UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DEPARTEMENT DE MArHEMATIQUES ET INFORMATIQUE THESE Présentée pour obtenir le grade scientifique de Docteur de 3ème cycle ès - Sciences Mathématiques TITRE: CLOTURE INTEGRALE DES ANNEAUX R(X) Présentée et soutenue publiquement le 24 Juillet 2002 à 10 H à l'Amphi. 7 Par El Hacen Ould BOKI Sous la direction de Monsieur Mamadou SANGHARE Devant le Jury composé de : Président: Chérif BADJI Professeur UCAD Membres: Hamet SEYDI Professeur UCAD Mamadou SANGHARE Maître de Conférences UCAD Mamadou Makhtar DIOP Maître - Assistant UCAD C. Thiécoumba GUEYE Maître - Assistant UCAD Oumar DIANKHA Maître - Assistant UCAD A. Lamine FALL Assistant UCAD Sidy Demba TOURE Assistant UCAD Année Universitaire 2001 • 2002 DEDICACE A la mémoire de mon père, feu Boki Ould Ely Roba, A ma mère, Bakka Mint Sidi Yaaraf A mon frère Sidi Baba OuId Boki A mon fils Sidi Mohamed, A toute ma famille, A tous mes parents, A tous mes amis, A tous ceux qui m'aiment. . Je dédie ce modeste travail. Enfin, je ne saurais oublier de faire une dédicace spéciale à mon fidèle ami, Si di Ould Cheikh Saad Boub, Chef de Service Sécurité du CHN de Nouakchott J. REMERCIEMENTS Tout d'abord, je voudrais exprimer toute ma gratitude à Monsieur Mamadou SANGHARE qui a bien voulu diriger mon travail de recherche. Sa disponibilité sans faille, ses conseils ingénieux, sa gentillesse et son sens humain m'ont été d'un grand secours pendant toute l'élaboration de cette thèse. Je remercie vivement Monsieur Chérif BADJI d'avoir accepté d'user de son temps précieux pour être le président du Jury. Je voudrais également remercier Messieurs Mamadou . Makhtar DIOP, C. Thiécoumba GUEYE, Oumar DIANKHA, A. Lamine FALL et Sidy Demba TaURE d'avoir accepté d'être membres du Jury, malgré leur agenda sans doute chargé. Je ne saurais oublier l'homme qui m'a soutenu sans réserve, les moments les plus difficiles de ma vie et auquel je dois beaucoup, il s'agit du Professeur Hamet SEYDI, je le remercie vivement. C'est très chaleureusement, et avec plaisir, que je remercie tous les membres de ce Jury. Je remercie de tout mon cœur les Professeurs: - François Zara de l'Université Picardie Jules Verne d'Amiens (France) - Mohamed Tabaâ de l'Université Mohamed V de Rabat (Maroc) qui m'ont permis de démarrer ces travaux en m'octroyant la documentation que cela suppose, et en me lançant dans cette recherche. - G. Schwartz de l'Université de Brandei (U.S.A). - Claudio Procesi de l'Université de Rome (Italie) qui lors de notre première rencontre à Monastir (Tunisie) m'ont aidé à l'apprentissage de l'anglais avec les enregistrements journaux et m'on donné de très bons ouvrages. Les Professeurs: - Ahmedou Ould Haouba, Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques de Nouakchott - Mohamed Ould Jiddou, Secrétaire Général de la Faculté des Sciences et Techniques de Nouakchott - Ahmed Ould Bahya, Chef de Département de Mathématiques et Informatique, et cousin personnel m'ont toujours aidé et soutenu, qu'ils soient vivement remerciés ici. Je ne saurais finir, sans remercier Mesdames Soda NDIAYE et Seynabou MBAYE qui, avec les trésors de patience qu'elles ont dû déployer, ont apporté toute leur compétence et dévouement à la saisie informatique définitive de cette thèse. Je remercie très chaleureusement Monsieur PROTIN et Madame SANE de l'AUPELF - UREF qui ont facilité mon voyage à Dakar pour finaliser cette thèse. SOMMAIRE 1 INTRODUCTION CHAPITRE 1- Préliminaires algébriques et notations......... 3 1.1. Propriété universelle de A[X h X2 , ,X N] 3 1.2. Racine d'un idéal - Nilradical d'un anneau......... 4 1.3. Parties multiplicatives.................................... 5 lA. Anneaux et modules de fractions..................... 6 1.5. Anneaux factoriels - Anneaux principaux.......... 9 1.6. Entiers algébriques - Dépendance intégrale.11 1.7. Dimension d'un anneau - Hauteur d'un idéal..... 14 1.8. Extensions de corps..................................... 15 1.9. Idéaux de A[X]............................................ 17 1.10. Somme des sous - modules - Module produit... 19 CHAPITRE Il - Anneaux et modules noethériens - Anneaux De Dedekind - Anneau des series formelles 11.1. Modules noethériens.................................... 22 11.2. Anneaux noethériens.................................... 24 11.3. Anneaux de polynômes sur un anneau noethérien.26 liA. Anneaux de Dedekind :.......... 30 11.5. Anneau des séries formelles........................... 31 CHAPITRE III - Clôture intégrale de R(X) - Introduction.................................................... 38 - 1ère condition nécessaire et suffisante pour que R[X] soit intégralement clos...................................... 39 - Fraction finie, Théorème 4................................. 39 - Idéal semi - régulier, Définition 5........................ 39 - Anneau des fractions finies sur R, Théorème 8...... 41 - 2ème condition nécessaire et suffisante pour que R[X] soit intégralement clos, Théorème 11 42 - Contenu d'un polynôme, Définition 12.................. 42 - Partie multiplicative U(R), Théorème 14................ 43 - L'anneau R(X), Notation et Lemme 15.................. 43 - Condition nécessaire pour que R(X) soit intégralement Clos, Exemple 16............................................. 44 - Condition suffisante pour que R(X) soit intégralement Clos, Théorème 17.......................................... 44 - Le R[X] - module M[X] - Définition et Notation 19.. 45 - L'idéalisation d'un module, Définition 21 et Théorème 22.................................................. 46 - L'anneau total de l'anneau D(+)M, Théorème 23.... 48 - Les anneaux (D(+)M)[X] et (D(+)M)(X),Théorème 24. 50 - Théorème de J. Huckaba, Théorème 26.... 53 - Réciproque du Théorème de J. Huckaba, Exemple 27 53 CONCLUSiON............................................................ 60 BIBLIOGRAPHIE......................................................... 61 INTRODUCTION L'algèbre commutative est la discipline mathématique qui traite des anneaux commutatifs. Elle a des liens étroits avec plusieurs théories fondamentales et, notamment, la théorie algébrique des nombres, la géométrie algébrique et la géométrie analytique locale. Donc la prépondérance de plus en plus grande de l'algèbre dans les mathématiques actuelles, n'est plus à prouver. . " .. Les polynômes et les séries formelles sont utilisés dans presque tous les domaines scientifiques. Le travail que nous avons .. " entamé dans cette thèse axe essentiellement sur les anneaux des polynômes et les anneaux des séries formelles. Pour un anneau R qui n'est pas nécessairement intègre, il s'agit de trouver des , conditions nécessaires ou suffisantes pour qu'un anneau des ,-.',,' fractions de l'anneau de polynômes R[X] par rapport à une partie ..... multiplicative bien choisie, soit intégralement fermé dans son anneau total des fractions; auquel cas nous dirons qu'ils est .. "/'.' ' '. ",' intégralement clos. La partie multiplicative de R[X] dont nous .. J , . parlerons ici est celle des polynômes à coefficients dans R et dont· l'idéal de R engendré par ces coefficients soit égal à R. 'f " 1 Les tentatives les plus récentes sont dues aux mathématiciens J. LAMBEK, T. LUCAS et J. HUCKABA qui ont 1 , "~. ... ; d'abord tenté de résoudre la' question: quand R[X] ',," est·· intégralement clos? En définissant l'anneau des fractions finies '~. Oo(R ) et en montrant que si R est réduit, R[X] est intégralement '". -,' , ~ clos, si et seulement si, R est intégralement fermé dans Oo(R ). ~ . . ;.' :.. " " ~ " '. .. J. HUCKABA a montré que si R est un anneau noethérien, R' sa " clôture intégrale, et si le nilradical de R' est de type fini, alors l'anneau de fractions de R'[X], par rapport à la partie multiplicative U(R') = {g E R'[X] / c(g) = R' } où c(g) est l'idéal de R' engendré par les coefficients de g, est intégralement clos. Le travail que nous nous proposons de faire ici est justement de montrer que la réciproque du théorème précédent est fausse. Pour cela nous utiliserons l'anneau. K[[X, Y]] des séries formelles à deux indéterminées, et nous exploiterons à fond la théorie des modules idéalisés. Le Chapitre 1 nous sert de préambule algébrique. Le. Chapitre Il est consacré aux anneaux et modules noetllériens, aux anneaux de Dedekind et à l'anneau des séries formelles. Le Chapitre III est le chapitre clef de cette thèse; nous définissons ", . ~, : "". ~. R(X) et nous montrons les résultats auxquels nous avons pu aboutir. . ' '. 2 " .... CHAPITRE 1 . .' ~. . PRELIMINAIRES ALGEBRIQUES ET NOTATIONS 1.1. - PROPRIETE UNIVERSELLE DE L'ANNEAU. DE POLYNOMES A[X 1, X2 ,. •• , Xn ] ET SES ~ONSEaUENCES , " .... . "",.: . ,."; Théorème 1.1.1 '. ~ Soit <p : A ~ B un homomorphisme d'anneaux. Soient Y1, Y2, .... , Yn E B . Alors il existe un unique homomorphisme d'anneaux: . . \If: A [X 1, X2,. .. , X n J~ B . , ",' . tel que \If/A = <p et 't;j i E {1, 2, ... , n } , \If(X j ) = Yi. Preuve .. Tout élément f de A[X 1, X2,... , X n J ayant une expression unique sous forme de somme 'finie de monômes distincts: f = Li i i a-;- X11 x~ 1 . .., x~ , l'application f ~ \If(f) = . bien dé'finie et \If(X j) i g i = L b-;- X11 x~ ... -;- J = Yi et on a alors .. . L cp(a-;-) Y~ Y~,'''' YA - 1 i \If(f + g) est . = \If(f) + \If(g) , si '. . x~ est un deuxième polynôme de A[X 1, X 2,... ,X n J. 1 vérifie aussi par un petit calcul que \If(h) et d'une manière générale \If(a) = \If(f) = <p(a) si a E De plus, tout autre homomorphisme \If(g). On a \If(1) .; 3 =1 A. A[X 1, X 2,... , X n J ~ B, coïncidant avec <p sur A et tel que Xi ~ Yi , i coïncidera avec \If. ~.( .. '!t.: . = 1, 2, ... , n , ,',' " Définition 1.1.2 Une A-algèbre B est de type fini, si elle est quotient d'un anneau de polynômes en un nombre fini d'indéterminées à coefficients dans A. Définition 1.1.3 Si dans 1.1.1 A '-7 B, c'est-à-dire A est un sous-anneau de '. B et <p: A ~ B est l'injection naturelle, si b1J b2 , ... , bn est l'image de A[X 1 , X 2 , ..• , X n ':. ,."., " . par l'application f r---1 f(b 1 , b2 , ... , ] L-;- a-;-1 b~ b~ .... b~, on dit que l'anneau bn ) = B et si B E B. est engendré par A et 1 . les b j .~ . '. ; il n'existe pas de sous-anneau propre de B contenant A et les b j • On note alors B = A[b 1, b2 , •.• , b n ] et par la décomposition " ', .. , canonique de l'application précédente (homomorphisme), B est une A-algèbre de type fini qui contient A comme sous-anneau. Les éléments b 1 , b2 , .. " b~ sont dits algébriquement indépendants sur A si B et isomorphe à A[X 1J X 2 , ... , X n dans l'application précédente. ] 1.2 - RACINE D'UN IDEAL - NILRADICAL D'UN ANNEAU Définition 1.2.1 Si note 1 est un idéal de A, .fi , l'intersection La racine de 1 1 * A , on appelle racine de l, et on des idéaux premiers de A qui contiennent 1. est aussi l'ensemble des éléments x lesquels il existe n E IN tel que x n E E A pour ,/.: .. 