Vitalité! Bulletin à l’intention des professionnels* des ressources humaines et de la santé au travail, des administrateurs du programme d’aide, des superviseurs et du personnel clé de votre organisation volume 3 numéro 2 sommaire Comment reconnaître une maladie mentale? Les conséquences néfastes de la dépression L’argument de la rentabilité L’élimination de la stigmatisation Un plan d’action Les personnes aux prises avec des problèmes psychologiques ou une maladie mentale souffrent en silence – surtout au travail. Elles craignent de perdre leur emploi ou leur réputation professionnelle. C’est pourquoi elles ne recherchent pas l’aide dont elles ont besoin, ce qui entraîne souvent des résultats catastrophiques. Déstigmatiser les troubles psychologiques EN 2011, LA MALADIE MENTALE A COÛTÉ AUX ENTREPRISES CANADIENNES SIX MILLIARDS DE DOLLARS EN PERTE DE PRODUCTIVITÉ EN RAISON, NOTAMMENT, DE L’ABSENTÉISME. AUCUNE ENTREPRISE, GRANDE OU PETITE, NE PEUT ÉCHAPPER À L’IMPACT DES MALADIES MENTALES. S elon Santé Canada, environ 20 % des gens seront personnellement affectés par une maladie mentale au cours de leur vie. Les 80 % restants seront touchés par la maladie mentale d’un membre de leur famille, d’un ami ou d’un collègue. Si nous sommes tous concernés par la maladie mentale, alors pourquoi est-elle tant stigmatisée? Le mot « stigmatiser » signifie « marquer d’infamie, condamner définitivement et ignominieusement ». Il implique l’évitement et le rejet d’autrui. C’est en effet ce que ressentent de nombreuses personnes aux prises avec un problème de santé mentale. Pourquoi en est-il ainsi? Pensez à la façon dont les gens parlent d’une maladie physique en comparaison de leur façon d’aborder le sujet d’une maladie mentale. On amène à l’hôpital pour qu’elle s’y fasse traiter une personne diabétique dont le taux de glycémie est sérieusement © Homewood Solutions HumainesMC, 2012 * Le masculin est employé ici comme genre neutre. VT_V_FR_V3_2 1 déséquilibré, mais c’est à l’« asile » ou à la « maison des fous » qu’on envoie une personne dont la chimie du cerveau est déréglée. On éprouve de la sympathie pour les personnes atteintes d’une maladie physique sérieuse, mais celles souffrant d’une maladie mentale grave sont souvent considérées comme instables, dangereuses, paresseuses, inintelligentes, manquant de maîtrise de soi, faibles, peu fiables, et ainsi de suite. En milieu de travail, ces stéréotypes négatifs peuvent entretenir les préjugés et la discrimination, voire bloquer l’avancement d’une carrière. Comment reconnaître une maladie mentale? Selon Santé Canada, une maladie mentale a une incidence grave sur la capacité d’une personne de fonctionner efficacement pendant une longue période. Selon la maladie, la façon de penser, l’humeur et le comportement d’une personne peuvent être fortement perturbés. La personne malade peut ne pas être en mesure de composer avec les aspects les plus simples de son quotidien et avoir besoin d’aide pour rétablir l’équilibre dans sa vie. Les maladies mentales, ce ne sont pas seulement les troubles graves, comme la schizophrénie, la psychose et la démence; c’est également le trouble anxieux, la dépression, les troubles de l’alimentation, les phobies, le trouble panique, les comportements obsessionnels-compulsifs, le syndrome de stress post-traumatique et le trouble bipolaire. La maladie mentale exige un traitement professionnel et pourtant, certaines personnes tentent elles-mêmes d’atténuer leurs symptômes en ayant recours à l’alcool et aux médicaments d’ordonnance ou en vente libre. Cela peut leur apporter un soulagement temporaire, mais complique le problème à la longue, alors que la personne a besoin de plus grandes quantités d’alcool, de médicaments ou de drogues pour se sentir mieux. Heureusement, de plus en plus de personnalités publiques, comme la patineuse de vitesse Clara Hughes, l’actrice Margot Kidder et la militante Margaret Trudeau – parlent ouvertement de leurs propres troubles psychologiques. Malgré cela, des milliers de Canadiens souffrent toujours en silence, craignant qu’on les « démasque » – surtout dans leur milieu de travail. Les conséquences néfastes de la dépression De toutes les maladies mentales, la dépression est la plus répandue et la plus coûteuse. Environ huit pour cent des Canadiens – habituellement ceux qui 2 © Homewood Solutions HumainesMC, 2013 sont au sommet de leur courbe de rémunération professionnelle – connaîtront une dépression majeure. La dépression représente la principale cause d’invalidité dans le monde entier. Cette maladie est mal comprise, souvent reléguée à un cas de « déprime » dont on peut se sortir en « se secouant », si on y consacre suffisamment d’efforts. Cependant, la dépression est plus qu’une tristesse ou qu’une déprime temporaire. La déprime finit par passer toute seule, mais pas la dépression. C’est un sentiment de désespoir et de manque de confiance en l’avenir qui dure des semaines ou des mois, voire des années. Pour les personnes atteintes de dépression clinique, il n’y a pas de lumière au bout du tunnel – il n’y a qu’un long tunnel sombre. Bien que les femmes