"La recherche interculturelle francophone et le concept de

Bulletin No 29 - Avril 1997
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"La recherche interculturelle francophone
et le concept de culture".
Compte rendu du symposium parrainé par l'ARIC (Marguerite Lavallée et Bernd Krewer) au
26ième Congrès international de psychologie, Montréal, 16 - 21 Août 1996
Quatre collègues ont représenté les travaux de l’ARIC au dernier Congrès international de
psychologie. Nous présentons ci-après les compte rendus de leurs trois conférences.
Le concept de culture comme ancrage d'identité
Marguerite LAVALLÉE, École de psychologie, Université Laval
Bernd KREWER, Universität des Saarlandes Zentrum für Unweltforschung
Le thème de notre réflexion s'inscrit dans un objectif plus large, celui de cerner l'originalité du
concept de culture tel qu'envisagé en psychologie interculturelle francophone, plus
spécialement par l’équipe des chercheurs et des intervenants, membres de l’association pour la
recherche interculturelle (ARIC).
D’emblée, faut-il le préciser, la discussion sur le concept de culture et son importance pour une
science de l'homme, pour animée qu’elle soit actuellement, a connu une longue tradition de
réflexion méthodologique dans l'histoire des sciences sociales (Jahoda & Krewer, 1997).
Au sein de l'IACCP (International Association of Cross-Cultural Psychology), association
anglophone “ voisine ” de l'ARIC, cette discussion a fait ressortir deux champs différents, qui
cherchent leur complémentarité sous les titres "Cross-Cultural" et "Cultural" Psychology (Berry,
Poortinga & Panday, 1997). Le champ le plus traditionnel, qui prédomine encore chez nombre
de chercheurs, poursuit la voie d'une psychologie qui s'inscrit dans la tradition d'une science
naturelle; quant au deuxième champ, il s’inspire surtout des idées issues des approches
psychologiques se définissant plutôt comme science humaine et historique (Krewer, 1993).
Pour les représentants de la Cross-Cultural Psychology, dont la méthode comparative constitue
la clef de voûte pour expliquer le fonctionnement psychique de l'homme dans sa globalité, le
concept de culture est principalement conçu selon deux variantes. Une première regroupe les
chercheurs intéressés aux différentes formes à travers lesquelles le comportement et le vécu
psychique de l'homme se manifestent; dans cette perspective, la culture est considérée
comme un conglomérat de variables indépendantes expliquant la variance des phénomèmes
psychiques analysés (Lonner & Adamopoulos, 1997; Segall, 1984). L’autre variante, regroupant
les chercheurs plutôt intéressés aux similarités sous-jacentes aux différentes formes
apparentes d’actions, de pensées et de sentiments de l'homme, vise à éliminer l'effet
perturbateur de la culture pour mieux cerner les lois fondamentales du psychisme humain
(Poortinga, 1993).
De leur côté, les adhérents de la Cultural Psychology conçoivent le concept de culture comme
un système de significations se manifestant dans des structures matérielles, sociales et
idéelles, système vu comme indissociable du psychisme de ses groupes-porteurs (Jahoda,
1984, 1993; Miller, 1997; Rohner, 1984).
Ces différents courants se retrouvent aussi dans le concept de culture tel qu’utilisé par les
chercheurs de l'ARIC. Cependant, la diversité épistémologique en est élargie, et cela, pour deux
raisons. Premièrement, dans une perspective interdisciplinaire, la recherche promulguée par
l’ARIC s’applique aux divers champs sociaux et psychologiques touchés par l’évolution des
socio-cultures et par la généralisation des contacts entre les sociétés humaines, leurs
membres et leurs dynamiques interactives. Deuxièmement, soucieux d’établir un dialogue entre
la théorie et la pratique, les chercheurs étudient des problématiques qui gravitent surtout autour
de trois grands axes: les phénomènes liés aux contacts entre groupes socio-culturels
historiquement indifférenciés, les processus d’interactionErreur! Signet non défini. entre
individus ou groupes se réclamant de différents enracinements culturels et les conditions
d’existence des sociétés multiculturelles. L'accent est ainsi mis sur les problèmes réels
qu'occasionne la coexistence et la coopération interculturelles dans diverses situations
concrètes.