1. Dé'finition 1.2.2 Un élément x xn E A est nilpotent s'il existe n E IN =O. L'ensemble des éléments nilpotents d'un anneau 4 tel que : A est noté .J(O) : on l'appelle nilradical de A. Un anneau réduit est un anneau tel que (0) = .J(O). 1.3 - PARTIES MULTIPLICATIVES Définition 1.3.1 Une partie S d'un anneau A est dite multiplicative si 1 E S et si le produit de deux éléments de S appartient à S. Exemples 1.3.2 1 - Soit p un idéal de A. Les assertions suivantes sont équivalentes: (i) p est premier (ii) A\p est une partie multiplicative de A. 2 - L'ensemble des éléments réguliers (non diviseurs de zéro) d'un anneau A es une partie multiplicative de A. 3 - Une intersection de parties multiplicatives est une partie multiplicative. 4 - Soit S une partie de A. L'intersection des parties multiplicatives de A contenant S est la plus petite partie multiplicative de A contenant S. Elle est l'ensemble des produits finis d'éléments de S u {1}. On l'appelle la partie multiplicative engendrée par S. Définition 1.3.3 Une partie multiplicative S de A est dite saturée si la condition ss' E S (s, s' E A) implique la condition SES et s' E S. . / Par exemple, soit p un idéal premier de A, la partie multiplicative A\p est saturée; une intersection de parties multiplicatives saturées est saturée. Définition 1.3.4 Soit S une partie de A. L'intersection des parties multiplicatives saturées contenant S est la plus petite partie 5 '. '.;.\'. .... " multiplicative saturée contenant S. On l'appelle la ;""', ". ,' partie multiplicative saturée engendrée par S ou la saturation de la partie , ".' .~. , :"' . .... : -'. multiplicative engendrée par S. La partie multiplicative saturée engendrée par S est . .' . ,'- .... .,\.. l'ensemble {s E A / 3t E A et st ES}. 1.4 - ANNEAUX ET MODULES DE FRACTIONS ,j :' ..~ ",:' Rappels 1.4.1 ., .. Soit S une partie multiplicative d'un anneau A, la relation binaire définie dans A x S par: (a, s) == (b, t), si et seulement si, il existe r E S / r(ta - sb) une relation d'équivalence, dont on note =0 est S-1A l'ensemble des classes, la classe de (a, s) étant notée a/s. On munit S-1A d'une structure d'anneaux en posant: ais + a'/s' = (as' + a's)/ss' (a/s)(a'/s') = aa'/ss' . L'anneau S-1A est appelé anneau des 'fractions de A par rapport à S, il a pour élément unité 1/1 . Si la partie multiplicative S contient l'élément 0, l'anneau S- 1A est réduit à O. Dans la suite, les parties multiplicatives considérées ne contiendront pas O. L'application is : A ---) S-1A définie par a ~ a/1 est un homomorphisme d'anneaux, pour tout SES, is(S} est inversible dans S-1 A et le couple (S-1 A , is) vérifie la propriété universelle suivante: pour tout anneau 8 et tout homomorptlisme f : A---)8 tels que quelque soit SES, f(s) est inversible dans 8, il existe un unique homomorphisme d'anneaux g : S-1A---) 8 tel que: go is = f. L'homomorphisme g est uniquement défini par: 6 ... ( =f(a) . f(sr 1. g(a1s) '. Remarques et Dé-finition 1.4.2 1) L'application is n'est en général pas injective. 2) Si S es le groupe des unités de A, is est un isomorphisme de A sur S-1A. 3) Si S est la partie multiplicative des non diviseurs de zéro dans l'anneau ,- ,",' ". A, is est injective et dans ce cas l'anneau S-1A est appelé l'anneau total des fractions de A. 4) Si l'anneau A est intègre et si S = A\(O), S-1A est un corps' . ,," appelé: corps des fractions de A ; dans ce cas précis l'anneau total des fractions de A par rapport à S = A\(0) coïncide avec le ...... corps des -fractions de A et is est injective. Remarquons que dans les cas où is est injective, l'anneau A peutêtre plongé dans son anneau des fractions et·· on peut donc considérer A comme sous-anneau de S-1 A. . .; ''\'. Proposition et Définition 1.4.3 Soit M un A-module, S une partie multiplicative de A. Dans l'ensemble M x S, on définit la relation d'équivalence: (m, s) == (m', s') ~ ::3t E S 1 t(s'm - sm') = O. On note S-1 M l'ensemble quotient et on désigne par mis la classe de (m, s). On définit sur S-1M une structure de S1A-module en posant: mis + m'Is' =(s'm + sm')/ss' et (a1s)(m It) =amlst , où m, m'E M, s, s', tES et a E A. L'application: J s : M m ---7 S-1M ~m/1 est un homomorphisme de A-modules et le couple (S-1M, J s ) vérifie la propriété universelle suivante: 7 - . ;.;' .., . Si P est un S-1A-module et si M ~ P est un homomorphisme de A- modules, il existe un unique homomorphisme de S-1 A-modules 1 S- M 9 ~P tel que f = goJ s . Proposition 1.4.4 ,', Soit 1 un idéal de A, S une partie multiplicative de A. Alors ..... "'l',' S-11 est l'idéal de S-1A engendré par is(l) dans S-1A et chaque idéal J de S-1 A est de la forme S-11 où 1 est un idéal de A. Preuve • .: S-11 est un idéal, car un sous-module de S-1 A et il contient .' ';. , l" " , : is(l) . Donc il contient l'idéal engendré par is(l) dans S-1 A. '.:", '" ,.' Soit ais E S-11, on a : ais = 1/s . al1 élément de l'idéal de S-1 A engendré par is(l) . Si J est un idéal de S-1A, s i 1(J)= 1est un idéal . . .' . . . ,.>'; : .. de A et, S-11 étant l'idéal de S-1 A engendré par is(l), on a : S-11 c J. '" , L'autre inclusion est évidente. Les résultats suivants sont utiles à connaître et. faciles à démontrer; 1étant un idéal de A: 1) S-11 = (0) ~ 1c Ker(i s) . t 2) S-11=S-1A~lnS,*0. 3) L'application 1 ~ S-11 est un bijection, de l'ensemble ordonné des idéaux de A qui vérifient la condition: SES et a E A et' saE I===> a El, sur l'ensemble ordonné des idéaux de S-1A. La " . \ .. : 1·~:. " bijection réciproque étant définie, en faisant correspondre à chaque idéal J de S-1A, l'idéal is1(J) de A. P ~ S-1 P est une bijection entre l'ensemble 4) L'application ordonné des idéaux premiers P de A tells que P n S = 0 et les idéaux premiers de S-1A , la bijection réciproque étant définie par: P' ~ i 1(p') . s 8 . .: t" \' " / i/: Définition 1.4.5 On appelle radical de Jacobson d'un anneau A l'intersection des idéaux maximaux de A; on le note: rad A. Notons que la réunion des idéaux maximaux d'un anneau A est l'ensemble des éléments non inversibles de A. Dans le cas où cette réunion est un idéal, alors elle représente le radical de Jacobson de A et elle est l'unique idéal maximal de A. Définition 1.4.6 Soit A un anneau. A est un anneau local s'il vérifie l'une des trois propriétés: 1) A ne possède qu'un idéal maximal; 2) A\rad A : est le groupe des éléments inversibles de A; 3) Il existe un idéal propre de A dont le complémentaire dans A \. est formé d'éléments inversibles. Un corps est un anneau local. Proposition 1.4.7 ' '. Si P est un idéal premier de A et S = A\P , l'anneau ' ,,' , ' S- 1A est local d'idéal maximal S·1P. On note cet anneau Ap : ' c'est l'anneau localisé de A en P. 1.5 - ANNEAUX FACTORIELS - ANNEAUX PRINCIPAUX Définition 1.5.1 Un élément a, a i:- 0, d'un anneau intègre A est dit irréductible si : 1) a n'est pas inversible dans A; 2) si a = bc, b et c E A, alors b ou c est inversible dans A. Définition 1.5.2 Un anneau factoriel lequel: A est un anneau intègre dans ,' : j .: ,~ .. '.' 9 '. .,::';. 'f .;' ~. .' '.". , '; -': ',. , 1) chaque élément non nul et non inversible a, est produit fini . ,'." d'éléments irréductibles de A; 2) si a a E = P1 P2 .... Pm = q1 . ';", A, a =f. 0, a non inversible et si : q2 .... qn où Pi, qj sont des éléments ," irréductibles de A, alors m = n et il existe une permutation cr de {1, 2, ... , n} telle que Pi = Ui qcr (i) , 1 ~ i ~ n, Uj inversible dans A. '.: , ;' ',;, ., ! ..... , .... Théorème 1.5.3 Si l'anneau A est factoriel et si a E A, a =f. 0, il est équivalent " . "1 de dire que a est irréductible ou que l'idéal (a) est premier. . Preuve Si (a) est premier alors, (a) =f. A, donc a dans A. Supposons que a = bc, où b, c Supposons b E (a) on a : b = ua, u E est non inversible A, alors b ou c E (a). A ; d'où a = bc = (uc)a, ce qui entraîne puisque A est intègre 1 = uc et c = u- 1 est inversible dans E A. Réciproquement, supposons que a est irréductible. Soit bc E (a) ; a divise bc et a irréductible donc, ou bien a divise b, ou bien a est premier avec b auquel cas a divise c (Gauss), c'est-àdire b ou c E '" ."" (a). Dé'finition 1.5.4 Un anneau A est principal si : 1) A est intègre 2) Tout idéal de A est principal. Les résultats suivants sont utiles à connaître: 1) Un anneau principal est factoriel, la réciproque est fausse: si K est un corps, K[X, Y] est factoriel sans être principa.1. 2) Tout anneau de fractions d'un anneau factoriel (resp. principal) est factoriel (resp. est principal). 10 ' " 3) Si l'anneau A est factoriel, alors A[ X1, X2,... , Xn J est factoriel; mais A[ X1, X2,.", Xn Jn'est pas nécessairement principal si A est principal; l'exemple de K[X, y J. 1.6 - ENTIERS ALGEBRIQUES - DEPENDANCE INTEGRALE , Définition 1.6.1 ,'," '. Soit B un anneau, A un sous-anneau de B. Un élément x est dit entier sur A, s'il ,',' est E B racine d'un polynôme unitaire à 1 .' ........: .. , ..... coefficients dans A, c'est-à-dire s'il existe a1, a2,'''' an E A tel que: xn + a1Xn-1 +....+ an-1 x + an = 0; une telle relation est appelée '.:,;.,.' ,'" ;. .. ' relation de dépendance intégrale de x sur A. . . Proposition 1.6.2 '. ' . . .. ': ,.. ~, Soit A un sous-anneau d'un anneau B ; soient X1, X2,'''' Xn E B ; on suppose X1 entier sur A et pour 2:::; i :::; n , Xi entier sur l'anneau " '.'; . ... A[x1' X2,.", Xi-1J . Alors l'anneau A[x1, X2,"" xnJ est un A-module de type fini. Preuve On raisonne par récurrence sur n ; à l'aide de 1.6.1, x~ , r ~ n,. s'exprime comme combinaison linéaire à coefficients dans A de x1 ,xf....., x~-1 , et donc A[ X1 J est un A-module de type fini engendré par x1' xf. xr·...,x~-1. Supposons n > 1 et que A[x1 , X2,"" Xn-1 J. Soit un A -module de type nni, dont on notera {y; , Y2"'" Ys } un système de générateurs. Puisque Xn est entier sur A[x1 , X2,'''' Xn-1], donc A[ X1, X2,,,., Xn J= A[ X1, X2,"" Xn-1J[ XnJ est un A[ X1, X2,'" ,Xn-1 J. Module de type fini. Soit {Z1' Z2,'''' ZI} un système générateur du A[ X1' X2,"" Xn'1 ] -module A[ X1, X2,"" Xn ] • Alors les {Yi Zj }1~i~s; 1~j~1 engendrent le A-module A[x1, X2,"" XnJqui est donc de type fini. 11 .. ,.. Proposition et Définition 1.6.3 Soit A un sous-anneau d'une anneau B. L'ensemble C des éléments de B entiers sur A est un sous-anneau de B qui contient A. C est la fermeture intégrale de A dans B. Si B = C, on dit que B est entier sur A. Si A = C, on dit que A est intégralement fermé dans B. Proposition 1.6.4 Soit A un sous-anneau d'un anneau B sur lequel B est entier. Soit S une partie multiplicative de A. Alors S·l B est entier . sur S- 1A. Preuve L'homomorphisme d'anneaux: S·1 A ----t S-1 B a/s~a/s est injectif naturellement et donc S-1 A est un sous-anneau de S·l B. Soit bis E S-1 B, b E B, SES. On a donc: bn + a1 bn-1 +....