Edition 2010 Journal d’information de la Clinique des Grangettes No 4 Journal des Grangettes Devenir parents CONSULTATION D’URGENCE Cet événement suscite une joie intense et vient bouleverser la cellule familiale. Il doit être accompagné de chaleur humaine, d’expérience et de sécurité. Un pavillon pour les enfants Un nouveau centre d’urgence pédiatrique entièrement conçu pour rassurer et mettre les enfants le plus à l’aise possible. Pages 4 et 5 FÉCONDATION IN VITRO Envie d’un bébé La petite Leila prend son bain. Près de 1000 nouveau-nés voient chaque année le jour aux Grangettes. La Clinique assure aux jeunes parents les meilleures condi- MATERNITÉ Beauté et santé Retrouver rapidement un ventre plat après l’accouchement: une préoccupation qui touche toutes les jeunes mamans et qui va bien au-delà de l’esthétique. C’est possible grâce à des exercices spécifiques. Page 15 tions possibles durant l’accouchement, tant sur le plan médical que sur celui du bien-être. Une importance toute particulière est accordée à la maman pour assurer son confort et répondre à ses interrogations. Par ailleurs, de nombreuses plateformes ont été développées afin d’accompagner les parents, que ce soit avant la naissance, avec des cours de préparation à l’accouchement, après la naissance, avec un centre de « remise en forme » et plus tard, pour soigner les premiers bobos des enfants dans le nouveau centre d’urgence pédiatrique. L’infertilité est en augmentation, et de plus en plus de couples ont recours à la fécondation in vitro pour combler leur désir d’enfant. Chaque année, plus de 200 interventions sont pratiquées au Centre de procréation assistée des Grangettes, l’un des cinq plus grands centres privés FIV de Suisse. Page 18 Numéro spécial: Mère - enfant 2 ORTHOPEDIE ORTHOPEDIE EDITORIAUX 3 Une dimension humaine avant tout V eiller au bien-être de la mère et de l’enfant, voilà une préoccupation qui nous tient à cœur depuis toujours aux Grangettes où, chaque année, nous accueillons près de 1000 nouveau-nés. Depuis la création de la maternité, au début du siècle dernier, près de 70 000 bébés ont vu le jour à la Clinique. Et chaque naissance reste pour nous, comme pour les parents, un événement unique, rempli d’émotion. ������������������������������������������������ ���������������� ����������������� ��������� ���� ����������� � � � ��� ������� ���� ����������� � � � �������� ���������������� � � � ����� �� ��� �� � ��� ������� � � � ����������������� Le secteur mère-enfant est en constante évolution. De nombreuses plateformes ont été développées afin de répondre aux besoins de la mère et de l’enfant durant les différents stades de leur vie : avant la naissance, avec des cours de préparation à l’accouchement ( Page 16 ), après la naissance, avec un service de physiothérapie et de diététique permettant à la jeune maman de retrouver la forme ( Page 15 ), et plus tard, pour soigner les premiers bobos des enfants, avec un centre de pédiatrie ambulatoire unique en Suisse ouvert le 1er octobre 2009 ( Pages 4 - 5 ). D’autres activités très spécialisées et technologiques permettent d’accompagner les familles lors d’épisodes plus difficiles à traverser. Nous pouvons ainsi assister les couples qui souhaitent mettre au monde un enfant au sein de notre centre de fécondation in vitro ( Page 18 ), ou assurer des interventions plus complexes dans notre unité de chirurgie pédiatrique. Le secteur mère-enfant représente donc plus que jamais un pôle central de nos activités. Ce domaine s’est renforcé année après année grâce à des équipes soignantes exceptionnelles qui ont su conser- ver cet esprit humain et intimiste qui caractérise notre institution. Nous avons donc souhaité consacrer ce 4 e numéro du Journal des Grangettes à un thème qui nous est cher. Nous espérons que cette édition vous sera utile au quotidien et que vous la conserverez comme un guide rempli d’informations et de conseils. Gilles Rufenacht Directeur Gilles Rufenacht, directeur de la Clinique des Grangettes, et le Dr Jean-François Huber, directeur médical du secteur mère-enfant. L a Clinique des Grangettes a su à travers ces dernières décennies prendre un certain essor tout en conservant son esprit, cher à tous ceux qui côtoient l’institution. Les sœurs de Metzingen, qui ont géré la Clinique dans les années 60, ont en effet marqué leur passage par cette empreinte : un état d’esprit unique caractérisé par une prise en charge remplie d’humanité. Ce sont essentiellement ces valeurs humaines qui font la force et le succès de la Clinique. Il y a en effet un véritable désir de servir, à tous les niveaux, afin que les patients se sentent immédiatement à l’aise, voire presque en famille. Le secteur mère-enfant, et plus particulièrement le secteur maternité, bénéficie d’une structure médicale qui permet aux médecins de la ville d’exercer leur art dans les meilleures conditions possibles. Nos patientes peuvent ainsi mettre au monde leur enfant dans des conditions de sécurité et de bien-être optimales avec le gynécologue de leur choix. C’est une occasion rêvée pour moi de rendre hommage aux sages-femmes de la Clinique, dotées d’un tel professionnalisme qu’elles s’adaptent, avec un naturel déconcertant, au fonctionnement de chaque médecin tout en apportant une même qualité de soin à toutes les parturientes. En parcourant cette édition, vous pourrez aussi vous plonger dans l’univers de la néonatalogie, domaine d’excellence de la Clinique et du médecin pédiatre responsable, Dr Pierre Klauser, notamment à travers un reportage photo au sein du service (Pages 12-13). Ce journal, largement diffusé, nous donne la possibilité de partager avec vous tous les services offerts aux familles. C’est une fierté pour nous de vous les présenter, nous vous souhaitons une excellente lecture. Dr Jean-François Huber Directeur médical secteur mère-enfant 4 CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE Une ambiance rassurante Entrevue avec M. Pierre Mottu, président de la Fondation Wilsdorf. A vant de se concrétiser aux Grangettes, l’idée d’un nouveau centre d’urgence pédiatrique a germé à la Fondation Hans Wilsdorf. C’était il y a 12 ans. « Nous avions constaté que Genève souffrait d’une réelle lacune dans ce domaine et qu’il était souvent difficile, pour les parents d’un enfant en situation d’urgence, de consulter rapidement, explique Pierre Mottu, président de la Fondation. Nous avons dès lors décidé de chercher une solution. » La Fondation Wilsdorf a donc proposé de financer un bâtiment spécifiquement destiné aux urgences pédiatriques. Comment cela s’estil passé, concrètement, et comment la collaboration avec les Grangettes s’est-elle instaurée? Pierre Mottu : Dans un premier temps, j’ai pris contact avec le Dr Pierre-François Unger, qui était alors à la tête du service des Urgences à l’Hôpital cantonal, pour lui parler de notre projet. Il s’est montré d’emblée très enthousiaste, et m’a donné de nombreux conseils, touchant notamment à la faisabilité d’un tel centre d’urgence pédiatrique ainsi qu’au rôle qu’il pourrait jouer à Genève. Comme il existait déjà un tel service sur la rive droite, à l’Hôpital de la Tour, le nouveau centre auquel nous rêvions devait donc se situer sur la rive gauche. Mais la nécessité de trouver un terrain suffisamment grand a rapidement montré que ce n’était guère envisageable en pleine ville. Or, la chance a voulu qu’une parcelle se soit révélée disponible à la route de Chêne. Il devenait dès lors évident que ce projet devait se réaliser avec les Grangettes, toutes proches. J’en ai donc parlé avec Philippe Glatz, président de la Clinique, qui a également accueilli l’idée avec enthousiasme. Alors, pourquoi s’est-il écoulé 12 ans entre la naissance de votre projet et sa concrétisation ? D’une part parce que nous avons voulu que cette réalisation soit en tout point exemplaire et qu’il ne fallait pas qu’elle soit bâclée. Mais aussi en raison du fait que, particulièrement à Genève, une telle entreprise prend beaucoup de temps : achat du terrain, démarches administratives, demande d’autorisation de construire, solution des problèmes de circulation, etc. La Fondation Wilsdorf a pris en charge l’entier de la réalisation de ce centre pédiatrique et de ses équipements. Vous aviez des idées très arrêtées sur le projet ? Tout à fait : la mission que nous avons confiée à l’atelier d’architecture Brodbeck-Roulet consistait à créer un bâtiment médical ultrafonctionnel au concept original et attractif, mais surtout qui offre aux enfants en situation d’urgence une ambiance apaisante et rassurante. Notre objectif était de faire en sorte qu’ils s’y sentent vraiment à l’aise. Nous voulions également que la lumière naturelle joue un rôle primordial, et qu’elle se répande le plus possible à l’intérieur du bâti- ment. Ce qui est réussi : le jour pénètre partout, y compris au sous-sol, au travers de la toiture, de certains éléments de la façade et des planchers, mais également du bassin extérieur. Par ailleurs, les architectes ont eu la bonne idée de jouer avec l’eau, si bien que les enfants ont l’impression d’arriver dans une île, avec de l’eau tout autour du bâtiment. Sans parler de