très certainement pas une panacée suffisante pour garantir la
qualité des prises en charge.
Des études nord-américaines avaient déjà mis en lumière une
corrélation entre un nombre élevé de patients infectés par le
VIH pris en charge par site hospitalier et une moindre
mortalité de ces patients. L'article de Kitahata et coll. a eu un
impact important, y compris en France, parce qu'il confirme,
cette fois dans le cas des médecins de soins primaires, avec
un apparent souci de rigueur méthodologique et dans les
colonnes du prestigieux New England Journal of Medicine,
peu suspectable a priori de complaisance à l'égard des
critiques du «pouvoir médical», ce qui peut sembler une
évidence : l'expérience antérieure du praticien en matière de
sida affecte la qualité ultérieure de la prise en charge
thérapeutique.
L'impact du travail de Kitahata et coll. vient de ce qu'il ne s'en
tient pas à cette relative trivialité, mais qu'il démontre que
l'expérience préalable avec le VIH du médecin traitant au
moment du diagnostic de sida avéré constitue, au même titre
que le taux de CD4+, un facteur pronostique ayant un effet
propre sur la survie ultérieure de ces patients.
¬ L'étude porte sur 403 patients, en quasi-totalité de race
blanche, tous contaminés par le VIH par voie homosexuelle,
ayant eu un diagnostic de sida avéré (selon le critère de la
classification 1987 du CDC) entre janvier 1984 et juin 1994,
et tous par ailleurs membres d'un HMO (Health Maintenance
Organisation) situé à Puget Sound, dans l'Etat de Washington,
sur la côte Nord-Ouest des Etats-Unis, près de Seattle.
Rappelons que le HMO est un système d'assurance maladie
privé, sans équivalent dans le contexte français actuel, où
l'assuré paye annuellement un abonnement forfaitaire qui
reste donc fixe quelle que soit sa consommation de soins
ultérieure et qui lui donne droit, pendant toute la durée de
cette période, à une couverture médicale par les praticiens et
établissements de soins affiliés au HMO, sans limitation des
prestations (du moins de celles prévues comme accessibles
dans le contrat) ; en échange, l'assuré s'engage à ne s'adresser
qu'aux praticiens désignés par le HMO (sous peine de perdre
le bénéfice de sa couverture et d'avoir alors à financer
directement sa consommation de soins) (1, 2).
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/50_337.htm (2 sur 7) [01/07/2003 14:40:44]