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Préambule
En mars 2010, la filière des matériaux biosourcés a été identifiée, par le Commissariat Général
au Développement Durable (CGDD), comme l’une des 18 filières vertes ayant un potentiel de
développement économique élevé pour l’avenir.
En effet, ces matériaux sont un moyen de limiter l’empreinte environnementale du bâtiment, du
fait de leur capacité à stocker le carbone atmosphérique, de leur renouvelabilité et de leur faible
énergie grise. On relève aussi la création d’emplois non-délocalisables à forte valeur ajoutée, ainsi
que l’effet de revitalisation des territoires par la valorisation des ressources et des savoir-faire locaux.
Par ailleurs, le comportement hygrothermique de ces matériaux constitue un véritable avantage
compétitif, notamment pour la réhabilitation du bâtiment ancien.
À partir de 2010, une dynamique forte en faveur du développement de l’usage des matériaux
biosourcés dans la construction a été lancée. La Direction Générale de l’Aménagement, du Logement,
et de la Nature (DGALN)1 a ainsi engagé des mesures réglementaires, parmi lesquelles la création du
label « bâtiment biosourcé », et a contribué, au moyen de deux plans d’actions nationaux, à lever
les freins au développement des filières qu’ils soient réglementaires, techniques, organisationnels
ou culturels.
La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, renforce le
volontarisme des pouvoirs publics en précisant dans son article 14 que l’« utilisation des matériaux
biosourcés concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation
des ressources naturelles » et qu’« elle est encouragée par les pouvoirs publics lors de la construction
ou de la rénovation des bâtiments ». De même, l’article 144 indique que « la commande publique
tient compte notamment de la performance environnementale des produits, en particulier de leur
caractère biosourcé ». Enfin, la future réglementation environnementale du bâtiment qui intégrera
à l’horizon 2018 un indicateur « émissions de gaz à effet de serre » sur le cycle de vie du bâtiment,
devrait favoriser indirectement le recours au bois et aux autres matériaux biosourcés.
Nous ne pouvons que nous réjouir de la dynamique collective en cours. Si les travaux menés
conjointement avec les filières ont permis des avancées considérables, nous devons redoubler
d’efforts pour concrétiser le formidable potentiel d’innovation, de ressources et des savoir-faire
disponibles en France.
1. Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer/Ministère du logement et de l’habitat durable
Paul Delduc
Directeur général de l’aménagement,
du logement et de la nature