l’aquarium géant, une idée que nous avons nous-mêmes soufflée aux architectes. Justement : pourquoi un si grand aquarium au centre du bâtiment? Nous voulions qu’il y ait des animaux, parce que c’est un élément de vie dont on connaît l’impact positif sur les enfants. A contrario, les plantes, les tableaux ou les jeux de plots n’intéressent que marginalement les enfants. Or, il n’était guère possible d’avoir des girafes ou des éléphants, encore moins des animaux de basse-cour, pour de simples questions d’hygiène. Nous nous sommes donc décidés pour des poissons. Mais pas Un aquarium de 10 m de haut qui captive et déstresse immédiatement les enfants. n’importe quels poissons : plutôt que de vulgaires poissons rouges, nous voulions quelque chose d’exceptionnel, de ludique et de didactique, qui permette aux enfants et à leurs parents de se distraire tout en apprenant. D’où ce choix d’un aquarium géant accueillant une véritable tranche du lac Tanganyika, avec ses nombreux poissons exotiques. Vous avez également souhaité que ce centre soit respectueux de l’environnement. Absolument, c’était une des données imposées aux architectes. Il aurait été inconcevable qu’ils viennent avec un projet génial mais ne respectant pas l’environnement. Ce bâtiment permet ainsi de récupérer l’énergie, il dispose de capteurs solaires et il est doté d’une pompe à chaleur assurant chauffage et climatisation, dont les sondes plongent à une profondeur de 160 mètres. Bref : tout ce qui était réalisable aujourd’hui en termes de protection de l’environnement, nous l’avons fait! 5 Une consultation d’urgence pour tous les enfants L’assurance de base de tout un chacun y est suffisante au même titre qu’à l’Hôpital. I l s’agit du plus grand service de consultation et d’urgence pédiatrique privé de Suisse. Structure moderne et adaptée au besoin de la région, le nouveau centre offre une couverture médicale complète permettant la prise en charge et le traitement des urgences de pédiatrie tant sur le plan médical que sur le plan chirurgical. Philippe Glatz, président de la Clinique des Grangettes, répond à quelques questions. sultations d’urgence pédiatrique de la région. Les attentes y étaient parfois jugées très longues par les patients. Notre nouveau centre doit permettre de le décharger. La deuxième structure, plus généraliste, est celle de l’Hôpital de la Tour qui intègre au sein de son service d’urgence adulte un service de consultations pédiatriques. Il manquait donc sur le territoire une structure qui permette de couvrir les besoins. Ainsi, votre nouveau centre d’urgence pédiatrique est ouvert à tous les enfants, comment s’inscrit-il dans le réseau genevois ? Genève compte à ce jour deux structures partiellement équivalentes à celle de la Clinique des Grangettes. La toute première est celle du service de pédiatrie de l’Hôpital cantonal universitaire. Son service, souvent engorgé, assume la quasi-totalité des con- Ce nouveau centre, à la pointe de la technologie, a pu être mis en place grâce à la volonté et l’aide précieuse de la Fondation Hans Wilsdorf qui a trouvé en la Clinique des Grangettes le savoir-faire et le professionnalisme qu’elle recherchait. Vous aviez déjà une garde de pédiatrie très connue. Y avait-il nécessité d’élargir ce service ? Toute l’équipe du nouveau centre d’urgence pédiatrique des Grangettes. Certes, la Clinique des Grangettes a assumé depuis toujours une garde de pédiatrie en collaboration avec les HUG et la SGP (Société genevoise de pédiatrie), Celle-ci a rendu d’éminents services. Mais une telle garde, conçue sur le modèle d’un cabinet de ville, connaissait plusieurs limites. Ainsi, l’ancienne garde ne prenait en charge que les consultations de type médical, à l’exclusion des consultations de type traumatologique ou chirurgical, ceci seulement sur rendez-vous. Avec la nouvelle consultation d’urgence, toutes les prises en charge sont possibles et sans rendez-vous. Grâce à la mise à disposition rationnelle de toutes les ressources de la Clinique des Grangettes, les urgentistes, pédiatres et médecins spécialisés bénéficient ici d’un nouvel ensemble plus grand et plus efficace au service des enfants. Ce cercle de compétence élargi regroupe en outre au sein d’un même périmètre des pédiatres, chirurgiens pédiatriques, radiologues, orthopédistes, ophtalmologues, ORL et anesthésistes, tous praticiens confirmés et anciens chefs de clinique, ainsi qu’un matériel de pointe 7 jours sur 7 à la disposition de la population. Vous avez déclaré avoir agi dans le sens de l’intérêt public et non pas commercial, pouvezvous nous expliquer en quoi et pourquoi ? Il faut préciser que malgré les généreux investissements de la Fondation Hans Wilsdorf pour la mise à disposition de ce magnifique bâtiment, la Clinique des Grangettes devra subventionner les charges de fonctionnement de cette nouvelle structure. En effet, ouvertes à toute la population, les consultations n’y sont facturées qu’au tarif de l’assurance obligatoire, tarif égal pour tous. Les services d’urgences travaillent toujours à perte pour près de 50% de leurs charges de fonctionnement et la Clinique des Grangettes ne bénéficie d’aucune subvention d’Etat. C’est donc bien au titre de l’intérêt général que la Clinique des Grangettes et la Fondation Hans Wilsdorf ont uni leurs efforts pour cette réalisation. La subvention accordée par la Clinique des Grangettes à ses services d’urgences lui permet de restituer une partie de la reconnaissance que lui porte la population en fréquentant ses services privés. Nous trouvons normal, si nous faisons quelques bénéfices dans notre exploitation privée, de les remettre à la disposition du plus large nombre. 6 CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE PREVENTION ET VACCINS Quand faut -il se précipiter aux Urgences ? En dehors des situations d’extrême gravité, il n’est pas toujours facile d’évaluer s’il faut ou non amener son enfant aux Urgences. La meilleure solution : s’écouter ! enfant va mourir. Heureusement, c’est spectaculaire, mais pas mortel. Toutefois, il faut rapidement hospitaliser l’enfant pour le soigner.» Des espaces d’attente conçus de manière ludique. C omment réagir quand un enfant se blesse, tombe subitement malade ou encore semble mal dans sa peau ? Faut-il appeler les secours, se précipiter aux Urgences, ou encore... le soigner soi-même ? Il n’est pas toujours facile d’évaluer la gravité d’une situation et d’adopter le bon comportement. Selon le Dr Alessandro Diana, responsable du nouveau centre d’urgence pédiatrique des Grangettes, il n’y a qu’une chose à faire : s’écouter! « Devant toute situation qui vous paraît inquiétante – même si en réalité, elle ne l’est pas vraiment – n’hésitez pas à faire appel à votre pédiatre ou, le cas échéant, à un service d’urgences, sans crainte des jugements, explique le Dr Diana. C’est notre rôle, en effet, de reconnaître l’angoisse des parents, quel que soit le problème. Si une jeune maman vient me voir pour un hoquet qui l’inquiète, c’est à moi de la rassurer. Il est également normal qu’on panique plus vite lors du premier enfant, parce qu’on n’a pas la même expérience, ni les mêmes connaissances que lorsqu’il s’agit du troisième. » Appeler le 144? Quand une urgence est extrêmement grave - grosse crise d’asthme, convulsion fébrile ou encore noyade - il faut immédiatement contacter le 144. « Il est préférable d’appeler une ambulance plutôt que de mettre votre enfant dans la voiture et, dans la panique, risquer un accident en roulant trop vite », assure le Dr Diana. En revanche, dans l’attente des urgentistes, les gestes de premiers secours, tels que massages cardiaques ou bouche-à-bouche peuvent être cruciaux. Par ailleurs, il est primordial, si l’enfant est inconscient, de le mettre en position latérale et de dégager ses voies respiratoires. « Afin de savoir vraiment que faire en cas d’accident, il peut être utile de suivre un cours « A-B-C », ce qui signifie en anglais Airway-Breathing-Circulation, afin de réagir le mieux possible en cas de nécessité et d’avoir une vision générale des problèmes les plus courants. » Au rang des situations paniquantes: la convulsion fébrile. «C’est quelque chose d’extrêmement impressionnant qui arrive relativement fréquemment entre 6 mois et 6 ans, souligne le Dr Diana. En fait, il s’agit d’une crise épileptique qui dure en général moins de cinq minutes, qui est due à une montée de fièvre. Dans ces moments-là, les parents sont souvent persuadés que leur Pour les urgences non vitales, aux parents d’agir en fonction de ce qui leur semble adéquat : attendre ou aller consulter. « Dans un premier temps, essayez tant que possible de contacter votre médecin traitant, car il connaît bien l’enfant et pourra vous aider », estime le Dr Diana. Le cas échéant, vous pouvez vous rendre directement aux Urgences ou téléphoner pour demander conseil. L’avantage, en appelant, c’est qu’une infirmière pourra procéder à un premier check-up et vous donner éventuellement quelques conseils, notamment sur des médicaments à donner à votre enfant. Toutefois, là également, faites ce que vous pensez juste, et n’hésitez pas à vous déplacer, même si la personne qui vous aura répondu estime que cela n’est pas nécessaire, car on ne peut tout prendre en compte par téléphone. » En effet, il n’y a jamais une réponse toute faite à un problème donné : ainsi, si un enfant tombe sur la tête, les conséquences et le comportement à adopter seront différentes selon que l’enfant a chuté sur un sol dur ou mou, qu’il a 3 mois ou 4 ans, qu’il a perdu conscience ou pas, qu’il vomit ou non. Autre avantage en appelant les Urgences avant de vous y rendre, c’est qu’on pourra vous suggérer, si c’est possible, de différer votre venue en cas de forte affluence. Ce qui vous évitera d’attendre trop longtemps avant d’être pris en charge et qui contribuera, parallèlement, à réguler quelque peu le flux dans le service hospitalier. 