$1$/<6('8),1$1&(0(17'(66<67(0(6'(6$17('$16+8,73$<6' $)5,48( 68%6$+$5,(11( *pUDUG)28/21 &(50(6,16(508 mailto:[email protected] 5pVXPp /DPLVHHQSODFHGHPpFDQLVPHVGHSDLHPHQWGDQVOHVVWUXFWXUHVSXEOLTXHVGHVRLQVHQ$IULTXHVXEVDKDULHQQHDHXXQ SURIRQGUHWHQWLVVHPHQWVXUOHILQDQFHPHQWGHVV\VWqPHVGHVDQWp/HVSUHPLqUHVH[SpULHQFHVGHUHFRXYUHPHQWGHVFRWV RQW pWp LQLWLpHV HQ GDQV OH FDGUH GH SURMHWV G¶DSSXL DX[ 6RLQV GH 6DQWp 3ULPDLUHV 663 SRXU REMHFWLI DVVXUHU GXUDEOHPHQW O¶DSSURYLVLRQQHPHQW GHV SRSXODWLRQV UXUDOHV HQ PpGLFDPHQWV HVVHQWLHOV JpQpULTXHV 0(* /D FULVH ILQDQFLqUHGHVDQQpHVDLQFLWpOHVUHVSRQVDEOHVGHODVDQWpSXEOLTXHjLQWURGXLUHHWjpWHQGUHFHVPpFDQLVPHVjWRXV OHVQLYHDX[GHODS\UDPLGHVDQLWDLUH 'DQV OH IRLVRQQHPHQW G¶H[SpULHQFHV VXVFLWp SDU O¶,QLWLDWLYH GH %DPDNR OD UHFKHUFKH GH UHVVRXUFHV VXSSOpPHQWDLUHV VRXV IRUPH GH OLTXLGLWpV GLVSRQLEOHV ORFDOHPHQW HVW GHYHQX XQH SUpRFFXSDWLRQ SUpJQDQWH 'DQV FH FRQWH[WHOH0LQLVWqUHIUDQoDLVGHOD&RRSpUDWLRQDFRPPDQGLWpXQHpWXGHHQSRXUpYDOXHUOHVDYDQWDJHVHWOHV LQFRQYpQLHQWVGHFHVGLVSRVLWLRQVHWOHXULPSDFWVXUODSRSXODWLRQHQWHUPHVG¶DFFHVVLELOLWpDX[VRLQVHWG¶pTXLWpGHV FRQWULEXWLRQVjO¶HIIRUWGHVDQWp +XLW SD\V G¶$IULTXH VXEVDKDULHQQH RQW pWp YLVLWpV HQ /¶DQDO\VH PRQWUHTXHO¶RUJDQLVDWLRQGHVV\VWqPHVGH VDQWp SUpVHQWH GHX[ DYDQWDJHV OD SOXUDOLWp GH O¶RIIUH GH VRLQV SXEOLTXH SULYpH QRQ OXFUDWLI SULYpH OLEpUDO G¶LPSRUWDQFH VHQVLEOHPHQW pJDOH FKDTXH V\VWqPH GLVSRVDQW GH VHV SURSUHV PpFDQLVPHV GH ILQDQFHPHQW HW DYHF GHV PR\HQV G¶DFFqV GLIIpUHQWV OH U{OH SUpSRQGpUDQW HW OD GLYHUVLWp GHV PpFDQLVPHV GH FRXYHUWXUH GHV SUHVWDWLRQV GH VDQWpFHX[FLJpUDQWGHVUHVVRXUFHV/HGpYHORSSHPHQWGXUHFRXYUHPHQWGHVFRWVGDQVOHV\VWqPHSXEOLFSUpVHQWH GHVDYDQWDJHV0DLVOHPDQTXHG¶DFFRPSDJQHPHQWLQVWLWXWLRQQHOHWGHFRRUGLQDWLRQHQWUHOHVWURLVV\VWqPHVG¶RIIUHGH VRLQVQ¶HVWSDVVDQVFRQVpTXHQFHV/¶pWXGHSODLGHHQIDYHXUGHPHVXUHVYLVDQWjUHQIRUFHUODFRRUGLQDWLRQWHFKQLTXH HQWUHOHVV\VWqPHVGHVDQWpHWO¶KDUPRQLVDWLRQGHVPpFDQLVPHVGHILQDQFHPHQW Mots clé)LQDQFHPHQWGHVV\VWqPHVGHVDQWpFRXYHUWXUHGHVSUHVWDWLRQVGHVDQWp5HFRXYUHPHQWGHVFRWV$IULTXHVXEVDKDULHQQH ,QWURGXFWLRQ Dans les pays d’Afrique sub-saharienne, l’offre de soins est répartie entre trois systèmes (public parapublic et privé non lucratif - privé libéral) qui partagent les mêmes ressources (humaines et financières notamment) et sont sollicités par les mêmes catégories de population. Cette organisation constitue un ensemble complexe au sens ou toute intervention sur l’un des systèmes interagit sur les autres. Ainsi chaque système privilégie : • un mécanisme de financement : le public est financé par la fiscalité (Budget de l’Etat) ; le parapublic est financé par les contributions obligatoires et complémentaires des entreprises du secteur moderne de l’économie (mécanismes de prévoyance) ; le privé libéral est financé par les usagers (paiements directs). • et un moyen d’accès : le public et le privé non lucratif sont ouverts à toute la population – le parapublic est plutôt réservé à des ayants-droit – le privé libéral est réservé aux patients en mesure de payer. La pluralité des systèmes de santé, la diversité des mécanismes de financement, l’existence de mécanismes de couverture du risque maladie, sont néanmoins les points forts de cette organisation. Le recouvrement des coûts s’est développé dans le système public selon deux stratégies distinctes : la première, inspirée de l’Initiative de Bamako (IB) cible les communautés rurale, les incite à autofinancer l’achat des MEG et à participer à la prise de décision et la gestion des SSP. La seconde cible les usagers du système public, réhabilite les tarifications tombées en désuétude, mais maintient les recettes dans le cadre de la gestion publique. Ces expériences ont donné des résultats encourageants, mais l’impact sur la qualité et l’accessibilité des soins n’a pas toujours été probant. 1 Cette réserve amène trois questions : Quelles sont les causes du manque persistant de ressources et de la perte d’ efficacité de l’ offre de soins dans le système public, alors que le système privé libéral poursuit partout son développement, ce dernier ayant l’ avantage sur 3 points : le fonctionnement, la quantité et la qualité. Quel est l’ impact du recouvrement des coûts sur le financement des systèmes de santé ? Notamment sur la part des mécanismes de prévoyance et de solidarité ; sur le montant des paiements directs dans chacun des trois systèmes de soins ; sur la répartition de la charge financière entre les entreprises et les ménages. Quel est l’ impact du recouvrement des coûts sur les différentes catégories sociales (populations urbaines vs. populations rurales ; actifs du secteur moderne de l’ économie vs. actifs du secteur rural et informel), en termes d’ accessibilité aux soins et d’ équité des contributions à l’ effort de santé. 