+ an = 0 , ai E A. D'où (b/st + (a1/s)(b/s)n-1 +... + anls n = 0 dans S-1 B. Proposition 1.6.5 Soit A un sous-anneau d'un anneau C, B la fermeture intégrale de A dans C, S une partie multiplicative de A. Alors S-1 B est la fermeture intégrale de S-1A dans S-1C. En particulier, si A est intégralement fermé dans C, alors S-1 A est intégralement fermé dans S- 1C. . , ~. ;. Preuve " Par 1.6.4, il suffit de prouver que si cls E S-1C est entier sur S- l A alors cls E S-1 B ; ce qui est facile. 12 . '. Définition 1.6.6 Soit K le corps des fractions d'un anneau intègre A. On appelle clôture intégrale de A, la fermeture intégrale de A dans K. Un anneau A est dit intégralement clos si : 1) A est intègre; 2) A coïncide avec sa clôture intégrale. Proposition 1.6.7 Un anneau factoriel A est intégralement clos. Preuve Soit K le corps des fractions de A et x E K un élément . entier sur A. Alors il existe a1, a2,"" an E A tels que 1 n x + a1 xn- +... + an = O. Si n = 1, X E A et c'est terminé. Supposons a n ~ 2. Soit x = b/d, b, d E A, b, d "* tels que p.g.c.d. (b, d) = 1. Alors Ab n Ad = Abd et bn = -d(a1 bn-1 +... + an dn-1) ; donc d = 1 et xEA. Proposition 1.6.8 Soit A un anneau intègre, les conditions suivantes sont équivalentes: (i) l'anneau A est intégralement clos; (ii) pour tout idéal premier P de A, l'anneau local Ap est intégralement clos. Preuve (i) ~ (ii) par 1.6.5 (ii) ~ (i) utilise Lemmes 2.5 et 2.6 M.P. Malliavin page 49. Théorème 1.6.9 Soit A un anneau intègre. A est intégralement clos, si et seulement si l'anneau de polynômes A[ X] est intégralement clos. 13 Preuve Supposons A[ X] est intégralement clos. Alors A est intègre et son corps de fractions K est contenu dans celui H de A[ X ]. On voit que A Soit x E =A[X] n K. Puisque A c A[ X ], on a : K c H. K un élément entier sur A, donc x est à fortiori entier sur A[ X ] et par suite x E A[ X ] n K = A. Pour la réciproque voir M.P. Malliavin - Théorème 3.12, page 62. 1.6.10- Schéma récapitulatif pour les anneaux intègres ~ S"l A principal • A principal . / - ~~.lA factoriel '- _ ~ -lA intégralement clos,VS A factoriel ~[XJ factoriel A p intégralement clos, ~ A intégralement clos Vp E Spect(A) [X] intégralement clos 1.7 - DIMENSION D'UN ANNEAU-HAUTEUR D'UN IDEAL PREMIER Définition 1.7.1 Soit A un anneau. On appelle longueur de la chaîne suivante d'idéaux premiers de nombre A: Po c P1 C .... C Pd C A le d. La dimension (de Krull) de A est définie comme le suprémum (éventuellement infini) des longueurs de ses chaînes d'idéaux premiers. Dire qu'un anneau est de dimension 0 revient donc à dire que les idéaux premiers sont maximaux: tel est le cas des corps. Un anneau principal qui n'est pas un corps est de dimension 1. 14 Définition 1.7.2 Si P est un idéal premier d'un anneau A on appelle: hauteur de P (en notation ht P) la dimension (finie ou infinie) de l'anneau localisé Ap . La hauteur de P est aussi le supremum des longueurs des chaînes d'idéaux premiers de A se terminant en P : Po cP 1 C .... CP d =P. 1.8 - EXTENSIONS DE CORPS Définition 1.8.1 Soit K un corps; une extension de K est un couple (L, i) formé d'un corps L et d'un homomorphisme d'anneaux (nécessaire. ment injectif) i: K -------7 L . Par exemple, si K est un sous-corps du corps L, L est une extension de K et on peut toujours se ramener à ce cas en identifiant K à son image par i. Soit L un corps et K un sous-corps de L. Soit bEL. Soit 8 l'unique homomorphisme de K-algèbres défini sur K[X] anneau de polynômes en une indéterminée sur K, à valeurs dans le sous- anneau K[b] de L engendré par K et b 1 défini par :8(x) = b et 8(a) = a si a E K. Deux cas se présentent: 1) Il existe un polynôme non nul f E K[X] tel que 8(f) = f(b) = O. Alors il existe un polynôme irréductible 9 E K[X] tel que g(b) = 0 ; si on impose à 9 d'être unitaire, ce polynôme est alors unique, car c'est le générateur unitaire de l'idéal principal '* (0) de K[X] formé des h E K[X] tels que 8(h) = h(b) = O. Dans le cas 1), l'élément bEL est dit algébrique sur K et le polynôme unitaire 9 est appelé polynôme minimal de b sur K. L'anneau K[b] est un corps, puisque quotient de K[X] par l'idéal maximal (g), contenant évidemment· K comme sous-corps; c'est donc une extension de K. On rappelle que (g) est maximal puisqu'il 15 est premier car 9 est irréductible etqu'un anneau factoriel qui n'est pas un corps est principal si et seulement si les idéaux premiers non nuls sont maximaux. Réciproquement, à partir d'un polynôme irréductibles 9 de K[X] on construit une extension de K de la manière suivante; puisque 9 est irréductible, l'idéal K[X]/(g) (g) de K[X] est maximal; donc l'anneau = H est un corps et c'est une extension de la restriction à K de la surjection canonique: K[X] K au moyen de ~ K[X]/(g) ; en tant qu'espace vectoriel sur K, H est de dimension égale au dégré de g: en effet, par la division euclidienne dans K[X], une base de . H sur K est formée des classes modulo (g) de 1, X, ... , X n-1 si n = deg g. 2) Pour tout polynôme f non nul de K[X] on a : 8(f) ce cas, on dit que b est transcendant = f(b) :;t0. Dans sur Alors K. l'homomorphisme d'anneaux 8 est un isomorphisme qui se prolonge en un homomorphisme du corps des fractions rationnelles K(X) dans L et a pour image dans L le corps des fractions de J'anneau K[b]. Si y ELon notera K(y) le plus petit sous-corps de L contenant K et y; c'est aussi le corps des fractions de l'anneau K[y]. Une extension de K du type K(y) est dite monogène ou simple. On a donc vu dans le cas 1), K[b] = K(b) et dans le cas 2), K(b) est isomorphe à K(X). Une extension L de K est dite algébrique si tous les éléments de L sont algébriques sur K. Elle est dite transcendante si non, c'est-à-dire s'il existe au moins un élément de L qui n'est pas algébrique sur K. Donc dire que L est algébrique sur K, c'est-à-dire que l'anneau L est entier sur K. De ceci et de 1.6 résulte les résultats suivants: 16 Proposition 1.8.2 Soit L un corps, K un sous-corps de L; l'ensemble des éléments de L algébriques sur K est un sous-corps K de L qui contient K et K est algébrique sur K et est appelé la fermeture algébrique de K dans L. Lorsque K=K , K est dit algébriquement fermé dans L. Proposition 1.8.3 Soit L un corps, K un sous-corps de L. Les deux conditions suivantes sont équivalentes: (i) L est algébrique sur K (ii) Quels que soient K[xl, X2,'''' X1, X2,"" xn] de L Xn E L, le sous-anneau est, en tant que K-espace vectoriel, de dimension finie. Définition 1.8.4 Une extension L de K est de degré finie si en tant qu'espace vectoriel sur K, la dimension de L, notée [L : K ] est finie. Le degré de l'extension L de K est alors par définition [L : K]. Une extension de degré finie de K est algébrique sur K d'après proposition 1.8.3. Une extension algébrique monogène K[b] = K(b) de K est de degré fini sur K, son degré étant égal au degré du polynôme minimal de b sur K et ce degré est aussi appelé le degré de b sur K. 1.9 - IDEAUX DE A[X] Proposition 1.9.1. Soit C un anneau, 1 un idéal de C, I[X] l'anneau des polynômes à coefficients dans 1. Alors I[X] est un idéal de C[X] et la réduction modulo 1 des coefficients fournit un isomorphisme d'anneaux: C[X] / I[X] ~ (C/I)[X] ; donc, si 1 est premier, I[X] est un 17 idéal premier de C[X]. De plus si 1~ J sont deux idéaux de C, alors on a: I[X] ~ J[X] Preuve Evidemment I[X] est un idéal de C[X]. Soit <p : C[X] ~(C/I)[X] l'homomorphisme surjectif de réduction modulo 1. Vérifions que Ker cp = I[X]. On a évidemment I[X] c Ker cp . Soit a o + a1 X +... + an Xn E Ker <p. Alors: . dans (C/I)[X] ; d'où ai E 1 pour i = 0, 8a + ~ X +...+ 8n xn est nul 1, ... , n .Si l'idéal 1 est premier, l'anneau Cil et par suite l'anneau (C/I)[X] est intègre; mais la décomposition canonique de <p donne: C[X] II[X] ~ (C/I)[X] et donc C[X] 1 I[X] est intègre et par suite I[X] est un idéal premier de 1c C[X] . Si pour deux idéaux emboîtés: J de C, on a : I[X] un élément a E J s'écrira: a = bo + b 1 X +... + bn Xn , b j El; n d'où 0 = -a + bo + b 1X +... + bnX , a = bo , bj = 0 pour i ~ 1. Donc a E 1 et 1 =J[X], = J. Corollaire 1.9.2 Soit K un corps et X 1, X2 , les idéaux suivants de K [X 1, X2 , (0), (X 1), (X 1, X2 ), ... , (X 1, X2 , Xi), ,X n n indéterminées sur K, alors , Xn] : , (X 1, X2 , ... ,X n fsont emboîtés, deux à deux distincts et sont premiers. Preuve Il est clair que l'on a : (0) c (X 1) c .... ~t C (X 1 , ... , XI) C ... C (X 1 , X 2 , .... , Xn ) cette chaîne est strictement croissante, ce que l'on vérifie facilement par des considérations de degrés. D'autre part, 18 (X 1,X 2, ... ,X n ) est un idéal maximal de K[X 1, X 2, .... , X n ], donc premier. Il suffit d'appliquer 1.9.1. et une récurrence facile sur n - i, pour conclure que l'idéal engendré par X 1,. .. , Xi dans K[X 1 ,X 2,.. , X n ], identifié à: K[X 1,... , Xi] [X i+1, ... , X n ], est premier. Théorème 1.9.3. Soit K un corps. Alors la dimension de l'anneau de polynômes K[X 1,... , X n ] est égale à n, c'est à dire au degré de transcendance sur K, du corps K(X 1,... , X n l'idéal premier de K[X 1,... , X n ). Et, pour i engendré par ] = 1, 2, X 1, ... , Xi ... , n, est de hauteur i. . Preuve: M.P. Malliavin, page 67, Th. 5.4, Corollaire 5.5. 