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Cardiologie Depuis sa création, le Service de Cardiologie a été guidé
par la volonté d’implémenter les recommandations les
plus récentes dans ses différents secteurs. Adopté pré-
cocement, le traitement par angioplastie immédiate
lors d’infarctus myocardiques aigus constitue un bon
exemple de ce souci constant. À ce jour, le service com-
prend une vingtaine de cardiologues dont les compé-
tences s’appuient autant sur l’expérience que sur des
formations ciblées réalisées en Belgique ou à l’étranger.
À titre d’exemple, un jeune collaborateur a effectué
récemment un stage de deux ans au Canada afin d’ac-
quérir une compétence particulière dans le domaine du
traitement par angioplastie des artères coronaires chro-
niquement occluses.
Le service dispose actuellement de 3 salles de cathé-
térisme cardiaque : l’une dédiée à l’électrophysiologie
(exploration et traitement des arythmies par radiofré-
quence), et deux consacrées à la prise en charge des
problèmes coronariens. Des procédures hybrides sont
par ailleurs réalisées, associant régulièrement cardiolo-
gues et chirurgiens cardio-vasculaires (c’est notamment
le cas du traitement percutané des problèmes valvu-
laires aortiques et mitraux). Conscients de la prévalence
croissante de la fibrillation auriculaire au sein d’une po-
pulation vieillissante, nous venons de lancer sur fonds
propres, dans lespoir d’un prochain remboursement
par l’INAMI, un programme de fermeture percutanée de
l’auricule gauche. Lexpertise forte d’un de nos médecins
nous permet par ailleurs d’assurer le suivi des patients
porteurs d’une malformation cardiaque congénitale
une fois l’âge adulte atteint. Nous avons été l’une des
premières institutions à mettre sur pied une Clinique de
l’Insuffisance Cardiaque avec le souci d’établir une colla-
boration étroite avec les acteurs de terrain, en particulier
les médecins généralistes.
Dans un monde hospitalier en profonde mutation, le
Service de Cardiologie sefforce d’innover dans la ma-
nière dont les patients sont pris en charge lors d’une
hospitalisation. Ainsi, les durées de séjour ne cessent de
diminuer, à la grande satisfaction de notre patientèle. Si
notre rôle est de soigner le patient, il consiste également
Dossier
Soutenu par une institution soucieuse de lui offrir un plateau adapté à la pratique des
techniques de pointes, le Service de Cardiologie du CHR de la Citadelle offre une palette
complète de compétences au service de ses patients. En son sein, les expertises se
complètent et dessinent les contours d’une équipe dynamique capable de prendre en
charge toutes les pathologies cardiovasculaires, de la plus anodine à la plus lourde.
8
Le cœur
pour vocation
à lui offrir toutes les ressources nécessaires pour qu’il
devienne l’acteur de son parcours. Dans ce but, nous
avons développé différents outils en adéquation avec
les canaux modernes de diffusion de l’information.
Les progrès réalisés dans le domaine cardiologique ne
pourraient éclore sans la recherche clinique. L’étude
de l’efficacité de nouveaux médicaments ou de maté-
riel non encore commercialisé permet par exemple de
progresser dans la prise en charge des maladies cardio-
vasculaires et de ses facteurs déclenchant. Mentionnons
que les fonds générés par les études servent à soutenir
la pratique de techniques peu ou pas remboursées (c’est
par exemple le cas des valves aortiques percutanées
dont le coût peut avoisiner les 20 000 euros).
Nous avons la chance inouïe d’être un service attractif
pour les cardiologues fraîchement promus ; et grâce au
soutien de l’asbl Cirf (Citadelle Recherche et Formation),
nous pouvons donner à nos jeunes collègues l’opportu-
nité de bénéficier de formations complémentaires dans
des centres étrangers réputés. Le dialogue d’équipe nen
devient que plus enrichissant. Comme cela est recom-
mandé par les sociétés scientifiques, des rencontres
pluridisciplinaires (Heart Team) sont fréquemment
organisées de façon à discuter de l’attitude thérapeu-
tique la plus adaptée au cas de chaque patient. Dans
ce contexte, les relations étroites que nous entretenons
avec nos collègues chirurgiens se révèlent tout particu-
lièrement utiles.