2EMHFWLIV Les objectifs de cette étude sont les suivants : (1) estimer le montant des ressources pour la santé dans huit pays d’ Afrique sub-saharienne en 1989, l’ importance des ressources fiscales et de prévoyance, et la part des paiements directs (2) évaluer les disparités entre les catégories sociales (fonctionnaires et salariés vs. secteur informel ; populations urbaines vs. populations rurales) en termes d’ accessibilité aux soins et de contribution à l’ effort de santé ; (3) identifier les dispositions institutionnelles susceptibles d’ améliorer l’ équité des contributions à l’ effort de santé, d’ accroître l’ efficacité de l’ offre de soins et d’ étendre la couverture des prestations. 0pWKRGHGHWUDYDLO Huit pays ont été visités. Ils sont situés en Afrique Centrale, de l’ Est et de l’ Ouest et constituent un panel géographiquement et économiquement hétérogène. &DUDFWpULVWLTXHVGHVSD\VpWXGLpV Le tableau 1 a été construit à partir des rapports de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde (années 1990 et 2000). Ces agrégats permettent de distinguer deux groupes de pays : • Quatre pays à revenu intermédiaire (PRI) : le Congo, Djibouti, le Gabon et Mauritius. En 1989 ces pays totalisent 4,91 millions d’ habitants. Le PIB est de 1 800$ par personne et par an (PPA). La population urbaine est importante (45%) ainsi que l’ emploi dans le secteur moderne de l’ économie (35% des actifs). Entre 1989 et 2000, le PIB a augmenté plus rapidement que la population (de 8,8 à 12 milliards de $). Il en résulte un léger accroissement du PIB par habitant (2 100$ PPA en 2000) ; • Quatre pays moins avancés (PMA) : le Burkina-Faso, le Burundi, le Niger et le Rwanda. En 1989 ces pays totalisent 29,38 millions d’ habitants. Le PIB est de 250$ PPA. La population est essentiellement rurale (89%) et l’ emploi dans le secteur moderne de l’ économie limité (6% des actifs). Le PIB a diminué entre 1989 et 2000 (de 7,3 à 6,6 milliards de $). Il en résulte, du fait de la croissance démographique (+10 milions d’ habitants), une forte chute du PIB par habitant (179$ PPA en 2000). Enfin, les PMA ont à faire face à une forte croissance de la population urbaine qui a doublé entre 1989 et 2000. &DUDFWpULVWLTXHVGHVJURXSHVVRFLDX[ • Les actifs du secteur moderne de l’ économie forment 10% de la population active (1,363 millions dont 439 000 agents de l’ Etat). Leur niveau de revenu est supérieur au PIB par habitant (2 522$ PPA dans les PMA et 4 898$ PPA dans les PRI). La masse salariale correspondante 2 représente 35% du PIB dans les PRI, soit 3 110 millions de $ (M$) et 25% du PIB dans les PMA, soit 1 837M$. Les actifs du secteur moderne sont majoritairement urbains. Ils sont de ce fait à proximité des structures de soins publiques et privées les mieux équipées. Ils expriment dans ces structures une demande de soins qui relève du niveau primo-secondaire et l’ essentiel de la demande de soins long et coûteux (HTA, diabète, IRT, cancers). Ils sont les principaux bénéficiaires des évacuations sanitaires à l’ étranger. Les salariés bénéficient d’ une certaine couverture des prestations de santé (accès à des structures de soins particulières ; ou prise en charge du coût des soins par l’ entreprise), les fonctionnaires bénéficient statutairement de la gratuité partielle dans les structures publiques, les militaires ont accès aux soins du service de santé des armées. • L’ essentiel de la population active (14,523 millions) dispose d’ un revenu inférieur au PIB par habitant (71$ PPA dans les PMA et 210$ PPA dans les PRI). Ils sont majoritairement ruraux ou relégués à la périphérie des grandes agglomérations. La masse de revenu correspondante représente 938M$ soit 13% du PIB dans les PMA et 293M$ soit 3% du PIB dans les PRI. Les structures de soins les plus proches auxquelles ils ont accès relèvent du niveau primo-secondaire et offrent des soins de qualité variable. Ils ne bénéficient d’ aucune couverture des prestations de santé, hormis la gratuité de soins pour les indigents, théoriquement à la charge des collectivités locales. Leur évacuation sanitaire vers les hôpitaux régionaux ou centraux est souvent problématique. Cette population exprime une demande de soins qui relève pour l’ essentiel du niveau primaire (paludisme, IRA, diarrhée). La mortalité est essentiellement dûe à des affections pour lesquelles il existe des traitements efficaces et peu onéreux. Tableau 1 : Caractéristiques de la population dans les huit pays étudiés(1). 