BILAN : Des variations dans la chronologie, l’intensité ou la localisation d’expression des gènes de développement peuvent induire la formation de formes vivantes très différentes ; la diversification repose plus sur ces variations que sur des différences génétiques. La comparaison des séquences de ces gènes montrent souvent des différences très minimes (gènes Hox par exemple) Le fonctionnement propre aux gènes de développement et les conséquences des mutations qui les touchent assurent une grande modulation du développement embryonnaire. C'est grâce à cette modularité que le développement embryonnaire peut évoluer et engendrer la diversification des formes vivantes. Elle autorise que les mutations affectant l'expression des gènes ou la fonction des protéines ne soient pas nécessairement fatales à l'embryon et sa descendance possible, mais plutôt, elle assure une nouvelle cohérence au développement embryonnaire. La cohérence maintenue en dépit des changements survenus dans les gènes qui contrôlent le développement et définissent la plasticité nécessaire à la vie et à son évolution. Un Moteur de la diversification du vivant : Duplication et mutations indépendantes des gènes assurant la mise en place de l’organisation des êtres vivants peut expliquer la diversification des formes de vie. Le premier changement est le passage d'un code Hox à deux gènes à un code Hox à 7 gènes, qui correspond au passage d'une organisation à symétrie radiaire (cnidaires) à une organisation à symétrie bilatérale. Les bilatériens ont, de plus, inventé le tube digestif, et évidemment la mise en place de deux axes, antéro-postérieur et dorso-ventral. L'augmentation importante du nombre de gène Hox à la base du lignage des vertébrés corrèle quant à lui avec une complexité anatomique accrue, un nombre de types cellulaires augmenté. En particulier, les vertébrés ont inventé un système nerveux central élaboré NB : Bien que la complexité de l'organisation du corps des animaux semble être associée à une complexification du matériel génomique, la diversité des espèces, quant à elle ne semble pas associée à ces changements génomiques. En effet, les oiseaux, les amphibiens, les mammifères, de la souris à la baleine, ont en commun un même set de 39 gènes Hox. La même remarque peut se faire au niveau des arthropodes.