pointe de Courpin

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Saint-Privé Saint-Mesmin
Géomorphologie
Sédimentologie
Mareau-aux-prés
Saint-Hilaire-Saint-Mesmin
Régionale d’Orléans-Tours
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La pointe de Courpin au confluent de la Loire et du Loiret
dans la réserve naturelle de Saint-Mesmin
Fig. 1 : Vue panoramique de la Pointe de Courpain. A gauche la Loire et à droite le Loiret.
Intérêt du site.
La pointe de Courpin (ou Courpain) est la zone de confluence de la Loire et du Loiret.
Cette réserve, créée en 2006 par décret ministériel, protège un tronçon de Loire de près de huit kilomètres, constitué des berges,
des îles et des îlots qu'elle modèle en permanence en fonction du débit du fleuve. La réserve est gérée par l’association Loiret
Nature Environnement.
Fig. 2 : La confluence du Loiret et de la Loire. Les derniers mètres
Fig. 3 : l’extrémité de la Pointe. Ce lieu subit une érosion fluviatile
de la rivière du Loiret offre un cadre privilégié pour les activités de
détente.
importante et un piétinement anthropique lors de la saison estivale.
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Localisation et accès.
Coordonnées géographique :
47° 51’ 51’’ N, 01° 48’ 20’’ E
Situation : au sud-ouest de
l’agglomération
orléanaise
dans la réserve naturelle de
Saint-Mesmin.
ACCES : Pour se rendre à la
pointe de Courpin avec un GPS
: 45750 Saint-Pryvé SaintMesmin, rue des hautes
levées, à l’intersection de la
rue de la pointe à couleuvre.
Fig. 4 : Situation (d’après carte topographique IGN 1/25 000 à partir du visualiseur InfoTerre).
En partant au nord de la Loire, on peut accéder à la Pointe de Courpain par la traversée du fleuve au niveau du pont de l’Europe. Au
bout du pont, prendre, au rond-point, la première à droite puis la première à gauche. Cette route est sur une levée, dans le lit
majeur de la Loire. Autour, les terrains sont constitués d’alluvions moderne, notées Fz, sur les cartes géologiques d’Orléans et de La
Ferté-Saint-Aubin. A droite, en contre-bas, on aperçoit la Loire. Au deuxième rond-point, prendre la troisième sortie puis continuer
tout droit sur la rue des Hautes Levées.
Au bout de la rue des Hautes Levées, le macadam fait place à un chemin pierreux qu’il faut emprunter jusqu’au parking sur la droite.
Prendre ensuite le sentier pédestre à gauche (vers l’Ouest). Ce sentier suit le fleuve ligérien et permet d’accéder à la confluence du
Loiret et de la Loire après 2,5 km de marche.
Signalétique : quatre panneaux explicatifs le long du chemin.
- La réserve naturelle de Saint-Mesmin,
- Courpain et la forêt alluviale,
- Intérêts floristiques,
- Lutter contre l’érosion.
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Fig. 5 : Carte géologique vecteur harmonisé et carte topographique IGN de la Pointe de Courpain. La couleur de la formation des
alluvions récentes des lits mineurs, en violet sur la carte, a été modifiée afin d’être mieux visualisable (vert pâle initialement). La surface de la
Pointe de Courpain est entièrement constituée d’alluvions récentes ; Holocène.
Fig. 6 : Photographie aérienne de la Pointe de
Courpain (site ViaMichelin).
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La confluence de la Loire et du Loiret est localisée au niveau de la zone de rétrécissement du val d’Orléans qui est délimitée, à son
pourtour, par la formation calcaire de l’Aquitanien. Ce lieu de confluence correspond au minimum de hauteur du val d’Orléans. La
fig. 7 suivante présente l’altitude de sa partie occidentale. On voit que la zone de rétrécissement de la plaine alluviale est aussi la
zone de plus faible altitude (couleur en bleu foncé).
