H2O Formule de NERNST : E° (Cr2O72- / Cr3+) = 1,33 V E = E0 + (0,06/6) log [Cr2O72-] [H+]14 [Cr3+]2 195 65 e) L’électrode normale (standard) à hydrogène La mesure absolue des potentiels d’électrodes n’est pas possible. On choisit arbitrairement une ½ pile de référence dont on prendra le potentiel normal (standard) d’électrode égal à 0 : c’est l’électrode normale ou standard à hydrogène (ENH) 2 H+ + 2 ē H2 E° (H+/H2) = 0 V Dans les conditions standard : P = 1 atm aH+ = [H+] / [ ]0 = 1 (pH = 0) E = E°+ 0,03 log [H+]2 PH2 196 La force électromotrice d’une pile constituée par : L’électrode standard à hydrogène (référence) L’électrode du couple étudié Si le couple ox/red est plus oxydant que le couple H +/H2 E°(ox/red) > 0 Si le couple ox/red est moins oxydant que le couple H +/H2 E°(ox/red) < 0 197 Les potentiels sont regroupés dans des tables des « Potentiels standard d’électrodes » Ils correspondent à la réaction écrite dans le sens de la réduction (ox + ne- red). Exemples : à 298 K -3,02 Cs+/Cs -0,76 -0,13 Zn2+/Zn Pb2+/Pb Couples réducteurs 0 0,52 0,8 2,87 H+/H2 Cu+/Cu Ag+/Ag E° (V) F2/F- Couples oxydants du pouvoir réducteur du pouvoir oxydant Faible affinité pour les électrons Forte affinité pour les électrons 198 66 3 – Prévision du sens des réactions L’oxydant du couple le plus oxydant réagit avec le réducteur du couple moins oxydant. couple 1 : Ag+/Ag : Ag+ + ē Ag Ex : E°1 = 0,8 V couple 2 : Co2+/Co : Co2+ + 2ē Co E°2 = - 0,28 V E°1 > E°2 Ag+ = oxydant et Co = réducteur Ag+ Co2+ -0,13 0,8 Co Ag 2 Ag+ + Co 2 Ag + Co2+ DrG° < 0 et K très élevée 199 Réaction spontanée E° (V) Ag+ 0,8 Ag Réaction spontanée Co2+ -0,28 Co 200 4 – Applications : * Mesure du pH On associe pour former une pile : - une électrode standard à H2 (E° = 0 V) - une autre électrode à hydrogène dans laquelle la solution d’ions H3O+ est celle dont on veut mesurer le pH. - Le potentiel de l’électrode standard à H2 est : E°H2 = 0 = E+H2 2 H+ + 2 ē H2 - Le potentiel de l’électrode à H2 est : EH2 = E°H2+ 0,06/2 log [H+]2/pH2 E° = 0 et pH2 = 1 = - 0,03 log (1/ [H3O+]2) = - 0,03 0 - 0,03 2 - log [H3O+] = - 0,06 pH - La fem pile = E = E°H2 - E = 0 – (- 0,06 pH) = 0,06 pH C’est le principe de la mesure potentiométrique du pH. Dans la pratique on a utilisé une électrode de référence au calomel (Hg 2Cl2) Puis on l’a remplacée par l’électrode de verre (double). 201 67 4 – Applications : * Dosages potentiométriques R V K2Cr2O7 Solution Oxydante Électrode de référence Pt Fe2+ SO42- On veut doser une solution de sulfate de fer par une solution de bichromate de potassium : K2Cr2O7 + 6 FeSO4 + 7 H2SO4 Cr2(SO4)3 + 3 Fe2(SO4)3 + 7 H2O + K2SO4 ½ pile avec la solution à doser, ½ pile de référence. On trace la courbe de DE en fonction du volume de solution oxydante ajoutée Au point d’équivalence on note une brusque variation de potentiel E (identique à la courbe DpH au cours de titrage acidobasique). 