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Ébauche finale - sujette à travail éditorial et correction
Synthèse du Rapport Pertes et dommages en Afrique
L’Afrique est une zone particulièrement vulnérable aux effets négatifs du changement
climatique induit par l’homme.
Se basant sur les tendances actuelles des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que sur
les engagements des pays en matière d’atténuation, les études scientifiques montrent
clairement que le monde est en route vers un réchauffement mondial de 4°C d’ici à 2100. À
de tels niveaux de réchauffement, on peut s’attendre à des conséquences considérablement
plus aigües pour l’Afrique que si le réchauffement était limité en deçà de 2°C au-dessus des
niveaux préindustriels.
• Les épisodes inhabituels de chaleur extrême devraient devenir plus fréquents,
devenant la norme d’ici à 2100 dans un monde à +4°C. Avec une augmentation de
température proche de 1,5°C, environ 25 % de la population de l’Afrique devrait être
exposée à des épisodes inhabituels de chaleur extrême en été. Cette proportion
augmente rapidement, dépassant 45 % à 2°C et 85 % à 4°C. Mais déjà à +2°C, de telles
vagues de chaleur domineraient sur 60 à 80 % des mois d’été en Afrique centrale.
• Le stress hydrique augmenterait - et s’intensifierait – considérablement, atteignant des
niveaux très élevés dans plusieurs pays africains dans le cas d’un réchauffement de
4°C.La taille des régions arides et désertiques devrait augmenter de 4 %, contre 1 %
pour un réchauffement de 2°C.
• D’ici à 2100, l’élévation du niveau de la mer le long du littoral africain devrait être
approximativement de 10 % supérieure à l’élévation moyenne globale. À 4°C et en
supposant qu’il n’y ait aucune adaptation, l’Égypte, le Mozambique et le Nigéria
seraient les plus touchés par la hausse du niveau de la mer en terme de populations
exposées aux risques d’inondations chaque année. La majeure partie des populations à
risque se situerait en Gambie,Guinée-Bissau et au Mozambique avec jusqu’à 10 % de
leurs habitants exposés aux risques d’inondation chaque année.
• Le delta du Nil en Égypte est un exemple de la vulnérabilité du secteur touristique aux
inondations et à l’intrusion d'eau salée associées à une montée du niveau de la mer. Par
exemple, une hausse d’un mètre du niveau de la mer, qui pourrait se produire en cas de
réchauffement de 4°C, provoquerait à Alexandrie uneaugmentation de la proportion de
terres immergées d’environ 30 % actuellement à 60 %, exposant de précieux sites
culturels aux ondes de tempêtes.
• L’amplification des ondes de tempêtes causées par des cyclones tropicaux est un
autre effet du changement climatique mondial, qui, conjointement avec l’élévation du
niveau de la mer, augmentera le nombre de personnes vulnérables aux inondations
côtières. Même à 2°C, la récurrence d’une onde de tempête de 1,1 m pourrait passer de
100 ans actuellement à 20 ans. La Tunisie, la Tanzanie et le Mozambiquesont parmi
les pays en développement les plus exposés en termes absolus comme en termes de
proportion de terres, PIB, terrains urbains, superficies agricoles et zones humides.
• L’acidification continue des océans et la hausse des températures auraient de
sévères conséquences pour les récifs coralliens et les écosystèmes marins en général.
La plupart des récifs coralliens disparaîtraient bien avant qu’un réchauffement de 4°C
soit atteint, avec pour résultats des pertes pour la pêche maritime, le tourisme, et la
protection des côtes contre la hausse du niveau de la mer et les ondes de tempêtes.
L’augmentation du blanchissement des coraux pourrait être sensiblement réduite si celle
de la température était maintenue à 1,5°C. Mais il subsisterait toujours un risque
significatif pour la survie des récifs coralliens d’Afrique, même dans le cas réchauffement
limité à 2°C.
• Avec un réchauffement supérieur à 3°C, pratiquement toutes les zones de culture
dumaïs, du mil et du sorgho à travers l'Afrique pourraient devenirimproductives pour