Pour clore ce survol de nos activités, nous vous invi-
tons à découvrir CitaSport, un tout nouveau pôle voué
à conseiller et soigner les sportifs, quel que soit leur ni-
veau, amateur ou compétiteur.
La liste des sujets abordés dans ces pages nest pas
exhaustive et de nouveaux projets sont en gestation.
Vous les découvrirez au fil du temps, espérant qu’ils s’ins-
crivent dans ce que vous êtes en droit d’attendre d’un
service résolument tourné vers l’avenir !
Dr Etienne Hoffer
Dossier réalisé sous la direction
du Docteur Etienne Hoffer,
Chef du Service de Cardiologie
Le cœur pour vocation 9
) Cardiopathies congénitales :
meilleures perspectives 10
) Electrophysiologie cardiaque :
sécurité et efficacité 11
) Centre de l’Insuffisance Cardiaque :
10 ans d’actions 12
) Nouvelle stratégie dans le traitement
des fuites valvulaires mitrales 12
) Traitement percutané
de la sténose aortique 13
) Occlusion de l’auricule gauche :
une alternative à la prescription
d’anticoagulants 14
) Une recherche clinique
au bénéfice des patients 14
) Des outils éducatifs pour un bon
usage des anticoagulants 15
) La désobstruction des occlusions
coronaires chroniques (OCC),
nouvel espoir thérapeutique 16
CitaSport : un centre
pour tous les sportifs 17
Dossier
Cardiologie
10 11
Cardiopathies congénitales :
meilleures perspectives
Les cardiopathies congénitales
regroupent toutes les malformations
du cœur et des grands vaisseaux
présentes à la naissance. Celles-ci
concernent 0,8 % des naissances.
Si par le passé les enfants concernés
n’atteignaient pas souvent l’âge
adulte, les énormes progrès réalisés
au cours des dernières décennies
dans le domaine de la chirurgie car-
diaque et du cathétérisme cardiaque
interventionnel ont changé la donne.
En Belgique, on recense actuellement
quelques 15.000 patients adultes porteurs
d’une cardiopathie congénitale. Certains
d’entre eux ont dû subir une réparation par-
tielle ou complète de la cardiopathie, alors
que d’autres nont jamais fait l’objet d’inter-
vention cardiaque.
Si la plupart des patients bénéficiant d’un
cœur "réparé" mènent une vie normale (peu
ou pas de symptômes), ils courent néan-
moins le risque de développer des compli-
cations liées à leur pathologie cardiaque ou
aux cicatrices des chirurgies antérieures. No-
tamment, ils peuvent développer des aryth-
mies ou une décompensation cardiaque.
Certains dentre eux nécessiteront un nou-
veau traitement ou une nouvelle interven-
tion à l’âge adulte. Parfois, ils développeront
par ailleurs des pathologies spécifiques de
l’adulte, comme de l’hypertension artérielle,
du diabète ou des coronaropathies, facteurs
qui complexifient la prise en charge. Dans le
cas particulier de la jeune femme, un suivi
régulier est particulièrement indiqué, sur-
tout en période de grossesse ou lors d’un
accouchement, mais aussi pour la gestion
de la contraception.
Dès leur naissance, les enfants souffrant
d’une pathologie congénitale sont suivis
en cardiologie pédiatrique. Par la suite, vers
l’âge de 16 ans, un défi consiste à assurer la
meilleure transition possible entre la cardio-
logie pédiatrique et la cardiologie adulte.
Ce stratégique passage de relais permet
alors d’assurer la continuité de la prise en
charge et d’assurer un suivi individualisé.
