INTERSYNDICALE DES PRATICIENS HOSPITALIERS DE L’EPSM GOURMELEN Face à une attaque sévère de notre système de santé, la CGT, SUD et le collectif des praticiens de l’EPSM Gourmelen s’unissent en intersyndicale. NOTRE SYSTEME DE SOINS EN PSYCHIATRIE PUBLIQUE EST MIS EN DANGER -Par le projet de loi Bachelot dit loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoires », établie en l’absence de véritable concertation. Cette loi bouleverse à nouveau l’organisation de l’Hôpital Public alors même que la précédente loi n’a pas été appliquée dans sa totalité et encore moins évaluée. Elle vise à appliquer à la santé publique une gestion identique à celle d’une entreprise privée. Même si la Ministre récuse fermement le concept d’hôpital entreprise, le conseiller du président, Monsieur Raphaël Radane, a cependant affirmé « je ne vois pas de différence de gestion entre un hôpital et une entreprise d’aéronautique ». Ce projet met en œuvre la pratique de l’hôpital entreprise avec un directeur d’hôpital qui pourra venir du privé sans connaissance du système de santé. Elle induit une grave atteinte à l’indépendance des professionnels en faisant disparaître la totalité des contres pouvoirs. Elle laisse les pleins pouvoirs à une administration aux ordres et conduisant à des objectifs purement financiers, dans une logique d’Hôpital-Entreprise. La rentabilité remplace l’efficacité. La rationalisation (ou rationnement) des soins remplace la bonne gestion et le service rendu. LA QUALITE FAIT PLACE A LA QUANTITE. -Par le rapport Couty qui prépare un projet de loi concernant la psychiatrie pièces le modèle sectoriel qu’il prétend défendre. et qui met en L’organisation sectorielle est une réponse globale, gratuite, publique avec pour pivot l’équipe de soin présente sur le territoire, travaillant en lien, avec les acteurs soignants, sociaux, les élus, complété par un recours possible à l’hospitalisation si elle s’avère nécessaire. Elle se verrait remplacée par un Groupement Local de Coopération ( GLC) pour la santé mentale au pilotage et au financement flous, séparé, disjoint de l’hospitalier, ce qui de fait introduit une véritable discontinuité dans les soins. Dans la logique de la loi Bachelot, le risque en est le morcellement et la privatisation de la psychiatrie publique. Les hospitalisations dites « lourdes » et les missions sécuritaires d’ordre public resteraient bien sûr l’apanage de l’Hôpital. Celui-ci, inclus dans les communautés hospitalières de territoire, y perdrait sa spécificité et ses moyens. Les équipes de secteur psychiatrique n’ayant qu’un rôle d’ « expertise », de surveillance, les patients dit stabilisés seraient suivis par le médico-social et la médecine de ville. -Par une vision purement sécuritaire de la psychiatrie comme l’ atteste le discours du 2 décembre 2008 de Mr Sarkozy à Anthony. Stigmatisant des milliers de patients ravalés au statut de «schizophrènes dangereux » et une profession qualifiée « d’angélique », « en retard scientifique », il a posé l’enfermement comme arme définitive contre la folie. Pas un mot n’a été dit sur leur souffrance. Les patients sont vulnérables et plus dangereux pour euxmême que pour autrui. Surveiller, contrôler, adapter, rééduquer voilà nos futures missions. Qu’en est-il du prendre soin, écouter, accompagner, prendre en compte la parole du sujet ? - Par le développement d’une psychiatrie purement scientiste, le gouvernement, s’appuie sur un certains nombre d’universitaires engagés dans une démarche d’éviction de la leçon freudienne. Ils s’attaquent à l’enseignement, à la recherche, à la formation, visant à effacer toute référence à une psychiatrie humaniste. Nous rappelons que nous voulons : - Le maintien du secteur de psychiatrie dans sa globalité comme structure de base. - La reconnaissance d’une nécessaire spécificité du dispositif au niveau territorial - La mise en place de mesures appropriées identifiant et préservant de façon incontournable les budgets dévolus à la psychiatrie. Nous exigeons : - Un moratoire d’un an sur la loi de réforme de la psychiatrie et de l’hospitalisation sous contrainte - L’organisation d’un débat publique national - La suppression pure et simple de l’étude de la loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire » au parlement et la reprise de véritables négociations avec toutes les organisations syndicales Localement : Les personnels de l’EPSM sont appelés au boycott des instances de l’hôpital et la mobilisation le 19 mars 2009. Manifestation à 10:30 place de la résistance