1.10. Somme de sous - modules - Module Produit Définition 1.10.1. Soit K un anneau et L un K - module. Soient M 1, M2, ... , Mp des sous - modules de L. L'ensemble P des que z = X1 Z E L tels qu'il existe X1 E M 1, ... , XpE Mp tels + X2 + ... + xp est le plus petit sous-module de L contenant p M1, M2, ... , Mp. C'est le sous - module de L engendré par U M ; on 1 l'appelle: somme des sous - modules Mi. On note P = M1+ ... +Mp.!. Définition 1.10.2 Soient M 1, ... , Mp des K - modules, sa~s les supposer obligatoirement contenus dans un même module. Construire un module qui les contient tous à un isomorphisme près. Considérons l'ensemble produit L = M1 X M2 X ... x Mp formé des familles (X1,X2""'Xp) avec Xi E Mi. Définir sur L un structure de K - modules en posant: (X1"" ,xp) + (Y1'''' ,Yp) = (X1 + Y1,'" ,xp + Yp) et À(X1"" ,xp)=( ÀX1'"'' ÀXp). Lorsque M 1 =.... = Mp = K, on trouve le module KP. On dit que 19 M1 x ... x Mp = L muni de la structure de module est le produit direct des modules Mi. Remarquer que Ui: Mi --> M1x ... xM p défini par XH (0, ... ,0 ,x ,0, ... , 0), x à la iième position est un homomorphisme injectif de K - modules qui permet d'identifier Mi à son image; ce qui prouve que le produit direct peut être considéré comme somme de sous - modules de ce même produit direct. Définition 1.10.3 - Somme directe de sous - modules. Reprenons des sous-modules M 1, M2 , ... , Mp d'un K-module L. Considérons l'application f: M 1 x ... x Mp --> L donnée par f(x1, . X2, ... , xp) = X1 + X2 + ... + xp . Il est facile de voir que f est un homomorphisme de K - modules et Imf = M1 + M2 + ... + Mp . M1, M2, ... , Mp sont linéairement indépendants, si et seulement si, f est injectif; c'est à dire tout x E M1 + ... + Mp s'écrit d'une seule façon sous la forme x dire que Kerf Xi E Mi => X1 = X1 + ... + xp avec Xi E Mi ; ce qui revient à = (0), autrement dit que les relations X1 + X2+"'+ xp=0, =... = Xp = O. Définition 1.10.4. Lorsque des sous - modules MlI ... , Mp d'un module L sont linéairement indépendants, on dit que M1 + ... + Mp est la somme directe des sous - modules donnés. On désigne cette somme directe par la notation: M1 œ...œMp • Remarquons que si M et N sont deux sous- modules d'un module L, M et N sont linéairement indépendants si et seulement si Mn N=(O). 20 Remarquons aussi que l'application est un isomorphisme du module M1x ... x Mp sur le module M1EB ... EBM p • 21 CHAPITRE Il ANNEAUX ET MODULES NOETHERIENS ANNEAUX DE DEDEKIND ANNEAU DES SERIES FORMELLES Il.1 - MODULES NOETHERIENS Définition 11.1.1 Soient A un anneau, M un A-module; M est noethérien si chaque sous-module de M est de type fini. Lemme 11.1.2 Soient U un A-module, V un sous-module de U. Si V et UI V sont de type fini, alors U est de type fini. Preuve V de type "fini, donc V = <V1, V2,"" Vn> le sous-module engendré par la famille finie (V1, V2, ... , vn). Soit (U1, U2 ,... , up) une famille finie d'éléments de U dont les classes modulo V engendrent UI V, c'est-à-dire U/V = <u" u2,· .. , Up >. XE U =}3(Oi)~1E 3(~')~=1 JJ E AP tel que x= fOi An tel que x - et par suite U = <U1, G donc /=1 f i=1 0'1 U' I = ~1V1 + ~2V2+"'+ ~nVn U2, ... , uP' V1,V2 ... , Vn> et donc U est un A- module de type 'fini. Théorème 11.1.3 Soient A un anneau, M un A-module, N un sous-module de M. Alors M est noethérien si et seulement si N et MIN le sont. 22 Preuve Si M est noethérien, tout sous-module de N est un sousmodule de M, c'est donc un module de type fini. Et tout sous-module de MIN est l'image par l'homomorphisme canonique (M ~M/N) d'un sous-module de M, c'est donc un module de type fini. Réciproquement, supposons N et MIN noethériens. Soit U un sous-module de M. Alors U n N est un sous-module de N, c'est donc un module de type fini. . D'autre part U/(U n N) :::: (U + N)/N est un sous-module de MIN, c'est donc un module de type fini. Il résulte du lemme 11.1.2 que U . est de type fini. Corollaire Il.1.4 Toute somme directe finie de modules noethériens est noethérien . Preuve Par récurrence sur le nombre de termes de la somme directe, on se ramène au cas où M = M1 EB M2 , où M 1 et M2 sont noethériens. On sait que M2 est isomorphe à M/M 1 par la décomposition canonique de la projection sur M2 . Alors, comme M1 et M/M 1 sont noethériens, donc M est noethérien d'après le théorème Il.1.3. Théorème 11.1.5 Soit M un A-module; les conditions suivantes sont équivalentes: (i) M est noethérien ; (ii) Toute suite croissante de sous-modules de M, soit N1 c N2 C ... c Nn c... est stationnaire, c'est-à-dire, il existe un indice no tel que Nn = Nn si n o 23 ~ no ; (iii) toute famille non vide de sous-modules de M possède un élément maximal (pour rinclusion). Preuve (i) ~ (ii) Supposons M noethérien et soit: N1 c N2 c ... c Nn c ... une suite croissante de sous-modules de M. Alors N= UN. est '>1 1- 1 un sous-module de M. Par hypothèse N possède un système de générateurs fini, soit { X1, X2, ... , Xt}. Il existe alors no tel que (ii) ~ Xi E l'J no si i = 1, 2, ... , t ; d'où N = N no = Nn pour n ~ no. (iii) Soit 3 une famille non. vide de sous-modules de M. Soit N1 un élément de 3 ; si N1 n'est pas maximal dans 3, il existe N2 E 3 tel que N1 ~ N2 ; de proche en proche on obtient ainsi une suite strictement croissante N1 ~ N2 ~ ... ~ Np qui, d'après (ii) est stationnaire, d'où l'existence d'un élément maximal dans 3 . (iii) ~(i) Soit N sous-module de M. Il s'agit de prouver que N est de type fini. Pour cela considérons la famille 3 de sousmodules de type fini de N. Elle n'est pas vide car (0) E 3. D'après (iii) 3 possède un élément maximal No. Il suffit de vérifier que N = No. Si tel n'était pas le cas, on pourrait trouver x E N, x e No et No + Ax seraitun élément de 3 contenant No strictement, ce qui contredit l'hypothèse No maximal. 11.2 - ANNEAUX NOETHERIENS Définition Il.2.1 Un anneau A est noethérien si chaque idéal de A est de type nni, c'est-à-dire si A considéré comme module sur lui-même est un module noethérien. D'après Théorème 11.1.5, il revient au même de dire que A est noethérien, ou que toute famille non vide 24 d'idéaux de A possède un élément maximal ou que toute suite croissante d'idéaux de A est stationnaire. Exemples Tout anneau principal est noethérien car tous ces idéaux sont principaux, c'est-à-dire chacun d'eux est engendré par un seul élément de A. Et donc tout corps est un anneau noethérien car ses deux idéaux sont principaux. Proposition 11.2.2 Sur un anneau A noethérien, tout A-module M de type fini est noethérien. Et réciproquement, si tout A-module M de type fini .est noethérien alors l'anneau A est noethérien. Preuve Soit M un A-module de type 'fini et {Xh X2,"" xn} un système de générateurs de M. Soit L un A-module libre de rang n et de base {e1, e2,"" en}' Soit f : L ~ M l'homomorphisme, évidemment surjectif, défini par f(a1e1 + a2e2 +... + ane n) = a1X1 + a2X2 +... + anxn . Alors M : : : UKer f . Par 11.1.4 11.1.3 M L est un module noethérien et par est un module noethérien. Réciproquement, si tout A-module de type 'fini est noethérien, le module A lui-même est noethérien. Proposition 11.2.3 Si A est un anneau noethérien, alors tout anneau quotient Ail et tout anneau de fractions S-1 A sont noethériens. Preuve En effet, les idéaux de Ail sont de la forme JII où J est un idéal de A qui contient 1. Si J est de type fini engendré par {j1, j2"'" jn} ,alors J/I est de type fini engendré par {11' 12"", ln }. Les idéaux de S-1 A sont de la forme S- 11 où 1 est un idéal de A. Si 1 1 est de type fini engendré par {i 1, i2,... , in}, alors S- 1 est de type fini 25 engendré par is ({i 1, i2, ... , in}) dans S- 1A où is : A S- 1A est ---7 l'homomorphisme d'anneaux tel que is(a) = a11. Proposition Il.2.4 Le nilradical d'un anneau noethérien A est nilpotent. Preuve Soit {X1, X2,"" xn} un système de générateurs de .J{O) , donc X1, X2,.", Xn sont nilpotents dans A et il existe un entier, q tel que: x~ = 0, pour i = 1, 2, ... , n. On montre facilement que 11.3 - ANNEAUX DE POLYNÔMES SUR (.J{O) )n q = (0). UN ANNEAU NOETHERIEN Définition et Notation 11.3.1 Soit A un anneau. Si est un idéal de l'anneau de polynômes A[X], on désigne par dn(l) le sous-ensemble de A formé de 0 et des coefficients dominants des polynômes de degré n qui appartiennent à 1. Lemme 11.3.2 Pour n ~ 0, dn(l) est un idéal deA. Preuve Soient a, b E dn(l) ; si a + b = 0 ou si a =0 ou b =0 il est clair que a + b E dn(l). On peut donc supposer a + b existe donc f, gEl, deg f = deg 9 = n, ::j; 0, b ::j; 0, a ::j; O. Il ayant a et b, respectivement pour coefficient dominant. Puisque a + b ::j; 0, deg(f + g) =n et a + b est coefficient dominant de f + g. Donc a + b E dn(l) puisque f + gEl. D'autre part, soient peut donc supposer ab ::j; 0 d'où nécessairement 26 a::j; 0 et, par suite, il existe f E l, deg f = n, et a est coefficient dominant de f. Puisque bf E 1 et ba ::j:. 0, le polynôme bf est de degré n et ba est sont coefficient dominant; d'où ab E dn(l). Lemme Il.3.3 Si 1 est un idéal de l'anneau A[X], on a, pour tout entier n ~O, les inclusions: dn(l) c dn+ 1(1). Preuve Soit a E dn (1) ; il faut montrer que a Edn+ 1(1). On peut évidemment supposer a::j:. O. Soit alors f E l, deg f = n, un polynôme à coefficient dominant a. Puisque 1 est un idéal de A[X], on a fX E l, deg(fX) = n + 1 et a est le coefficient dominant de Xf. Donc a E dn+ 1 (1). Lemme 11.3.4 Soient 1 et J deux idéaux de A[X]; si 1c J, alors on a, pour tout n ~ 0, dn(l) c dn(J). Preuve C'est évident, car 1c J => I[X] c ..I[X]. Lemme Il.3.5 Soient 1 et J deux idéaux de l'anneau A[X] tels que 1c J. Si pour tout n ~ 0, on a dn(l) = dn(J) alors 1= J. Preuve Soit f E J ; il s'agit de vérifier que f El; on peut évidemment supposer f::j:. O. Si deg f = 0, f est une constante et f E do(l) = do(J) ; donc f ELOn procède ensuite par récurrence sur le degré. Supposons deg f =m ~ 1, et supposons démontré que tout polynôme de J de degré ~ m - 1, appartient à 1. Soit a le coefficient dominant de f; alors a E dm(J) = dm(l). Il existe donc un polynôme 27 gEl, deg 9 =m, ayant a pour coefficient dominant. Puisque 1 c J, on agE J et, puisque f E J , on a : f - 9 E J. D'autre part deg(f - g) ~ m - 1, puisque fet 9 ont même coefficient dominant. Donc, par l'hypothèse de récurrence f - gEl. Comme gEl, on a f = (f - g) + gEl. Théorème 11.3.6 Si l'anneau A est noethérien, alors l'anneau A[X] est noethérien. Preuve La démonstration du théorème 11.3.6 s'appuie sur les lemmes· Il.3.2 et Il.3.5. Soit 10 c 11 C c ... c ln c... une suite croissante d'idéaux de 12 A[X]. Il s'agit de prouver qu'elle est stationnaire sachant que A est noethérien. Considérons le tableau suivant d'idéaux de A : do(lo) c d o(l1) c ...... c do(ln) c ...... n n n d 1(1o) c d 1(1 1) c ...... c d 1(1n) c ...... n n n (V) n n n dp(l o) c dp(1 1) c ...... c dp(ln) c ...... n n n 28 Puisque l'anneau A est noethérien, il existe un élément maximal, soit dp(l q)" dans la famille 1) ; cela signifie que dp(l q ) n'est contenu strictement dans aucun dj(lj). D'autre part, toujours puisque A est noethérien, la première ligne du tableau 1) est stationnaire à partir d'un indice jo, la seconde à partir d'un indice d'un indice jp., . Posons m h, ... , la p-ième à = sUPUo, j" ... , jp." q}. partir Nous allons vérifier que l'on a : ds(ln) = ds(lm), pour tout s , si n ~ m ; il en résultera alors, d'après 11.3.5, que ln = lm pour n ~ m et le théorème sera démontré. D'après le choix des indices j" h,· .. , jp-, =do(lm+') = d,(l m) =d,(l m+,) = on a: do(lm) dp_,(l m) =do(ln) =d,(l n) = dp-,(Im+,) = ...... = dp-,(In) Donc l'assertion "d s(ln) = ds(lm) pour n ~ mil est véri'fiée si s ~ p-1. Supposons p ~ s. On a par 11.3.3 et 11.3.4 : dp(l q) C dp(l m) c ds(lm) c ds(ln) ; du caractère maximal de dp(l q ) résultent les égalités: dp(l q) = ds(lm) = ds(ln). Corollaire 11.3.7 Si l'anneau A est noethérien (en particulier si A est un corps ou si A = Z), l'anneau A[X" X 2 , ... , X n] est noethérien. Preuve On applique 11.3.6 à A[X" X 2 ,. .. , Xn-,][X n] en raisonnant par récurrence sur n. Corollaire 11.3.8 Une algèbre de type fini sur un anneau noethérien est un anneau noetl1ériem. 