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la Convention), il faut bien être conscient qu’il
s’agit d’un investissement.
Il faut également se rapprocher de “l’esprit d’en-
treprise”. Ne pouvant agir sur les honoraires, les
revenus des libéraux ne pourront augmenter ou
du moins se maintenir que s’ils agissent sur leurs
coûts de production : informatique, secrétariat,
logistique seront moins lourdes si elles sont mises
en commun... L’esprit libéral égoïste, qui nous a
tant fait de mal, va encore en prendre un coup !
Se regrouper ou se spécialiser
Pour mieux répondre à la demande, il est impé-
ratif de se regrouper ou de se spécialiser.
N’oublions pas que, sur le plan collectif, des
entreprises de soins privées sont déjà sur le
marché – SSIAD, aides ménagères, collectivités
locales, grandes entreprises qui ouvrent des
maisons de retraite clef en main... – et qui, elles,
ne sont pas soumises aux contraintes de l’exer-
cice libéral. Les libéraux devront savoir vendre
leurs soins et prouver qu’ils sont de qualité. Et
des soins de qualité engendrent toujours des
économies. Le décret sur les interventions dans
les maisons de retraite va tout à fait dans ce
sens : la direction signera une convention avec
chaque infirmier pour une enveloppe globale de
soins. Pour un forfait unique, autant avoir la
meilleure équipe... Et qui sait si des libéraux
n’auront pas la tentation de se vendre moins
cher pour décrocher le marché, qui ira naturel-
lement à la baisse ?
La concurrence arrive à grands pas. Y sommes-
nous suffisamment préparés ? C’est l’enjeu des
prochaines décennies. Il ne restera sur le marché
que ceux qui se seront regroupés ou qui propo-
seront des soins spécialisés. La régulation devra
en passer par là, ou le système de protection à la
française explosera. Que préférons-nous ?
Jean-Bernard Calbera
Infirmier libéral
Administrateur du CH Gaillac (81)
LIBÉRALE
qui se traduit par une courbe exponentielle
des dépenses de santé est une non-régulation.
Deux blocs face à face
Le bloc public perçoit les cotisations et rem-
bourse les prestations des professionnels de
santé. Il est le garant de l’égalité et de l’accès aux
soins pour tous. Mais, comme le confirme le
dernier rapport de la Cour des comptes, il est
incapable de gérer les sommes astronomiques
qu’il brasse. C’est une simple tirelire qui se vide
plus qu’elle ne se remplit.
Le bloc libéral propose son savoir en matière
de santé. C’est un secteur non commercial, non
étatisé, non régi par les règles du marché puisque
c’est la tutelle qui fixe par convention les hono-
raires. Mais la concurrence existe bel et bien :
entre libéraux, entre secteurs public et privé.
La régulation doit se faire sur l’un ou l’autre bloc.
Sur le type de cotisations, il est impensable, en
France, de faire payer suivant le risque de l’as-
suré. Il est également impensable de payer un
forfait identique quel que soit son revenu. Il
apparaît donc difficile de mettre en place une
concurrence sur l’assurance elle-même, comme
pour une assurance automobile par exemple,
avec un système de bonus-malus.
L’État en vient donc tout naturellement à orien-
ter sa régulation sur l’achat de soins, ce qui
concerne directement les libéraux. Lutter contre
la sectorisation, qui prévaut actuellement dans
le système de santé français, pour la prise en
charge du patient est une idée qui commence à
éclore et qui pourrait être source d’économie :
réseaux, filières, Agence régionale de l’hospitali-
sation, etc. vont dans ce sens. Cela impliquera,
pour le libéral, une remise en question de son
mode d’exercice et de sa façon de travailler.
Nous voyons apparaître des thèmes comme :
qualité, accréditation… Ce n’est pas par hasard.
Les soignants doivent s’inscrire dans une
démarche concurrentielle portant sur la qualité
de leurs prestations. N’en déplaise à certains qui
se croient les meilleurs parce qu’ils ont plusieurs
années d’exercice derrière eux. Il paraît fonda-
mental de rester au top des connaissances et du
savoir-faire par une formation continue person-
nelle ou assurée par des organismes spécialisés.
Même si ces formations ne sont plus prises en
charge par le FIF-PL (les CPAM, quant à elles,
sont tenues de dédommager les soignants de par
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Un nouveau site web
L’ association AIISADER
(Association des Infirmières et Infirmiers de Soins A Domicile -
Étude et Recherche) à la joie de vous annoncer la naissance
de son site Web : www.multimania.com/aiisader