En effet, chaque pathologie et chaque
patient nécessitent un suivi spécifique qui
doit pouvoir s’appuyer sur l’ensemble des
connaissances et compétences acquises
dans le domaine des cardiopathies congé-
nitales.
Contact : beatrice.miltner@chrcitadelle.be
Electrophysiologie cardiaque :
sécurité et efficacité
Actif depuis 1992, le laboratoire
d’Electrophysiologie du CHR Citadelle
permet le diagnostic et le traitement
invasif des arythmies sur base d’un
panel de techniques et de technolo-
gies continuellement actualisé. Fort
de l’expérience accumulée au fil du
temps par son équipe médicale et
infirmière, il prend en charge plus de
400 procédures annuelles, dont près
de 300 débouchent sur une ablation
thérapeutique.
Depuis plus de 20 ans, le laboratoire d’Elec-
trophysiologie du CHR Citadelle s’est donné
les moyens techniques et humains qui lui
permettent d’implémenter les innovations
constantes de sa discipline ! En 2007, une
"première" était par exemple réalisée à
l’échelle régionale : le traitement d’une fi-
brillation auriculaire par isolation des veines
pulmonaires, procédure désormais réalisée
près de 100 fois par an au CHR.
Les progrès menés conjointement dans
les domaines des techniques d’ablation et
de l’imagerie moderne permettent désor-
mais d’envisager le traitement d’arythmies
toujours plus complexes avec des niveaux
d’efficacité et de sécurité jamais atteints.
Dans ce contexte, différentes pratiques
ont pu se développer jusqu’à devenir quasi
routinières : ablation guidée par la force
de contact, évaluation en temps réel de la
transmuralité de la lésion d’ablation, naviga-
tion intracardiaque tridimensionnelle, etc.
Plus récemment, une nouvelle compétence
a été acquise au sein du service : l’ablation
de l’ectopie et de la tachycardie ventricu-
laires (arythmies de plus en plus fréquem-
ment rencontrées vu l’accroissement de la
population porteuse de cardiopathie isché-
mique et chez qui un pacemaker défibrillant
a généralement été implanté).
En étroite relation avec le service de rythmo-
logie, la stimulation cardiaque artificielle est
pratiquée de longue date dans notre centre.
Celle-ci est réalisée en collaboration avec le
service de chirurgie cardio-vasculaire. Sont
notamment réalisés des implantations de
pacemakers, de resynchronisateurs et de
defibrillateurs, des up-grades des systèmes
de pacing cardiaque ou des extractions de
sondes. Dans le prolongement de l’expertise
acquise, l’équipe du laboratoire d’électro-
physiologie est également impliquée dans
la réalisation de nombreuses études scien-
tifiques et se fait un point d’honneur d’en-
tretenir des relations étroites avec d’autres
centres hospitaliers de renom.
Fermeture de la communication interauriculaire par cathétérisme cardiaque avec une prothèse.
Communication interauriculaire avec flux persistant de l’oreillette gauche (O. G.) vers l’oreillette droite (O. D.).
O. D.
O. G.
Ablation d’une tachycardie atriale
par macro-réentrée au niveau
de l’oreillette gauche.
Ablation de fibrillation auriculaire,
isolation des veines pulmonaires.
Ablation d’une tachycardie
ventriculaire au niveau du sinus
coronaire, carte du ventricule droit,
gauche et du sinus coronaire.
Dossier
Cardiologie
12 13
Centre de l’Insuffisance Cardiaque :
10 ans d’actions
Au mois d’octobre 2015, le Centre de
l’Insuffisance Cardiaque fêtera ses
10 ans d’existence. Ouvert sur fonds
propres afin de répondre aux recom-
mandations scientifiques internatio-
nales et nationales, cette structure
propose une prise en charge pluridis-
ciplinaire ainsi qu’un suivi rapproché
du patient souffrant d’insuffisance
cardiaque, en collaboration avec la
médecine générale.