29 Preuve Une algèbre de type fini sur un anneau A est un quotient d'un anneau de polynômes A[X" X2,. .. , Xn]. 1/ suffit d'appliquer 11.3.7 et 11.2.3. Proposition 11.3.9 Un anneau noethérien intègre et qui n'est pas un corps est factoriel si et seulement si tout élément irréductible engendre un idéal premier. Preuve Il est déjà dans la définition d'un anneau factoriel que tout élément irréductible y engendre un idéal premier. 1/ suffit donc de prouver que si A est un anneau noethérien intègre dont tout élément irréductible engendre un idéal premier, alors tout élément a non nul et non inversible peut se décomposer en un produit fini d'éléments irréductibles; mais ceci résulte du fait que toute chaîne d'idéaux emboîtés qui contiennent a est stationnaire. En effet, si a n'admettait pas une décomposition finie comme produit d'éléments irréductibles, on pourrait écrire: a = b,a" a, et b, non inversibles et a, véri"fierait la même propriété que a ; d'où a,= b2a2, a2 et b2 non inversibles etc... , on construit ainsi une chaîne infinie d'idéaux principaux: (a) ~ (a,) ~ (a2) ~ ... , 11.4 - ANNEAUX DE DEDEKIND Définition Il.4.1 Un anneau de Dedekind A est un anneau noethérien, intègre, intégralement clos, de dimension ::; 1 .(c'est-à-dire que tout idéal premier non nul est maximal), Exemple Il.4.2 Un anneau principal est un anneau de Dedekind, 30 . Preuve • A factoriel => A intégra.lement clos A principal =::} • A intègre • A noethérien (car tout idéal est de type fini) On sait en plus qu'un anneau factoriel qui n'est pas un corps est principal, si et seulement si, les idéaux premiers non nuls sont maximaux, et qu'un corps ne possède qu'un seul idéal premier qui est (0) ; par suite dim A ~ 1 si A est principal. Théorème Il.4.3 : (Krull - Akizuki) Soient A un anneau intègre noethérien de dimension 1, K . son corps de fractions, L une extension de dègré fini de K et B un sous-anneau de L contient A . Alors B est noethérien de dimension 1 et pour tout idéal 1 *- (0) de B, le A-module B/I est de longueur finie et, par suite, de type fini. Preuve: (M.P. Malliavin - Théorème 6.6 Page 134). Corollaire 11.4.4 La fermeture intégrale de A dans L est un anneau de Dedekind. En particulier la fermeture intégrale d'un anneau de Dedekind dans une extension de degré· fini de son corps de fractions est un anneau de Dedekind. Preuve: (M.P. Malliavin - Corollaire 6.7 Page 134). 11.5 - ANNEAU DES SERIES FORMELLES Introduction 11.5.1 Soient A un anneau X1 , X2 , ... , X n n indéterminées sur A. Considérons les suites (fi)iEIN où chaque fi, s'il n'est pas nul, est un polynôme homogène de degré i en X 1 , X2 , ••• , X n à coefficients dans A. Dans l'ensemble de ces suites on dé'finit les opérations: 31 où = hn ~ fi Qj' n = 0, 1, 2, .... Ces opérations définissent sur I,j i+j=n l'ensemble des suites infinies précédentes une structure d'anneau commutatif qui contient A[X 1 , X2 , ... , X n] comme sous-anneau. L'anneau ainsi obtenu sera noté A[[X 1 , X2 , ... , Xn]]. Définition 11.5.2 Un élément de l'anneau A[[X 1 , X2 , ... , X n]]. est appelé une série formelle à coefficients dans A. Notation Il.5.3 00 L fi On notera la série formelle (fj)iEIN , cette notation justifie i=O le fait que, par exemple, le polynôme X 3 + X2 + 1 est la série formelle: 1, 0, X2 , X3 , 0, ... , 0, ..... Dé'finition Il.5.4 Soit f = (fi)iEIN un élément de l'anneau A[[X 1 , X2 , ... , X n]]. Si f *0 on appelle ordre de f, en notation 8(f), le plus entier i pour lequel 1 fi * O. On pose; 8(0) =+ 00. Proposition Il.5.5 Si f et g E A[[X 1 , X2 , ... , Xn]], on a : 1) 8(f + g) ~ inf(8(f), 8(g)) = 8(f) + 8(g) si fg * 0 3) 8(X = 1 pour i = 1, 2, ... , n 4) Soit f = (fj)jEIN ; on a 8(f) ~ 1 si et seulement si 2) 8(fg) j) fo = O. Preuve Ces propriétés résultent immédiatement des définitions. 32 Proposition 11.5.6 Soit f E A[[X 1, X2,... , Xn]], f #- 0 et soit.7 l'idéal de A[[X 1, X2,... , X n]] engendré par X 11 X 2l ... , Xn • Les conditions suivantes sont équivalentes: (1 ) f E .7 q , f Il .7 q+ 1 ; (2) 8(f) =q . Preuve Evidemment.7 q est l'idéal deA[[X 11X2l ... , Xn]] engendré par les monômes de degré q en X 1, X2,... , X n . Si f E .7 q , alors f est une combinaison linéaire finie à coefficients dans ~ Il résulte de 11.5.5 1) que 8(f) f = (ft. ft+1,... ) où ft #- 0 , t ~ q. Supposons que 8(f) s, et les fi ~ s, alors sont, soit nuls, soit des polynômes homogènes en X 1, X2,... ,Xn de degré i. Le polynôme ft est somme finie de monômes de degré t en X 1, X2,... ,X n ; en faisant apparaître chacun de ces monômes X~1 X~2 ... xg n , a1+a2+ ... + a n= t, comme facteur d'un monôme de fil i ~ t, avec peut-être un coefficient nul, on construit des suites u(i) = (ug), u~i),..., u~), ...) , i = 1, 2, ... , N , où N est le nombre de monômes de degré t en X 11 X2,; .. ,X n ,de sorte que f = u(1) x1t +...+ u(8) X101 02 X2'" xnOn +...+ u (N)n xt ' 0 one f Ei . t . 0 n vIen alors de montrer que f E.7 s(f). Comme JrA. -::J.7 q+1 -::J.7 q+2 -::J .... -::J.7 q+p -::J .. "'1 a1ors on a q -< 8(f) < q+ 1 33 Réciproquement, 8(f) =q ~ f E:J q et f E:J q+1, car si f appartenait à:J q+1 on aurait 8(f) ~ q + 1 ce qui est contradictoire avec 8(f) = q. Corollaire 11.5.7 n:J n On a =(0). n~O Preuve f E n :J n ~ Vn ~ 0, f E:J n et donc 8(f) est supérieur ou égal n~O à tout n ~ 0 et donc 8(f) = + 00, par suite f = O. Proposition 11.5.8 On a A[[X 1, X 2,... , X n]] = A[[X 1, X 2,... , X n- 1]] [[X n]] si n ~ 2. Preuve Soit f = fo + f 1 + ... + fn + .... ; écrivons chaque polynôme fi suivant les puissances décroissantes de X n : i1 . -- g(i) Xin + g(i) f1 0 1 Xn- +...+ g(i) i . Alors s'il n'est pas nul, en X 1, X 2, A[[X 1, X 2, gJi) est un polynôme homogène de degré , X n-1 . On définit les séries formelles de , X n]] : go = fo + g~1) +...+ g~n)+ g1 . = g&1) + g~2) +...+ g~~ + . etc ... et on a : f = go + g1 X n + g2 x~ +.... cette écriture de la série f est bien dans A[[X 1, X 2,... , X n-1]] [[X n]] . Théorème Il.5.9 Si A est intègre, l'anneau A[[X 1, X 2,. .. , X n ]] est intègre. Preuve D'après 11.5.8, il suffit de vérifier que A[[X]] est intègre. Soient f, g E A[[X]] ,f, g:;t O. Soient p = 8(f), q = 8(g). Alors f = f p + f P+1 + .... , 34 fp = a XP , a E A , a "* 0 , 9 = gq + gq+1 + .... " gq = b xq , b E A , b "* 0 . Donc ab"* 0 et fg = fp gq +.... , donc 8(fg) = p+ q et fg "* O. Définition 11.5.10 Si K est un corps, on note K((X 1, X2,... , Xn)) le corps de fractions de K[[X 1, X2,... , Xn ]] • Théorème 11.5.11 00 Une série formelle f = I. fi et telle que fa est inversible dans i=O A est inversible dans A[[X 1, X2,... , Xn ]] . . Preuve Par Il.5.8, il suffit d'étudier le cas où n = 1 ; on a alors 2 m f = aa + a1 X + a2 X + ... + am X +..... Pour construire l'inverse de f, il suffit de déterminer de proche en proche les coefficients de la m 2 série: 9 = a~ + b 1 X + b2 X + .... + b m X + ..... telle que gf = 1 + (aë1 a1 + aa b1) X + (aa b2 + a1 b1 + a2 2 a~) X + ..... Un calcul facile donne: b1 = aë2 a1 , b2 = - a~ (a1 b 1 + a~ a2), etc ... Proposition 11.5.12 Si A est un anneau local, l'anneau A[[X 1, X2,... , Xn ]] est local et son idéal maximal est engendré par celui de A et par les Xi , iE { 1, 2, ... , n } . Preuve Si rad A =m l'unique idéal maximal de A, une série f inversible ne peut pas appartenir à l'idéal (m, X1, X2" .. , Xn) engendré par m et les Xi d'après 11.5.11. Et réciproquement, si f 35 est non inversible alors fo E m car A \ m est le groupe des unités de A , et donc fo E (m, X 1 , X 2 X n). Donc l'idéal (m, X 1 , X 2 , ... , X n) est l'ensemble , ... , des séries non inversibles de A[[X 1 , X 2 , ••• , X n ]], et par suite il est la réunion des idéaux maximaux de A[[X 1 , X 2 , ... , X n]] ; et puisque c'est un idéal qui représente la réunion de tous les idéaux maximaux de A[[X 1 , X2 , ... , Xn]], il est l'unique idéal maximal de A[[X 1 ,X 2 , ... , Xn]J. Corollaire Il.5.13 Si K est un corps, l'anneau K[[X 1 , X 2 ,. •• , Xn]] est un anneau local d'idéal maximal (X 1 , X2 , ... , X n). Preuve Immédiate par la proposition 11.5.12. Remarquer que le résultat de 11.5.13 n'est pas vrai pour l'anneau de polynômes K[X 1, X 2 , •.• , X n ] . En effet, les idéaux (X 1 , X2 , (X r 1,X2 , ... ,X n) sont tous les deux maximaux dans K[X 1 ,X 2 , , X n) et ,X n] et en plus ils sont distincts. Ce qui veut dire que K[X 1 , X 2 , ... , X n ] n'est pas un anneau local. Proposition 11.5.14 Si l'anneau A est noethérien (resp. intégralement clos), il en est de même de l'anneau des sériesformelles A[[X 1 , X 2 , ... , X n]] . Preuve Voir M. P. Malliavin, page 156, proposition 5.14. Notons que si f f E K[[X 1 , X 2 , ... , X n]] , on peut écrire: = f(X 1 , X2 , ... , Xn). Théorème 11.5.15 Soit K un corps; l'anneau local intègre noethérien K[[X 1, X2 , ... , Xn]] est factoriel. 36 Preuve Voir M.P. Malliavin, page 159, Théorème 6.5. Remarquons que la factorialité ne se comporte pas bien par passage aux séries formelles, c'est-à-dire qu'on peut'>trouver des exemples d'anneaux factoriels tels que A[[X]] ne soit pas factoriel. 