3RSXODWLRQWRWDOH 3RSXODWLRQ8UEDLQH 7DX[GHFURLVVDQFHDQQXHO 3,% 'pSHQVHSXEOLTXH (IIHFWLIHWVDODLUHPR\HQ 35, 30$ 3RSXODWLRQWRWDOH SDUKDELWDQWHWSDUDQ HQPLOOLRQVGH 6HFWHXUPRGHUQHGHO¶pFRQRPLH $JHQWVGHO¶(WDW 6DODULpVGXSULYp 5XUDX[QRQVDODULpV HQGX3,% 3DUKDELWDQWHWSDUDQ (QVHPEOH3RSXODWLRQDFWLYH 3RSXODWLRQXUEDLQH HQPLOOLRQVGH (QVHPEOH * PRI : Congo Djibouti Gabon Mauritius (1) Source : rapport sur le développement dans le monde 1990. Banque Mondiale. (3) Burkina Faso 213$, Burundi 192$, Niger 274$, Rwanda; 317$ **PMA : Burkina-Faso Burundi Niger Rwanda Congo 992$, Djibouti 932$, Gabon 4 126$, Maurice 1 650$, Nombre d’ adultes de 15 à 60 ans et revenu annuel par actif (en $) (2) (4) 3pULPqWUHGHVV\VWqPHVGHVDQWpHWUpSDUWLWLRQJpRJUDSKLTXHGHO¶RIIUH • Le public est géré les ministères de la Santé (santé publique), de la Défense (Service de Santé des Armées), de l’ Education et de l’ Enseignement supérieur (santé scolaire et universitaire). • Le privé non lucratif (PNL) comprend les structures gérées par les églises, les organisations non gouvernementales, les organismes de protection sociale et les entreprises. • Le privé libéral est constitué des pharmacies, laboratoires, cabinets dentaires ou radiologie, cliniques et cabinets médicaux ou infirmiers. 3 La répartition géographique de l’ offre de soins est très inégale. Les capitales regroupent à la fois les établissements centraux et des équipements lourds de la santé publique, les hôpitaux des services de santé des Armées, les principales structures de soins gérées par les organismes de protection sociale et la plupart des établissements du secteur privé libéral (pharmacies et cabinets médicaux). Le service public est partout restreint aux seuls établissements gérés par le ministère de la Santé. Ils sont classés selon la nature et la technicité des soins offerts, conformément à la pyramide sanitaire. 5HFXHLOGHVLQIRUPDWLRQV Les informations ont été rassemblées au cours de missions de courte durée, effectuées en 1990. L’ appui des services de coopération et d’ action culturelle a été précieux. Les principaux documents consultés sont les Lois de Finances, les comptes des organismes de protection sociale et les statistiques douanières. Cette compilation a été complétée par des entretiens avec le patronat (dépenses sociales des entreprises), les représentants du système de soins privé libéral (liste des établissements et chiffre d’ affaire), les directeurs des principales structures hospitalières (comptes de gestion des établissements) et les agences de coopération bi et multilatérales (études sur le recouvrement des coûts). (YDOXDWLRQGHVIOX[ILQDQFLHUV • La dépense publique de santé (DPS) est estimée à partir des lignes et chapitres suivants du budget de l’ Etat : (1) dépenses courantes (personnel et fonctionnement) du Ministère de la Santé Publique ; (2) dépenses communes de l' Etat (électricité, eau, téléphone, évacuations sanitaires à l’ étranger) gérées par le Ministère des Finances ; (3) dépenses d’ investissement (ressources nationales et apports des agences de coopération bi et multilatérales) gérées par le Ministère du Plan ; (4) lignes budgétaires des services de santé dépendant d’ autres Ministères, notamment Défense, Education et enseignement supérieur ; (5) budgets annexés à la Loi de Finances pour les établissements dotés de l’ autonomie financière. • Les ressources de prévoyance sont estimées à partir des comptes des organismes de protection sociale. Il s’ agit : (1) des cotisations des entreprises pour la couverture de certaines prestations de santé ; (2) des prélèvements effectés par les caisses elles-mêmes sur les branches famille, vieillesse ou accidents du travail. Il a été également tenu compte des ressources directement gérées par les entreprises (1) pour la prise en charge d’ ordonnances et de frais d’ hospitalisation des salariés, (2) pour la gestion des structures de soins de l’ entreprise (3) et des primes d’ assurance maladie privée de certains cadres. • Les Paiements directs sont estimés à partir des informations rassemblées lors des entretiens avec des acteurs du PNL et du privé libéral. Les entretiens ont essentiellement porté sur l’ importance de ces deux systèmes (liste des établissements et chiffre d’ affaire). Les entretiens avec les directeurs des hôpitaux centraux et des représentants des agences de coopération ont porté sur les modalités de mise en œuvre du recouvrement des coûts dans les systèmes publics et sur le montant des sommes collectées. 