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Un thème récurrent pour étudier ces problèmes est celui de l'acculturation, c'est-à-dire l'étude
des phénomènes résultant de la rencontre entre groupes porteurs de visions différentes du
monde et celle des changements qui peuvent se manifester dans l'un ou l'autre des groupes, à
l'issue de cette rencontre. Fondamentalement, cette problématique touche, comme le souligne
bien la sociologue genevoise Schurmans (1995), "le changement social, la dialectique entre
rapports de sens et rapports de force, la genèse des normes et les processus de leur
intériorisation, les mouvements sociaux et la dynamique de la construction sociale de l'identité,
du Nous et d'Autrui" (p. 250).
Dans un tel contexte, le concept de "culture" prend une importance centrale. Sa richesse se
révèle à travers les différents usages qui en sont faits pour tâcher de cerner, aux différents
niveaux, la dynamique interculturelle elle-même. Par leur orientation interdisciplinaire, leur intérêt
pratique dans les contextes quotidiens des rencontres interculturelles et leur préoccupation à
l'amélioration concrète de la communication et de la coopération interculturelles, les chercheurs
de l'ARIC ont tendance à dynamiser le concept de culture en l'utilisant à la fois comme
antécédent, enjeu, revendication et produit des contacts interculturels.
Cette dynamisation du concept de culture (comparé à la version statique et figée du
culturalisme) se reflète, entre autre, par un changement d'attitude et de vécu vis-à-vis le contact
des cultures et la rencontre interculturelle: d’un côté, la culture est comprise comme ressource,
comme potentiel, comme création, d’un autre côté, la rencontre interculturelle est vécue moins
comme un "choc", une "menace" ou une barrière au développement identitaire, et plus comme
une chance, un enrichissement ou une ouverture vers de nouvelles pistes de construction
identitaire.
Culture et identité
Dans notre exposé, c'est à travers les situations de cultures en contact que seront examinés
certains des rôles que peut revêtir le concept de culture pour retracer la structure et le
processus de construction identitaire qui s'y opère. La relation entre le "soi", le "moi", l'identité,
d'une part, et la culture, d'autre part, analysée sous des perspectives différentes et dans des
contextes culturels et interculturels multiples (Krewer, 1994) est sans conteste l’une des
préoccupations majeures des chercheurs de l'ARIC.
En effet, la vie et la coexistence entre personnes de différentes cultures engendrent toujours
des réajustements divers tant au niveau des objectifs poursuivis que des efforts d’adaptation
consentis pour faire face aux nouveaux enjeux qui s’offrent aux individus en présence. À
quelque niveau que se situent ces réajustements, l’identité de l’individu ou du groupe y est
toujours sollicitée.
Ainsi, que ce soit en situations de contacts interculturels ou dans un processus d’intégration de
la modernité dans la tradition (tel qu’il apparaît dans les études réalisées dans les pays en
développement), il y aurait de la part de l’individu ou du groupe, la mise en avant de processus
de négociations pour trouver des compromis, des ajustements, des synthèses, voire même de
nouvelles identités, dynamiques souvent identifiées comme “ stratégies identitaires ” (Camilleri
& Cohen-Emerique, 1989; Camilleri, 1990 et al., entre autres), débouchant sur des
constructions et reconstructions incessantes.
Par quelles voies le concept de culture peut-il contribuer à l'examen de ces processus de
construction identitaire? Nous proposons trois voies principales qui sont loin d'être exclusives
mais qui, par certaines de leurs spécificités, peuvent enrichir l'analyse: 1) La culture vue
comme modèle dans la structuration identitaire; 2) La culture vue comme ressource à la
construction identitaire; 3) La culture vue comme produit de la construction identitaire.
Schématiquement, quoique la plupart des approches existantes fassent référence aux trois
lignes de pensée, nous pensons que les concepts de culture que nous proposons sont
étroitement liés aux objectifs d'analyse et aux démarches théoriques des chercheurs. Le
tableau suivant résume ces pistes d'analyse.