37 CHAPITRE III CLOTURE INTEGRALE DE R(X) INTRODUCTION On sait que si A est un anneau intègre, A est intégralement clos, si et seulement si, A est intégralement fermé dans son corps de fractions. En plus, l'anneau de polynômes A[X] est intégralement Clos, si et seulement si, A est intégralement clos. Soit R un anneau commutatif unitaire qui n'est pas obligatoirement intègre. Notons Z(R) l'ensemble des diviseurs de zéro dans R et S=R\Z(R) la partie multiplicative des non diviseurs de zéro dans R, c'est à dire des éléments réguliers de R. Désignons par T(R)=S-1 R l'anneau total des fractions de R. Nous dirons que R est intégralement clos, 0 si et seulement si, R est intégralement fermé dans l'anneau T (R) . Théorème 1 Si R[X]: l'anneau de polynômes à coefficients dans Rest intégralement clos, alors R est intégralement clos. Preuve Nous avons: R = R[X] Si R[X] n T(R) et T(R) c T(R[X]). est intégralement clos, un élément de T(R) qui est entier sur R est un élément de T(R[X]), qui est entier sur R[X] donc un élément de R[X] et par suite un élément de R[X] 1 c'est n T(R) = R. Donc R est intégralement clos ./. La réciproque du Théorème 1 est fausse en général, d'où le Théorème suivant: 38 Théorème 2 [ Lu 1. Corollary 5 ] Si R est un anneau réduit (~(O) =(0)), R[X] est intégralement clos, si et seulement si, R est intégralement fermé dans T(R[X]) .f. Théorème 3 Si R est un anneau non réduit (~(0)"1:- (0)), R[X] n'est pas intégralement clos en général. Preuve ~(0)"1:- (0) => 3aE R / a "1:- 0 et 3nEIN, an = O. Soit s ER, s régulier et s ne divise pas a. . Alors ais ET(R[X]) \ R[X] et ais est une racine du polynôme Xn. Donc ais appartient à la clôture intégrale de R[X] sans appartenir à R[X] et, par suite R[X] n'est pas intégralement clos .f. Théorème 4 [Lu 1, Théorème 4 ] Soit R un anneau réduit et f E T(R[X] ) \ R tel que f est entier sur R, alors f peut s'écrire sous la forme: n f = a(x) / (b(X) où a(X) = anX + an-1 X n-1 + ... + ao ER[X] et n n + b E R[X] \ Z(R[X]) avec b(X) = bnX + bn-1 X -1 + o Vi, j E {D, 1, , n}, aibj = ajbi.f. Un tel élément f est appelé une fraction finie sur R. Remarquons qu'on peut avoir b(X) e Z(R[X]) et l'idéal (b o , b1,... ,b n) c Z(R ). Définition 5 On dit qu'un idéal J de Rest semi - régulier, s'il contient un idéal 1 de R, de type fini, et dont l'annulateur: Ann(l) = (0) .1. Théorème 6 L'ensemble des idéaux semi - réguliers de R est stable pour les produits et les intersections finis. 39 Preuve Montrons d'abord que si J 1 et J 2 sont deux idéaux semi réguliers de R, alors J 1J 2 est un idéal semi - régulier de . R. En effet, soient 11 = (Xi)iE{1,2,.... n} et 12 = (Yj)jE{1,2,... ,p} , tels que: 11 c J 1 , 12 C J 2 et Ann(l1) = Ann(1 2) = (0). On a: 1112 = (XiyJsi.sn ,donc 1112 est de type fini et 1112 c J 1J 2. I:SJSp Si Z E Ann (1 112), alors pour tout (x,y) E 11 X 12, z(xy) = O. Donc, pour tout XE 11, ZX E Ann (1 2) = (0). Donc, Z E Ann (11) = (0). Ainsi, z= 0 et Ann(l112) = (0), donc J 1J 2 est un idéal semi - régulier de R. Comme 1112 c 11 (1 /2 C J 1 (1 J 2, alors J 1 (1J 2 est également un idéal semi - régulier de R. On étend ce résultat par récurrence à tout produit et toute intersection finis d'idéaux semi - réguliers de R./. Définition 7 Soient J 1 et J 2 deux idéaux semi - réguliers de R. Soient f 1 E Hom(J 1, R) et f2 E Hom(J 2, H) deux homomorphismes de R - modules. On définit f 1 + f2 et f 1 h E Hom (J 1J 2, R) de la manière suivante: n \JX= La bi EJ J i 1 2 , ;=1 f 1h(X) = (f 1 +f2)(X) = f 1(X)+f2(X) I. [fi (ai) • f (b;)]. 2 et On vérifie facilement que f 1 + f2 et f 1f2 ;=1 sont des homomorphismes de R - modules. Nous dirons que f 1 et f2 sont équivalents s'ils coïncident sur un idéal semi - régulier 1 de R tel que 1 c J 1 (1 J 2. En particulier, f 1 et f2 seront équivalents s'ils coïncident sur l'idéal semi - régulier J 1J 2 ./. 40 On vient donc de définir une relation d'équivalence dans l'ensemble des homomorphismes définis sur des idéaux semi - réguliers de R et à valeurs dans R. Théorème 8 [La, Lemma 1, page 38] L'ensemble des classes d'équivalence de la relation précédente (Définition 7) possède une structure d'anneau, noté Oo(R) et appelé l'anneau des fractions finies sur R .J. Théorème 9 [Lu 2, Lemma 1 ] = (b o, b1 , ... ,bn) est un idéal semi - régulier de R, n n1 b(X) = bnX + bn_1 X - + ... + b1 X + bo n'est pas un diviseur Si J alors . de zéro dans R[X].J. Théorème 10 L'anneau R est inclus dans Oo(R) et, l'anneau Oo(R) est inclus dans l'anneau T(R [X] ). Preuve Soit f E Qo(R). Il existe un idéal semi - régulier J de R tel que f E Hom (J, R). Supposons J = (b o, b 1,. .. , bn). n1 n D'après [Lu 2, Lemma 1], b(X) = bnX + bn-1 X ' +... + bo n'est pas un diviseur de zéro dans R[X] et on peut identifier f avec n n1 f = a(X) / b(X) où a(X) =anX + an-1 X - + ... + ao E R[X] et tel que: Vi, j E {Q, 1,2, ... , n}, aibj On a donc = ajb j• Oo(R) c T(R[X] ). Montrons maintenant que: R c Oo(R ). Soit r E R, l'application <p: R -> Hom (R, R) r Où gr (x) = rx f-t gr (Vx ER), est un homomorphisme injectif de 41 R-modules. On peut donc identifier r avec gr E Hom (R, R), et comme R est un idéal semi - régulier de R, alors gr E Oo(R ) et, par suite r E Oo(R). On a ainsi R c Oo(R). Théorème 11 [Lu 2, Corollary 4] Si R est un anneau réduit, alors: R[X] est intégralement clos, si et seulement si, R est intégralement fermé dans l'anneau des fractions finies. Oo(R). Définition 12 Soit g E n R[X] tel que: g(X) = anX + an-1 Xn-1 + ... + a1X + ao. . On appelle contenu de g, l'idéal de R engendré par les coefficients de g. En notation C(g) = (ao, a1, ... , an). Si C(g) = R, on dira que g a un contenu unitaire ./. Remarquons que si C(g) = R, alors (d'après Théorème 9) g(X) n'est pas un diviseur de zéro dans l'anneau R[X]. Dans la suite, on suppose que R n'est pas obligatoirement un anneau réduit. On notera: N = le nilradical de R et NT = le nilradical de T(R[X]). Pour toute partie multiplicative S de l'anneau R[X] ,on désignera par R[X]s : l'anneau S-1 R[X], c'est à dire R[X]s désignera l'anneau de 'fractions de R[X] par rapport à S. Si S = R[X] \ Z(R[X]), on aura: R[X]s cas particulier, R[X]s est intégralement clos. 42 = T(R[X]). Et, dans ce Théorème 13 [G. Theorem 28.1] Soient R et B une paire d'anneaux tels que: R c B c Qo(R), et soient f(X) et g(X) une paire de polynômes à coefficients dans B, c'est à dire: f(X) , g(X) E B[X]. Alors, il existe un entier positif: K tel que: C(f)K . C(fg) = C(f)K+1 . C(g). C(f) et C(g) désignent respectivement le contenu de f et de 9 J. Théorème 14 Soit U(R) ={g E R[X] / C(g) =R}. U(R) est une partie multiplicative de R[X]. Preuve • = R. 1 E U(R) puisque (1) • Soient f, 9 E U(R), on a: C(f) = C(g) = R. Et, (d'après Théorème 13) il existe KEN tel que: C(f( . C(fg) = C(f(+1 . C(g) ~ R . C(fg) = R~ C(fg) = R. Donc, fg E U(R) J. Remarquons que: U(R) c R[X] \ Z (R[X] ). Notation R(X) = R[X]U(R): l'anneau de fractions de l'anneau de polynômes R[X] par rapport à U(R). Lemme 15 R[X] c R(X) et T(R[X]) c T(R(X)). Preuve • L'homomorphisme d'anneaux iU(R): R[X] ->R(X) a(X) H a(X)/1 est injectif. En effet, a(X) E Ker(iu(R)) ~ :JU(X ) E U(R) / U(X) a(X) Mais c(U) = R : idéal semi - régulier de R ~ u(X) 43 {l: = O. Z(R[X]). Donc a(X) =0 et Ker (iU(R)) =(0). On peut donc identifier a(X) avec a(X)/1 et R[X] c R(X). • Chaque élément d(X) / t(X) E T(R[X] peut s'écrire: d(X) / t(X) = (d(X)/1) / (t(X)/1) zéro dans R(X), car t(X) et, t(X)/1 n'est pas un diviseur de Z (R[X] ). (l Donc d(X)/ t(x) E T(R(X)) et T (R[X]) cT (R(X)) .1. Exemple 16 Si R(X) est intégralement clos, alors tout idéal serni-régulier A de R contient N. Preuve Soit A = (ao, a1, ... , an) idéal semi - régulier et de type fini de R, et r E N \ (0). Posons: a(x) = anX n + ... + ao E R[X] \ Z (R[X] ). On a r/a(X) E T(R(X)) (Lemme 15). Mais R(X) est intégralement clos et, r/a(X) est entier sur R(X), car nilpotent. Donc r/a(X) ER(X). Alors, il existe U(X) E U(R) et b(X) E R[X], b(X) nilpotent r/a(X) = b(X) / u(X) => ru(X) =a(X)b(X). Alors rc(u) cA=> r.1 EA => rE A, et par suite N est inclus dans A ./. Théorème : 17 [A, Theorem 2.2] Si R est un anneau noethérien et intégralement clos, alors R(X) est intégralement clos ./. On notera R': la fermeture intégrale de R dans Oo(R). Et on dira que R' est la fermeture 0 0 - intégrale de R. Théorème 18: [cf. [GHO, Theorem 3] et [H, Theorem 16.1] Soient R c B une paire d'anneaux, et soit S la fermeture intégrale de R dans B. Alors U(S) est la saturation de U(R) dans S[X]. En plus, S(X) = S[X]U(R) et B[X]u(s) = B[X]U(R)' Et on a : S[X] est la fermeture intégrale de R[X] dans B[X] et S(X) est la fermeture intégrale de R(X) dans B[X]U(R) ./. 44 Nous allons considérer des polynômes à coefficients dans des R - modules. Pour un R - module M, un polynôme sur M est simplement un polynôme de la forme: n1 n g(X) = mnX + mn-1 X - + ... + m1X + mo où mo, mll ... , mn E M. L'ensemble M[X] des polynômes à coefficients dans M est à la fois un R - module et un R[X] - module. Définition et Notations 19 Pour un polynôme 9 E M[X], on note CM(g) : le R - module engendré par les coefficients de g. On dira qu'un élément . a(X) E R[X] est un diviseur de zéro sur M[X], s'il existe un élément non nul m E M tel que a(X) . m = O. L'ensemble des diviseurs de zéro sur M[X] sera noté Z (M[X], il est inclus dans R[X]. Et en notation: W(M)= R[X] \ (Z (R[X] u Z(M[X])).I. La formule du Théorème 13 [G, Theorem 28.1] peut être étendue au cas où f(X) E R[X] et g(X) un polynôme à coefficients dans un R-module M. C'est à dire donc qu'il existe un entier K positif tel que: C(f)k . CM(fg) = C(f)K+1 . CM(g). Exemple 20 Soit R un anneau, M un R - module et t un élément de M. Si pour un polynôme a(X) E W(M) il existe: S(X) N1[X] et u(X) E E U(R) tels que: t/a(X) = b(X)/u(X), alors il existe un entier KE IN tel que: c(a)K. t = c(a)K+1 . CM(b). Preuve tla(X) = b(X)/u(x) => u(X). t = a(X). b(X). Alors, CM(ab) = CM(ut) = Rt. D'après la proposition précédente, il existe K E IN tel que: 45 Définition 21 Soient 0 un anneau et M un 0 - module. L'idéalisation de M est un ensemble noté: O(+)M et construit à partir de la somme directe 0 œM (somme directe de 0 - modules). Dans O(+)M, on définit le produit de deux éléments (r, a) et (s,b) où r, SEO et a, b E M de la manière suivante: (r, a) . (s, b) = (rs, rb + sa) .1. Théorème 22 L'ensemble O(+)M possède une structure d'anneau commutatif et unitaire. Les éléments inversibles de l'anneau O(+)M sont les éléments de la forme (u, m) où u est inversible dans O. . Les diviseurs de zéro dans l'anneau O(+)M sont les éléments de la forme (r, m) où r E Z(O) u Z(M). Preuve • Il est clair qu'avec l'addition naturelle de la somme directe: (r, a) + (s, b) = (r + s, a + b), O(+)M possède une structure de groupe commutatif. • Montrons l'associativité de la multiplication: [(r,a) (s,b)](t, c) = (rs, rb + sa) (t,c) = [(rs)t, (rs)c + t(rb + sa)] = [r(st), r(sc + tb) + (st)a] = (r, a) (st, sc + tb) = (r,a) [(s,b)(t,c)]. • Montrons la distributivité de la multiplication par rapport à l'addition: (r,a) . [(s,b) + (t,c)] = (r,a). (s + t, b + c) = [r(s + t), r(b + c) + (s + t)a] = [rs + rt, (rb + sa) + (rc + ta)] = (rs, rb + sa) + (rt, rc + ta) 46 = (r,a)(s,b) + (r,a)(t,c). • Montrons que (1 D, OM) = (1, 0) est l'élément unité de D(+)M: (r,a)(1,0) = (r,a). • Evidemment la multiplication est commutative dans D(+)M: (r,a)(s,b) = (rs, rb + sa) = (sr, sa + rb) = (s,b)(r,a). • Montrons que (u, m) est inversible dans D(+)M, si et seulement si, u est inversible dans D. - Supposons (u,m) inversible dans 0 (+)M, alors il existe (r,a) E D(+)M tel que: (u,m) (r,a) = (1,0), ce qui implique ur = 1 => u inversible dans D. - Supposons maintenant que u est