5pVXOWDWV /D'pSHQVH3XEOLTXHGH6DQWpWDEOHDX La DPS est estimée à 330M$ en 1989. Mais la capacité de financement de l’ Etat est beaucoup plus faible dans les PMA (4$ PPA, soit 3,6% du PIB) que dans les PRI (40$ PPA, soit 5,6% du PIB). L’ essentiel de la DPS (320/330M$) est utilisé dans le système public. Une faible part est néanmoins captée par le PNL (6,21M$) au titre de subventions ou de dotations (fourniture de vaccins pour le PEV, ou de médicaments spécifiques contre certaines endémies : lèpre, tuberculose, trypanosomiase). 4 Une faible part est également captée par le privé libéral (4,48M$), en contrepartie de prestations (achat de consommables et de réactifs par les structures publiques de soins ; prise en charge du coût de certaines interventions effectuées dans le privé libéral au bénéfice de fonctionnaires). A l’ intérieur du système public, les ressources sont très inégalement réparties : les établissements centraux mobilisent 40% de la DPS (soit 129/320M$). Cette somme, rapportée à la population urbaine représente 40$ PPA dans les PRI et 12 $ PPA dans les PMA. La part de la DPS disponible pour financer le reste (à savoir le fonctionnement des structures de soins primo-secondaires, les SSP et le fonctionnement de l’ Administration est de 108M$ dans les PRI, soit 22$ PPA et 82M$ dans les PMA, soit moins de 3$ PPA. "! $#&%('" )* + )(),) -.")(!/)0 132 4 /!"),) -."/ 5 Répartition de la DPS entre les trois systèmes de santé Total (2) PRI * PMA Public 202 128 330 * Ensemble PNL (3) 198 122 320 0,95 5,26 6,21 Privé libéral Emploi de la DPS dans le système public (1) Autres établissements et activités Etablissements centraux Total 2,76 1,72 4,48 % DPS 90 39 129 (1) (2) (3) (4) Compilation des lois de finance des Etats, année 1989 DPS PPA : Congo 278$, Djibouti 385$, Gabon 960$, Maurice 425$ (5) PNL : Système Privé non Lucratif 45% 32% 40% $ par urbain Total 40,3 12,0 23,6 108 83 191 % DPS $ par habitant 54,70% 67,90% 59,70% 22,15 2,8 5,57 Montant de la DPS en millions de $; DPS PPA : Burkina Faso 29$, Burundi 28$, Niger 34$, Rwanda 43$ /HV5HVVRXUFHVGH3UpYR\DQFHSRXUOD6DQWpWDEOHDX Les Ressources de Prévoyance pour la Santé (RPS) sont estimées à 106,63M$ dans les PRI et à 21,25M$ dans les PMA, soir respectivement 234$/salarié dans les PRI et 45$/salarié dans les PMA. L’ essentiel des RPS (104/106M$) est utilisé dans le PNL pour le fonctionnement des structures de soins des organismes de protection sociale et des entreprises. La part captée par le privé libéral est importante (22,65M$). Il s’ agit de dépenses engagées par les entreprises au profit de certains salariés (dépenses pharmaceutiques, consultations médicales, frais d’ actes de laboratoire et de radiologie, frais d’ actes et de séjours dans les cliniques). La part captée par le système public est faible (1,05M$) parce que le cadre réglementaire n’ incite pas les établissements de soins à facturer les prestations aux entreprises. Le montant retenu dans cette étude correspond à ce qui a été facturé aux entreprises par les établissements centraux, pour des actes et des séjours hospitaliers concernant des salariés. 768:91 3; ." +!)()0)05)(!/=<:>,5/ ?)0 (1) @ Montant des RPS(2) Répartition des RPS entre les systèmes Public PRI (3) 106,63 PNL 0,74 86,84 Privé libéral 19,05 PMA (4) 21,25 0,31 17,34 3,6 Ensemble 127,88 1,05 104,18 22,65 (1) Source : compilation des comptes de gestion des organismes de protection sociale et informations fournies par les entreprises, année 1989 (2) Montant des RPS en millions de $ ; (3) PRI : Congo, Djibouti, Gabon, Mauritius ; (4) PMA : Burkina Faso, Burundi, Niger, Rwanda. 7A8B .")()05 :C :C!/5+ )0+ D Pays Caisse Nombre de branches Taux de cotisation Cotisation santé CONGO CNSS 1986 3 18,60% non DJIBOUTI SMI 1981 4 19,70% 4% GABON CNSS 1975 4 22,10% 4,60% MAURICE NPS 1981 1 6,20% non BURKINA CNSS 1972 3 23,00% non BURUNDI INSS 1972 4 7,50% 4200 FBU NIGER CNSS 1962 3 14,50% non RWANDA CNSS 1974 3 5,00% non Les RPS proviennent de trois sources : 1. Les cotisations obligatoires pour le financement de prestations de santé (tableau 6). Elles sont rares et (Djibouti, au Gabon et au Burundi), faibles (4%) et excluent l' hospitalisation qui représente le poste le plus important. Les salariés du secteur privé sont les seuls bénéficiaires de cette couverture partielle des prestations de santé. Les fonctionnaires et militaires qui bénéficient de la 5 gratuité partielle ou totale des soins hospitaliers dans les formations publiques et ont parfois accès à des structures particulières pour les soins ambulatoires. Les travailleurs indépendants ont peu recours au système de cotisation volontaire prévu au Gabon, à Djibouti et au Congo. Enfin, les cadres des entreprises et les professions libérales ont généralement recours aux assurances privées. 