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Le concept de culture et la construction identitaire
Approche
culturaliste
interactionniste
constructiviste
concept de
culture
structure/modèle de base
de la personnalité
"mentalité"
ressource d'identification
reven-dication identitaire
"identité culturelle /
ethnique"
produit d'interaction et
d'interculturation
"culture de contact"
concept de
l'individu
passif, reproductif
(inter)actif, créatif
(inter)actif, créatif
processus
enculturation
socialisation
identification culturelle
acculturation intégrati-ve,
création synergique
orientation temporelle
statique, pas
dynamique, présent
dynamique, avenir
représen-tant
psychologie des peuples,
anthropologie
psychologique,
psychologie culturelle
théories d'ethnicité
identité sociale
théories d'acculturation
théories de métissage
Nous allons tâcher de développer brièvement ces trois orientations. Étant donné l’espace qui
nous est alloué pour le présent exposé, les exemples choisis pour illustrer l'une ou l'autre
fonction ne représentent forcément qu’une très faible proportion de l’ensemble de la production
scientifique francophone dans ce domaine. Nous encourageons les lecteurs intéressés de
pousser plus loin leur réflexion à ce sujet, de consulter entre autres le numéro spécial publié
dans le Bulletin de psychologie, Tome XLVIII, no. 419, 1995. Certains de nos exemples en sont
d’ailleurs tirés.
1 La culture vue comme modèle dans la structuration identitaire
Une certaine vision de la culture se retrouve forcément dans celle de l’identité. Celle qui voit
dans la culture un modèle, tire ses orgines du courant “ culturaliste ” qui prévalait au milieu
du siècle dernier. Selon cette conception, la culture est cette part apprise du comportement
humain qui particularise les différents groupes culturels. Sa préoccupation touche la
question de savoir comment une culture donnée imprègne les individus, est assimilée par
eux, développe leur personnalité en leur conférant une “ mentalité ” particulière, reflet de
leur groupe d’appartenance. En s’inscrivant dans une logique susceptible d’être retracée
dans tous ses sous-systèmes et à travers les éléments ou traits qui la caractérisent, la
culture vue comme modèle, comme “ pattern ”, assure une cohérence interne à la diversité
externe. Mais ce faisant, elle risque également de déformer la réalité en réduisant tout à
cette logique. Cette notion de culture, encore applicable à quelques rares sociétés dites
traditionnelles et souvent réduite à leur identification simple, sans considération des conflits
ou des changements qui les animent, peut être qualifiée, selon les termes de Camilleri
(1989), de “ syncrétique ” par opposition à une culture plus “ synthétique ” qui est à la fois
dynamique par la multiplicité des rapports sociaux en jeu, plurielle par les sous-groupes qui
la composent, interactive par les nombreux contacts qui s'y réalisent entre individus et
groupes et qui permettent d’intégrer des éléments nouveaux et régulatrice par la gestion
des différents conflits qui surgissent et doivent être résolus.
En s’appuyant sur cette idée de culture-modèle, l'identité culturelle aboutit à la description
d'un ensemble de traits, de fonctions, de comportements individuels ou sociaux stables,
tous découpés les uns des autres et attribués comme tels à l'individu en tant que
caractéristiques de sa culture. Selon cette perspective, la construction identitaire est
ramenée à une assimilation pure et simple de traits et de pratiques dès la plus tendre
enfance, grâce aux processus primaires de socialisation et d'enculturation; l'identité
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culturelle y est alors vue comme synonyme d'unité culturelle ou groupale, c'est-à-dire d’une
homogénéité d'attributs dérivés "naturellement" d'une socialisation commune. Cette vision
descriptive et statique de la culture, cherchant à établir des personnalités de base typiques
en fonction des cultures respectives, laissent ouvertes d'autres questions, telles justement
celle de la genèse de la culture et, par extension, celle du rôle qu'y joue l'individu. Elle
rejoint un problème non résolu en sociologie, celui de la relation entre le collectif et
l'individuel.