7 La vaccination est la meilleure des médecines préventives En vaccinant son enfant, on le protège contre certaines maladies graves tout en préservant la santé publique. Il est donc important d’informer les parents, mais sans contrainte. L es vaccins sont un moyen essentiel de prévention des maladies infectieuses et virales. Pourtant, certains parents hésitent, voire refusent que l’on injecte de tels anticorps à leurs enfants. Faut-il alors rentrer en conflit avec eux ? Non, estime le Dr Alessandro Diana, responsable du nouveau centre d’urgence pédiatrique des Grangettes et expert en vaccinologie à Infovac. « De facto, les vaccins sont une atteinte à l’intégrité corporelle. Par conséquent, il est important qu’il y ait un consentement mutuel. » Aujourd’hui, en Suisse, on ne parle plus de vaccination obligatoire. En revanche, la Commission fédérale pour les vaccinations ( CFV ) édicte des niveaux de recommandation. Au premier rang, les vaccins de base recommandés à tout le monde, et considérés comme indispensables tant pour la santé publique que la santé individuelle ( notamment diphtérie, tétanos, rougeole, oreillons, rubéole ). Viennent ensuite les vaccins complémentaires pour ceux qui veulent la meilleure protection possible ( méningite, pneumocoque, HPV... ), puis les vaccins conseillés aux personnes exposées à des risques précis. Et, finalement, les vaccins sans recommandation, parce que le bénéfice public qu’on en tirerait n’est pas suffisamment important face au coût qu’occasionnerait leur remboursement par les caisses maladie ( par exemple, le rotavirus qui agit contre les fortes diarrhées enfantines ). Toutefois, quelle qu’elle soit, la vaccination constitue un pilier de la médecine préventive. Et le Dr Alessandro Diana en est le premier convaincu. Pourtant, il estime contre-productif de vouloir forcer ceux qui ne sont pas de cet avis à changer leur point de vue. « Il ne faut pas rentrer dans la polémique, ni agresser les gens opposés aux vaccins. En revanche, il est fondamental de leur donner une information complète pour qu’ils puissent se faire une opinion en toute connaissance de cause. » Il arrive d’ailleurs fréquemment que certains changent d’avis et réclament, après réflexion, l’un ou l’autre vaccin pour leur enfant. Les vaccins sont victimes de leur succès Reste que, parfois, il est difficile de voir l’utilité de telle ou telle injection : « Les vaccins sont victimes de leur succès, constate le Dr Diana. Qui entend encore parler du tétanos ou de la diphtérie en Suisse ? Pourtant, cette der- nière est à deux heures d’avion de chez nous, au Maroc, avec des conséquences gravissimes. Et, si l’on n’y prend garde, certaines maladies peuvent réapparaître. » C’est notamment le cas de la rougeole, dont on a subi une importante épidémie l’année dernière, et qui a provoqué le décès d’une fillette non vaccinée à Genève. On estime qu’en l’absence de vaccination il y aurait chaque année en Suisse environ 40 - 70 encéphalites et 15 - 40 décès par rougeole! Et qu’en est-il des effets secondaires de tous ces vaccins ? « Le risque zéro n’existe pas, reconnaît le Dr Diana. Toutefois, la plupart du temps, ils sont minimes en comparaison des bénéfices. Cela se limite généralement à des douleurs locales, rougeurs, fièvre ou encore allergies à certains composants du vaccin. » Reste qu’on entend également parler de problèmes Le Dr Alessandro Diana, responsable des urgences pédiatriques de la Clinique des Grangettes. plus graves. Par exemple, de scléroses en plaques provoquées par le vaccin contre l’hépatite B. « Les statistiques ont démontré qu’il n’y a pas de lien causal entre les deux, répond le médecin. Il faut en effet faire la différence entre lien temporel et lien causal. Si je me fais renverser par une voiture, juste après m’être fait vacciner, on est dans la première catégorie, pas dans la seconde. » Quant à ceux qui mènent des croisades anti-vaccinations, avec preuves scientifiques à l’appui, ils brandissent généralement des études qui datent de nombreuses années. Et, comme le souligne le Dr Diana, « ce qui était vrai hier, ne l’est plus forcément aujourd’hui ». Pour en savoir plus sur les plans de vaccinations en Suisse et les différents vaccins à disposition, vous pouvez consulter le site : www.infovac.ch 8 RADIOLOGIE PEDIATRIQUE RADIOLOGIE PEDIATRIQUE L’IRM fœtale La radiologie pédiatrique Luca Spadola est radiologue pédiatre. Ce qui signifie qu’il est radiologue et a choisi comme sous-spécialité la radiologie pédiatrique. «M on métier, c’est la radiologie appliquée aux enfants. Ceux-ci ne sont pas des « petits adultes » et souffrent de pathologies bien particulières que nous, radiologues pédiatres, imageons grâce aux techniques d’imagerie à disposition ( IRM, scanner, ultrasons, radiographies... ). Les techniques d’imagerie sont globalement les mêmes que celles destinées aux adultes mais les pathologies sont différentes. Le matériel dont nous disposons dans ce nouveau bâtiment est haut de gamme, poursuit-il. L’IRM, par exemple, est vraiment à la pointe de la technologie et nous avons une salle de radiologie digitale robotisée très moderne, une salle de scopie et un échographe dernière génération.» A noter également une salle d’anesthésie accolée à la salle d’IRM pour des examens sous anesthésie. «Nous serons les seuls avec les HUG à pratiquer ce genre d’examens», précise le Dr Spadola. Le service de radiologie pédiatrique compte deux médecins radiologues, deux techniciens et deux secrétaires-réceptionnistes. tres spécialistes dans un centre exclusivement ambulatoire. Ce qui me semble intéressant, c’est la notion d’unité de soins pédiatriques. Dans ce bâtiment nous dispensons un savoir faire médical, chirurgical, radiologique au service de l’enfant. Je n’ai pas connaissance d’un autre bâtiment de ce style au monde, dédié exclusivement aux soins pédiatriques ambulatoires. » «Mes patients vont des nouveaunés aux jeunes de 17 ans. Comme je parle le même langage que mes collègues pédiatres, cela facilite la collaboration», relève le spécialiste. C’est justement le côté transversal du bâtiment pédiatrique qui a séduit le jeune médecin. « C’est vraiment novateur de la part des Grangettes d’avoir rassemblé un tel corps de spécialistes autour de la problématique de l’enfant et de pouvoir travailler de manière transversale et en harmonie avec d’autres pédia- Une imagerie qui détaille très finement l’anatomie fœtale. E Le Dr Luca Spadola, spécialiste en radiopédiatrie. L’enfant patient Q uelles sont les différences entre la radiologie pédiatrique et celle destinée aux adultes ? C’est essentiellement une différence de taille et de physiologie. Chez nos patients, le poids peut varier de quelques grammes pour les prématurés, à plusieurs kilos, chez les adolescents. Il nous faut donc sans cesse adapter les différents systèmes d’imagerie ( radiographies, CT, protocoles d’IRM, injections de produit de contraste ) à l’âge des enfants. Autre élément, l’anatomie des petits est en perpétuel changement, dû à la croissance. Certains organes changent d’aspect et leur « normalité » varie en fonction de l’âge. L’aspect normal change significativement à l’imagerie et il faut donc connaî- tre ces changements, en plus des pathologies, pour interpréter correctement les examens radiologiques. La méconnaissance de cette particularité est souvent source de mauvaise interprétation de ces images par nos collègues radiologues pour adultes. Comment pratiquer des examens radiologiques sur des enfants ? La manière d’aborder les examens radiologiques est différente selon l’âge de l’enfant qu’on a en face de nous. Le petit enfant est souvent non collaborant : incapacité de rester immobile, de retenir sa respiration, etc. Ce qui limite tous les examens radiologiques. Il nous faut donc nous adapter et trouver des solutions pour contourner ce L’IRM fœtale est un examen de pointe, s’intégrant dans le diagnostic prénatal, en complément de l’échographie de dépistage. Dans ces cas-là, l’équipe est prête à intervenir le plus efficacement possible le jour de la naissance. » Des soins transversaux problème. L’équipe médicale, qui doit impérativement être habitué à ces conditions, joue là un rôle primordial pour distraire l’enfant dans le but de réaliser un examen dans les meilleures conditions possible. L’environnement dans lequel on va réaliser les examens est important. Il s’agit de réconforter l’enfant, de diminuer son anxiété pour augmenter les chances qu’il collabore. Endormez-vous parfois les enfants ? Dans certains cas, plus particulièrement quand l’enfant doit rester immobile pendant un intervalle plus long, comme par exemple lorsqu’il doit bénéficier d’une IRM, on ne pourra pas contourner la sédation. Dans le centre pédiatrique des Grangettes, nous avons prévu un lieu où les anesthésistes pourront endormir les enfants de moins de 5 ans qui doivent passer un examen IRM. Quel est le rôle des parents ? Une autre particularité fondamentale de la radiologie pédiatrique est la relation entre le radiologue et la famille. Cette relation se fait souvent avec les parents de l’enfant et non directement avec l’enfant. La communication que l’on va établir est primordiale. Il est tout à fait naturel que les parents soient inquiets et protecteurs; pour cette raison, nous devons donner des explications claires sur le type d’examen effectué et faire preuve de beaucoup de patience et d’empathie. 