International Snow Science Workshop Grenoble – Chamonix Mont-Blanc - 2013
3 LE GIVRE BLANC
Pendant chaque chute de neige, les nuages
poussés par des vents forts laissent sur les sa-
pins, les filets, les câbles, une pellicule parfois
très épaisse de glace blanche. Cette glace est
fragile, elle est faire des minuscules gouttelettes
de nuages, qui à température négative glacent
instantanément dés qu’elles touchent quelques
choses, des cheveux, un bonnet … et empri-
sonnent autant de bulles d’air. Ce givre très cou-
rant n’est pas non plus celui qui s’est produit ce
5 janvier.
4 UNE BRUINE VERGLACANTE
4.1 La formation et la croissance des flocons de
neige
Les cristaux de glace apparaissent dans le
nuage non pas dés 0 degré mais plus fréquem-
ment à des températures de –5 et plutôt –10 ou
–15°C. Ainsi, les cristaux de glace naissent plu-
tôt au sommet du nuage et grossissent en tom-
bant à l’intérieur du nuage.
4.2 La formation d’une bruine verglaçante
Si le sommet du nuage n’est pas assez
froid, pas moins de –5 ou –8°C, les cristaux de
glace se forment peu. Les gouttelettes d’eau
nuageuse grossissent alors par des chocs entre
elles et restent toujours liquides. Elles finissent
par être assez grosses pour tomber sous la
forme d’une bruine à température négative.
Cette bruine forme une glace transparente car
les gouttes sont bien plus grosses que les mi-
nuscules gouttelettes nuageuses et emprison-
nent donc beaucoup moins de bulles d’air. C’est
précisément ce qui s’est passé dans la nuit du 5
au 6 janvier, le sommet du nuage était en effet
au plus bas à –8°C.
Si le vent est fort, les précipitations et le dia-
mètre des gouttes sont augmentées par les as-
cendances au vent du relief
5 LA DETECTION PAR LES MODELES
NUMERIQUES DE L’ATMOSPHERE
5.1 Le cas de janvier 2012
Les modèles numériques qui permettent de
prévoir les conditions météorologiques à plu-
sieurs jours d’échéance, s’ils sont suffisamment
fins, estiment la quantité d’eau contenue par les
gouttelettes nuageuses. Ainsi, dans la nuit du 5
au 6 janvier le modèle à mailles fines Arome a
détecté que l’eau nuageuse atteignait jusque
0,65 g/kg d’air, ce qui est extrêmement impor-
tant.
5.2 Pendant l’hiver 2012/2013
Pendant les nombreuses chutes de neige,
souvent importantes, de cet hiver, la quantité
d’eau nuageuse prévue par le modèle Arôme a
presque toujours été inférieure à 0.1 g/kg. Une
seule fois, le 26 janvier 2013, cette valeur a dé-
passé 0,1g/kg. Et en effet, de la glace a été ob-
servée sur la neige, le même jour entre 1700 et
1900m.
Ainsi un modèle à maille fine semble perce-
voir les risques de formation de bruine vergla-
çante en montagne.
6 SITUATIONS METEOROLOGIQUES TYPE
A partir de 6 cas observés depuis 2003, les
situations météorologiques type provoquant la
neige verglacée sont : des vents forts de nord-
ouest de 80 à 100 km/h en crête à 3000m et un
front, souvent un front chaud, parallèle au vent.
Le sommet de la couche nuageuse est compris
entre –5 et –10°C.
7 RELIEF CONCERNE EN FRANCE
Le phénomène se produit régulièrement sur
les Pyrénées ( une fois par an ), moins souvent
sur les alpes, très rarement sur les alpes du sud
et occasionnellement en Corse. Par contre il
semble se produire plus souvent sur les Vosges
que sur les Alpes.