inversible dans D, alors u- 1 existe dans 0 et on a : (u,m)(u· 1 , -u· 2 m) = (1,0) et donc (u,m) est inversible dans D(+)M et (u,mr 1 = (u- 1, -u· 2 m). • Montrons que (r,m) est un diviseur de zéro dans l'anneau D(+)M, si et seulement si, r est un diviseur de zéro dans 0 ou r est un diviseur de zéro sur M. Rappelons d'abord que l'ensemble Z(M) des diviseurs de zéro sur M est l'ensemble des éléments r de 0 tel qu'il existe m EMet m non nul et r. m = O. Donc Z(M) c D. - Supposons r EZ(D) => :3s E 0\(0) / rs = O. De deux choses l'une: • Soit sm ° '* ° = => (r, m) . (s, 0) = (0, 0) et (s,O) '* (0, 0) donc (r,m) est un diviseur de zéro dans D(+)M. • Soit sm => (r, m) . (0, sm) = (0, 0) et (0, sm) donc (r,m) est diviseur de zéro. 47 '* (0,0) - Supposons maintenant r que rp E Z(M), alors il existe p E M \ (0) tel = O. • Donc, (r, m) . (O,p) = (0, 0) avec (0, p) 1= (0, 0). Ainsi (r, m) est un diviseur de zéro dans D(+)M. Réciproquement, supposons (r, m) diviseur de zéro dans D(+)M. Alors, il existe (s, p) (r, m) . (s,p) • Soit s = • Soit s 1= (D(+)M \ ((0,0)) tel que: E = (0, 0). De deux choses l'une: ° ° ~ P 1= ° et rp =° et rs = ° ~ r E Z(M). ~ r E Z(D) ./. Retenons que dans tous les (r,m) E D(+)M qui sont des éléments inversibles ou des diviseurs de zéro, l'élément m de M est tout à fait arbitraire. " est facile aussi de voir que si S = D \ [Z(D) u Z(M)], S est une partie multiplicative de l'anneau D. Théorème 23 Si S = D \ [Z(D) u Z(M), alors l'anneau total T(D(+)M) de D(+)M est isomorphe à l'anneau idéalisé Ds(+)S-1 M. Preuve Considérons l'application <p : DS (+)S- 1M --> T(D(+)M) qui à chaque élément (r/t, mis) de D (+)S- 1M où r E D, t, SES, mE M, S associe l'élément : (sr, tm) / (st, 0) de T(D(+)M). • Montrons d'abord que <p est un homomorphisme d'anneaux. <p [(rit, mis) + (r'/t', m'/s')] = <p[(tr' + t'r)/tt', (sm' + s'm)/ss'] = [ss'(tr' + t'r), tt'(sm' + s'ml] / (tt'ss', 0): Et <p(r/t, mis) + <p(r'/t', m'/s') (1). =[(sr,tm) / (st,O)] + [(s'r', t'm') / (s't',O)] = [(sr, tm) / (s't' ,0)] + (st,O)(s'r', t'm')] / (st,O)(s't' ,0) = [(srs't', tms't') + (s'r'st, t'm'st)] / (sts't',O) = [(srs't' + s'r'st) , (tms't' + t'm'st)] / (sts't' ,0) 48 = [ss'(rt' + r't), tt'(s'm + sm')] 1 (sts't',O) ce qui est bien égal à l'expression (1) précédente. De plus: <p [(rit, mis) . (r'lt', m'/s')] = <p (rr'ltt', rm'/ts' + r'm/t's) = = <p [rr'/tt', (t'srm' + ts'r'm) 1 ss'tt')] = [ss'tt'(rr'), tt'(t'srm' + ts'r'm)] 1 [sS'(tt')2,0] = (ss'rr', t'srm' + ts'r'm) 1 (ss'tt' ,0): (II) Et <p (rit, mis) . <p (r'It', m'/s') = [(sr, tm) 1 st, 0)] [(s'r', t'm') 1 (sT ,0) = [(sr, tm) 1 (st,O)] [(s'r', t'm') 1 (s't',O)] = [(sr, tm) (s'r', t'm')] 1 [(st,O) (sT ,0)] = (srs'r', srt'm' + s'r'tm) 1 (sts't',O) Ce qui est bien égal à l'expression (II). On vient alors de montrer que est un homomorphisme <p d'anneaux. • Montrons que <p est injectif, c'est à dire Ker <p = (0). (rit, mis) E Ker <p Alors r = a et m ~ (sr, tm) = (0,0) =a car, s ~ sr = a et tm = O. et t ne sont pas des diviseurs de zéro dans D ni sur M. Donc (rit, mis) = (0,0). • Montrons que: Im<p = T (D(+)M). En effet, tout élément de T (D(+)M) est de la forme (r,m) 1 (t,n) où r E D, m, n EMet tES. Mais, <p [rit, (tm - rn) 1 t2] = [t2r, t(tm - = (tr, tm - rn) 1 (t2,0) = (r,m)(t, -n) 1 (t, n)(t, -n) = (r,m) 1 (t,n). 49 rn)] 1 (t3,0) = Alors <p est surjectif, c'est donc un isomorphisme. Remarquons que la simplification par t est équivalente à la simplification par (t,a) qui est non nul .J. Nous venons donc de montrer que les deux anneaux Os(+)S·1 M et T(O(+)M) sont isomorphes, c'est à dire que tout élément de l'un peut être identifier à un élément de l'autre suivant le Lien Verbal de <p. • Tous les renseignements sur les anneaux idéalisés ont été donnés dans [H , chapitres 25 et 27]. En particulier, tout idéal C de R == O(+)M est de la forme IR == I(+)IM où 1 est un idéal de O. Et, si R == O(+)M et M un O-module de type fini, et si 0 est un anneau local noethérien, alors R est un anneau local noethérien. Théorème 24 [H] et [Lu 4, Theorem 11] Si M et un 0 - module, M[X] est un OrX] - module et si R == O(+)M,alors R[X] == OrX] (+) M[X] et R(X) == O(X)(+) U(0)"1M[X] .1. Théorème 25 Soient 0 un anneau, M un 0 - module et R = O(+)M. Si 3(0) est l'ensemble des idéaux semi - réguliers de type fini A de o tel que m EMet Am = (0) ~ m =0, alors: (1) Un idéal C de Rest semi - régulier, si et seulement si, C contient un idéal de type fini de la forme AR =A(+) AM où A E 3(0). (2) Pour chaque A E 3(0) et chaque h E Hom (AR, R), il existe des homomorphismes de 0 - modules g E Hom (A, 0) et f E Hom (A, M) tels que h puisque être identifié au couple (g, f). (3) Si E est le sous - anneau de 0 0 (0) tel que 50 E == {g E Hom (A, 0) / A E .g(D)} et si N est le E - module tel que N = U {Hom (A,M) / AE .g(D)}, Qo(R) alors peut être --> identifié à l'anneau idéalisé E(+)N. Preuve , (1) Notons d'abord que: C est un idéal de R, si et seulement si, C est de la forme: IR = 1(+)IM où 1 est un idéal de D. • Soient C = ((a1, b 1), (a2, b2), ... , (an, bn)) un idéal de type fini de R engendré par les (ai, b i) où aj A = (a1, a2, ... , an) B et = E 0 et b j E (ar, a~, ...., an M. deux idéaux de 0 respectivement engendrés par les. ai et les ar. Un élément de l'idéal BR a= = B(+) BM lt. t. ~!Il;) d,al, OÙ est de la forme d, E D, r, E B et m, E M. Par définition de la somme dans R, on a a = (d"a) (a, - b,) (a"b,) + Mais, (d, al, f; m,) = Où t j E 0 et ri = ! (t. t j=1 (d j aj2, ~ mi ). lja;, a}a, m,) tjaI E B. j=1 Comme chaque (tjaI, 0) = (tj, 0) (aj, -bj) (aj, bj), alors (diar, li mi)E C et par suite a • E C, on en déduit que BR = B(+) BM c C. Montrons que Ann(A):I= (0) dans D ==> Ann(C) :1= (0) dans R. Supposons qu'il existe r E D\(O) tel que \fi, rai = O. /\fi, rb j = a ==> (r,O) annulateur non nul de C. S i / ou ~3i, rb, '" a=> (a,rb,) annulateur non nul de C. D'où l'implication cherchée. • Montrons que C non semi - régulier ==> A Il .g(D) si A est semi - régulier dans D. 51 Supposons A semi - régulier dans D et (d, m) un annulateur non nul de C. Puisque A est semi - régulier dans D et (d, m)(aj, bi) 'Vi, ajm = ° = (daj, db j + aim) = (0,0), alors d = ° et m -j; ° et => A e3(D). Donc A E3(D) => C semi - régulier dans R. Supposons maintenant C semi - régulier dan~ R. On a donc Ann(C) = (0) dans R et, d'après la contraposée de la 1ère implication, Ann(A) = (0) dans D. Alors A est semi -régulier dans D. Si Am = (0), alors 'Vi, ajm = ° => (ai, bi)(O,m) donc (0, m) est un annulateur de C, par suite m = semi-régulier. En conclusion: C semi-régulier Comme A E3(D) ~ ~ = (0, 0) ° car C est AE 3(D). B E3(D) ,on a : C semi - régulier dans R ~ B E3(D). Par suite, C contient un idéal de type fini de la forme I(+)IM où 1 E 3(D). C.Q.F.D. (2) * Soit AE3(D) et 9 E Hom(A,D). On peut construire à partir de 9 un homomorphisme de D - modules n définie par 9 (L 9E Hom(AM, M) n ajnJ = i=1 L g(ai)ni . i=1 Ainsi, 'Va E A et 'V(s, n) ER, (g(a),O)(s, n) = (g(as), g(an)). Pour chaque f E Hom(A,M), on peut définir une fonction h sur AR par 'V(r,m) E AR, h(r,m) = (g(r), f(r) + g(rm)). On montre facilement que h E Hom(AR,R). • Réciproquement, soit h E Hom(AR,R) et soient nD et nM respectivement les projections de R sur D et M. On définit les fonctions 9 et f par: 'Va E A, g(a) =I1D [h(a,O)] et f(a) I1M [h(a,O)]. Evidemment, 9 EHom(A,D) et f E Hom(A,M). Donc h 52 =(g,f). = (1) Soit h E Oo(R ), alors il existe un idéal serTIi - régulier C de R tel que h E Hom(C, R). (1) => 3A E ~(D) / C :) AR = A(+)AM. (2) => h = (g,f) / g E Hom(A ,D) et f E Hom(A,M). On en déduit que Oo(R) = E(+)N tels que: E = {g E Hom(A ,D) / A E ~(D) et N = U{Hom(A,M) / AE .g(D)} ./. ~ Théorème 26 [H, Theorem 16.6] Soit R un anneau noethérien, R' sa clôture intégrale. Si le nilradical de R' est de type fini, alors R'(X) est intégralement clos ./. Nous allons construire un exemple pour montrer que la réciproque du Théorème 26 est fausse. Exemple 27 Soient D=K[[X,Y]]: l'anneau des séries formelles à coefficients dans un corps K, à deux indéterminées X et Y et P = (X 2 - y3) l'idéal de D engendré par X2 _ y 3. Soit l'anneau idéalisé: R = D(+) D/P. Alors R est un anneau local, noethérien, dont la clôture intégrale est R' = D(+)L où L est le corps de fractions de D/P. Aussi, R'(X) est intégralement clos, bien que le nilradical de R' n'est pas de type fini. Démonstration Notons D = D/P et DI la clôture intégrale de D. D n'est pas intégralement clos. En effet: x/y E L \ D et x/y est racine du polynôme en Z à coefficients dans D : Z2 - Y, c'est un polynôme unitaire à coefficients dans D et qui s'annule pour Z = X/Y. On a donc D' *D et D n'est donc pas intégralement clos, donc D n'est pas factoriel. • Par 11.5.13. D est un anneau local, d'idéal maximal: (X,Y) et par Il.5.15. en plus D est un anneau noethérien, factoriel, et 53 donc D est intégralement clos. Mais D est un D - module de type fini et, puisque D est local et noethérien, alors R =D(+) D est un anneau local et noethérien. • Cherchons Z(R). D est factoriel et X2 - y3 est un élément "irréductible de D, alors P = (X 2 - y3) est un idéal premier de D et P[X] est un idéal premier de D[X]. Soit b E D tel que b E Z( D), alors il existe d E D et d:;t 0 , c'est à dire d ~ P, tel que b. d = O. Comme P est premier, c'est à dire D est intègre, alors b = 0 et b E P. Donc Z( D) c P et il est évident que P c Z( D), et par suite Z( D ) = P ==> Z(D) u Z( D) = P, car D est intègre. Mais Z(R) = Z(D(+) D) = {(d, b) 1 d EP et bED} Donc, Z(R) = P(+) D . • Montrons que T(R) = Dp(+) L où Dp est l'anneau localisé de D en P et L est le corps de fractions de D. -1_ _ On sait que :T(R) = Ds(+)S 0 où S = D \ [Z(D) u Z(D)] = 0 \ P. Mais S = D \ P, donc -1_ _ Os = {dit 1 d E 0 et t E 0\ P} = Op , et S D = {dit Id E D et t E0\ P}=L, car on peut identifier dit à dit. • Montrons ma.intenant que Oo(R) = T(R). Notons que, tout idéal de D, non nul est semi - régulier dans D. On sait que Oo(R) peut s'écrire (d'après Théorème 25) Oo(R) = {(g,f) 1 g E Hom(I,D) et f E Hom(J, D)} où 1 et J sont deux idéaux non nuls de D, donc semi -réguliers et de type fini et vérifiant: 54 VdE D, Id =(0) => cl =0 et Id = (0) => d = O. Ce qui équivaut à dire, évidemment, que 1r:t P et J r:t P. - Montrons que: 1r:t P => Hom(I,D) = Op le localisé de 0 en P. 9 E Hom(I,D) s'écrit: 9 = d(X)/ b(X) avec n n d(X) = dnX + ... + do E D[X] et b(X) = bnX + ... + bo E D[X] et tel que c(b)=(b o,b 1J ... ,bn)=1 et dibj=djb j Vi,jE {O, ... ,n}. Notons que b(X) n'est pas un diviseur de zéro, car 1 semi-régulier. Donc, Vi E {O, 1, ... , n} , 9 = d(X)/ b(X) = di / bj • Mais 1 r:t P => 3i o E {O, 1,. 