intégration des chaînes de valeur entre les deux pays. Ainsi, les principaux produits d’exportation du Mexique vers
les Etats-Unis en 2014 étaient des véhicules terrestres et leurs composants (22%), des appareils et composants
électriques (21,8%) ainsi que des chaudières, turbines, génératrices et autres machines (16,5%) et des hydrocarbures
(9,6%). Les importations en provenance des Etats-Unis sont largement composées des mêmes catégories de produits :
chaudières, turbines, génératrices et autres machines (13,8%), hydrocarbures (13,6%), appareils et composants
électriques (11,5%) et véhicules terrestres et leurs composants (10,15%).
II. Si l’ALENA a participé à faire du Mexique une puissance exportatrice, il a également favorisé
une situation qu’on peut qualifier « d’interdépendance asymétrique »
a. La relation entre les deux pays est asymétrique et bénéficie surtout à l’économie américaine
L’asymétrie dans la relation commerciale est manifeste si l’on note que le Mexique n’est que le 2ème client des
Etats-Unis (14,8%) derrière le Canada et le 3ème fournisseur (12,5% des importations) derrière la Chine et le
Canada, alors que les Etats-Unis sont de loin le premier client et le premier fournisseur du Mexique.
Par ailleurs, la relation est asymétrique au sens où la valeur ajoutée des exportations mexicaines est produite
en grande partie grâce à des IDE provenant des Etats-Unis. Ainsi, le Mexique a reçu plus de 375 Mds USD d’IDE
depuis 2000 dont 45,7% en provenance des Etats-Unis
. Grâce à des coûts de production plus faibles qu’au Canada
et qu’aux Etats-Unis, le Mexique est devenu une plateforme de production et d’exportation vers les Etats-Unis : on
parle du modèle dit de la Maquila. Un grand nombre d’entreprises américaines ont ainsi délocalisé leurs activités
à faible valeur ajouté et à fort contenu en main d’œuvre : c’est notamment le cas en ce qui concerne l’assemblage
de véhicules, de biens industriels et de consommation finale comme les produits électriques et électroniques. Les
activités comme la R&D ou la fabrication des composants complexes restent quant à elles localisées aux Etats-Unis.
Cette situation explique pourquoi les échanges bilatéraux concernent surtout des catégories de produits
similaires. En effet, les entreprises approvisionnent en composants leurs centres d’assemblage situés au Mexique afin
de produire des biens essentiellement destinés à être exportés. Par exemple, les flux concernant les véhicules et
composants ont fortement augmenté car beaucoup de composants automobiles assemblés au Mexique sont importés,
entre autres des Etats-Unis, avant d’être assemblés et exportés vers les Etats-Unis. Il n’existe pas de constructeur de
véhicules de tourisme mexicain : l’ensemble des constructeurs présents au Mexique sont étrangers. En 2014, plus de
82% de la production automobile nationale a été exportée et 66,6% de la production a été exportée vers ses partenaires
de l’ALENA
. Sur les 4 premiers constructeurs qui exportent depuis le Mexique, 3 sont américains
: Chrysler, Ford
et General Motors ont représenté 50,4% de la production mexicaine et 54,7% des exportations en 2014
. Concernant
les échanges d’hydrocarbures, la relation bilatérale est également asymétrique dans le sens où le Mexique exporte
essentiellement du pétrole brut et importe de l’essence raffinée et des produits chimiques issus du pétrole.
b. Les transferts des migrants et les flux touristiques traduisent les différences de niveau de
développement
En 2014, les transferts en provenance de l’étranger (remesas) se sont élevés à 23,64 Mds USD (26 Mds attendus
en 2016) : 96,4% des transferts provenaient des Etats-Unis où résident officiellement plus de 11,6 millions de
Chaque année, les Etats-Unis sont de loin les premiers investisseurs au Mexique (sauf en 2013 où les Etats-Unis ont été le 2ème
pourvoyeur d’IDE derrière la Belgique du fait du rachat de Grupo Modelo par Anheuser-Busch InBev. Entre 1999 et le deuxième
semestre 2014, le secteur manufacturier est le premier secteur de destination des IDE américains (45,1%) devant les services
financiers et les assurances (19,1%), le commerce (12,3%) et l’hôtellerie (5%). En 2014, les IDE américains au Mexique ont
atteint 6,76 Mds USD : 85% ont été des investissements dans le secteur manufacturier.
2,642 millions de véhicules assemblés au Mexique ont été exportés en 2014. 71% des véhicules exportés l’ont été vers les Etats-
Unis et 10 % vers le Canada, ou encore 58,3% de la production a été exportée vers les Etats-Unis et 8,3% vers le Canada.
General Motors est 1er avec 553 502 véhicules exportés, Nissan 2ième avec 538 972 véhicules, Chrysler 3ième avec 465 718
véhicules et Ford 4ième avec 426 574 véhicules produits en 2014.
Donnée de l’AMIA – Asociación Mexicana de la Industria Automotriz.