Depuis sa création, le Centre de l’Insuffisance
Cardiaque a développé une large gamme
de projets. Mentionnons par exemple la
création d’une procédure de soins destinée
aux unités de cardiologie de l’hôpital, et le
développement de divers outils éducatifs
(parmi lesquels deux DVD explicatifs utilisés
à travers le pays et un film de témoignages).
Depuis 2010, le Centre organise aussi des
campagnes de sensibilisation destinées
au grand public. Par ailleurs, il participe à
diverses études cliniques et a été à l’origine
du développement de la première asso-
ciation de patients souffrant d’insuffisance
cardiaque (ASBL « Mon Cœur Entre Paren-
thèses »). Avec la volonté de susciter des
synergies efficientes, le Centre a également
déployé de multiples partenariats intra-mu-
ros (unités de cardiologie, centre de revali-
dation cardiaque, service de gériatrie, etc.)
et extra-muros (médecine générale, centres
de transplantation, Belgian Working Group
on Heart Failure, Heart Failure Nurse Asso-
ciation, European Society of Cardiology, etc.).
Si la diversité est bien réelle, une préoccu-
pation constante guide l’ensemble de ces
actions : assurer la prise en charge optimale
des patients souffrant de cette maladie, sans
oublier leur famille.
Maladie grave, chronique, évolutive et invalidante, l’insuffisance cardiaque
touche près de 220.000 personnes en Belgique. Présent depuis 2005 sur le site de
la Citadelle, le Centre de l’Insuffisance Cardiaque se consacre à la prise en charge
optimale des patients souffrant de cette maladie.
CENTRE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE : +32 (0)4 225 67 09
Contact : pierre.troisfontaines@chrcitadelle.be - laurence.gr[email protected]
Nouvelle stratégie
dans le traitement des fuites valv ulaires mitrales
Nouvelle option thérapeutique dans
la prise en charge des fuites valvu-
laires mitrales, le Mitraclip améliore
significativement la qualité de vie
de certains patients atteints d’une
insuffisance mitrale sévère sympto-
matique et chez qui l’intervention
chirurgicale nest pas retenue à cause
d’un risque opératoire très élevé.
À ce jour, le CHR de la Citadelle reste
le seul hôpital wallon à proposer la
pose de cet ingénieux dispositif.
Inspiré de la technique chirurgicale décrite
par Alfieri en 1990 et qui consiste en la
suture des bords des 2 feuillets mitraux, le
Mitraclip est un dispositif percutané qui re-
produit cette action en remplaçant la suture
par la pose d’un clip métallique en cobalt-
chrome recouvert de tissu de type dacron
permettant ainsi une réduction significative
de la fuite mitrale. Ce système de réparation
mitrale (marquage CE en 2008) s’adresse
spécifiquement à des patients sévèrement
malades (grande limitation fonctionnelle à
l’effort, séjours hospitaliers fréquents pour
aggravation de l’insuffisance cardiaque)
et pour lesquels des risques chirurgicaux
élevés ont été identifiés. C’est au sein de
l’équipe multidisciplinaire du Service de Car-
diologie (Heart Team) que la stratégie thé-
rapeutique est définie. La procédure peut
alors être réalisée sous anesthésie générale
et sous guidance par échographie transoe-
sophagienne. Le Mitraclip est acheminé par
ponction de la veine fémorale dans l’oreil-
lette droite puis gauche via ponction du
septum interauriculaire.
Le Service de Cardiologie du CHR Citadelle
a débuté son programme d’implantation du
Mitraclip en avril 2013, et reste à ce jour le
seul de Wallonie à proposer ce traitement
aux patients. Actuellement, 18 patients ont
pu en bénéficier, avec un succès de procé-
dure dans 88 % des cas et une amélioration
clinique identique à celle décrite dans la
littérature. De façon générale, les patients
décrivent une régression significative de
leur dyspnée à l’effort, et plusieurs registres
ont pu montrer la fiabilité et l’utilité de la
technique. À ce stade, celle-ci reste coû-
teuse car non remboursée. Elle constitue
toutefois une précieuse alternative dans des
indications spécifiques.