Fig. 7 : Altitude du val de Loire de l’Ouest Orléanais. Le Loiret est un cours d’eau alimenté majoritairement par des résurgences karstiques1.
Son débit, à la confluence avec la Loire, est de 7 m3/s. Cependant, il est régulièrement multiplié par 2 ou 3 à l’occasion des résurgences du Pont du
Bouchet, des Béchets, du Pont Saint-Nicolas et de la Pie. Il s’agit là d’un apport conséquent en énergie hydraulique. Les eaux du Loiret gèlent moins
facilement que les eaux de la Loire à l’occasion d’épisodes météorologiques froids. Il fut par exemple préservé des embâcles lorsque la Loire gela
durant les hivers les plus rigoureux du XXème siècle (D’après Castanet, 2008a).
Les résultats des recherches de Castanet (2008b) révèlent que la Loire n’a pas toujours eu un cours unique et sinueux comme on
l’observe actuellement. Son cours était à chenaux multiples entre 1350 à 1800 ans après JC. La confluence de la Loire et du Loiret
parait donc destinée à être modelée, déplacée au gré des humeurs du réseau fluviatile et du climat. Si l’on se place à l’échelle des
temps géologiques, la pointe de Courpin sera vraisemblablement amenée à changer de visage très rapidement.
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Log stratigraphique
La puissance des alluvions actuelles (Holocène) au niveau de la Pointe de Courpin est certainement de quelques mètres car un
forage l’atteste. Celui-ci, réalisé à 3 km de l’extrémité de la pointe dans le lit du Loiret au lieu-dit Pont Saint Nicolas, près du pont
homonyme, montre la présence de 4 à 5 mètres d’alluvions âgées de l’Holocènes (voir fig. 8). D’autres forages du val, situés à
environ 1 kilomètre de la pointe de Courpin, montrent une épaisseur des alluvions d’environ 6 m. Sous cette épaisseur d’alluvions,
est présente la formation du calcaire de Pithiviers ou calcaire de Beauce supérieur, daté de l’Aquitanien (de -23,5 à -20,3 Ma). Cette
formation affleure sur les pourtours du val, le long des coteaux. Cela démontre que les divers méandres et/ou chenaux de la Loire
ont raviné le substratum calcaire aquitanien.
Profondeur
(mètres)
Formation
géologique
Lithologie
Stratigraphie
Sables et
graviers
Fy-z
Altitude
(mètres)
Holocène
4,37
88,63
Calcaire tendre
9,15
12,46
83,85
Faciès du
calcaire de
Beauce
Calcaire très dur
Aquitanien
80,54
Calcaire très
tendre
16,73
76,27
Fig. 8 : colonne stratigraphique établie à partir d’un forage au lieu-dit Pont Saint-Nicolas (données de la BSS2)
Profil topographique général du Val de Loire orléanais
Fig. 9 : Coupe montrant les différents dépôts sédimentaires du val de Loire orléanais.
1. Alluvions wurmiennes à modernes ; Holocène (Fy-z). 2. Alluvions anciennes ; Pléistocènes (Riss). 3. Sables et argiles de Sologne a) Marnes et
sables de l’orléanais ; Burdigalien. 4. Calcaire de Beauce ; Aquitanien, (D’après G. Alcaydé, 1990).
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Pour mémoire : échelle stratigraphique du Cénozoïque
Ere
Période
Quaternaire
Néogène
Cénozoïque
Epoque
Holocène
Etage
Age (Ma)
0.01
Pléistocène
1,8
Pliocène
5.2
Miocène
Oligocène
Burdigalien
Aquitanien
20.3
23.5
Rupélien (= Stampien)
35.4
Eocène
Paléogène
56,5
Paléocène
65.0
Fig. 10 : échelle stratigraphique simplifiée de l’ère cénozoïque. (Les âges indiqués proviennent du dictionnaire de géologie de A. Foucault
et J.-F. Raoult, 1995)
Granulométrie et pétrologie
La granulométrie des alluvions modernes holocène (Fz), qui constituent la Pointe de Courpin, varie du sable fin aux galets. Leur
nature chimique est majoritairement siliceuse : le sable et le gravier sont en quartz et plus rarement de feldspaths. Les galets sont
surtout de silex, certains sont constitués de quartz et de grès (d’après M. Gigout, 1971 ; notice de la carte géologique de La FertéSaint-Aubin au 1/50000).