2. Les prélèvements des organismes de protection sociale sur les branches vieillesse, accidents du travail et famille pour financer leurs propres structures de soins. Ce mécanisme contribue au déséquilibre financier des caisses. Ces structures n’ offrent que des soins ambulatoires, sauf au Gabon où la CNSS gère trois hôpitaux. Certaines entreprises (secteur minier, forestier, pétrolier) gèrent également leurs propres structures de soins. 3. Les ressources directement gérées par les entreprises pour couvrir les prestations au profit des salariés dans les systèmes public et privé libéral et assurer le fonctionnement de leurs propres structures de soins. A noter que la grande majorité des structures de soins des entreprises et des organismes de protection sociale, sont en milieu urbain (ex : les hôpitaux de la CNSS et clinique Elf au Gabon ; la clinique du SMI à Djibouti ; les structures de l’ OST au Burkina-faso et de la CNSS au Congo. /HVSDLHPHQWVGLUHFWVGHVXVDJHUVWDEOHDX Les paiements directs des usagers représentent 169M$ dans les PRI, soit 83$ PPA et 112M$ dans les PMA, soit 8$ PPA. L’ essentiel est capté par le privé libéral (dépenses pharmaceutiques, consultations médicales, frais d’ actes de laboratoire et de radiologie, frais d’ actes et de séjours dans les cliniques, ..). Une faible part (3,36M$ dans les PRI et 2,11M$ dans les PMA) est captée par le système public. Ces sommes sous estiment largement la réalité car les paiements ocultes sont fréquents (à l’ infirmier, au médecin, à la caisse du service). La plupart des paiements ne sont pas centralisés au niveau de l’ établissement et les règles de la comptabilité publique concernant la gestion des recettes ne sont pas respectées. La part captée par le PNL est de 1,22 M$ dans les PRI et de 8,30M$ dans les PMA. Le PNL a une longue expériencedu recouvrement des coûts (Hôpital Schweitzer et de Bongolo au Gabon ; dépôts pharmaceutiques et dispensaires gérés par des Eglises au Congo et des ONG au Burkina-Faso, secteur agréé au Rwanda). 7E8:91 3!)(+ ." )(! 5 )(!)()0+B:)GF: "!)()0)05)(/)05 Montant des paiements directs Emploi Système Public PNL(5) (2) PRI (3) PMA (4) Ensemble 169,59 112,02 281,61 Tarif des consultation Privé libéral Privé libéral Public Généraliste Spécialiste Dispensaire 3,36 2,11 5,47 1,22 8,30 9,52 Tarification des séjours hospitaliers(1) en $ Système public H1 H2 H3 H4 165,01 16,23 20,27 0,00 34,13 15,26 5,23 2,73 101,61 4,36 5,09 0,10 5,06 3,48 1,99 0,99 266,62 6,06 7,26 0,08 9,22 5,17 2,45 1,24 * Informations recueillies auprès des directeurs des hôpitaux, patronat, représentants du PNL et du secteur privé libéral, H1 à H4 : Prix de journée selon la catégories d’ hospitalisation (2) Montant annuel des paiements directs en millions de $ ; (3) (4) PRI : Congo, Djibouti, Gabon, Mauritius ; PMA : Burkina Faso, Burundi, Niger, Rwanda. (5) PNL : Système Privé Non Lucratif (1) La partie droite du tableau 7 compare les tarifs des principales prestations dans les systèmes publics et privé libéral. Le privé libéral est économiquement inaccessible pour la plupart des ruraux. Dans le public, les tarifs sont nettement moindres. Mais la dépense est néanmoins importante car la durée du séjour hospitalier est en moyenne de 6 à 8 jours, et le tarif n’ inclut ni les actes (laboratoire, radiologie, actes médico-chirurgicaux), ni les médicaments. Dans ces conditions, les malades les plus graves ou les plus pauvres sont admis en situation d’ indigence, correspondant à une cinquième catégorie. 6 6\QWKqVHWDEOHDX La dépense nationale de santé (DNS) est globalement estimée à 740 M$. Le tableau 8 présente la répartition des ressources fiscales, de prévoyance et paiements directs, entre les trois systèmes, public, PNL et privé libéral. 7H8: "!)()0)05)(3!)(." + )(".7 )(!