Contact : georges.saad@chrcitadelle.be
Traitement percutané
de la sténose aortique
Le pronostic du patient porteur d’une
sténose aortique symptomatique
(angor, syncope, décompensation)
est sombre : 50 % de mortalité à
un an. À ce jour, le traitement de
référence reste le remplacement
chirurgical de la valve aortique.
Étant donné leur fragilité, plus de 30% des
patients très âgés ne bénéficient pas de
ce traitement chirurgical. Toutefois, depuis
2005, une technique moins invasive sest
progressivement affirmée comme alterna-
tive thérapeutique : l’implantation d’une
prothèse aortique par voie percutanée ou
TAVI. Différentes prothèses sont actuelle-
ment sur le marché. À ses patients, le Ser-
vice de Cardiologie de la Citadelle propose
la prothèse Sapien d’Edwards. Celle-ci a été
étudiée dans le cadre d’une étude randomi-
sée (Partner) et de nombreux registres (dont
Source XT, France 2) qui démontrent :
)
une réduction significative (> 20%) de la
mortalité à 2 et 5 ans chez les patients
jugés inopérables ;
)
une non infériorité de la prothèse percuta-
née par rapport au remplacement valvu-
laire aortique chirurgical chez les patients
à haut risque chirurgical ;
)
sa supériorité par rapport aux autres types
de prothèses en terme de complications :
moins de fuites para-valvulaires, moins
d’implantations de pacemaker (cfr registre
France 2, étude Choice, etc.)
La prothèse est implantée par voie transfé-
morale le plus souvent mais peut également
l’être par voie transaortique ou transapicale.
À ce jour, 65 patients ont bénéficié au CHR
de l’implantation d’une prothèse aortique
percutanée : 57 patients par abord trans-
fémoral, 4 par voie tranaspicale, 4 par voie
transaortique. Dans notre centre, le taux
de succès de la procédure est de 95%, soit
comparable aux données de la littérature.
Nos résultats apparaissent très encoura-
geants (voir tableau).
Contact : [email protected] - suzanne.pour[email protected]
Citadelle Etude Partner Reg. France 2
Survie
- à 1 mois 90,5 % 95 % 90,5 %
- à 1 an 87,3 % 69,3 % 75,9 %
Complications précoces
- Pacemaker 1,5 % 3,4 % 15,8 %
- Hémorragies internes 0 % 16,8 % 17,7 %
- AVC 4,7 % 6,7 % 4,6 %
- Vasculaires majeures 4,7 % 16 % 11,8 %
Courtesy of edwards
Voie transfémoraleVoie transaortiqueVoie transapicale
Dossier
Cardiologie
14 15
Occlusion de l’auricule gauche :
une alternative à la prescription d’anticoagulants
La fibrillation auriculaire est un
trouble rythmique fréquent qui peut
être associée à des complications
thromboemboliques sévères. Afin
de prévenir les accidents emboliques,
des anticoagulants oraux peuvent
être prescrits sur base d’une
évaluation du ratio risque / bénéfice.
Depuis quelques années toutefois,
l’occlusion percutanée de l’auricule
gauche s’est imposée comme une
alternative intéressante à cette
approche pharmaceutique.
Lorsqu’un patient présente des caractéris-
tiques qui l’exposent à un risque accru d’évé-
nement thromboembolique systémique
(évalué sur base du score CHA2DS2-VASc)
et pour autant que le risque hémorragique
(évalué sur base du score HAS-BLED) ne soit
pas trop important, il doit impérativement
bénéficier d’un traitement anticoagulant.
Lorsqu’il existe une contre-indication à un
tel traitement, et pour autant que l’explo-
ration concertée et l’aspect anatomique
de l’auricule gauche soient favorables, une
occlusion percutanée de cet auricule peut
être proposée.
