
Synthèse documentaire «Les conséquences sanitaires et socio-économiques du deuil, dans la littérature 
internationale : constats pour la recherche» 
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En 2013, il s’est produit, en France, 556 218 décès (CépiDC, centre d’épidémiologie sur 
les  causes  médicales  de  décès,  2016  –  données  en  ligne).  Des  chercheurs  américains 
(Prigerson  et  al.,  2008)  ont  déterminé  qu’il  y  avait  en  moyenne,  dans  la  population, 
quatre  personnes  touchées  par  décès  soit,  par  extrapolation  pour  la  France, 
2 224 872 individus  qui,  potentiellement,  étaient  susceptibles  d’éprouver  un  deuil...  et 
ce,  pour  une  année !  Pour  Bowlby  (1978a,  1978b  et  1984),  la  période  de  deuil  la  plus 
sensible varie entre 6 mois et 5 ans après un décès, ce qui laisse à penser que le nombre 
de personnes en deuil en France chaque année est bien supérieur. 
 
Le  deuil,  sous  toutes  ses  formes,  a  de  multiples  conséquences  sanitaires,  sociales  et 
économiques. Les publications scientifiques sont presque toutes d’origine anglo-saxonne 
et  évoquent  les  coûts  qu’il  est  supposé  générer,  rassemblés  dans  la  littérature  sous 
différents  termes  comme  « social  cost »  ou  « social  economic  impact ».  Les  études  sur 
les conséquences du deuil peuvent alors donner une indication du poids que représente 
un tel phénomène pour la collectivité.  
 
De manière générale, les références identifiées portent sur les effets sanitaires, sociaux 
et  économiques  du  deuil.  Par  exemple,  dans  les  conséquences  immédiates  d’un  décès, 
les individus prennent des congés suite au décès d’un enfant (Corden  et al., 2001 ; van 
den  Berg  et  al.,  2012)  ou  de  leur  conjoint(e)  (Corden  et  al.,  2008 ;  Corden  et  Hirst, 
2013 ; Fox et al.,  2014).  Même après leur  retour  au  travail, ils  peuvent  rencontrer des 
difficultés  dans  leur  capacité  à  effectuer  leurs  tâches  quotidiennes  (Cacciatore  et  al., 
2014 ;  Shalev,  2000).  L’absentéisme  et  le  présentéisme  ont  des  implications  pour  les 
familles des endeuillés, les employeurs, ainsi que pour les organisations qui soutiennent 
les  endeuillés :  les  associations  de  soutien,  les  services  de  santé  et  la  sécurité  sociale, 
etc. Tous ces secteurs, ces facteurs socio-économiques sont à prendre en compte si l’on 
veut évaluer, de manière large, les conséquences du deuil pour une société. Ces résultats 
peuvent être utiles afin de hiérarchiser entre eux les problèmes et contribuent à éclairer 
d’éventuels choix publics. 
 
Aucune  étude
,  depuis  le  passage  à  l’euro  en  1999,  n’a  été  effectuée  sur  le  territoire 
français.  Le  présent  travail  de  synthèse  documentaire  examine  certaines  conséquences 
sanitaires et socio-économiques du deuil au travers de la littérature internationale, c'est-
à-dire  étrangère  et  essentiellement  anglo-saxonne.  La  première  partie  de  ce  document 
s’attache aux éléments de définition de la notion de deuil. La seconde partie consiste en 
une revue de la littérature par tranche d’âge (à chaque groupe ses enjeux  sanitaires et 
socio-économiques),  ce  qui  permettra  de  conclure  autour  de  différents  aspects  des 
conséquences du deuil qui peuvent être explorées par la recherche. 
 
Le deuil, quelques éléments de définition 
 
Définition française 
Le mot « deuil » vient du mot latin « dol » qui tire son origine du mot « dolere », c’est-à-
dire « souffrir ».  Le deuil  est  donc une douleur  (avec  laquelle il  partage  sa racine),  une 
affliction que l’on éprouve à la mort de quelqu’un. C’est aussi un processus psychologique 
par  lequel  une  personne  parvient  à  se  détacher  de  la  personne  disparue,  à  donner  un 
sens à cette perte (Le Petit Robert, 2008). 
 
En français, un seul mot, plusieurs sens 
La polysémie de « deuil » est progressivement entrée dans le langage courant. La notion 
originelle  de  douleur  regroupe  différentes  dimensions  (Romano,  2015).  La  dimension 
psycho-affective  correspond  à  l’expression  et  aux  réactions  physiologiques  suite  au 
décès d’un proche (les troubles du sommeil, la fatigue, les larmes, etc.). Elle s’associe à 
 
 Une étude de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF), en partenariat avec le CREDOC, est 
en cours dont les résultats devraient être communiqués en octobre 2016 lors des Assises du funéraire.