/I Ensemble des huit pays Système Public Système privé à but non lucratif Système privé libéral Total (1) Dont PRI Dont PMA(2) Total (1) PRI : Congo, Djibouti, Gabon, Mauritius ; Fiscales 320,08 6,22 4,47 Origine des ressources Prévoyance Paiements directs 1,06 5,47 104,17 9,52 22,65 266,63 Total 326,61 119,9 293,75 330,76 127,88 281,62 740,26 42,30% 49,00% 44,70% 22,30% 8,10% 17,30% 35,40% 42,80% 38,00% 478,74 261,51 740,26 (2) PMA : Burkina Faso, Burundi, Niger, Rwanda. Ce tableau appelle quatre commentaires : Les ressources fiscales et de prévoyance représentent une part importante (62%) de la DNS soit 458/740M$. La fiscalité qui abonde les mécanismes de solidarité représente à elle seule 45% de la DNS (soit 330M$). Les mécanismes de prévoyance représentent 17% de la DNS (soit 127M$) pour couvrir les besoins des seuls salariés du secteur moderne de l’ économie (6% de la population active). Le cloisonnement entre les systèmes de santé est important. Chaque système dispose de son propre circuit de financement : l' Etat finance le système public (320/330M$), les régimes de prévoyance et les entreprises financent le système privé non lucratif (104/127M$), les usagers financent le secteur privé libéral (266/281M$). Finalement, 95% des ressources sont appropriées par l’ un ou l’ autre des trois systèmes. Les ressources sont mal réparties entre les trois systèmes : le système public, en charge de toute la population, dispose de moins de la moitié de la DNS (326 M$ dont 320 M$ provenant de la fiscalité). Le privé libéral, dont l’ essentiel de l’ activité ne concerne que la population urbaine (15% de la population totale) dispose de 38% de la DNS (293 M$). La répartition de l’ offre de soins est géographiquement inéquitable. Ainsi, les établissements de soins urbains captent 73% de la DNS (soit 522/740M$). Ce sont les établissements du système public qui forment le niveau tertiaire de la pyramide sanitaire (129M$), les structures de soins des entreprises et organismes de protection sociale (127M$) et le privé libéral (266M$). Leur clientelle est majoritairement la population urbaine qui ne représente que 15% de la population totale. L’ inégale répartition géographique des ressources induit une l’ inéquitable accessibilité aux soins entre les catégories sociales : les populations qui fréquentent ces établissements ont en grande majorité un revenu qui provient du secteur moderne de l’ économie (fonctionnaires, salariés et leur famille) 'LVFXVVLRQ Cette étude déjà ancienne reste d’ actualité, car les principaux agrégats économiques (niveaux de revenu et capacité nationale de financement) n’ ont pas significativement changé. Les indicateurs relevés dans les rapports de la Banque Mondiale portent à croire que les populations rurales des PMA ont vu leur situation économique se dégrader au cours de la précédente décennie. Le privé libéral dispose d’ un avantage quantitatif et qualitatif sur le système public. Il s’ est d' abord développé autour du pôle pharmaceutique, puis avec la médecine libérale et les cabinets infirmiers. 7 Toutes les catégories de population ont recours au privé libéral. Trois raisons à cela : • les malades qui le peuvent, préfèrent les prestations du privé libéral, en raison des carences du secteur public (du fait de la déficience des plateaux techniques et de la médiocrité de l' accueil et de l' hôtellerie). Beaucoup, même les plus pauvres, sont contraints de recourir au secteur privé libéral en raison de l' impérieuse nécessité de se procurer des médicaments. • ces dernières années ont vu la levée progressive des interdictions réglementaires qui faisaient obstacle au développement du secteur privé libéral. En pratique tous les praticiens du service public qui le peuvent (médecins, techniciens de laboratoire, radiologues, infirmiers, techniciens de maintenance, …) ont également une activité dans le privé libéral La règlementation n’ a pas empéché le développement d' un secteur informel, souvent à l' initiative d' agents du secteur public ou parapublic, utilisant du matériel et des produits détournés dans les établissements publics. • l' avantage qualitatif du secteur privé libéral sur les autres secteurs, permet à celui ci d' imposer la logique du profit maximum, les prix étant déterminés par le jeu de l' offre et de la demande. Le cloisonnement entre les trois systèmes résulte d’ une vision obsolète du service public. Celui-ci est défini comme «XQH DFWLYLWp G¶LQWpUrW JpQpUDO JpUpH SDU XQH SHUVRQQH SXEOLTXH HW VRXPLVH DX GURLWHWjODFRPSpWHQFHGXMXJHDGPLQLVWUDWLI Le périmètre du service public est partout réduit aux seules structures placées sous l’ autorité directe du Ministre de la Santé. Il en résulte de nombreux double emploi car la plupart des pays disposent d’ un important réseau de structures de soins privées à but non lucratif. Ce réseau est géré par les entreprises, les organismes de protection sociale, les ONG et les organisations religieuses. Leur activité est rarement prise en considération dans la planification sanitaire et par les partenaires au développement. De même, les ressources du service de Santé des Armées et de la médecine scolaire ne sont pas davantage coordonnée avec celles du service public. Cette vision du service public a pour corrolaire