Fig. 11 : Les galets et graviers de la Pointe. Le clicher a été pris
sur les berges Nord avec la Loire au second plan.
Fig. 12 : Coupe des horizons superficiels de la Pointe de
Courpain. Au-dessus, un horizon humifère avec des racines
nombreuses, en dessous la formation détritique de sables et de
graviers : les alluvions récentes, notées Fz sur la carte géologique au
1/50 000 ; la photographies a été prise au niveau du bord sud de la
Pointe. Le Loiret étant au premier plan.
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Fig. 14 : Des galets de silex et de calcaire visibles sous la
faible tranche d’eau du Loiret, près de la Pointe.
Fig. 13 : Sable fin sur une portion du chemin menant à
l’extrémité de la Pointe.
Récapitulatif de granulométrie
Diamètre du grain
Sédiments
roches
Blocs
256 mm
Galets
64 mm
Rudites
Cailloux
4 mm
2 mm
Graviers
Gravillons
Sables
Arénites
0.063 mm
Limons
0.004 mm
Lutites
Argiles
Fig. 15 : La tailles des grains sédimentaires et granulométrie (d’après la classification granulométrique de Wentworth). L’élément descriptif
fondamental des roches sédimentaires et des sédiments est la taille des grains.
Pétrologie et origine de la sédimentation détritique
Les sables de la Loire sont composés de grains de quartz émoussés, de feldspaths alcalins et plagioclases roses ou gris, de micas en
paillettes, et de minéraux accessoires tels que grenat, tourmaline, staurotide, corindon, sphène, rutile et zircon. Ces observations
prouvent qu’ils proviennent, avant leur transport fluviatile, de la désagrégation des roches granitiques et métamorphiques du
Massif Central. Dans les alluvions Fz, sont aussi présents des grains de roches volcaniques tertiaires d'Auvergne et les minéraux qui
en dérivent : augite, hornblende, magnétite, ilménite, olivine et divers calcaires (D’après G. Berger ; notice de la carte géologique
d’Orléans au 1/50000). Les graviers et galets de silex peuvent provenir des formations d’argiles à silex. Celles-ci sont issues de
l’altération des formations crayeuses du Crétacé transformées en argiles à silex au Paléocène (-65 à -53 Ma).
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Fig. 16 : un galet de granite émoussé avec quartz, feldspaths
et micas. Une roche plutonique paléozoïque.
Fig. 17 : Caillou de basalte, une roche volcanique tertiaire.
Fig. 18 : Cailloux et Galets de silex, Paléocène.
Fig. 19 : Galet calcaire. Effervescence avec l’acide chlorhydrique.
Fig. 20 : Caillou poli de quartz.
Fig. 21 : Les morceaux d’un caillou de grès concassé. Les éléments
noirs restent à être déterminés.
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Légende
Roches sédimentaires
argiles
calcaire, marnes et gypse
craie
grès
sables
Roches magmatiques et métamorphiques
Paléozoïque (gneiss)
Paléozoïque (granite)
Roches volcaniques
Roches volcaniques tertiaires
Fig. 22 : Extrait de la carte lithologique simplifiée de la France au 1/1 000 000e (visualiseur InfoTerre du BRGM). Le fleuve ligérien
rencontre une variété de formations géologiques sur son passage. Ceci explique la nature des sédiments détritiques en aval. A noter que la carte
ne représente que la Loire et ses affluents mais l’ensemble du réseau hydrographique.
