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Résumé
Objectifs : le principal objectif de notre projet doctoral consiste à mettre en relief les
transformations qui ont marqué le développement de l’oncologie et de la lutte contre le
cancer au Québec au 20e siècle. Pour ce faire, nous nous sommes penchées sur trois
niveaux d’analyse : 1) le niveau micro aborde l’organisation des services médicaux au sein
d’une organisation hospitalière, soit l’Hôtel-Dieu de Québec. 2) Le niveau méso analyse
une lutte professionnelle, soit la lutte entre les hématologues et les oncologues médicaux
pour la reconnaissance de l’oncologie médicale. 3) Le niveau macro s’intéresse à
l’organisation de la lutte contre le cancer à travers la province de Québec et aux différents
modèles organisationnels créés.
Principale hypothèse : l’émergence et la transformation de l’oncologie et de la lutte contre
le cancer ont été influencées des rapports de collaboration et de compétition entre les
acteurs impliqués en oncologie. En effet, il apparaît que ce champ se trouve en tension
entre l’obligation de collaborer pour offrir des services de qualité aux patients et les
dynamiques professionnelles et/ou organisationnelles.
Cadre théorique : un cadre théorique a été développé pour chacun des niveaux d’analyse.
Le niveau micro s’inspire des travaux de Frickel, Abbott et Strauss et s’intéresse plus
particulièrement aux négociations entourant l’ordre social au sein d’un hôpital universitaire;
le niveau méso emploie les travaux de Bourdieu et Abbott pour analyser la lutte entre deux
spécialités médicales pour le contrôle des agents de chimiothérapie; et le niveau macro, de
la sociologie des organisations et de la théorie néo-institutionnaliste pour mettre en relief
l’émergence et la transformation de la lutte contre le cancer au Québec au 20e siècle.
Méthodologie : l’approche de l’étude de cas a été adoptée et chaque niveau d’analyse
constitue une étude de cas à part entière. Le corpus de données se compose de données
archivistiques recueillies dans 10 centres d’archives canadiens, et de données d’entrevues.
Une soixantaine d’entrevues avec des oncologues, des professionnels de la santé, des
gestionnaires, des chercheurs et des fonctionnaires ont été réalisées.