À cette vision statique de l’identité, vient s’en opposer une autre, plus dynamique. Dans
cette dernière, l’individu est envisagé dans sa globalité, comme centre cognitif et affectif qui
fixe ses choix d'appartenance, qui, grâce à ses interactions avec les autres, individus ou
groupes, élabore et partage des significations communes et participe ainsi à la construction
d'une identité personnelle et culturelle sans cesse renouvelée. C’est sous l’entête d’une
psychologie culturelle (Camilleri, 1985; Clanet, 1990; Krewer, 1992, 1993; Vinsonneau &
Camilleri, 1987) que semble se dessiner, au sein de l’ARIC, ce nouveau courant théorique
et méthodologique alliant psychisme humain et culture. On y envisage que l’individu se
développe dans un espace culturellement préstructuré, puis modifié par le jeu incessant
des constructions actives et interactives des acteurs. La culture y est vue à la fois comme
condition et comme résultat de la compétence humaine. D’emblée appréhendée comme
une composante du fonctionnement du psychisme humain, elle perd son statut traditionnel
de variable indépendante visant la représentation objective d’une réalité universelle quelque
peu immuable au profit de celui de variable dépendante, dont les manifestations témoignent
de processus de constructions et de reconstructions continues, issues des interactions
entre les personnes impliquées.
La construction de l’identité, à travers un tel modèle, consiste en l’élaboration d’un système
de sens chez un individu en interaction avec un milieu socioculturel donné, caractérisé par
un ensemble d’échanges diversifiés avec les autres. Elle est assurée par un double
mouvement, celui de se particulariser et de s’affirmer en tant qu’individu unique, cohérent
avec lui-même mais également ouvert aux autres, aux changements qui lui assurent un
sentiment de continuité et celui de se conformer, de façon plus ou moins marquée, aux
valeurs du ou des groupes avec lesquels il vit et auxquels il désire appartenir (Lavallée,
1991).
À travers ce modèle interactionniste, l'individu prend le statut de sujet et joue un rôle actif
dans l'élaboration de sa culture et de son identité. Ainsi que l'écrit Camilleri (1990): "ce sont
les individus eux-mêmes qui élaborent les formations collectives par lesquelles ils se font
dépasser, et qu'ils perçoivent comme les transcendant" (p. 9). En d'autres termes, au sein
de chaque culture, ce sont les individus qui créent et dissolvent les groupes, les institutions,
en fonction des situations, elles-mêmes variables. C'est également dans ces groupes, ces
institutions que les individus viennent puiser ce qu'ils jugent significatifs pour eux, pour leur
identité. La culture ne peut donc pas être vue comme indépendante des individus; elle n'a
pas non plus ce caractère immanent, immuable qu'on lui a pendant longtemps attribué. Au
contraire, elle est à la fois produit et productrice de sens, grâce aux interactions constantes
entre elle et chacun de ses membres et entre elle et d'autres cultures.
Pour bien saisir la dynamique qui unit l'individu à sa culture et qui contribue à la formation
de son identité, il est nécessaire de tenir compte des contextes où elle se réalise. Une
contribution dans ce sens est fournie par les études comparatives menées dans différents
pays. En étudiant les effets des contextes différents sur les comportements des individus,
ces études permettent de mieux déterminer la relation culture-individu et de relativiser la
part respective de l'une et de l'autre dans les comportements observés.
Les mêmes effets peuvent aussi être notés, de façon moins systématique, lors de
rencontres interculturelles. Les déterminations culturelles qui se manifestent dans les
comportements des personnes en contact, en se révélant porteuses de sens différents,
font prendre conscience du caractère particulier et relatif de réalités jugées jusque là
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"naturelles", voire même universelles, ou qui étaient tout simplement devenues
inconscientes (Boucher, Doutreloux, Guilbert & Lavallée, 1994). Cette relativisation remet
également en question la vision du caractère définitif et stable de l'identité de l'individu.