00' n} / b.'0 E P. Et 9 = dio /b io E Op. Donc Hom(l,D) c Dpo Réciproquement, si 9 E Op 9 = d/b avec dE 0 et b E D\P. Donc, J en posant 1= (b), alors 9 E Hom(I,D). Donc Op c Hom(I,D). - Montrons maintenant que: J r:t P => Hom(J, D) = L. Notons que si J est un idéal de 0 tel que J r:t P, son image o telle que Si f E J = {x J dans / x E J} est un idéal semi-régulier de D. f E Hom(J, D) par: Hom(J, D), on définit \id On vérifie facilement que E J, f (cl)=f(d). f est un homomorphisme de 0 modules. L'application Hom(J, D)~ Hom (J, D) est fHf un homomorphisme injectif de 0 - modules. On peut donc identifier f à son image f. Alors f peut s'écrire: f = d(X) / b(X) où d(X) et b(X) sont les n images dans D[X] des polynômes d(X) = dnX + ... + do et b(X) = bnX n + C( b) = (bo• b 1 + bo E D[X] et tels que: , bn) =J, en plus 55 Vi,j E {D, 1, 2, ... , n}, J et. P => ::Jjo Donc b.Jo 7= E ° a; fi, = ~ E; et f = {D, 1,2, ... , n} tel que b.Jo et f = d(X) 1b(X) = d. 1 b. Jo d/b E Réciproquement, tout élément fE ~ Jo Ibj ~ P. E L. Qonc Hom(J, O)c L. '. L, peut être considéré comme Hom(J, 0) tel que J = (b) : l'idéal de 0 engendré par b. Donc L c Horn(J, 0). Par suite: Oo(R) =Op(+)L = T(R). Remarquons que dans ce cas, la clôture intégrale de R est la fermeture 0 0 • - intégrale de R. Montrons que si R' est la clôture intégrale de R, alors R' = O(+)L. Soient (dit, q/u) E T(R) = Op(+)L où d, q E 0 et t, u E O\P. Si cet élément est entier sur R, il est donc racine d'un polynôme unitaire à coefficients dans R, alors dit sera racine d'un polynôme unitaire à coefficients dans 0 et puisque 0 est intégralement clos et dit E T(O), on a : dit E 0 et par suite R' c O(+)L. Réciproquement, tout élément (d, qlt) E O(+)L est racine du polynôme unitaire à coefficients dans R: X 2 - (2d, O)X + (d 2,O). (vérifiable par un petit calcul). En plus, O(+)L c T(R). Ainsi, O(+)L est entier sur R, et puisque O(+)L c T(R), on a : O(+)Lc R'. • Notons que L(X) = L[X]U(L) = Fract (L[X]) : le corps de _-1_ fractions de l'anneau de polynômes L[X] et que L(X) = W( 0) 0 [X] où W( 0) = O[X]\ [Z(O[X]) u Z( o [X] )] = O[X] \ P[X]. Mais P[X] est un idéal premier de O[X], donc W( 0) est une partie multiplicative de O[X]. Alors le localisé de O[X] en P[X] est: o[X]W(D) . 56 " D'après Théorème 23 et 24, R[X] = D[X] (+) D[X]. _ -1_ Donc, T(R[XJ) = D[X]W(D)(+) W(D) D[X]. = D[X]w(D)(+) L(X). • Montrons maintenant que NT le nilradical de T(R[X]) est tel que: NT = (0) (+) L(X). Notons d(X) l'image de d(X) E D[X] dans D[X]. Soit (a(X) / t(X), d(X) / b(X)) E T(R[X]) où a(X), d(X) E D[X] et t(X), b(X) E W( D). Si cet élément de T(R[X]) est élément de NT, alors, :lp E [N / (a(X) / t(X), d(X) / b(X))P = (0, 0), d'où (a(X)t= 0 ~ a(X)=O. Donc NT c (0) (+) L(X). Réciproquement, tout élément de la forme (0, a) où a E L(X), est, par définition du produit, bipotent et donc nilpotent. Donc NT => (0) (+) L(X). • Montrons maintenant que R'(X) est intégralement clos. D'après les Théorèmes 23 et 24, R'(X) = D(X) (+) U(Dr 1 L[X] et T(R'(X)) = D(X)s (+) 8- 1 [U(Dr 1 L[X]] où 8 est la partie multiplicative de D(X) telle que: 8 = D(X) - [Z(D(X)) u Z [U(Dr 1 L[X]] = D(X) \ U(Dr 1 p[X]. - Soit ((d(X) / u(X))/ (t(X) / v(X)), (e(X) / u(X))/ (t'(X) / v'(X)))ET(R'(X)) où d(X) E D[X], u(X), u'(X), v(X), v'(X) E U(D), t(X), t'(X) ED[X] \P[X] et f(X) E L[X]. 8i cet élément de T(R'(X)) est entier sur R'(X), alors l'élément: (d(X) v(X)) / (u(X) t(X)) est entier sur D(X) et cet élément appartient au corps de fractions de D(X) qui est un anneau intègre. Mais D intégralement clos ~ D[X] intégralem,ent clos ~ D(X) intégralement clos. 57 Donc l'élément (d(X)v(X)) / (u(X)t(X)) E D(X). On vient donc de montrer que si on désigne par g la clôture intégrale de R'(X) alors on a : g c D(X) (+) S-1[U(D)"1 L[X]]. - Montrons que NT est inclus dans R'(X). Un élément de NT est de la forme (0, c(X) / a(X)) où c(X) E L[X] et a(X) = anX n + an_1Xn-1 + '" + a o E D[X] \ P[X]. Donc ['idéal 1 = (a o, a1, ... , an) n'est pas inclus dans P. Notons que dim 0 = 1. En effet: (X,Y) est un idéal maximal de D de hauteur égale à 2. Donc, si J est un idéal premier de D tel que: (0) c P c J c (X,Y), alors J =P ou J =(X,Y). Mais, tout idéal premier de D est de la forme J/P où J est un idéal premier de D . contenant P, comme dim D est le suprémum des longueurs de chaînes d'idéaux premiers de D, alors dim D = 1. D'après Il.4.4., si D'est la clôture intègrale de D, alors D'est un anneau de Dedekind. = L'idéal 1 (a o, a1, ... , an) cz:. P => Cao, 81 , ..... 80) = L. Donc, On a dans dans le corps L(X) : l/a(X) = u(X) / a(X)u(X) , où Mais le coefficient de X n dans le polynôme a(X)u(X) est égal à 1. Donc, :3 v(X) =a(X)u(X)E o [X] et b(X) = u(X) E L(X) tels que: 1/a(X) = b(X) / v(X) et c(v) = D . Soit v(X) l'élément de D[X] correspondant à v(X) dans D[X]. Alors, (0, 1/a(X) = (0, b(X) / V(X))E R'(X) et c(v) = D. Donc 58 V(X)E U(D). Il en résulte que: V'c(X) E L(X), (0, c(X) / a(X)) = (0, c(X) b(X) / v(X)) est un élément de R'(X) et par suite NT c R'(X). Mais, NT = (0) (+) L(X) c R'(X) = D(X) (+) U(Dr 1 L[X], ceci implique 1 L(X) c U(Dr L[X] c L(X) => L(X) R'(X) c Q c D(X) (+)S- 1L(X) =U(Dr1L[X]. Alors, =D(X)(+) L(X) =R'(X) => Q =R'(X). Donc, R'(X) est intégralement clos. • On sait que L n'est pas de type fini en tant que D - module, puisque L n'est pas un D-module noethérien. Soit N' le nilradical de R'. Supposons N' de type fini. Comme N' ={O, f) / f EL}, il existerait: f 1 , f 2l ... , f n E L tels que N' = ((0, f 1 ), (0, f 2 ), ... , (0, f n)). Donc V'f E L, 3(U1. ~1), (U2, ~2), ... , (un, ~n) E R' tels que n (0, f) = L (ai, ~i )(O,fi) i~l n => f = L Ojf j ce qui veut dire que le i~l D-module L est engendré par (f11 f 2 , ... , f n ), donc que L est un D-module de type fini, ce qui est contradictoire. Par suite N' n'est pas de type fini et R'(X) est intégralement clos. C.Q.F.D. 59 CONCLUSION En derniers renseignements, Monsieur T. Lucas est entrain d'étudier si les conditions: R est intégralement fermé dans Qo(R) et le nilradical de T(R[X]) est contenu dans R(X) sont nécessaires et suffisantes pour que R(X) soit intégralement clos. Ce qui peut être très intéressant pour nos recherches à l'avenir dans ce domaine. Ce travail de recherche mérite d'être poursuivi ultérieurement. On peut également considérer d'autres parties multiplicatives de R[X], en l'occurrence celle des polynômes monômiaux et faire la même étude J. 60 BIBLIOGRAPHIE [1] - [A] T. AKIBA : On the normality of R(X), J. Math. Kyoto Univ. 20(1980), 749 - 752. [2] - [BCM] J. BREWER, D. Costa and K. Mckrimmon : semi-normality and root closure in polynomial rings and algebraic curves, J. algebra 58 (1979), 217 - 226. [3] - [BOU] N. BOURBAKI: Algèbre commutative, chap. V et VII Herman (1961). [4] - [EGA, 1] A. GROTHENDIECK et J. DIEUDONNE: Eléments de Géométrie Algébrique, Springer 1971. [5] - [ENC] : Encyclopédie des Sciences Mathématiques Pures et Appliquées. Gauthier-Villars 1909, Tome 1, Vol. 2, Fasc. 9, pp. 73-169. [6] - [GHE] R. GILMER and W. HEINZER : On the divisors of monic polynomials over a commutative ring. Pac. J. Math. 78 (1978),121-131. [7] - [GHO] R. GILMER and J. HOFFMAN : A characterization of PrOfer domains in terms of polynomials. Pac. J. Math. 60 (1975), 81 - 85. [8] - [G] R. GILMER : Multiplicative Ideal Theory, Dekker, New York, 1972. 61 [9] - Roger GODEMENT : Cours d'algèbre, Collection enseignement des sciences, 5. [10] - [H] J. HUCKABA : Commutative Rings with zero Divisors, Dekker, New York 1988. [11] - Jean Pierre LAFON : Algèbre commutative, language géométrique, Collection enseignement des Sciences, 24. [12] - [La] J. LAMBEK : Lectures on rings and modules, Chelsea, New York, 1986. [13] - [Lu1] T. LUCAS: Characterizing when R[X] is integraly closed, Prec. Amer. Math. Soc 105(1989), 861-867. [14] - [Lu 2] T. LUCAS: Characterizing when R[X] is integraly closed, Il, J. Pure Appl. Algebra 61 (1989),49-52. [15] - [Lu 3] T. LUCAS: The complete integral closure of R[X], Trans. Amer. Math. Soc. 330(1992), 757-768. [16] - [Lu 4] T. LUCAS: Strong Prûfer rings and the ring of finite fractions, J. Pure Appl. Algebra 84 (1993), 59-71. [17]"':" M. P. MALLIAVIN : Algèbre commutative, application en géométrie et théorie des nombre. Masson. [18] - [N] M. NAGATA: Local Rings, Interscience, New York and London, 1962. 62 RESUME Titre: Clôture intégrale des Anneaux R(X) Nom et Prénom: El Hacen Ould BOKI Date de soutenance: le 24 Juillet 2002 à 10 H - amphi 7 Nature du document: Thèse de doctorat de 3ème cycle ès Mahématiques JURY: Président: Chérif BADJI Professeur UCAD Membres Hamet SEYDI Professeur UCAD Mamadou SANGHARE Maître de Conférences Mamadou Makhtar DIOP Maître - Assistant UCAD C. Thiécoumba GUEYE Maître - Assistant UCAD Oumar DIANKHA Maître - Assistant UCAD A. Lamine FALL Assistant UCAD Sidy Demba TaURE Assistant UCAD Soit R un anneau qui n'est pas nécessairement intègre, T(R) : l'anneau total des fractions de R. R est intégralement clos, si et seulement si, Rest intégralement fermé dans T(R). Soit R[X] l'anneau des polynômes à coefficients dans R, U(R) = {g E R[X] 1 C(g) = R} où C(g) est l'idéal de R engendré par les coefficients de g. U(R) : est une partie multiplicative de R[X]. Notons R(X) : l'anneau des fractions de R[X] par rapport à U(R). Il s'agit de trouver des conditions nécessaires ou suffisantes pour que R(X) soit intégralement clos. Les tentatives les plus récentes sont celles des mathématiciens J. Lambek, T. LUCAS ET J. Huckaba qui ont d'abord tenté de résoudre la question: quant est ce que R[X] est intégralement clos? Ils ont défini un anneau noté Qo(R) appelé: anneau des fractions finies sur R et ils ont montré que; R[X] est intégralement clos, si et seulement si, R est intégralement fermé dans Qo(R). J. Huckaba a montré que si R est un anneau noethérien, R' sa clôture intégrale, et si le nilradical de R' est de type fini, alors R'(X) est intégralement clos. Nous avons montré que la réciproque du Théorème de J. Huckaba est fausse. Exemple: Soient 0= K[[X,Y]] : l'anneau des séries forrnelles à coefficients dans un corps K, à deux indéterminées X et Y et P = (X2 - y 3) l'idéal de 0 engendré par: X2 - y 3 • Soit l'anneau idéalisé: R = 0 (+) D/P. Alors R est un anneau local, noethérien, dont la clôture intégrale est R' = 0 (+)L OIJ L est le corps des fractions de D/P. Aussi, R'(X) est intégralement clos, bien que le ni/radical de R' n'est pas de type fini ./. Mots clés: anneau réduit, série formelle, contenu unitaire, clôture intégrale, idéal semi régulier, fraction finie, anneau idéalisé, hauteur d'un idéal, dimension d'un anneau, nilradical.