9 n effet, l’échographie reste l’examen de base incontournable pour s’assurer que le futur bébé se porte bien ou, le cas échéant, dépister d’éventuelles anomalies. En cas de suspicion, on peut alors avoir recours à un examen beaucoup plus précis : l’IRM ( imagerie par résonance magnétique ) fœtale. C’est un examen de diagnostic prénatal, réalisable dans le nouveau centre de radiologie pédiatrique de la Clinique des Grangettes, et qui permet d’apporter des renseignements morphologiques importants sur le fœtus. « Cet examen est complémentaire. Il n’est jamais réalisé en premier recours, souligne Solène Ferey, radiopédiatre, ancienne cheffe de clinique au Centre de diagnostique prénatal du Groupe hospitalier Cochin - Saint - Vincent de Paul à Paris. Il vient toujours compléter un diagnostic échographique et apporte une information plus précise sur le fœtus et ses annexes. » la suspicion échographique et de dépister des anomalies associées qui auraient échappé à l’échographie ( par exemple des anomalies de la gyration cérébrale ), explique le Dr Solène Ferey. Ce qui permet d’avoir une prise en charge adaptée dès la naissance. L’IRM peut également donner une information sur le placenta, poursuit la radiologue. Il arrive, par exemple, qu’il soit mal positionné, ou mal inséré. Détailler l’anatomie fœtale L’imagerie permet en effet de détailler très finement l’anatomie fœtale, particulièrement au niveau du cerveau, du thorax, de l’abdomen. La majeure partie des indications reste l’IRM cérébrale fœtale. « Cet examen permet de confirmer Le Dr Solène Ferey, spécialiste en radiopédiatrie. Non irradiante, sans nécessité de préparation particulière, l’IRM fœtale se pratique à partir de la fin du deuxième trimestre de la grossesse, car, auparavant, la mobilité excessive du fœtus et son immaturité ne permettraient pas d’obtenir des images correctement interprétables. «Concrètement, l’examen dure une vingtaine de minutes. La maman est installée de manière confortable, avec un coussin, dans la position où elle se sent le mieux: sur le dos ou le côté. Evidemment, le conjoint peut être présent s’il le désire. « Emotionnellement, il s’agit d’un examen relativement anxiogène. Nous faisons en sorte d’entourer la future maman, assure le Dr Ferey. Toutes les patientes sont envoyées par leur obstétricien. Les résultats sont ensuite analysés et discutés par une équipe pluridisciplinaire, avant qu’ils soient transmis au praticien de la patiente. C’est lui qui informera la future maman de la situation et la mettra au courant des diverses possibilités qui s’offrent à elle. C’est vraiment un examen qui s’intègre dans une démarche globale afin de permettre la meilleure prise en charge possible lors de la naissance. » 10 PÉDIATRIE NÉONATALOGIE Le pipi au lit : une vraie souffrance De nombreux enfants, en particulier des garçons, souffrent d’énurésie. Un problème à prendre au sérieux, qui a souvent une cause d’ordre physique et non psychologique ! ceux-ci : le jeu du plus gros pipi. L’enfant, à qui l’on remet des récipients gradués, a pour mission de les remplir toujours un peu plus en une seule fois. Dans le même esprit, on peut lui demander de remplir une carte avec des soleils ou des nuages, en fonction de la manière dont s’est déroulée la nuit. « Ce sont des exercices très encourageants pour le petit, car cela lui permet de voir concrètement que la situation évolue. » L’infection urinaire se traite également de manière satisfaisante avec des médicaments. En revanche, pour d’autres cas, il faut envisager une intervention chirurgicale. Par exemple, quand une petite valvule bouche en partie la sortie du conduit urinaire ou qu’il y a un obstacle à la sortie de la vessie. Toutefois, même s’il doit en passer par une opération, l’enfant est soulagé qu’on lui apporte une solution et est rassuré de savoir qu’il n’est pas «fou». L’énurésie, selon le dessinateur Pecub. «I l ne faut pas dramatiser, ça va passer tout seul! » Pour nombre de parents, il n’y a pas lieu d’agir autrement, quand un enfant est atteint d’incontinence urinaire nocturne. Et, effectivement, le problème peut disparaître de lui-même. Toutefois, souvent ce n’est pas le cas et 1 à 2 % des garçons font encore pipi au lit à l’école de recrues! Mais surtout, l’énurésie est une véritable souffrance pour tous ceux qui en sont atteints ! Pourtant, le problème reste encore tabou. « Le petit est souvent honteux de ce qui lui arrive et ne veut pas en parler, explique le Dr Philippe Bugmann, chirurgien pédiatre aux Grangettes, qui voit passer de nombreux cas dans son cabinet. Quant aux parents, ils préfèrent que cela reste une réalité cachée, sans se rendre compte que leur enfant souffre. » Il n’y a pas de calendrier tout fait. Certains bambins sont propres à 2 ans, avec d’autres, cela peut prendre un peu plus de temps. Mais le Dr Bugmann est d’avis qu’il est intelligent de s’interroger et de parler du problème avec son pédiatre, lorsqu’un enfant de 4 ou 5 ans commence à avoir une vie sociale et qu’il n’ose pas, par exemple, aller dormir chez des petits copains par crainte de faire pipi au lit. Alors, quand faut-il s’inquiéter? On catalogue souvent à tort l’énurésie de psychologique. « Cela peut être le cas quand un petit frère arrive. Mais alors les « fuites » durent quelques semaines, puis elles passent, confie le Dr Bugmann. En réalité, la plupart du temps, il y a une cause d’ordre physique ou biologique. » On a notamment découvert qu’un gène, voire deux étaient à l’origine d’un certain nombre de cas. Avant d’opter pour un traitement quelconque, le pédiatre aura recours à un questionnaire. « On découvre ainsi que de nombreux enfants incontinents la nuit rencontrent également des problèmes le jour. Un petit qui va aux toilettes 10 fois dans la journée, ce n’est pas normal, assure le pédiatre. Cela peut signifier qu’il a une vessie trop petite ou qu’il souffre d’une infection urinaire. » Dans le premier cas, il existe des traitements médicamenteux efficaces, qui aident la vessie à grandir et que l’on accompagne généralement d’exercices – qu’il importe de rendre ludiques pour qu’ils soient suivis – afin d’évaluer le muscle de la vessie. Parmi « Généralement, c’est quand le petit est guéri qu’il explique vraiment à quel point il souffrait auparavant, raconte le Dr Bugmann. Néanmoins on se rend déjà compte en consultation de ce qu’il endure. Souvent, il se retire quand on aborde son problème. Mais on voit bien qu’il laisse traîner l’oreille pour tout entendre et, quand le diagnostic est posé, on voit son sourire revenir: il est soulagé qu’il y ait une cause physique. » Pour les parents également, c’est une véritable délivrance, et souvent, ils se demandent pourquoi ils n’ont pas réagi plus tôt. Ainsi, cette maman d’un enfant de 9 ans qui, depuis 3 ou 4 ans, lavait trois fois par jour les pantalons de son fils. Autant dire que, pour le bien de toute la famille, il importe de ne pas laisser traîner ce problème qui, même s’il paraît bénin, entraîne beaucoup de douleurs de part et d’autre. 