soient plus nombreuses que les hommes à être diagnostiquées de troubles dépressifs, les professionnels de la santé mentale sont d’avis que les hommes sont tout simplement moins enclins à rechercher de l’aide – probablement à cause de la stigmatisation qui se rattache aux troubles psychologiques et à la maladie mentale. Et cela nous conduit à d’autres statistiques affligeantes. Parmi les Canadiens de tous les groupes d’âges, quatre suicides sur cinq sont commis par des hommes. Au RoyaumeUni, les hommes sont trois fois plus susceptibles que les femmes de se suicider, et en Nouvelle-Galles du Sud (Australie), le suicide dépasse les accidents de voiture comme principale cause de décès chez les hommes depuis 1991.1 Pourtant, toutes les maladies mentales sont des troubles médicaux traitables, et les résultats des traitements sont souvent excellents. Mais pour être traités, les gens doivent d’abord demander de l’aide, et la stigmatisation associée à la maladie mentale empêche de nombreuses personnes de le faire. « Plus de sept millions de Canadiens seront aux prises avec des problèmes de santé mentale cette année, et la triste réalité est que bon nombre d’entre eux vont trouver la discrimination dont ils font l’objet pire que la maladie elle-même », a déclaré Michael Pietrus, directeur du programme Changer les mentalités, l’initiative contre la stigmatisation de la Commission de la santé mentale du Canada, dans un communiqué de presse diffusé en 2012 par la Commission canadienne des droits de la personne. L’argument de la rentabilité Le choix d’améliorer la santé mentale en milieu de travail est amplement justifié du point de vue Volume 3, Numéro 2 financier. Un rapport du Conference Board du Canada mentionnait que le coût des maladies mentales au Canada, du fait qu’elles réduisaient le nombre de travailleurs actifs au pays, s’élevait à environ 20,7 milliards de dollars en 2012.2 Ce rapport faisait état des coûts de la perte de participation à la maind’œuvre des Canadiens souffrant des problèmes de santé mentale les plus courants, soit la dépression, le trouble bipolaire, la phobie sociale, le trouble panique et l’agoraphobie. À elles seules, ces maladies empêchent 452 000 Canadiens de travailler. Dans une économie en pénurie croissante de maind’œuvre spécialisée, et sachant que les maladies mentales frappent habituellement les travailleurs au sommet de leur courbe de rémunération, les organisations ne peuvent se permettre de laisser perdurer cette situation. L’élimination de la stigmatisation Pour régler ce problème, il faut d’abord réduire la stigmatisation associée à la maladie mentale. Non seulement l’absence de stigmatisation prévient-elle la discrimination envers les employés, mais elle profite à l’organisation en haussant la productivité et le moral du personnel, en réduisant le taux de roulement, l’absentéisme, les coûts des médicaments d’ordonnance et le nombre de demandes de prestations d’invalidité de courte ou de longue durée. Les demandes de prestations pour invalidité montent en flèche au Canada – principalement à cause de la dépression, du stress et de l’anxiété. En 2009-2010, 78 % des demandes de prestations pour invalidité de courte durée et 67 % des demandes de prestations pour invalidité de longue durée au Canada étaient liées à des problèmes de santé mentale.3 Les gestionnaires jouent un rôle crucial dans le soutien offert aux employés et dans la réduction de la stigmatisation, et les études sur le sujet indiquent que la plupart d’entre eux sont bien informés sur les questions de santé mentale. Malheureusement, ils sont nombreux à se sentir mal outillés pour aider leurs employés : 44 % d’entre eux n’ont reçu aucune formation sur la façon de gérer des employés aux prises avec des problèmes de santé mentale.4 Les gestionnaires désirent obtenir une formation plus poussée pour combler cette lacune, et ils en ont grand besoin. Cependant, les gestionnaires ne peuvent à eux seuls changer la culture d’une entreprise. L’éradication de la stigmatisation entourant la maladie mentale Volume 3, Numéro 2 exige une stratégie à l’échelle de l’entreprise – les hauts dirigeants doivent faire figure de chefs de file à cet égard et la culture organisationnelle doit être mieux en mesure de favoriser la santé mentale des employés. Un plan d’action Il est possible de déstigmatiser les problèmes de santé mentale. Nous vous proposons ci-dessous quatre étapes pour y arriver. 1. Les entreprises et leur main-d’œuvre présentant leurs propres particularités, la première étape consiste à évaluer la situation de votre organisation. Pour connaître l’opinion de vos employés au sujet de la maladie mentale, et connaître leur expérience personnelle à ce sujet, demandez-la-leur – par la voie d’un sondage confidentiel. Voici des exemples de ce que vous pourriez découvrir à la suite de cette enquête : • un manque de compréhension du sujet des problèmes de santé mentale; • des craintes non fondées reliées à la maladie mentale; • la perception selon laquelle les employés souffrant de maladies mentales ne peuvent effectuer leurs tâches; • des sentiments de peur ou de honte qui empêchent les gens de rechercher de l’aide; • la perception d’un manque de leadership de la part de la direction envers les employés aux prises avec des problèmes de santé mentale. 