Lintervention s’effectue sous anesthésie
générale et sous contrôle échocardiogra-
phique transoesophagien. Après avoir
perforé le septum interauriculaire, le sys-
tème est déployé dans l’auricule, de façon
à en obstruer l’ostium. Il faudra environ
6 semaines pour que le matériel prothétique
soit recouvert d’une couche d’endothélium.
Parmi les différents systèmes existants, le
Service de Cardiologie du CHR Citadelle a
opté pour le système Watchman de la firme
Boston. Il s’agit d’une sorte de parapluie
auto-expansif dont les barbillons s’arriment
de façon circonférentielle à la paroi de l’auri-
cule. Même si ce système ne fait actuelle-
ment l’objet d’aucun remboursement de la
part de l’INAMI, le Service de Cardiologie est
heureux de pouvoir offrir ce type d’avancée
thérapeutique à ses patients.
Légende
Contact : etienne.hoff[email protected] - eric.lecoq@chrcitadelle.be
Une recherche clinique
au bénéfice des patients
Il y a 25 ans, le Service de Cardiologie
du CHR de la Citadelle créait en son
sein une unité de recherche clinique
destinée à répondre aux besoins
spécifiques de cette activité médicale
de pointe. Aujourd’hui, le service de
recherche en cardiologie est impliqué
dans une multitude d’études explo-
rant des approches innovantes en
matière de médicaments, de matériel
ou de techniques.
L’accès à une médecine de haut niveau qui
puisse bénéficier à l’ensemble des patients
nécessite de contribuer à la recherche cli-
nique. En fonction de la situation médicale
du patient, les cardiologues évaluent l’inté-
rêt d’une prise en charge dans le cadre d’un
protocole en cours. Les modalités d’une
éventuelle intégration à l’étude peuvent
alors être étudiées, en accord avec le patient.
En association avec les cardiologues, les
infirmières formées à la recherche clinique
établissent une relation étroite avec les
patients et appliquent les méthodologies
de recherche dans le plus grand respect de
l’intégrité physique et psychologique des
participants. En lien avec les responsables
du projet de recherche, l’équipe veille éga-
lement au respect scrupuleux des cadres
éthique et juridique. Dans le cadre de ses
missions, le Service de Recherche Clinique
se conforme aux directives de la loi belge du
07 mai 2004 sur la recherche clinique, de la
déclaration d’Helsinki et de la réglementa-
tion internationale définie par le Guide des
Bonnes Pratiques Cliniques.
À travers son activité de recherche, le Ser-
vice de Cardiologie du CHR Citadelle a été
pionnier dans des domaines aussi divers
que le traitement par stenting coronaire, la
stimulation cardiaque, ou encore l’utilisation
de nouveaux médicaments. Et cette énumé-
ration est loin d’être exhaustive.
Des outils éducatifs
pour un bon usage des anticoagulants
Créé en 2009, le Groupe Throm-
bose Hémostase (GTH) sest donné
pour mission principale de favoriser
l’usage le plus adéquat des traite-
ments anticoagulants, et d’uniformi-
ser en ce sens les pratiques profes-
sionnelles au sein de de l’hôpital.
Composé de médecins spécialistes,
de pharmaciens et d’infirmiers, ce
groupe de travail s’est depuis 2011
adjoint les services d’une infirmière
clinicienne entièrement dévolue au
volet éducatif de ce projet.