11 La néonatalogie, entre tradition et technologie Le service de néonatalogie de la clinique des Grangettes, supervisé par le Dr Pierre Klauser, est l’un des plus importants de Suisse. Tour d’horizon. D e petits cris s’échappent d’un berceau. Un visage bienveillant se penche. Une voix douce répond aux suppliques du bambin. Cette voix apaisante, c’est celle du Dr Pierre Klauser, le responsable médical du service de néonatalogie des Grangettes. Voilà une douzaine d’années déjà que ce pédiatre de renom supervise le service de néonatalogie de la Clinique des Grangettes, une des maternités les plus importantes de Suisse. Année après année, jour après jour, c’est le même miracle de la vie qui se produit ici. Un rituel immuable où la mère et l’enfant sont l’objet d’une attention toute particulière. « Dans le service de néonatalogie des Grangettes, les futurs parents sont accompagnés par des professionnels de la santé très expérimentés », aime à souligner le Dr Klauser. Des soins médicaux de pointe, un encadrement cinq étoiles dans un lieu feutré et apaisant. La relation mère-enfant « Lors d’un accouchement, les gestes sont les mêmes depuis des décennies, et les attentes des parents ne varient pas dans le temps : que leur enfant naisse en bonne santé et que la relation parent-enfant soit gratifiante, explique le pédiatre. Notre volume d’activité est certes constant, mais les pratiques en néonatalogie et la prise en charge ne cessent de se perfectionner. » Une évolution moins spectaculaire que dans d’autres domaines de la médecine, mais qui ici touche un aspect hautement émotionnel : la relation mère-enfant. « Nous avons trois domaines dans lesquels cette relation a pu être nettement améliorée : après une naissance par césarienne, ou lorsqu’un nouveau-né séjourne en couveuse ou encore lors d’une photothérapie. » Dans ce dernier cas, alors que traditionnellement l’enfant est placé sous une lampe bleue ou sur un matelas lumineux, dans ce service, il est possible d’emmailloter le bébé dans des fibres lumineuses ( fibres optiques ) qui lui permettent de suivre le traitement de luminothérapie – qui dure entre 24 et 72 heures – en restant au plus près de sa mère. A la maternité des Grangettes, si les accouchements se pratiquent majoritairement par voie basse, les césariennes font partie du quotidien du Dr Klauser. « Comme chacun le sait, les accouchements par césarienne sont en augmentation, explique le pédiatre. Tordons le cou à une fausse idée. Ce n’est pas uniquement pour simplifier le travail des professionnels de la santé que les césariennes sont pratiquées, mais pour diminuer le stress fœtal lors d’un accouchement qui s’annonce difficile. » La césarienne peut également bénéficier à la mère. « Si la naissance de l’enfant semble compliquée, cet acte permet d’éviter des complications tardives comme des troubles de la continence. » En néonatalogie, tout est entrepris pour que le nouveau-né subisse le moins de gestes invasifs possible. Comment? «Par la prise en charge préventive des risques infectieux.» Si une mère est porteuse de bactéries pathogènes, et donc susceptible de les transmettre à l’enfant lors de l’accouchement, le personnel médical lui administre des antibiotiques pendant l’accouchement. Un petit geste médical, mais un grand bénéfice pour le bébé. «Cela permet en effet de diminuer le risque de transmission de cette bactérie à l’enfant et donc de diminuer les gestes médicaux invasifs sur le nou- Le Dr Pierre Klauser examine un nouveau-né. veau-né. » En bref, moins de prises de sang sur le nouveau-né et moins, ou pas, de prise d’antibiotiques pour le tout-petit. Avec comme volonté de préserver l’enfant de tout stress. «La santé et le bien-être du bébé comme ceux de la mère sont véritablement au centre de nos préoccupations», conclut le Dr Klauser. 12 PHOTO-REPORTAGE PHOTO-REPORTAGE 13 La vie à la nurserie Cet espace accueille les nouveau-nés de la Clinique. Il permet également aux jeunes parents de donner les premiers soins à leur enfant, avec l’aide des nurses. I l y a toujours de l’animation à la nurserie. Des bébés qui pleurent, d’autres qui prennent leur bain. Des parents qui s’entraînent à langer leur enfant. Un pédiatre qui a fait passer sa « visite d’entrée » à un nouveau-né. Bref, une multitude de scènes placées sous le signe des rencontres et de la tendresse. La nurserie, qui accueille tous les nouveau-nés de la Clinique, a été conçue comme un véritable lieu d’échanges avec le personnel médical, mais aussi entre les parents qui sont regroupés durant les soins, afin de faciliter les contacts, le partage d’expériences et d’émotion. Les nurses sont toujours présentes pour veiller sur les petits, mais aussi pour donner des conseils ou répondre aux questions. Que ce soit ou non leur premier enfant, les parents sont très demandeurs. Comment porter son nourrisson sans lui faire mal ? Faut- faut tâtonner, essayer de répondre à tout ce qui est basique. Puis, peu à peu, les parents apprendront à mieux comprendre leur enfan.» Chaque bébé est unique Aujourd’hui, pour favoriser le développement du nouveau-né ainsi que les liens relationnels avec ses parents, le personnel médical encou- il lui donner à manger à heures fixes ? Ou encore, pourquoi pleuret-il ? Voilà, sans doute, la question la plus fréquente. Malheureusement, il n’y a pas de réponse toute faite. Peut-être a-t-il faim, désire-t-il un câlin, est-il mouillé... ou, peut-être, a-t-il juste besoin de s’exprimer. rage le «peau à peau» parents-bébé. Un contact intime et très naturel, apprécié autant par le nouveau-né que celui qui le porte. En dehors des soins, les jeunes mamans peuvent soit garder leur enfant en chambre, soit le laisser à la nurserie, qui accueille toujours, en moyenne, entre 5 et 15 bébés. Il sera alors pris en charge par les nurses. Par ailleurs, c’est également à cet endroit que le pédiatre vient examiner tout enfant qui vient au monde. «Il n’y a pas de décodeur, explique une nurse. Chaque bébé est unique, avec sa propre personnalité et ses propres besoins. Par conséquent, dans un premier temps, il Tandis que le Dr Stéphane Guinand, pédiatre, examine un nouveau-né, des jeunes parents donnent les premiers soins à leur enfant. Moment de découverte et de tendresse partagée entre une maman et son enfant. Pour se reposer, les mamans peuvent également confier leur bébé à la nurserie. 14 DIÉTÉTIQUE ET NUTRITION PHYSIOTHÉRAPIE POST-NATALE Grossesse et nutrition ? Faites-vous conseiller ! Se nourrir correctement avant, pendant et après la grossesse semble parfois insurmontable. Comment se nourrir et alimenter son enfant sans tomber dans les extrêmes ? Sandra Badel, diététicienne, vous guide. destinée aux parents désireux de retrouver de bons réflexes alimentaires pour préparer la venue d’un bébé. « Il est important de souligner que la question de l’alimentation devrait en fait se poser bien avant la conception du bébé, souligne Sandra Badel. A la préconception, l’organisme de la future mère n’est pas toujours bien préparé : régimes, restrictions, évictions ou mauvais choix alimentaires ont souvent malmené l’organisme, il se retrouve privé de micronutriments essentiels à son bon fonctionnement. Il ne suffit pas de « manger équilibré » pour être prête à accueillir une grossesse. « Une nutrition optimale ne se décrète pas. Elle se prépare. » Ne mangez pas moins, mais mieux ! «U ne alimentation saine et équilibrée pendant la grossesse, c’est primordial pour la santé de la mère et de son bébé. » Quelle femme n’a pas entendu cette phrase au moins une fois avant la naissance de son enfant ? Reste que la stricte application de ce précepte en a embarrassé plus d’une. Comment en effet se nourrir et alimenter correctement son enfant sans tomber dans les extrêmes ? « La grossesse est une période privilégiée où une alimentation optimalisée devrait être une priorité, souligne d’emblée Sandra Badel, diététicienne diplômée. S’il est recommandé de ne pas manger pour deux durant la grossesse, il est souhaitable de manger deux fois mieux. » L’équilibre alimentaire ne se décrète pas. Il se prépare Pour mieux conseiller les parents, Sandra Badel propose, en partenariat avec la Clinique des Grangettes, une consultation Prendre conseil auprès d’une diététicienne permet donc de mettre en place une véritable stratégie alimentaire. En commençant par réaliser une « photo » de son alimentation par un bilan biologique. D’autant que chacune a un métabolisme différent, une manière propre d’assimiler la nourriture. « Un ou deux entretiens avec une diététicienne avant la conception permettent de détecter les carences ou les excès à corriger », explique Sandra Badel. Un exemple ? « Prenons le fer. Son excès peut avoir un effet délétère sur le vieillissement des cellules. Au contraire, une carence en fer entraîne une certaine fatigue qui altère le physique et le psychique. » En neuf mois, le bébé va passer de l’état d’embryon à celui d’être humain. Un développement dans lequel l’alimentation va jouer un rôle essentiel. « Durant la grossesse, il est recommandé de respecter un équilibre entre féculents, fruits et légumes, viandes, poissons et laitages, selon les tolérances individuelles », détaille Sandra Badel. L’huile et le beurre restent indispensables afin de couvrir les besoins en vitamines liposolubles A, D, E, K et en acides gras essentiels nécessaires au développement cérébral du fœtus. » Une bonne alimentation permet aussi de diminuer les risques d’intolérance alimentaire et d’allergies du nouveau-né. Les pères ne sont ici pas oubliés. Les conseils dispensés par Sandra Badel ne s’adressent en effet pas uniquement à la femme. Avant la conception en tout cas. « Adapter son alimentation, son hygiène de vie, permet à l’homme d’influer sur la fertilité », raconte la diététicienne. Et, audelà de la conception, de se sentir partie prenante de la grossesse. A la naissance du bébé, le premier réflexe de la mère consiste souvent à se mettre au régime sec pour tenter de retrouver sa ligne d’antan. Un désir de métamorphose qui peut pourtant porter préjudice. « Tenter de perdre des kilos que l’on juge superflus est tout à fait compréhensible. Mais opter pour un régime strict est doublement dangereux : pour la mère et pour l’enfant. La mère s’affame et s’épuise. L’enfant, lui, peut pâtir de