Soins infirmiers et gestion des risques

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Soins infirmiers et gestion des risques
I.
Principe de précaution
Hippocrate disait « soulager le malade et ne pas lui nuire »
Cet adage « primun non cere » est le principe de la base de la médecine
II.
-
III.
La crise de confiance
Elle s’est déclarée dans les années 1950 avec un médicament THALIDOMINE
Ensuite la société a été confrontée aux infections nosocomiales
Dans les années 1980 : sang contaminé par la transfusion sanguine. À partir de là
la législation et les droits aux patients ont commencé à émerger
1990 : la vache folle
2003 : la canicule nous a montré l’isolement des personnes âgées
La grippe aviaire (encore présente)
La perception sociétale du risque
La société demande une tolérance zéro face aux responsables de la crise : 77% des
français pensent qu’il est possible d’éviter les crises dans le domaine de la santé à
Dans l’inconscience collectif, la notion de risque zéro existe
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IV.
Les vigilances
- Surveiller les incidents et effets indésirables liés aux produits de santé
- Processus continu de recueil, d’enregistrement, d’identification, de traitement,
d’évaluation et d’investigation des événements indésirables ou incidents liés à
l’utilisation d’un produit de santé résultant de l’activité médicale ou non
L’objectif fixé est d’identifier des événements indésirables et des incidents
rencontrés à l’occasion de l’emploi de leurs produits de santé respectifs après leur
mise sur le marché
1. La pharmacovigilance
= Est l’ensemble des techniques d’identification, d’évaluation et de prévention du risque
d’effets indésirables des médicaments
- Son but est d’améliorer le rapport bénéfice/risque des médicaments à l’échelon
individuel et à l’échelon populaire
- Effets indésirables : réaction nocive et non voulue à un médicament se produisant aux
posologies normalement utilisés chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le
ttt d’une maladie ou la modification d’une fonction physiologique ou résultant d’un
mésusage du médicament.
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- Elle inclut les interactions médicamenteuses, les EI chez l’enfant après l’exposition au
cours de la grossesse, allaitement…
- Elle n’inclut pas les intoxications aiguës, les inefficacités thérapeutique, l’absence de
ttt, mauvaise observance...
- Les EI peuvent aller jusqu’au décès, mise en jeu du pronostic vital, invalidité ou
incapacité, hospitalisation prolongée, malformations, médicalement grave
- Le CSP précise qu’il est obliger de signaler l’effet indésirable « tout médecin,
chrirugien ou sage femme ayant constaté une EI grave ou inattendu susceptible d’être
dû à un médicament, qu’il l’ait prescrit ou on doit en faire la déclaration immédiate au
centre régional de pharmacovigilance »
De même « tout pharmacien ayant eu connaissance d’un EI doit également le déclarer
aussitôt au centre régional de pharmacovigilance »
« Tout membre d’une profession de santé peut également en informer le centre
régional de pharmacovigilance »
2. La toxicovigilance
= Est la surveillance des effets toxiques pour l’homme d’un produit d’une substance ou
d’une pollution aux fins de mener des actions d’alerte, de prévention, de formation et
d’information.
3. L’hémovigilance
= Se définit comme l’ensemble des procédures de surveillance organisée depuis la
collecte du sang et de ses composants jusqu’au suivi des receveurs en vue de recueillir
et d’évaluer les informations sur les effets inattendus ou indésirables résultant de
l'utilisation des produits sanguins labiles, et d'en prévenir l'apparition
4. La matériovigilance
= Surveillance des incidents ou des risques d’incident mettant en cause un dispositif
médical mis en place sur le marché
5. L’addictovigilance ou pharmacovigilance
= Surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant
un effet psychoactif, qu’elle soit médicamenteuse ou non, à l’exclusion de l’alcool
éthylique et du tabac.
- Cette surveillance repose sur un réseau national de centres chargés de recueillir et
d’évaluer ces cas. - Ce dispositif permet ainsi aux autorités de santé de prendre toute
mesure adaptée pour préserver la santé publique. Il est également un instrument
d’information des autorités sanitaires, des professionnels de santé et du grand public.
