Les diarrhées des jeunes veaux sont dues à un déséquilibre entre la quantité d’agents infectieux et la
protection maternelle du veau. Il y a trop d’agents infectieux dans l’environnement ou une protection colostrale
insuffisante, soit que les mères ne connaissent pas le germe en cause, soit, le plus souvent, parce que
l’administration du colostrum laisse à désirer.
Plus il y a de diarrhées, plus il y
a d’agents infectieux dans
l’environnement ! Pas étonnant
alors que les diarrhées
deviennent de plus en plus
fréquentes et précoces avec
l’avancement des vêlages.
:
Le traitement
Il pourra varier selon l’agent infectieux responsable,
mais là aussi, des principes de base doivent être respectés.
Aux premiers signes de
diarrhée infectieuse, arrêtez le lait,
distribuez du réhydratant.
Détectez plus précocement la
diarrhée en effectuant un toucher
rectal des veaux qui semblent
fatigués ou manquer d’appétit,
palpez leur ventre pour vous
assurer qu’il n’est pas plein de
liquide.
Estimez la déshydratation, si la
peau revient mal après l’avoir
pincée, c’est grave. Si l’œil
s’enfonce, c’est très grave et le
veau a sans doute besoin d’une
réhydratation intraveineuse.
Le réhydratant doit être distribué en
quantité suffisante, 2 fois par jour
au minimum, 3 à 5 fois si c’est une
diarrhée déshydratante. Si un veau
se déshydrate malg vos ad-
ministrations c’est que vous n’en
avez pas apporté suffisamment.
Maintenir ces seuls repas réhy-
dratants pendant 2 jours. (Pour un
veau d'allaitante, ne le laisser
retourner sous la mère qu’après
chaque repas de réhydratant).
Le traitement antibiotique doit
être administré 3 jours et en priorité
par la bouche, c’est l’intestin que
vous voulez traiter ! Les antibiotiques
par injection ne seront administrés
qu’en plus, si vous souhaitez
conforter le traitement ou s’il y a
risque de septicémie comme en
salmonellose. Idéalement, l’antibio-
tique par voie orale se donne au
milieu ou à la fin de la buvée pour
que la gouttière oesophagienne soit
fermée et qu’il arrive bien dans la
caillette.
Si vous pensez avoir affaire à
des diarrhées virales, les pan-
sements intestinaux protègeront les
portions encore non atteintes.
Administrez par exemple des
médicaments à base d’argile.
Les diarrhées des veaux
Les règles
de base
L’hygiène du logement
des veaux
, chaque veau étant
amené dans un espace propre,
non contaminé, et même
désinfecté systématiquement si
o
n a des problèmes. Le plus
dangereux, c’est de mettre des
veaux dans un local où il y a
déjà de la diarrhée, et il faut
éviter leur contact avec des
veaux de plus de 3 semaines
qui peuvent être des excréteurs
sans symptômes.
Une distribution précoce
du colostrum
, soit qu’on
s’assure que le veau tête bien,
soit qu’on en distribue 1,5 litres
dans les 2 premières heures, et
au total 10
% du poids du veau
dans la première journée de vie.
Le stock immunitaire du veau ne
se fait que dans cette période
précoc
e. Après, les anticorps ne
passent plus la barrière
intestinale, ils n’ont plus qu’un
effet intestinal, intéressant
certes, mais insuffisant.
Le colostrum le plus riche, c’est
celui de la première traite,
ensuite les anticorps maternels
se diluent.
Quand
ne faut pas hésiter à collecter ce
colostrum de première traite et
le redistribuer sur toute la
première journée.
Réadapter
le veau au lait
Après des diarrhées bacté-
riennes, d’habitude, la reprise du
lait se fait bien. Les virus, par
contre, ont détruit une partie de la
muqueuse intestinale qui ne peut
plus remplir son rôle. Inutile donc
de faire prendre 3 litres si l’intestin
ne peut plus assimiler que 2 litres.
Ne coupez pas le lait avec de
l’eau, en tous cas jamais à plus de
10 %. Au delà, vous diluez aussi
les caséines et le lait ne peut plus
cailler dans l’estomac ce qui
entraîne fermentations et
diarrhées.
Ne forcez pas sur les quantités,
mieux vaut répartir la dose en 3 ou
4 fois dans la journée pendant la
réadaptation.
Dans les cas de diarrhée virale,
lintestin ne sera pleinement
fonctionnel qu’après cicatrisation,
ce qui peut demander quelques
semaines.
Les sachets repas, pendant les 2
à 3 jours qui suivent l'ad-
ministration de sachets
réhydratants, permettent de
passer progressivement au lait.