carences nutritionnelles si sa mère l’allaite, poursuit Sandra Badel. Les restrictions alimentaires sont néfastes pour l’organisme. » Par contre, une réadaptation du choix nutritif est plus judicieuse. « Pour retrouver un aspect physique qui corresponde à ses attentes, mais aussi pour influer sur une éventuelle dépression post-partum. Se sentir bien dans son corps permet de se sentir bien dans sa tête. » 15 Après l’accouchement, beauté et santé font bon ménage L’utilisation d’une gymnastique appropriée aide les femmes qui viennent d’accoucher à réapprivoiser leur corps. R etrouver un ventre plat après l’accouchement est une préoccupation importante pour les jeunes mamans. C’est d’ailleurs un souci qui va bien au-delà de questions purement esthétiques, selon Tatiana Selz, physiothérapeute qui partage son temps entre son cabinet privé et les Grangettes où elle est responsable de l’obstétrique et du post-partum en tant que physio. « Grossesse et accouchement engendrent des dysfonctionnements physiques que l’on ne saurait négliger, explique-t-elle. Ils entraînent, entre autres, une modification du schéma corporel, un relâchement de la sangle abdominale, un manque de verrouillage et une hyper-mobilité des organes pelviens... A cela s’ajoute le contexte émotionnel qui influence la régulation neurohormonale. » Tatiana Selz, qui s’est notamment spécialisée dans ce domaine, aide donc les femmes qui viennent d’accoucher à réapprivoiser leur corps, tout en le tonifiant avec des mouvements bien spécifiques. Récupérer la tonicité du ventre « La composition des muscles grands droits exclut très clairement − contrairement à ce que prônent les revues traditionnelles − le recours à des exercices abdominaux classiques. Elle suggère plutôt l’utilisation d’une gymnastique appropriée, comme la gymnastique abdominale hypopressive du Dr Marcel Caufriez, qui permet de récupérer la tonicité du ventre en activant les petites fibres. » Techniquement, cette gymnastique posturale fait diminuer la pression intra-thoracique et intra-abdominale. « Elle crée une série de divergences neurologiques qui active la sangle abdominale et le périnée. Elle nécessite toutefois l’intervention et le contrôle spécialisé d’un physiothérapeute, dans une approche progressive : une première phase d’apprentissage, une seconde d’intégration, puis une troisième de mémorisation et d’automatisation », explique la spécialiste. « Notons enfin que, en accord avec le médecin, cette gymnastique est applicable dès la quatrième semaine qui suit l’accouchement, les trois premières semaines étant consacrées à la Tatiana Selz, physiothérapeute, aide les jeunes mamans à retrouver la forme après un accouchement. préparation de cette gymnastique et la stabilisation du bassin. » De tels exercices sont importants, car les muscles abdominaux ( obliques, transverses, grands droits ) remplissent de multiples fonctions. « Ils participent par exemple à la respiration, à la posture, à la régulation de la pression, précise la physiothérapeute. Ils sont également impliqués dans le maintien des organes digestifs comme dans le verrouillage de la colonne lombaire ou le déplacement des viscères pelviens dans l’effort. » Quant aux petites fibres musculaires, elles jouent un rôle clé dans ces fonctions. D’ailleurs, elles constituent plus de 65% des muscles comme le grand droit, alors que les fibres plus grandes, qui donnent la force musculaire, ne représentent que 4% de ces mêmes muscles. 16 OBSTÉTRIQUE OBSTÉTRIQUE Des cours de préparation à la naissance sur un week-end Pendant deux jours, les sages-femmes de la Clinique des Grangettes accompagnent les couples dans leur démarche de préparation à la naissance. Un week-end pour se préparer à devenir parents. D es cours de préparation à la naissance ? Un classique pour s’apprêter à la venue d’un nouveau-né. A la Clinique des Grangettes, l’équipe des sagesfemmes a mis sur pied un cours inédit qui se déroule sur un week-end. Une formule qui se veut différente. Durant deux jours, la sage-femme intervenante propose conseils et initiations à la parentalité. Un cours prénatal qu’ici, on préfère appeler « session de préparation à la naissance ». Car aux Grangettes, les sages-femmes ne se contentent pas de dispenser leur savoir. «Nous recevons autant que nous donnons, souligne Muriel Labbe, sage-femme à la Clinique. C’est véritablement un échange permanent.» Durant cette session, l’intervenante Le père et l’accouchement «J e ne sers à rien », « je me sens inutile », « je ne serai père que lorsque l’enfant sera là ». Un futur papa, ça doute énormément. Pourtant, il occupe bien une place prépondérante dans l’accouchement . Pour aider ces pères en pleine incertitude, les sessions d’aide à l’accouchement dispensées aux Grangettes se veulent un lieu de parole où le futur père est invité à faire part de ses craintes, de ses doutes, de ses envies aussi. Lors de ces séances, il est fait une grande place à la préparation de la mise au monde du bébé, mais également à la notion de parentalité. De deux manières : en expliquant à la maman qu’il faut laisser le père s’occuper de l’enfant : oui, il en est capable ! Et en rassurant l’homme sur son rôle de père : « Nous expliquons aux papas qu’il ne faut pas avoir peur de s’affirmer. Qu’être père, c’est une belle aventure. » se propose d’exploiter «la capacité des futurs parents à être acteurs de la grossesse», raconte encore Muriel Labbe. Aux Grangettes, cette session est un lieu ouvert au couple. Les pères sont incités à participer autant que leurs conjointes. «Au début, les hommes ont souvent tendance à se mettre en retrait. Puis au fil des heures, des discussions et des animations, ils prennent petit à petit confiance en eux et en leur rôle de futur père. » Durant ces deux jours, la sage-femme aborde les aspects théoriques mais également pratiques d’un accouchement. Toutes les questions trouvent réponse. Les interrogations les plus courantes ? « Comment se pose une péridurale ? » ou « comment savoir quand il faut pousser ? ». « Nous prenons le temps qu’il faut pour répondre ensemble à ces questions », confie la professionnelle de la naissance. La sagefemme propose de longs moments de relaxation, mais également des activités physiques, « à l’aide de ballons ou de balles de massa- ges ». Reste que cette session n’est pas un panachage de toutes les techniques de relaxation ou d’approche sensitive. « A chacun ses connaissances et ses compétences, confirme Muriel Labbe. Nous ne pratiquons pas d’haptonomie ou de sophrologie. » Cette dernière est d’ailleurs proposée à la Clinique en complément de la session de préparation à la naissance. Parfois, il faut rassurer certaines femmes qui ne voient dans l’accouchement qu’un mauvais moment à passer. «Nous parlons beaucoup. Notre but est d’offrir un espace de dialogue », raconte la sage-femme. «La session est d’ailleurs très détendue, très chaleureuse. » Pour accentuer cette convivialité, un buffet richement garni est à disposition tout au long de ces deux journées. «Chacun y vient picorer selon ses envies», sourit la sage-femme. Grâce à la diversité des thèmes abordés et pratiqués, «cela permet d’établir un plateau de connaissances qui va finalement mener au but ultime: un bel accouchement!». La sophrologie, une aide bienvenue H ormis la session de préparation à la naissance, la Clinique des Grangettes propose également la sophrologie comme aide à l’accouchement. Ouvert à la mère comme au père, le cours débute par des exercices de relaxation, de prise de conscience du corps, de maîtrise de la respiration. La sophrologie ? Une méthode douce qui permet de contrôler les douleurs de la naissance sans pour autant les éliminer totalement. Guidés par la voix apaisante de la sophrologue, les participants vont petit à petit lâcher prise pour arriver à un état de plénitude. Ces séances permettent à la future maman d’apprendre à gérer son accouchement et d’ainsi mieux lutter contre les angoisses et les tensions provoquées par la crainte d’accoucher. 