Dans le domaine de l’anticoagulation, les
outils éducatifs tiennent un rôle primor-
dial. Avec lobjectif de réduire au maximum
les risques et complications liés aux traite-
ments anticoagulants, plusieurs brochures
ont été élaborées avec le soutien institu-
tionnel, et servent désormais d’outils de
liaison pour différents acteurs de la santé,
internes comme externes. En 2014, un film
éducatif intitulé "L’anticoagulation au quo-
tidien" a aussi été réalisé. Après un bref
retour sur les mécanismes de la cascade
de la coagulation, ce film appréhende les
différentes pathologies nécessitant un trai-
tement par agents anticoagulants. À travers
les témoignages de différents patients, les
principaux aspects pratiques liés à ce type
de traitement sont abordés dans des termes
à la fois simples et didactiques. Dans une dy-
namique interactive, le patient est libre de
ne consulter que les chapitres en lien direct
avec le type de pathologie ou de traitement
qui le concerne. Initialement destiné au seul
réseau CHR Citadelle, ce DVD est sur le point
d’être rendu accessible aux médecins géné-
ralistes désireux de l’utiliser dans le cadre
de leur pratique. En matière d’éducation du
patient, une collaboration étroite entre tous
les acteurs médicaux semble en effet indis-
pensable.
Contact : claudine.coibion@chrcitadelle.be
Contact : mireille.masso[email protected]
Médecin traitant
Autres services Patient Cardiologue
Infirmière
Recherche clinique
Responsable Comité d’éthique
Projet recherche
Le patient, acteur central de la recherche clinique
Dossier
Cardiologie
16 17
La désobstruction des occlusions coronaires
chroniques (OCC), nouvel espoir thérapeutique
Il y a peu de temps encore, les
patients atteints d’OCC étaient fré-
quemment récusés pour une angio-
plastie coronaire et contraints d’être
uniquement traités par médicaments,
la consistance très dure de la zone
d’occlusion caractérisant ce type de
lésion étant souvent très difficile,
voire impossible à franchir. Des amé-
liorations des techniques et outils
dédiés aux interventions de désobs-
truction des OCC offrent aujourd’hui
de nouvelles perspectives thérapeu-
tiques.
Lorsque la durée d’une occlusion coronaire
se prolonge au-delà de 90 jours, celle-ci est
considérée comme une lésion chronique
(on parle alors d’ "OCC", pour occlusion co-
ronaire chronique). Au niveau du territoire
myocardique dépendant d’une artère coro-
naire sévèrement sténosée, l’émergence
chez certains patients d’une circulation
coronaire collatérale permet un apport san-
guin alternatif au myocarde et peut ainsi le
protéger d’un infarctus du myocarde lors de
la survenue de l’occlusion totale. Un antécé-
dent d’infarctus du myocarde ne se retrouve
que chez 40% d’entre eux. Cependant, en
dépit de la présence d’artères collatérales,
de nombreux patients souffrent d’angor
d’effort. Des OCC sont identifiées à la coro-
narographie avec une prévalence variable
selon qu’il s’agisse d’un examen électif
(11%) ou bien d’un examen réalisé dans un
contexte clinique de syndrome coronarien
aigu (8%). En outre, on en retrouve chez plus
de 50% des patients présentant un antécé-
dent de pontages aorto-coronaires. Une
récente méta-analyse incluant plus de 7.000
patients a démontré une amélioration de la
survie chez les patients ayant subi avec suc-
cès une désobtruction d’OCC.
Récemment, des améliorations majeures
des instruments (fil-guide, micro-cathéters)
et des techniques (approche antérograde
et rétrograde) dédiées aux interventions
de désobstruction des OCC ont permis une
augmentation du taux de succès de ces
procédures (>80%) avec un faible risque
de complications (2%). La technique anté-
rograde consiste à aborder l’OCC par son
segment proximal, là où la technique rétro-
grade aborde l’OCC par son segment distal
(moyennant le franchissement d’artères
collatérales). Le Service de Cardiologie inter-
ventionnelle de la Citadelle a développé un
programme de désobstruction coronaire
pour traiter les patients atteints d’OCC qui
présentent de l’angor malgré un traitement
médical optimal et chez qui une ischémie
significative est documentée. Il s’agit de
procédures longues et complexes que nous
sommes heureux de pouvoir offrir à nos
patients.