6. La pharmacodépendance
= Abus, dépendance, détournement, substances psycho-actives (de synthèse ou
naturels)
7. La cosmétovigilance
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= Est l’ensemble des moyens permettant la surveillance des effets indésirables de
l’utilisation des produits cosmétiques. Elle s’exerce sur l’ensemble des produits
cosmétiques après leur mise sur le marché.
8. La réactovigilance
= A pour objet la surveillance des incidents et risque d’incidents résultant de
l’utilisation d’un dispositif médical de diagnostic in vitro
9. La biovigilance
= Surveillance des incidents et des risques d’incidents relatifs aux éléments et
produits du corps humains utilisée à des fins thérapeutiques et aux produits, autres
que les médicaments, qui en dérivent, aux dispositifs médicaux les incorporant et aux
produits thérapeutiques annexes, ainsi que des effets indésirables résultant de leur
utilisation.
- Sont exclus les gamètes et les produits sanguins labiles.
10. L’infectiovigilance
= Dispositif destiné à surveiller et réduire le risque d’infections nosocomiales liées aux
soins.
- Le décret de juillet 2001 organise le signalement des infections nosocomiales et le
recueil des informations les concernant.
- Une infection nosocomiale est une infection survenant chez un sujet au cours ou au
décours de soins de santé prodigués dans un établissement de santé, qu'il soit ou non
hospitalisé à temps complet.
- La nosocomiovigilance consiste à surveiller la survenue de certaines infections
nosocomiales à partir des services de soins et des laboratoires de microbiologie
Facteurs de risque liés à la personne soignée :
- Déficit immunitaire
- Polytraumatisé
- Pathologie chronique
- Foyer infectieux
- Âge extrême
Identifications du risque infectieux
Vigilance tatouage : les produits de tatouage regroupent toute substance ou
préparation colorante destinée par effraction cutanée à créer à créer une marque sur
les parties superficielles du corps humain dans un but esthétique. L’Afssaps qui est
chargé de la sécurité d’emploi de ces produits depuis août 2004, a mis en place un
système national spécifique de vigilance. Une fiche spécifique de déclaration d’effet(s)
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indésirable(s) consécutif(s) à la réalisation d’un tatouage a ainsi été élaborée et elle
est désormais disponible sur le site internet de l’Agence.
La vigilance en radiothérapie : dépend de l’autorité de sureté nationale/ elle couvre 3
aspects de la radiothérapie : prescription médicale, application du ttt, fonctionnement
et la maintenance des machines.
Les différents circuits de signalement :
Les fiches de déclaration :
- Sur le site de l’AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire et des produits de
santé)
–Fiches de déclaration type par vigilance exemple : Hémovigilance
–Fiche de déclaration d’erreur médicamenteuse
- Création le 07 juillet 2011 de Vigie radiothérapie par l’ASN et l’AFSSAPS pour
déclarer les EI en radiothérapie :
–Incident ou accident par exposition aux rayons ionisants
–Incident ou risque d’incident grave de matériovigilance mettant en cause un
dispositif médical de radiothérapie
La haute autorité de santé (HAS)
- Structurer le fonctionnement du système de soins
- Éprouver la qualité des démarches d’évaluation des pratiques et de certification
- Création par la Loi n°2004-810
V.
Dispositif de sécurité sanitaire
1. L’identitovigilance
= Système de surveillance et de préventions des erreurs et risque liés à l’identification
des patients
Objectif : fiabiliser l’identification du patient et les documents pour contribuer à la
qualité de prise en charge du patient tout au long du séjour et pour chaque séjour
Pour éviter : -ttt au mauvais patient
-erreur d’administration de médicament
-intervention chirurgicale avec fiche d’anesthésie erronée
-erreur d’intervention / erreur de côté opéré
-diagnostics inversées
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Actions de réduction du risque
–N° d’identification patient unique
–Critères d’identification obligatoires: Nom, prénom, DDN, sexe, nom marital
–Étiquettes patient unique dans l’établissement
–Bracelet
–Code barre
–Procédure hémovigilance
–Procédure GBE
- Mis en place pour répondre à :
- La complexité croissante des menaces sanitaires
- Aux interrogations des scientifiques
- Aux demandes des citoyens d’un droit à la santé, à la sécurité et à
l’information
- Missions : anticiper, surveiller, alerter, agir, évaluer
- Le dispositif dépend du ministère de la santé : contrôle de la sécurité sanitaire des
produits destinés à l’homme
L’InVS a crée la veille sanitaire
L’AFFSaPAS/AFSSA : contrôle des produits de santé et des aliments
Ordonnance JUPPER (ANES) : évaluation des actes professionnels
ASN : autorité de sureté nationale
VI.