202 Exemple de dosage (lié aux D n° 30 et 31): On envisage de doser des ions U4+ par les ions MnO4en milieu fortement acide : E° (MnO4- /Mn2+) > E°(UO22+ / U4+) La réaction de dosage est : 5 U4+ + 2 MnO4- + 2 H2O 5 UO22+ + 2 Mn2+ + 4 H+ Le dosage est réalisé sur une prise d’essai de 20 mL. Le point d’équivalence est obtenu pour un volume de 15,3 mL de solution 0,05 mol.L-1 de MnO4-. Quel est le titre molaire de la solution en U4+ ? Nombre d’électrons libérés par 15,3 mL de solution 0,05 mol.L-1 de MnO4- : x = 15,3.10-3 × 0,05 × 5 (é) = 3,8.10-3 mole La transformation de U4+ donne 2 électrons et 1 UO22+ Le nombre de mole de UO22+ dans l’échantillon est donc de : 3,8.10-3 /2 = 1,9.10-3 La concentration molaire initiale en U4+ = n/V = 1,9.10-3/ 20.10-3 = 0,095 mol.L-1 203 Exemple (lié à la diapositive n°30): Les ions U4+, UO22+ et MnO4- étant respectivement verts, jaunes et rouge-violet intense et les ions Mn2+ étant incolores en solution diluée, ce dosage aurait pu être effectué par colorimétrie : Tant qu’il reste des ions U4+ dans le bécher, ils réagissent sur les ions MnO4- et la solution a une couleur comprise entre le vert (U4+ restant) et le jaune (UO22+ formés). Lorsque tous les ions U4+ sont oxydés, l’ajout d’une goutte de solution d’ions MnO4- colore en rouge-violet la solution. Ce changement de couleur indique que la réaction est terminée, on est au point d’équivalence. 204 68 5 - Notion de potentiel standard biologique : E’° Dans les conditions standard biologiques, le pH est pris égal à 7,4. Soit l’équation suivante : a Ox + m H+ + n ē b Red 0,06 n E = E° - [Red]b log [Ox]a [H+]m Les activités étant prises égales aux concentrations 205 0,06 n E = E° - log [Red]b [Ox]a + m 0,06 log [H+] n avec pH = - log [H+] E = E° - 0,06 n log [Red]b - [Ox]a m 0,06 pH n On pose : m 0,06 pH n E’° = E° - 206 E = E’° - 0,06 n log [Red]b [Ox]a A pH = 7,4 : E’° = E° E’°= E° - m 0,06 7,4 n m 0,444 n = potentiel standard biologique 207 69 6 - Réactions d’oxydo-réduction biologiques Dans les cellules le carbone peut être sous 6 états d’oxydation différents : Alcane Alcool CH3-CH3 CH3-CH2OH -III Aldéhyde Acide carboxylique Dioxyde de C CH3-COOH +II +I -I Cétone CH3-CHO CH3-CO-CH3 CO2 +III +IV Le + réduit Le + oxydé Une oxydation peut être : - un gain d’oxygène ou - une perte d’hydrogène (déshydrogénations très nombreuses) Rq : Dans le cas de l’acide formique : HCOOH : le DO du carbone = II 208 4 façons de transférer les ē d’une molécule à une autre : Directement : Fe2+ + Cu2+ Fe3+ + Cu+ Sous la forme d’atomes d’hydrogène : AH2 A + 2ē + 2H+ Sous la forme d’un ion hydrure (H-) Déshydrogénases à NAD+ Par combinaison directe d’un réducteur organique et de l’oxygène Oxydation d’un glucide pour donner un alcool R – CH3 + ½ O2 R – CH2 -OH 209 IV – Stabilité des solutions aqueuses L’eau peut se comporter comme un réducteur ou comme un oxydant selon les couples auxquels elle est associée. 