la centralisation excessive de la gestion des ressources publiques pour la santé par l’ Administration. Les structures publiques sont souvent gérées directement par le Ministre de la Santé, par un membre du Cabinet du Ministre ou un fonctionnaire de haut rang de l’ Administration centrale. Le fonctionnement des établissements de soins dépend pour l’ essentiel des dotations budgétaires, gérées au niveau central par des cadres du Ministère de la Santé. La notion de "gratuité pour l' usager" est mal comprise par la population et le personnel de santé. Elle est interprétée comme une "absence de coût pour le système de santé", d' où gaspillage par surconsommation et mauvaise prescription. La mauvaise gestion de la gratuité des soins est source d' un grave préjudice aux structures de soins qui ne peuvent que sous évaluer le résultat de leur activité. Les principaux bénéficiaires de ce système sont les fonctionnaires dont les frais d' hospitalisation sont en partie pris en charge par l' Etat conformément aux statuts des personnels de la Fonction Publique, les indigents vrais ou faux, désignés par les agents du Ministère de l' intérieur, sans critère précis et sans aucune limitation (il est ainsi courant de voir munis de certificat d' indigence, des commerçants voire même des salariés sans prise en charge) et certains malades, les tuberculeux, en accord avec les principes de l' UICTMR, et également ceux atteints de lèpre ou de SIDA. Si la gratuité doit être retenue dans son principe pour certaines catégories de population, il faut que la dépense engagée soit couverte par une autre entité. Ainsi, concernant la gratuité des soins pour les fonctionnaires, si les textes actuels doivent être maintenus il est indispensable que les agents de l' Etat règlent leur part (10 à 25% selon le grade), et que l' Etat prenne effectivement en charge le solde (75 à 90%). Concernant la prise en charge des indigents , il faut préciser quelle entité se substitue à eux pour le paiement En l' absence de ticket modérateur, la demande de soins de la part des usagers n' est limitée que par le 8 temps d' attente. Ce mécanisme aggrave la situation dans la mesure où il n' existe aucun frein à la demande. La croissance de la dépense pour la santé est à ce jour inconnue et non maîtrisée. Cela pose à terme les problèmes de l' équilibre financier du système de santé. En pratique, La gratuité partielle ou totale des soins pour certaines catégories sociales est comprise de façon très extensive. Les élèves et étudiants bénéficient de la gratuité totale ou partielle, sans aucune considération pour le revenu du chef de ménage !, les retraités, les salariés au SMIG sont exonérés, etc...C' est un obstacle majeur à la transparence des comptes. Quelques rares patients ne répondent à aucun critère d' exonération et seulement une fraction d' entre eux paient réellement leurs soins hospitaliers. Les outils de gestion permettant le recouvrement des coûts sont déficients. En 1989, , la facturation était inexistante dans les hôpitaux nationaux (Gabon, Niger, Mauricius) ou très exceptionnelle (Congo, Djibouti, Burkina Faso, Rwanda, Burundi). Les services comptables n' émettent pas de facture lorsqu' un certificat d' indigence a été présenté ou lorsqu' il s' agit d' un patient pris en charge à titre gratuit. Il en résulte une sous évaluation de l' activité de l' établissement. Dans les hôpitaux de districts et les structures de soins périphériques, le tarif généralement proposé correspond à la moitié du tarif de l' hôpital national. Il n' est jamais appliqué. Même si la facturation était rendue plus systématique, elle se heurterait à des barrières réglementaires incontournables manifestement interprétées de manière abusive : • la délivrance incontrôlée des certificats d' indigence par les autorités locales, pratique encouragée par le système en vigueur, car les factures dépasseraient notoirement les capacités contributives des ménages, • les nombreuses réductions prévues dans les textes, qui minorent fortement les factures des rares patients admis à titre payant, notamment celles de fonctionnaires. • les services recouvrement des factures sont inexistants. • En pratique, même si les factures étaient établies, à quelle entité solvable les adresser. Les Ministères des Finance ne paient pas les frais d' hospitalisations des fonctionnaires. Les retenues sur salaires.