Mais le contexte dans lequel évoluent les personnes est loin d'être homogène. Ceci est
surtout mis en évidence dans les sociétés dites modernes. En effet, nombreux sont les
travaux qui montrent à quel point les sociétés industrialisées sont formées de structures
complexes où règnent, au-delà d'un dénominateur culturel commun, des sous-groupes,
des sous-cultures indépendantes, voire même parfois conflictuelles. Cela est important à
tenir en compte quand on étudie le processus de construction identitaire. À quels référents
l'individu fait-il appel? Au système global? À des sous-systèmes?
Les travaux de Taboada Leonetti (1990, 1995) sont instructifs à cet égard. Plus
particulièrement, son examen du processus d'intégration/exclusion des immigrants en
France montre à quel point certaines situations auxquelles est confronté l'immigrant, par
exemple le chômage, ne sont pas forcément vécues de la même manière que chez le
Français. Si ce dernier perd son emploi, très vite il va vivre une forme d'exclusion
symbolique; par le fait qu'il ne participe plus à la production des biens, et, par extension, à la
production sociale, il n'a plus d'utilité sociale. "...Perdre son statut de travailleur, c'est aussi
perdre ses forces, sa confiance en soi, ses moyens, son identité" (T. Dethyre & M. Zediri-
Corniou, 1992, cité dans Taboada-Leonetti, !995).
La même expérience est symboliquement très différente pour l'immigrant. Ayant quitté son
pays par manque d'emploi, le chômage lui apparaît un phénomène "normal", récurrent et il
a moins tendance à s'en attribuer la responsabilité; du coup, son identité s'en trouve moins
ébranlée que celle du Français et lui permet d'adopter, contrairement au Français qui se
replie sur lui-même, des stratégies pro-actives, telles celle de faire appel à son réseau de
relations pour trouver un autre emploi, ou celle de chercher appui auprès de son réseau
familial ou communautaire en qui il a confiance en attendant sa réinsertion au travail. Ainsi,
devant une même situation, Français et immigrants réagissent différemment selon les
cadres de référence adoptés. Alors que le Français est centré sur les valeurs de la société
française, voire même occidentale, l'immigrant s'appuie plutôt sur des référents culturels
d'origine et sur les valeurs des sous-systèmes culturels qui peuplent son univers immédiat.
Ainsi, chaque contexte culturel, de par la complexité de son organisation en systèmes et
sous-systèmes, offre à ses membres un ensemble de valeurs et de normes qui orientent
ses choix, qui guident ses conduites. Une analyse qui tient compte de ces aspects permet
une appréhension plus sûre et plus globale de la relation entre culture et identité.
2 La culture: une ressource à la construction identitaire
En tant qu'être social, l'individu ne peut construire son identité sans tenir compte de
l'univers social et culturel qui l'entoure. Mais, nous l'avons vu, l'identité n'est pas un simple
produit de la culture. Il y a, de la part de l'individu, recherche active de ce qu'il juge cohérent
et significatif pour lui dans son univers quotidien en même temps que recherche de
reconnaissance de la part des groupes auxquels il appartient. En ce sens, la culture est
appréhendée comme ressource symbolique fondamentale, apte à satisfaire ce double
besoin: lieu de significations élaborées et partagées par des groupes d'individus portés par
des projets communs, elle offre à la personne la possibilité d'adhérer à ces groupes et de
partager leurs valeurs en les faisant siennes, ce qu'Oriol (1995) appelle les appartenances
assumées (les memberships). Ce sont ces appartenances multiples qui confèrent à
l'individu une signification, une identité propre. En retour, pour permettre à l'individu de
marquer son appartenance à ces groupes et ainsi en recevoir la reconnaissance, la culture
lui fournit un ensemble de codes et de règles auxquels il doit se conformer.
Foyer symbolique par excellence, la culture contribue au développement ontogénétique de
l'identité ethnique et des attitudes ethniques par l’appréhension progressive de soi et des
autres, à l’intérieur de contextes culturels spécifiques (Aboud & Sherry, 1984; Coslin &
Winnykamen, 1994; Laperrière, 1990, 1994; Phinney, 1990), à l'élaboration de stratégies
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