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L’art de l’hygiène est de faire en sorte que les conditions de l’infection ne soient
jamais réunies. L’expert demandera donc aux représentants de l’hôpital de prouver :
- l’existence de protocoles infirmiers ;
- l’existence de protocoles d’antibio-prophylaxie ;
- l’existence d’évaluation des ces deux types de protocoles ;
- l’existence d’un suivi du taux d’infections nosocomiales ;
- l’existence de protocoles de lavage des mains pour les différents intervenants ;
- l’existence d’évaluation du lavage des mains ;
- l’usage de solutions hydro-alcoholiques ;
- l’absence de rasage des malades devant être opérés
- l’existence d’une formation des personnels ;
- la remise de documents au personnel récemment engagé et aux intérimaires
- l’adéquation du nombre de personnels à la charge de travail.
Bien entendu, l’expert appréciera la qualité des protocoles. Il s’agit là d’une
question de méthodologie. Les protocoles doivent avoir des valeurs différentes
suivant qu’il sont établis à partir de recommandations professionnelles, de l’étude de
séries randomisées, qu’ils s’agissent d’études prospectives ou rétrospectives ou de
simples consensus d’experts. Dans tous les cas, l’expert étudiera le rapport
d’accréditation de l’établissement prouvant que l’établissement satisfait pleinement
ou pas aux exigences du manuel d’accréditation pour les référentiels qualité et
prévention.
Bien sûr, pour ce qui est de l’organisation du service, tout ne s’arrête pas à la
prévention, l’expert devra établir, pour affirmer qu’il n’y a pas eu de faute, qu’après le
début de l’infection, tout a bien été entrepris pour lutter contre elle :
- prouver la réalité de l’isolement septique ;
- prouver la signalisation de la chambre septique ;
- prouver l’existence d’un protocole d’antibiothérapie ;
- prouver la réalité de l’information sur les dossiers médicaux et infirmiers, sur le
compte-rendu de sortie et l’information directe au malade;
- il convient d’établir que les patients porteurs de BMR sont traités en dernier ;
- établir l’individualisation du matériel de soins ;
- établir la réalité du lavage antiseptique des mains entre chaque soins à l’entrée
et à la sortie des chambres septiques ;
- établir l’utilisation de gants à usage unique, non stériles et de surblouse pour
tous les soins et actes contaminants ;
- établir l’évacuation et l’élimination des déchets contaminés selon la procédure
réglementaire.
Enfin, l’expert évalue le respect des obligations déontologiques des personnels
médicaux, cela serait trop facile pour ces personnels de rejeter toute responsabilité
sur l’administration d’un établissement. L’expertise pourra d’ailleurs servir de base à
des mesures disciplinaires dans le cadre du service public.
L’article 49 du Code de Déontologie établit : « le médecin appelé à donner des
soins dans une famille ou une collectivité doit tout mettre en œuvre pour obtenir le
respect des règles d’hygiène et de prophylaxie ».
L’article 71 du Code de Santé Publique établit : « le médecin doit notamment
veiller à la stérilisation et à la décontamination des dispositifs médicaux qu’il utilise et
à l’élimination des déchets médicaux selon les procédures réglementaires. Il ne doit