Gestions des risques à postériori
Fondement juridique des risques :
- Année 1950 aux USA : volonté de réduire la mise en cause de la responsabilité des
professionnels et le coût des assurances
- Année 1980 en France : l’affaire du sang contaminé et la vache folle mettent en
évidence les failles du système de sécurité sanitaire
à Objectif : traiter les causes profondes des risques
Une règlementation en construction :
- 2002 : loi relative aux droits des malades
- 2004 : circulaire sur la définition d’une politique globale de gestion des risques
- 2009 : loi HPST
- 2010 : décret gestion des risques : définit les risques liés aux activités de soins
Notion de danger :
- Ce qui peut compromettre la sécurité ou l’existence de quelqu’un ou de quelque chose.
- Le danger est la situation ou l’état qui menace l’intégrité physique des personnes.
- Il y a danger ou nuisance quand un matériel, une activité, une organisation, un
environnement est capable de provoquer un dommage immédiat ou différé.
Notion de risque :
- Situation non souhaitée ayant des conséquences négatives résultant de la survenue
d’un ou plus évènement dont l’occurrence est incertaine : tout événement redouté qui
réduit l’espérance de gain et/ou d’efficacité dans une activité humaine. Le risque est
lié au contexte de situation
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- 2 enquêtes nationales qui ont aboutit aux mêmes conclusions : pas d’avancé sur les
évènements indésirables, les facteurs principaux étant la défaillance humaine d’un
professionnel et la supervision insuffisante des collaborateurs, mais également une
communication insuffisante entre les professionnels.
Typologie des erreurs humaines :
- Action non intentionnelle :
-Défaillance attentionnelle : intrusion, omission,
inversion, désordre
-Défaillance de la mémoire : omission d’action
- Action intentionnelle : -Faute : mauvaise application d’une règle, application d’une
mauvaise règle, faute basée sur les connaissances
déclaratives
-Violation : routinière, exceptionnelle, actes de sabotage
J. REASON (sociologue) identifie 3 types de problèmes :
-Les erreurs qui peuvent être évitées par une meilleure maitrise de
l’environnement
-Les bonnes pratiques qui évoluent en permanence
-Le travail en équipe, qui multiplie les interfaces et ainsi accroit le risque
d’erreur
Notion de barrière : obstacle, obstruction ou gêne afin de prévenir l’exécution d’une
action ou l’occurrence d’un événement. Protéger et/ou limiter des conséquences
néfastes
Une barrière diminue le risque en diminuant l’occurrence et la gravité
L’indentification des risques
× À priori
× A postériori
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Les outils
Identifications des défaillances :
Observation
Revue de dossier
Signalement (par les professionnels, par les patients,
basés sur les traces
Typologie des causes : Facteurs individuels
Facteurs liés à l’équipe
Facteurs liés aux tâches
Facteurs liés au contexte institutionnel
Autre méthode : Revue de mortalité – morbidité (RMM)
C’est une analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqué par la survenue
d’un décès, d’une complication ou d’un évènement qui aurait pu causer un dommage au
patient, qui a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d’action pour améliorer la prise
en charge des patients et la sécurité des soins
Les évènements susceptibles d’être analysés :
-Complications iatrogènes
-Accidents thérapeutiques
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-Infections nosocomiales
-Hospitalisation en réanimation
-Ré-hospitalisation non programmées
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