17 Mieux soutenir la parentalité Entretien avec la doctoresse Nadia Bruschweiler-Stern, pédiatre et pédopsychiatre, directrice du Centre Brazelton Suisse fondé il y a plus de dix ans. L e Centre Brazelton a pour but de soutenir la parentalité. Expliquez-nous le fonctionnement du Centre. On a longtemps pensé que le bébé n’était qu’une pâte à modeler inerte au vécu négligeable puisqu’il n’avait pas de souvenirs. Maintenant, on sait que le bébé est une personne, et qu’il a des besoins très spécifiques. Le Centre Brazelton Suisse a pour vocation de faire connaître les compétences et les besoins du bébé afin que les parents puissent créer avec lui des liens basés sur une compréhension de sa personnalité propre. C’est un atout fondamental pour promouvoir l’harmonie de leurs relations. A travers l’enseignement et la recherche, le Centre diffuse et fait progresser les connaissances et les pratiques. Certains couples ont de la peine à anticiper le fait que la venue d’un bébé va complètement chambouler leur existence et vivent toutes sortes de difficultés. D’une façon plus générale, je dirais que la société ne comprend pas bien la parentalité et la soutient très insuffisamment. Que ce soit à propos du congé parental, des systèmes de garde ou de la protection de l’emploi, nous sommes en retard sur les pays du Nord. Ici les mères sont considérées comme moins performantes qu’avant et dévalorisées, ce qui les rend plus vulnérables. Les spécialistes estiment qu’une majorité de femmes sont touchées par un baby-blues ou une dépression post-partum. Quels en sont les facteurs de risque ? Tout d’abord, il faut faire une distinction entre le baby-blues et la dépression post-partum. Après un accouchement, de nombreuses mères ont le baby-blues avec une forte émotivité qui dure quelques jours parallèlement aux transformations physiques, hormonales et psychologiques intenses qu’elles traversent. La dépression post- partum, quant à elle, se manifeste plus tard, dans les semaines ou les mois qui suivent l’accouchement. La mère peut se sentir dépassée, incompétente, triste, angoissée, perdue, isolée; elle se dévalorise, elle peut ressentir de la culpabilité et parfois aller même jusqu’à regretter d’avoir eu un bébé. C’est une grande souffrance. Ce tableau résulte souvent de la conjonction de nombreux facteurs, en plus de la personnalité et de l’histoire maternelle : le bébé lui-même ( s’il est irritable par ex. ), la relation en transformation du couple, l’entourage familial ( s’il est absent ou intrusif par ex. ), le déroulement de la grossesse et de l’accouchement, l’isolement social entre autres. Plus largement comme on l’a vu, le soutien à la famille offert par la société joue également un rôle important. La dépression post-partum peutelle avoir une influence sur le nouveau-né ? Oui, bien sûr. L’enfant se nourrit de la relation avec ses parents. Si une mère est affectée par une dépression de façon durable, elle sera peut-être moins disponible, interagira moins avec son bébé, cela aura une influence sur la vie quotidienne du bébé et sur son développement. Il est important de rappeler ici qu’une mère qui traverse une dépression post-partum ne l’a pas choisi. Les bébés vont réagir de différentes manières; par exemple, certains bébés « s’éteignent » avec une mère déprimée, alors que d’autres font des tentatives persistantes pour la ranimer, cherchant à capter son attention et à l’engager dans un échange, d’autres encore se plongent dans la découverte des objets pour échapper à la tristesse. important. Il peut donner un coup de main auprès du bébé si c’est souhaité, solliciter l’entourage pour qu’il apporte son appui émotionnel et pratique, et accompagner sa compagne en consultation par exemple. Mais il faut tenir compte du fait qu’il est lui-même en pleine transformation et qu’en plus, un père peut se sentir très démuni face à la dépression. Lors d’une dépression post-partum, que peut faire le conjoint pour soutenir sa compagne ? Aujourd’hui où un couple de nouveaux parents est souvent très seul, le père a un rôle de soutien L’idéal pour éviter la dépression post-partum, c’est la prévention. La « consultation Brazelton » permet aux parents de revisiter leur passage à la parentalité et de découvrir le langage de leur Chaque bébé a sa personnalité et ses propres besoins, explique le Dr Nadia Bruschweiler-Stern. bébé. Cette rencontre avec un spécialiste donne aux parents des connaissances et des outils qui les remplissent de confiance et valorise la nouvelle équipe qu’ils forment désormais. Par ailleurs, il est utile de favoriser la création de liens avec d’autres mères. A la Clinique des Grangettes, pour donner un exemple, quatre mamans peuvent changer et donner le bain à leur enfant en se faisant face. Ainsi elles peuvent voir faire les autres mères, s’en inspirer et nouer des liens. C’est un échange d’expérience, une complicité qui les rassemble et qui valorise le rôle de mère. 18 FÉCONDATION ASSISTÉE CARDIOLOGIE PÉDIATRIQUE La fécondation in vitro ou le profond désir d’enfant 19 La cardiologie pédiatrique Dans la cardiologie pédiatrique, on a besoin d’ultrasons pour diagnostiquer les anomalies cardiaques chez les enfants. En Suisse, l’infertilité gagne chaque année du terrain. De plus en plus de couples ont recours à la fécondation in vitro. «L’ envie d’enfant est certainement le désir le plus profond de la nature humaine », souligne d’emblée le Dr Blaise Bourrit, un des gynécologues fondateurs du Centre de procréation médicalement assistée à la Clinique des Grangettes. Avec plus de 200 fécondations in vitro ( FIV ) par an, le Centre de procréation médicalement assistée ( PMA ) des Grangettes fait partie des cinq plus grands centres privés FIV de Suisse. Un long chemin d’émotions et d’espoir Mais au-delà de l’aspect purement médical, le Centre des Grangettes a une caractéristique bien particulière. « Nous avons la volonté de rendre les choses le plus simple possible, insiste le Dr Bourrit. La FIV, c’est un long chemin. Fait d’émotions, parfois de souffrance et souvent d’espoir. Nous nous adaptons donc aux couples, à leur demande, pour leur rendre la vie le plus facile possible. » Le Centre installé aux Grangettes est composé d’un groupe de gynécologues spécialisés en techniques de procréation médicalement assistée : les Docteurs Grace Bianchi, Blaise Bourrit, Miroslav Pirek et Pascal Mock. Le Centre ne se limite pas à ces praticiens d’expérience. Des biologistes, des andrologues et une psychologue composent également cette équipe pluridisciplinaire. Le Centre PMA des Grangettes dispose d’un plateau technique de pointe pour les investigations sur l’infertilité. « Le Centre offre un atout essentiel : la prise en charge personnalisée du couple par le médecin spécialiste », souligne le Dr Bourrit. « Chaque gynécologue spécialiste de la reproduction qui collabore avec le Centre des Grangettes a son propre cabinet de consultation en ville. » « Nous ne sommes pas des spécialistes de la FIV, mais du désir d’enfant », souligne également le Dr Pascal Mock, spécialiste en médecine de la reproduction au Centre de procréation médicalement assistée de la Clinique des Grangettes et chercheur dans le domaine de l’implantation embryonnaire humaine. « Le médecin de la reproduction se doit d’avoir des connaissances en médecine, bien sûr, mais aussi en philosophie, en psychologie et en endocrinologie », poursuit-il, Fécondation in vivo L e Dr Mock a, lui, développé un procédé prometteur au sein de sa start-up « Anecova », soutenue par l’Ecole polytechnique fédérale : la fécondation in vivo. La fécondation et la croissance de l’embryon se déroulent in vivo – au sein d’une capsule, dans l’utérus de la future maman – plutôt que in vitro, en pour éviter qu’il n’y ait trop d’intervenants et que le couple ne se sente écartelé dans un processus investigatoire. Les médecins du Centre se doivent de répondre avec finesse aux multiples interrogations du couple désireux d’enfanter : comment préserver le dialogue et la communication au sein du couple, l’intimité, la sexualité ? Que faire pour appri- éprouvette. « On remplace ainsi l’éprouvette de la fécondation in vitro par une capsule perméable, déposée dans l’utérus de la mère, afin de permettre aux gamètes ( spermatozoïdes, ovules ) et aux embryons de se développer dans des conditions plus naturelles,donc in vivo », conclut le Dr Pascal Mock. voiser le doute, la colère ou la culpabilité ? ». L’infertilité a plusieurs visages. Comme l’envie de plus en plus tardive de mettre un enfant au monde. « Les grossesses tardives médiatisées de personnalités donnent l’impression qu’il est aisé de procréer après 40 ans. Or, la fertilité commence à décliner à partir de 35 ans », rappelle le Dr Bourrit. Le Prof. Beat Friedli dispose d’un plateau technique de pointe pour examiner ses jeunes patients. J Bientôt parents grâce à la fécondation in vivo, mise au point par le Dr Pascal Mock en collaboration avec l’EPFL de Lausanne. usqu’à présent, le Prof. Beat Friedli, spécialiste de cardiologie pédiatrique aux Grangettes, partageait un plateau technique avec d’autres cardiologues, dont le Dr Metzger. Dorénavant, c’est d’un plateau technique flambant neuf dont le cardiologue bénéficie dans le nouveau bâtiment dédié aux soins pédiatriques. « Mon cabinet, comme celui des autres spécialistes, est une double salle : une pièce où je reçois les patients et, de l’autre côté d’une porte coulissante, un plateau technique. » Dans celui-ci se trouvent un électrocardiographe « et un échocardiographe de toute dernière génération que j’ai pu choisir », précise le professeur. Dans la cardiologie pédiatrique, on a besoin d’ultrasons pour diagnostiquer les anomalies cardiaques chez les enfants. Il est important de pouvoir poser des diagnostics de manière non invasive grâce à cet appareil ultramoderne. » Environ 80% des enfants adressés par les pédiatres bénéficient ainsi d’un échocardiogramme. sportifs, par exemple, les tests ce font sur un vélo particulier. Grâce aux petits enregistreurs portés par le patient, il est possible de détecter des anomalies du rythme cardiaque sur 24 h, voire sur une semaine. De même, on peut surveiller la tension artérielle pendant 24 h par un autre type d’appareil portable. Diagnostiquer les anomalies cardiaques Les pédiatres de ville