(10 à 25% de la facture) ne sont pas faites. Sauf au Gabon, il n' y a pas de tiers payant identifié pour les frais d' hospitalisation des indigents. &RQFOXVLRQV Parmi les multiples préoccupations concernant l' organisation et le financement de la couverture sanitaire de la population, deux questions principales se dégagent : Comment trouver de nouvelles ressources sans accroître la charge inscrite au budget de l' Etat ? Et comment responsabiliser le personnel de santé et les usagers sur le coût des soins ? En préalable, des directives politiques s’ imposent. Elles doivent : (1) préserver la pluralité de l’ organisation actuelle des soins, (2) aller dans le sens d’ une réelle autonomie financière et de gestion des établissements, (3) harmoniser les modes de rémunération des entités, (4) harmoniser et étendre les régimes sociaux (5) et définir la nature et le montant des dépenses devant rester à la charge de l' Etat. Ces directives doivent ensuite être déclinées en recommandations techniques visant à harmoniser l' offre de soins et à assurer durablement le financement des établissements. Elles se présentent sous forme de décisions d' ordre réglementaire (révision des textes régissant le financement de la DPS, la répartition des ressources et la tarification ), budgétaire (clarification des intitulés des lignes budgétaires) et technique (définition de la carte sanitaire, plans de formation et restructuration des services). Pour préserver la pluralité de l' offre de soins, il convient de garantir aux structures de soins du PNL leur liberté d' organisation interne et leur autonomie financière et de gestion. L' intégration de certains de ces établissement dans le service public peut être envisagée, par la mise en oeuvre d' un 9 ensemble de règles portant sur la coordination technique, et les règles de financement. Ces règles doivent permettre à toute structure bien gérée de parvenir à l' équilibre financier. • Les règles techniques portent sur les obligations de service (continuité de service, libre accès aux urgences, participation au système national d' information sanitaire, participation aux programmes de prévention, de formation et de recherche financés par l' Etat) et sur la coordination technique (carte sanitaire, services d' appui à vocation nationale, transfusion sanguine, laboratoire national). • Les règles de financement remplacent le système actuel de financement direct des structures de soins par les institutions (l' Etat, la CNSS, les entreprises), par la généralisation de la participation des usagers et des tiers payant, sur la base des prestations réellement fournies. Concernant l’ autonomie de gestion, le ministère de la santé devrait progressivement renoncer à ses activités de prestataire de soins pour se recentrer sur ses véritables missions : définition des priorités, planification, et contrôle. L' autonomie de gestion des établissements n' a de sens que si elle porte sur tous les aspects de l' organisation et de la gestion interne et résout le problème de la gestion des ressources humaines. Or les réformes n' envisagent qu' une autonomie partielle de gestion, dans la mesure où le personnel reste rattaché à la Fonction Publique. Il y a contradiction entre la volonté d' autonomiser les établissements et de responsabiliser les chefs d' établissements et la frilosité des réformes en matière de statut des personnels. Il convient d' harmoniser les régimes sociaux actuellement séparés qui fournissent des prestations inégales. L' harmonisation doit assurer à tous les usagers l' équité des contributions à l' effort de santé et l' égalité des conditions d' accès aux soins, aux formations sanitaires. Elles devraient également permettre aux entreprises de maîtriser leurs dépenses de santé. La création d’ un régime de couverture des prestations de santé peut être envisagée dans le cadre d’ un rééquilibrage des taux des différents régimes (famille, accidents du travail et vieillesse) et un effort de réduction du coût de gestion des caisses. Nature et montant des dépenses devant rester à la charge de l’ Etat. Les soins préventifs doivent être financés par le Budget de l' Etat et les soins curatifs par les organismes de protection sociale, après déduction d' un ticket modérateur réglé par les usagers. Les principales actions de prévention sont l' éducation et la promotion de la santé, la lutte contre les maladies endémies et les fléaux sociaux, l' assainissement et l' hygiène du milieu. Ces actions sont souvent cofinancées par des agences internationales, dans le cadre d' accords de coopération bilatérale. La dépense concernant le curatif, doit être répartie entre les les organismes de protection sociale qui apportent l' essentiel des ressources, et les usagers mis à contribution par le recouvrement des coûts. 10