Fig. 23 : Un fossile d’oursin en silex du genre Micraster
retrouvé en bord de Loire près de Meung-sur-Loire3. Oursin
bilatéral en forme de cœur, ses diverses formes permettent la
datation des terrains. Le genre Micraster est retrouvé du Crétacé
supérieur à l’Eocène d’après A. Foucault et J.-F. Raoult (1995, p. 102).
Les galets de silex de la sédimentation détritique sont donc datés sur
cette période4.
Fig. 24 : Des fossiles d’oursin en silex du genre Collyrites
retrouvés en Loire5. Ce genre d’oursin irrégulier est retrouvé dans les
roches du Jurassique et du Crétacé6.
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Bibliographie :
ALCAYDÉ, G., [coordonnateur] (1990). Val de Loire – Anjou – Touraine – Orléanais – Berry. Série « Guides géologiques régionaux ».
(2e éd.). Paris : Masson. 199 p.
DESPREZ, N., (1973). L’hydrogéologie des formations lacustres en Beauce et en Sologne. Dans Géologie – Hydrologie. (p. 60-67).
Communication de colloque.
FOUCAULT, A., & RAOULT, J.-F. (1995). Dictionnaire de géologie (4e éd.). Paris : Masson. 324 p.
Sitographie :
 http://www.geoportail.fr/
Le site de Géoportail
 http://infoterre.brgm.fr/
Le visualiseur du BRGM
 http://acces.ens-lyon.fr/eduterre-usages/nappe/html/Ressources/geol/geol1.htm
Dossier sur l’histoire des formations
sédimentaires de l’aquifère de la nappe de Beauce
 http://www.loiret-nature-environnement.org/presentation-reserve.html
le site internet de l’association Loiret nature
environnement
Thèse :
CASTANET, C., (2008a). « La Loire en val d’Orléans. Dynamiques fluviales et socio-environnementales durant les derniers 30 000 ans
: de l’hydrosystème à l’anthroposystème ». Thèse de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sous la co-direction de Burnouf, J.,
(Université Paris 1) et de Garcin, M., (BRGM), 485 p.
CASTANET, C., (2008b). Présentation de sa thèse : La Loire en val d’Orléans. Dynamiques fluviales et socio-environnementales
durant les derniers 30 000 ans : de l’hydrosystème à l’anthroposystème. Consulté sur Internet le 23 avril 2012 à l’adresse
http://www.plan-loire.fr/fileadmin/pce/PF_RDI/Reunions/Docs/RCyrilCastanet12122008.pdf
Notices de cartes géologiques :
BERGER, G., (1969). Notice de la carte géologique d’Orléans au 1/50000. Editions du BRGM. Consulté sur Internet le 23 avril 2012 à
l’adresse : http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0398N.pdf
GIGOUT, M., (1971). Notice de la carte géologique de La Ferté-Saint-Aubin au 1/5000. Editions du BRGM. Consulté sur Internet le 23
avril 2012 à l’adresse : http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0363N.pdf
Pour aller plus loin :
La biodiversité de la Pointe de Courpain : une visite guidée par Michel Chantereau, Conservateur de la Réserve naturelle nationale
de Saint-Mesmin. Consultez le compte rendu de cette sortie sur le site de l’APBG régionale Orléans -Tours :
http://orleanstours.apbg.free.fr/IMG/pdf/Sortie_Courpain.pdf
Fiche rédigée par Vincent Voisin
Pour la régionale APBG Orléans – Tours
Août 2012
1
Cette figure est une illustration de la thèse de C. Castanet p. 358 (voir la bibliographie).
La base de données du sous-sol (BSS) est accessible par l’intermédiaire du SIG InfoTerre.
3
Collection personnelle.
4
Une étude spécialisée pourrait préciser de quelle espèce de Micraster il s’agit et donc définir un âge plus précis pour certains des silex de la
sédimentation.
5
Collection personnelle.
6
Une étude spécialisée pourrait préciser de quelle espèce de Collyrites il s’agit et donc définir un âge plus précis pour certains des silex de la
sédimentation.
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