2. Élaborez un plan visant à aborder les questions soulevées au cours du sondage. Ce plan devrait aborder les éléments suivants : • les principaux enjeux, stéréotypes ou mythes relatifs à la maladie mentale qui doivent être abordés; • les objectifs visant à traiter de ces enjeux; • l’échéancier et le budget de votre plan : établir des points de repère pour souligner les progrès accomplis et communiquer ceux-ci au personnel; prévoir un budget pour des activités comme la tenue d’événements spéciaux, l’impression d’affiches, de brochures, etc., afin de pouvoir surveiller le coût de cet investissement pour votre organisation; • la disponibilité des ressources et expertises © Homewood Solutions HumainesMC, 2013 3 professionnelles : par exemple, votre PAEF et des organisations comme l’Association canadienne pour la santé mentale, la Société pour les troubles de l’humeur du Canada et le Réseau canadien de la santé offrent une mine de ressources de soutien et de documents de référence. Ces organismes peuvent vous aider à planifier vos ateliers, séminaires et dîners-causeries, et vous fournir du matériel imprimé ou accessible sur le Web à profusion. Votre PAEF peut même vous fournir des conseillers professionnels et des spécialistes en santé mentale pour vous aider à élaborer un plan adapté aux besoins particuliers de votre personnel; • • Au sujet de Vitalité! Vitalité! est un bulletin de Homewood Solutions HumainesMC publié à l’intention des professionnels des ressources humaines et de la santé au travail, des administrateurs du programme d'aide, des superviseurs et du personnel clé. Les clients organisationnels et partenaires commerciaux de Homewood Solutions une formation offerte à tous les paliers de gestion, afin d’aider les superviseurs à composer avec les problèmes de santé mentale en milieu de travail et à guider les employés vers l’aide appropriée; HumainesMC sont autorisés à en utiliser un plan de communication adapté à vos employés : ce plan comprendil du matériel accessible en ligne, des affiches et des brochures imprimées? Des courriels et/ou des bulletins d’information? Qu’est-ce qui est susceptible de fonctionner le mieux dans votre organisation? peut en être faite sans le consentement • votre message : il doit être clair, concis et appuyer vos objectifs, par exemple : « Pas de santé sans santé mentale »; • la participation de vos champions du changement : avez-vous des cadres supérieurs ou des employés qui accepteraient de parler de leur expérience personnelle de la maladie mentale? En parlant ouvertement de leurs problèmes de santé mentale, les hauts dirigeants prospères et respectés transmettent un puissant message. 3. Appliquez votre programme de santé mentale. La communication est essentielle à tous les stades de la mise en œuvre de votre programme. Vos employés doivent connaître les RESSOURCES qui sont mises à leur disposition et savoir qu’ils peuvent compter sur le soutien de leurs superviseurs. Ils doivent également recevoir des communications régulières de la haute direction. Après tout, le changement doit s’amorcer au sommet de la hiérarchie. Cette communication doit être permanente, et non limitée à quelques semaines. Mieux encore, incorporez votre stratégie de santé mentale dans le programme de santé et de mieux-être de votre organisation. Ces deux éléments devraient faire l’objet de communications communes, afin d’insister sur le fait que santé physique et santé mentale ont une importance égale. 4. Enfin, effectuez des évaluations continues, pour vous assurer de l’efficacité et de la flexibilité de votre programme. le contenu aux fins d’informer leurs employés. Aucune autre utilisation ne écrit de Homewood Solutions HumainesMC. Homewood Solutions HumainesMC est accréditée auprès du Council on Accreditation. Commentaires Nous aimerions savoir ce que vous pensez de Vitalité! Veuillez nous faire parvenir vos commentaires et suggestions à l’adresse [email protected] Pour nous joindre 1.866.398.9505 toll-free english 1.800.663.1142 ats 1.866.433.3305 appels internationaux (frais virés acceptés) 514.875.0720 www.homewoodsolutionshumaines.com Les employeurs qui veillent activement à ce que leurs employés demeurent physiquement et mentalement sains et fonctionnels au travail malgré leur maladie créent une culture d’entreprise fondée sur l’ouverture, la tolérance et l’équité. Le fait de réduire la stigmatisation entourant la maladie mentale profite à tous : les organisations, les individus et l’économie canadienne. * Le masculin est employé ici comme genre neutre. 1. L’Association canadienne pour la santé mentale 2. Justifier les investissements dans la santé et le mieux-être au travail 3. La Société pour les troubles de l’humeur du Canada 4. Créer des milieux de travail propices à la santé mentale : points de vue des employés et des gestionnaires, Conference Board du Canada, 2011. 4 © Homewood Solutions HumainesMC, 2013 Volume 3, Numéro 2