Contact : etienne.hoff[email protected] - eric.lecoq@chrcitadelle.be
Cathéter droit Cathéter droitCathéter gaucheCathéter droit
Occlusion coronaire droite Coronaire droite recanaliséeTechnique rétrograde :
Fil-guide de 3 m avec le trajet suivant :
> aine gauche
> coronaire gauche
> collatérale septale
> coronaire droite "à l’envers"
> aine droite
CitaSport : un centre
pour tous les sportifs
Discipline à part entière, la cardiologie sportive connaît un essor important.
Initialement peu structuré, le suivi des sportifs a évolué vers une prise en charge
rigoureuse, caractérisée par un encadrement médical prenant en compte l’évolution
des connaissances dans le domaine de la physiologie de l’effort musculaire et des
contraintes cardiovasculaires liées au sport. C’est dans ce contexte que le CHR de la
Citadelle a ouvert une clinique dédiée à tous les sportifs soucieux de pratiquer leur
activité dans les meilleures conditions de sécurité.
La promotion de la santé par le sport représente une
exigence sociétale fondamentale en terme de santé pu-
blique. Dans cette optique, et à l’échelle de la population
générale, la balance bénéfices / risques penche indiscu-
tablement en faveur de la pratique du sport. À condition
que le sportif s’entraîne correctement, qu’il respecte les
principes élémentaires de bonne pratique et qu’il béné-
ficie d’un suivi médical adapté.
La médiatisation d’accidents cardiaques sévères, sou-
vent mortels, survenus lors d’une activité physique
intense a en effet sensibilisé le public, les sociétés scien-
tifiques et, petit à petit, le pouvoir politique, à la néces-
sité d’un encadrement des sportifs visant à augmenter
la sécurité de leur pratique. De cette évolution est née
l’idée d’une visite d’aptitude ou de non contre-indica-
tion à la pratique sportive, obligatoire avant toute parti-
cipation à une compétition. Imposé depuis longtemps
en Italie, cet examen dont les bénéfices semblent évi-
dents continue toutefois de susciter auprès de certains
des réticences quant à son efficacité et à ses coûts.
Consultation : motifs et déroulement
Partant du fait établi que le sport ne crée pas la patho-
logie cardiaque mais peut la révéler, une évaluation at-
tentive des candidats est justifiée avant de certifier leur
aptitude sportive ou à tout le moins, d’optimiser et de
sécuriser au maximum leur pratique.
Globalement, la consultation de cardiologie du sport est
destinée à tous les sportifs, quels que soient leur âge, la
discipline exercée, le niveau d’entraînement et le contexte
(sport récréatif ou compétitif, amateur ou professionnel).
Les motifs de consultation sont divers : mise au point
d’une symptomatologie ou d’une limitation fonction-
nelle lors de certains efforts, évaluation des paramètres
utiles pour optimiser l’entraînement ou au contraire, bi-
lan cardio-pulmonaire avant de reprendre un sport après
une période d’interruption plus ou moins longue ou de
l’entamer alors que l’on n’a jamais été sportif.
Les bienfaits du sport
pour la santé
(*) http://www.clubcardiosport.com/info.php
La pratique d’une activité physique
ou sportive régulière chez un sujet
bien entraîné et bien encadré, et qui
respecte au minimum les 10 règles
d’or du Club des Cardiologues du
Sport (*), est certainement bénéfique
pour la santé et doit être encouragée.
Diverses études épidémiologiques
ont en effet pu démontrer une di-
minution significative du risque de
morbi-mortalité cardiovasculaire, de
diabète ou d’obésité et même aussi
du risque de certains cancers par
rapport aux sujets sédentaires. Les
bénéfices du sport sur le plan psy-
chologique, la sensation de bien-être
qu’il apporte ainsi que son impact
positif sur l’estime de soi sont éga-
lement très précieux pour compen-
ser un mode de vie de plus en plus
contraignant.
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