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Projet medical –Psychiatrie adultes 2013/2017 -01/07/2013
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- Améliorer la continuité des soins et la fluidité des parcours entre le sanitaire et le médico-social, la
qualité d’interaction entre ces deux champs étant déterminante pour la qualité et la continuité des soins et
des prises en charge ainsi que pour la fluidité des parcours.
Territoires : une démarche descendante ou ascendante ?
La logique du découpage en camembert des premiers secteurs psychiatriques permettait de
« s’arranger » pour répartir la population en part égale en associant des quartiers urbains, des zones
périurbaines et rurales. Sur les 5 secteurs de l’EPSM Morbihan, 3 sont encore construits sur ce modèle.
Cette logique avait surtout pour intérêt d’allouer à chaque secteur des unités d’admission en hospitalisation
de même capacité en affichant le principe d’une continuité de prise en charge entre l’intra hospitalier et
l’extra hospitalier, sans pour autant régler de façon totalement satisfaisante la problématique des
suroccupations des secteurs. Un autre intérêt de cette méthode de découpage était d’offrir au corps médical
des conditions de travail et de vie relativement similaires selon les secteurs et donc de ne défavoriser aucun
d’entre eux en termes de recrutement.
L’accroissement inégal des populations entre les différents secteurs a rendu ce schéma historique
problématique. Il impose au minimum un toilettage lorsque les écarts deviennent trop importants ; le secteur
de Ploërmel (G08) compte en 2009 environ 65.000 habitants alors que le secteur d’Auray (G04) dépasse
90.000 habitants.
Il apparait aussi de façon claire que prévaut toujours la logique institutionnelle qui conduit à résoudre
les difficultés en proposant de « faire plus de la même chose » et que celle-ci pour de multiples raisons ne
peut se suffire et qu’il faut faire mieux en faisant autrement . La contrainte des moyens oblige à un
changement de cap lorsque les besoins augmentent, c’est le cas pour la santé mentale.
Entre 1999 et 2009, la population du territoire de l’EPSM Morbihan a augmenté de 56.000 habitants soit
presque l’équivalent d’un secteur passant de 333.000 habitants en 1999 à 389.000 en 2009. Cette
tendance continue encore aujourd’hui et laisse à penser que le territoire a aujourd’hui une population assez
largement supérieure à 400.000 habitants.
L’accès aux soins de santé mentale s’est aussi accru et s’est spécialisé, les populations âgées ou
souffrantes d’addictologie nécessitent aujourd’hui une approche spécifique. L’évolution quantitative
importante et durable de la population des personnes âgées conduit à envisager plusieurs paliers pour
adapter l’organisation territoriale de la géronto-psychiatrie :
- les solutions sont à chercher en interne par une offre moins coûteuse : hôpitaux de jour par exemple
pour éviter une partie de l’hospitalisation complète,
- les solutions sont à chercher en externe par la recherche de réponses avec les partenaires des
territoires tant en amont qu’en aval,
- les solutions sont à chercher dans des filières où l’EPSM tient et tiendra toute sa place aux côtés de
partenaires qui tiendraient eux aussi toute leur place.
Les principaux enjeux de la psychiatrie pour les prochaines années tels qu’ils sont rappelés dans le
P.R.S. nécessitent qu’outre la mission de gestion de la crise, un travail de réseautage soit entrepris au plus
près des acteurs de santé : médecins généralistes libéraux, maisons de santé, structures médico-sociales
et sociales, en particulier.
Cette approche met au centre les territoires de vie des populations et doit tenir compte de leur
spécificité, en particulier de la présence de relaiss sanitaires : hôpitaux généraux et hôpitaux locaux en
particulier mais, pourquoi pas aussi, des maisons de santé pluridisciplinaires. Elle s’affranchit, de fait, de la
contrainte de l’égalité des populations des secteurs comme axiome de base puisque les territoires de vie
sont inégalement peuplés.