1 - Solution associant H2O et un couple réducteur Dans ce cas l’eau va être réduite avec un dégagement de dihydrogène selon la réaction : 2 H2O + 2 ē Ou encore : 2 H+ + 2 ē E = E° + 0,06 n H2 + 2 HOAvec : E°(H+/H2) = 0 H2 log [H+]2 (1) PH2 210 70 ou E = E° - (1) 0,06 n log PH2 [H+]2 E = E° + 0,06 (log [H+]2 – log PH2) n 0,06 2 - pH 2 E = E° + avec pH = - log [H+] 0,06 log PH2 2 E = E° – 0,06 pH – 0,03 log PH2 =0 = potentiel normal apparent E’° E’0 = – 0,06 pH 211 2 – Solution associant H2O et un couple oxydant Dans ce cas l’eau va être oxydée avec un dégagement de dioxygène selon la réaction : 2 H2O O2 + 4 H+ + 4 ē E = E° + ou : E = E° - Avec : E0(O2/H2O) = 1,23 V + 4 0,06 log PO2 [H ] 4 1 (= activité de H2O) 0,06 4 log (1) 1 PO2 [H+]4 212 (1) 0,06 4 E = E° + E= E° log PO2 + 0,06 4 log [H+] 4 avec pH = - log [H+] – 0,06 pH + (0,06/4) log PO2 = 1,23 V = potentiel normal apparent E’° = 1,23 – 0,06 pH 213 71 3 – Domaine de stabilité thermodynamique de l’eau Il est possible de définir un domaine de stabilité des solutions aqueuses en fonction du pH de la solution. Soit le diagramme défini pour H2O à P atmosphérique et T = 298 K 214 E’0 (V) Domaine de stabilité TD de O2 1,23 2 H2O O2 + 4 H+ + 4 ē Dégagement de O2 et acidification du milieu 0,4 0,2 Domaine de stabilité thermodynamique de l’eau 2 -0,8 4 6 8 E’0 = 1,23 – 0,06.pH = 0,4 10 12 Domaine de stabilité TD de H2 2 H2O + 2 ē H2 + 2 14 pH E’0 = 0 – 0,06.pH = -0,82 HO- Dégagement de H2 et de la basicité du milieu 215 V – Étude de la stabilité thermodynamique des divers degrés d’oxydation d’un élément 1 – Diagramme de LATIMER Ce type de diagramme est valable pour les éléments qui possèdent plusieurs états d’oxydation. Il permet de comparer les couples 2 à 2 et de prévoir les réactions. Ils sont différents en milieu acide (pH = 0) et en milieu basique (pH = 14) Exemple : diagramme de Latimer du manganèse (pH = 0) On porte sur un axe de gauche à droite toutes les espèces par DO croissant (ou décroissant) 216 72 Exemple : diagramme de Latimer du manganèse (pH = 0) MnO4VII MnO42VI 1ē IV 2ē 0,58 Mn3+ MnO2 2,26 III 1ē 0,96 3ē Mn2+ II 1ē 1,51 Mn 2ē 0 -1,18 (espèces) (DO) (E0 (V)) 1,82 Sens de la réduction On peut calculer le potentiel d’un couple à partir des valeurs déjà connues en s’aidant d’un cycle thermodynamique. 217 Exemple : calcul du potentiel standard E° du couple : MnO4- /Mn3+ MnO4VII DG°a MnO42VI Mn3+ DG°b III E° = ? (VII – III = 4 ē) DG° = DG°a + DG°b -n F E° = -na F E°a - nb F E°b E° = (-na E°a - nb E°b) / -n = (-1 0,58 – 3 1,82) / -4 = 1,51 V Rq : A pH 14 les valeurs des potentiels seront différentes. 218 Cela revient à construire un cycle thermodynamique DG°a MnO42VI MnO4VII DG°b Mn3+ DG° = ? III Les flèches sont toujours dans le sens de la réduction DG°a + DG°b = DG° 219 73 2 – Diagramme de FROST On porte soit : (-DG°) en eV cad (n E°) en fonction du DO (-DG°) en J.mol-1 cad (n F E°) en fonction du DO Les couples considérés sont du type : Mn/M0 M0 étant le corps simple dont le DO = 0 L’allure de ces diagrammes dépend du pH 220 Diagramme de Frost du couple : Mnx+/Mn à pH = 0 MnO4MnO42- -DG° (eV) 4 2 MnO2 Mn 0 Mn3+ -2 Mn2+ 0 II III IV VI VII DO 221 Remarques : Ce type de diagramme nous permet : o De calculer le potentiel d’un couple o De prévoir la stabilité thermodynamique d’une espèce : est ce qu’il y a réaction de dismutation ou bien réaction d’amphotérisation ? 