La prévention
Des vaccins permettent de
renforcer le colostrum des mères
contre les colibacilles les plus
dangereux, les rotavirus, les
coronavirus. Mais ils ne protègent
pas contre tous les agents
infectieux, ni contre tous les
colibacilles ou rotavirus qui
existent.
Ils sont néanmoins régulièrement
efficaces quand on les utilise sur
les mères dès les premiers
vêlages ce qui limite la montée de
la pression infectieuse au décours
des vêlages.
Il n’en reste pas moins que la
première prévention c’est :
1. une alimentation équilibrée en
énergie-azote, pendant le
tarissement.
2. un apport garanti en vitamine A
si les mères ne sont plus au
pâturage,
3. une bonne prise de colostrum,
4. l’hygiène et le confort du
logement des veaux.
Enfin, pensez à traiter les mères
contre la douve s’il y en a.
Consultez votre vétérinaire,
faites lui part de vos
observations, des symp-
tômes qui vous semblent
caractéristiques. Faites
réaliser quelques recher-
ches sur excréments
ciblées vers ces agents les
plus fréquents. Il vous
aidera à trouver les points
de contamination les plus
importants et à adapter le
traitement et la prévention.
Les principaux agents de diarrhée du veau
Les colibacilles
pathogènes
Principalement ceux qui
présentent un facteur K99, FY,
identifié par typage. (Sinon, il est
normal de trouver des colibacilles
chez un veau non trai aux
antibiotiques). Il provoque cette
diarrhée typique qu'on observait il
y a quelques années.
Diarrhée précoce, entre 2 et 5
jours, liquide de type « crème
anglaise », odeur caractéristique,
déshydratation très rapide. La
réhydratation est la priorité.
Les virus, rotavirus et
coronavirus
Diarrhée entre 5 et 15 jours,
moins liquide et colorée, souvent
avec présence de glaires.
Traînante sur plusieurs jours, elle
ne déshydrate que progres-
sivement. Le veau sera long à
s’en remettre. Attention aux
formes graves avec du sang.
Les salmonelles
Presque toujours Salmonella
typhimurium, dangereuse égale-
ment pour les adultes et l’homme.
Provoque des diarrhées graves
avec une forte mortalité, voire des
septicémies qui ne laissent pas le
temps à la diarrhée d’apparaître.
Des traitements précoces, voire
préventifs, spécifiques doivent
être mis en œuvre pour limiter la
casse.
Les cryptosporidies
Ce sont des coccidies à cycle très
rapide, directement infectantes
dans les excréments et persistant
plus d’un an dans l’envi-
ronnement. Apparaissent plus
facilement quand les vêlages sont
groupés ou quand beaucoup de
veaux se côtoient, ce qui favorise
leur recyclage. Un traitement
spécifique (HALOCUR ND) est
désormais disponible. Il doit être
administré préventivement à tous
les veaux naissants pendant
plusieurs jours.
Le virus BVD Maladie des
muqueuses
Peut provoquer des diarrhées
épidémiques avec mortalités et
parfois troubles respiratoires
associés. Le virus ne provoque
pas ces troubles de lui même
mais plutôt en provoquant une
baisse d’immunité temporaire dont
les autres germes ci-dessus
profitent.
Ne pose généralement de
problème que quand les mères ne
connaissent pas le virus, et donc
ont un colostrum dépourvu
d’anticorps contre la BVD. Il ne se
révèle donc que suite à
l’introduction du virus dans une
exploitation jusque indemne, ou
sur une nération donnée, veaux
des primipares ou des multipares,
alors que les autres mères sont
protégées. Apparaît plutôt dans
des élevages indemnes après la
mise en nursery d’un veau acheté.
Les coccidioses
Les coccidies sont des parasites
intestinaux à cycle long, 3
semaines. La diarrhée
n’apparaîtra donc qu’après 3
semaines, noire (sang digéré) si
les coccidies sont au but de
l’intestin, glaireuse avec parfois
des traces de sang si elles sont
plutôt au niveau du colon. Les
veaux ont souvent des efforts
expulsifs, queue levée, anus qui
s’ouvre et se ferme dans la
deuxième forme. Le stress révèle
des coccidioses sous jacentes.
Beaucoup de coccidioses
apparaissent
ainsi au cours du
sevrage.
La litière accumulée est un
excellent milieu pour la
sporulation des coccidies car la
chaleur et l’humidité sont idéales.
Bien entretenir ses litières,
n’amener des veaux que sur des
litières propres. Si un veau
présente ces symptômes, traiter
tout le lot par voie orale pendant
5 jours, il est contaminé.
USER/PREVENTION/DOCUMENTS DIVERS/DIARRHEES DES VEAUX
P.H. -
janvier 2001
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