II.1. Facteurs de signalisation impliqués dans la détermination du sclérotome en cartilage
La segmentation et la différenciation des unités somitiques est sous le contrôle de gènes régulateurs et
de facteurs de croissance qui agissent par le biais de mécanismes inductifs spécifiques. Le signal
primaire pour l'induction du sclérotome fait intervenir un facteur produit par la notochorde appelé
Sonic hedgehog (Shh). Les facteurs transcriptionnels Pax1 et Pax9 jouent un rôle dans les interactions
entre la notochorde et le sclérotome. Deux autres facteurs transcriptionnels Twist et Scleraxis qui tous
les deux possèdent un domaine hélice-boucle-hélice (HLH) sont exprimés au niveau du sclérotome.
II.2. Rôle des gènes Hox dans la régulation de la différenciation des segments vertébraux.
La différenciation des vertèbres cervicales, lombaires et sacrées requiert une expression séquentielle
des gènes Hox. Chez l'humain le complexe de gènes Hox, l'homologue du complexe HOM-C chez la
drososphile se compose de 39 gènes organisés en quatre groupes indépendants A, B, C et D localisés
sur quatre chromosomes distincts. Les gènes Hox sont divisés en 13 familles paralogues sur la base
des homologies de séquence protéique et les gènes localisés à l'extrémité 3' du groupe sont exprimés
plus précocement au cours de l'embryogenèse que ceux situés dans la région 5' du même groupe.
Bien qu'une certaine redondance dans la fonction des gènes Hox semble exister, les expériences de
transgenèse chez la souris ont apporté des informations importantes quant à leur rôle. Une délétion
homozygote du gène Hoxc-8 aboutit à la transformation de la première vertèbre lombaire en une
14ième vertèbre thoracique et la 8ième côte se retrouve attachée au sternum. Une perte de fonction
des allèles de Hoxb-4, Hoxa-2 et Hoxd-3 induit également des transformations des vertèbres ce qui
renforce l'hypothèse selon laquelle les gènes Hox sont responsables de modifications de modules
vertébraux qui par conséquent définissent l'identité de chaque vertèbre.
III. Développement des membres (squelette appendiculaire)
Les cellules du mésoderme latéral et celles du bord latéral des somites migrent dans la région
présomptive du membre. Les bourgeons des membres apparaissent sous la forme de petites
protubérances issues de la paroi latérale du tronc. Chaque bourgeon se compose d'une partie centrale
mésenchymateuse d'origine mésodermique recouverte d'une coiffe d'ectoderme. L'ectoderme situé à
l'extrémité du bourgeon s'épaissit pour former une structure spécialisée : la crête ectodermique
apicale. Cette structure maintien une croissance continue du bourgeon de membre le long de l'axe
proximo-distal (P-D). Concomitamment, le membre s'aplati le long de l'axe dorso-ventral (D-V) et
devient asymétrique le long de l'axe antéro-postérieur (A-P). Les éléments les plus proximaux sont
les premiers à se différencier suivi des structures plus distales. Cette croissance et la morphogenèse
qui lui est associée dépendent de la mise en place et du maintien de trois centres de signalisation:
1- la crête ectodermique apicale (apical ectodermal ridge);
2- la zone d'activité polarisante localisée dans le mésenchyme au bord postérieur du bourgeon; et
3- l'ectoderme du bourgeon autre que la crête.
III.1. Différenciation du bourgeon de membre selon les trois axes