222 74 a) Calcul du potentiel d’un couple : Mn3+/Mn2+ -DG° (eV) MnO2 Mn3+ -0,85 n E°(Mn2+/Mn) = 2 -1,18 = -2,36 n E°(Mn3+/Mn) = 3 -0,28 = -0,85 Dy -2,36 Mn2+ II Dx III E°(Mn3+/Mn2+) DO = Dy/Dx = [-0,85 – (-2,36)]/(3 – 2) = 1,51 V 223 b) Réaction de dismutation Une réaction de dismutation est une réaction au cours de laquelle une espèce subit à la fois une oxydation et une réduction. Grâce au diagramme de Frost nous pourrons connaître la stabilité thermodynamique des espèces. Cas des espèces : Mn2+ ; Mn3+ et MnO2 224 Mn3+ est situé au dessus de la droite qui relie Mn2+ et MnO2 (ces 2 proches voisins) -DG° (eV) MnO2 Mn3+ est instable d’un point de vue thermodynamique. Il se dismute en milieu acide selon la réaction : Mn3+ Mn2+ II III DO 225 75 Réduction : Mn3+ + 1 ē Mn2+ DrG°1 Oxydation : Mn3+ + 2 H2O MnO2 + 1 ē + 4 H+ - DrG°2 Dismutation : 2 Mn3+ + 2 H2O Mn2+ + MnO2 + 4 H+ DrG°1 = - n1 F E°1 E°1 (Mn3+/ Mn2+) = 1,51 V -DrG°2 = + n2 F E°2 E°2 (MnO2/Mn3+) = 0,96 V DrG° DrG° = DrG°1 - DrG°2 = - n1 F E°1 + n2 F E°2 = -53075 J DrG° < 0 : la réaction est thermodynamiquement possible 226 A l’équilibre : DrG° < 0 : La réaction de dismutation de Mn3+ en Mn2+ et MnO2 est thermodynamiquement possible. (On peut dire encore que Mn3+ est instable) On peut calculer la constante d’équilibre : (elle sera très élevée) ln K= nΔE0 -ΔG° RT ou K=10 0,06 On observe aussi la réaction de dismutation de MnO42- à pH = 0 : - MnO42- sera : - oxydé en MnO4- réduit en MnO2 227 c) Réaction d’amphotérisation = réaction inverse de la réaction de dismutation Cas des espèces : Mn3+ ; MnO42- et MnO2 -DG° (eV) MnO42- MnO2 est situé au dessous de la droite qui relie Mn3+ et MnO42(ces 2 proches voisins) MnO2 Mn3+ III IV VI DO 228 76 Mn3+ et MnO42- ne peuvent coexister en milieu acide : il y a réaction d’amphotérisation (médiamutation) : Réduction : MnO42- + 2 ē + 4 H+ MnO2 + 2 H2O Oxydation : 2 (Mn3+ + 2 H2O DrG°1 MnO2 + 1 ē + 4 H+) - 2 DrG°2 2 Mn3+ + MnO42- + 2 H2O 3 MnO2 + 4 H+ DrG°1 = - n1 F E°1 E°1 (MnO42-/ -DrG°2 = + n2 F E°2 E°2 (MnO2/Mn3+) MnO2) DrG° = 2,26 V = 0,96 V DrG° = DrG°1 – 2 DrG°2 = - n1 F E°1 + 2 n2 F E°2 ≈ -233450 J DrG° < 0 : la réaction est thermodynamiquement possible 229 On peut donc dire : Mn3+ et MnO42- ne peuvent coexister en milieu acide d’un point de vue thermodynamique Ou : La réaction d’amphotérisation (de médiamutation) est thermodynamiquement possible Ou : Parmi les trois espèces (Mn3+,MnO42- et MnO2), seule MnO2 est stable dans ces conditions 230 Entraînement Diagramme de Frost pour les ≠ DO du chlore à pH = 14 -DG° (eV) HClO4 3,08 HClO3 2,40 HClO2 1,68 HClO 0,38 Cl2 0 VII -1,40 V III I 0 -I DO HCl 231 77 Entraînement Diagramme de Frost pour les ≠ DO du chlore à pH = 14 Calcul du potentiel d’un couple : HClO4/Cl2 E° = Dy/Dx = [3,08 - 0]/(7 – 0) = 0,44 V Cas des espèces : HClO3 ; HClO2 et HClO HClO2 est au dessus de la droite HClO3 - HClO Il est instable d’un point de vue thermodynamique. Il se dismute en milieu basique selon la réaction : 232 Entraînement Diagramme de Frost pour les ≠ DO du chlore à pH = 14 Réduction : HClO2 + 2 ē + H2O HClO + 2 OHOxydation : HClO2 + 2 OH- Dismutation : 2 HClO2 HClO3 + 2 ē + H2O HClO + HClO3 DG°1 -DG°2 DG° Remarque : on observe également cette réaction de dismutation de HClO2 en milieu acide A l’année prochaine…..en 2ème année ! 233 78