envoient les enfants consulter le professeur Friedli en cas de suspicion d’insuffisance cardiaque ou d’auscultation anormale, souvent synonyme de souffle au cœur. « Le souffle n’est pas une maladie, il peut être une turbulence dans un cœur normal. » On peut aussi faire appel aux connaissances du Prof. Friedli dans L’électrocardiographe, lui, permet des enregistrements au repos et lors d’un effort . Pour les jeunes des cas de malaises ou de pertes de connaissance. « Pour poser un diagnostic et voir s’il s’agit d’une anomalie du rythme cardiaque, je vais faire un électrocardiogramme et un enregistrement de longue durée du rythme », explique le cardiologue. Le Prof. Friedli ne fait pas partie du pool d’urgences car les urgences cardiologiques pédiatriques sont plutôt rares. « Bien sûr que je serai là si on a besoin de moi, mais les pathologies cardiaques très graves de l’enfant sont souvent des malformations qui, de plus en plus souvent, sont détectées dans l’utérus et prises en charge à la naissance aux HUG. » 20 ORTHOPEDIE NOUVEAU NOUVEAU Un service santé pour les expatriés La Clinique des Grangettes répond à toutes demandes et besoins des expatriés dans le domaine de la santé. Vue de Genève et du lac Léman depuis le Palais des Nations Unies. I ls viennent d’Asie, des EtatsUnis ou d’ailleurs. Certains parlent le français, d’autres pas. On estime à quelques 100 000 le nombre d’expatriés en Suisse romande. Déplacés dans la région pour quelques mois ou quelques années, par leur entreprise ou une organisation internationale, ils sont ici essentiellement pour raison professionnelle. Mais, d’où qu’ils soient, la plupart des expatriés rencontrent de nombreux problèmes organisationnels dans leur quotidien, notamment dans le domaine médical. D’où l’idée de la Clinique des Grangettes de créer un service qui assiste ces personnes, tant dans la recherche d’un médecin que dans la planification d’une hospitalisation ou tout simplement le besoin de renseignements administratifs. « Nous avons conclu des partenariats avec les organisations internationales » « L’information aux expatriés est très lacunaire à Genève. Raison pour laquelle nous avons ouvert ce service afin de répondre à toutes les demandes concernant leur santé et celle de leur famille, que ce soit pour aiguiller des patients vers un spécialiste, organiser un rendezvous médical ou encore mettre sur pied des soins à domicile », explique Gilles Rufenacht, directeur de la Clinique. « Nous avons conclu avec l’ensemble des organisations internationales des partenariats qui offrent à tous leurs assurés un certain nombre d’avantages notamment des facilités administratives », complète le directeur. Entièrement gratuit, ce service est à la disposition de tous les expatriés et collaborateurs des organi- sations internationales de Genève, mais aussi de France voisine et du canton de Vaud. Pour trouver la solution à un problème ou avoir de l’aide, il suffit d’envoyer un mail à la Clinique, via son site Internet, sous la rubrique expatriés, ou de téléphoner. «Nous devons être très réactifs, appuie le directeur. Si une personne nous contacte pour avoir l’adresse d’un pédiatre d’urgence, elle ne peut pas attendre pour obtenir une réponse.» Quant aux langues étrangères, elles ne sont en aucun cas un obstacle, les Grangettes collaborant avec un important réseau d’interprètes. Chaque expatrié a ainsi l’assurance de ne pas se retrouver seul face à des soucis de santé. 21 La chirurgie robotisée est promise à un grand avenir Voilà plus d’une année que la Clinique des Grangettes s’est dotée du robot Da Vinci. Retour avec le Dr Stuckelberger, spécialiste en gynécologie obstétrique, sur l’évolution de la chirurgie robotisée, et sur la conférence du Prof. Arnold Advincula, pionnier et leader de cette chirurgie. D octeur Stuckelberger, la Clinique des Grangettes s’est dotée du robot chirurgical Da Vinci. Quel bilan tirezvous après plus d’une année d’utilisation ? Un bilan très positif. L’utilisation du robot chirurgical est en train de révolutionner la chirurgie gynécologique. Après une brève courbe d’apprentissage, nous constatons que les temps opératoires diminuent rapidement. Cette nouvelle technique est fiable et sûre. Elle permet d’effectuer certains gestes chirurgicaux avec une dextérité impressionnante. Cet outil change-t-il votre pratique quotidienne de la chirurgie? Certainement. Mais le robot ne fait pas de nous de meilleurs chirurgiens. La technologie ne remplace pas l’homme. La robotique nous permet d’améliorer nos compétences et d’effectuer des opérations toujours plus complexes en toute sécurité. Lorsqu’en 2008, l’acquisition d’un robot Da Vinci par la Clinique des Grangettes a été évoquée, nous sommes tous restés sceptiques. Après réflexion, et utilisation du robot, nous avons été très impressionnés par les possibilités et les avantages qu’offre le Da Vinci. A ce jour, avec les Docteurs Jacques Gast et Juan Carlos Matute, nous avons effectué plus de 70 opérations aux Grangettes avec des résultats très convaincants. Quels sont les avantages du robot Da Vinci ? J’en vois trois principaux : vision, précision et ergonomie. Avec le Da Vinci, le chirurgien a une vision en trois dimensions, ce qui donne la sensation d’être à l’intérieur du corps. Avec le robot, le chirurgien récupère également une dextérité, une mobilité du poignet qu’il avait perdues avec la laparoscopie. La laparoscopie reste une excellente pratique chirurgicale qui a largement fait ses preuves. Le robot permet une précision du geste jamais égalée. Grâce à la technologie, il n’y a plus de tremblement. Le confort pour le chirurgien est également un point fort. Lorsque vous effectuez des opérations qui peuvent durer des heures, l’ergonomie est primordiale. Et pour le patient, quels sont les bénéfices ? Les bénéfices sont les mêmes que pour la laparoscopie. Moins de douleur postopératoire, des temps d’hospitalisation et de convalescence diminués, moins de complications postopératoires telles que adhérence ou saignement. Le robot nous permet d’être plus performants dans cette chirurgie minimale invasive en effectuant des opérations plus complexes qui ne peuvent pas, ou difficilement, être pratiquées par laparoscopie. Avant l’été, vous avez reçu le professeur américain Arnold Advincula, pionnier de la chirurgie robotisée, pour une conférence. Racontez-nous. Durant deux jours, nous avons eu le plaisir et l’honneur d’accueillir le Prof. Arnold Advincula à la Clinique des Grangettes pour une conférence sur l’apport de Da Vinci dans le traitement chirurgical de l’hystérectomie. Le Dr Advincula, professeur associé au centre médical de l’Université du Michigan, est le pionnier et le leader international incontesté de cette chirurgie. Deux interventions chirurgicales ont également eu lieu à la Clinique. Elles ont été retransmises par Le Prof. Arnold Advincula au bloc opératoire de la Clinique des Grangettes. vidéo-conférence depuis le bloc opératoire des Grangettes. Deux journées très enrichissantes pour les médecins présents. Pensez-vous que la chirurgie robotisée va supplanter la chirurgie classique ? Depuis 1997, date à laquelle nous avons effectué notre première hystérectomie ( ablation de l’utérus ) laparoscopique à la Clinique des Grangettes, nous avons effectué, à nous trois, plus de 300 opérations de ce type. Comme pour tout nouveau procédé, la méthode était un peu laborieuse au début puisque les premières interventions duraient près de 3 heures. Depuis nous avons amélioré notre pratique avec des temps opératoires qui varient actuellement entre 1 h et 1 h 30. La méthode est devenue simple, fiable et économique. Aujourd’hui, nous vivons la même évolution avec la chirurgie robotisée. Le robot est une véritable révolution pour la chirurgie en général. Je suis persuadé que la chirurgie robotisée est promise à un grand avenir. Aujourd’hui, c’est en urologie et en gynécologie que l’on utilise le plus la chirurgie robotisée. D’autres spécialités commencent à utiliser le robot : la chirurgie pédiatrique, la chirurgie de la main, la cardiologie, la chirurgie digestive. 22 NOUVEAU Des machines high-tech contre le cancer Un nouveau centre de radio-oncologie a ouvert aux Grangettes. Nul besoin d’assurance complémentaire pour y être traité. P lacé sous la direction du Dr Dominique Schneider, le nouveau centre de radiooncologie qui a ouvert mi-janvier 2010 aux Grangettes dispose d’un matériel de pointe pour traiter les tumeurs cancéreuses. Il travaillera en collaboration avec les Hôpitaux Universitaires de Genève ( HUG ), tout en offrant des soins personnalisés dans un cadre apaisant. « La radiothérapie est une des trois armes existantes pour lutter contre les tumeurs malignes, avec la chirurgie et la chimiothérapie, explique le Dr Schneider. Souvent, on les utilise en parallèle, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles, tout en réduisant la toxicité de chacune d’entre elles. » Avant d’entreprendre une thérapie, le cas de chaque patient est discuté en consultation pluridisciplinaire – qui réunit chirurgien, oncologue médical, pathologiste, radiologue et radiothérapeute – pour définir une prise en charge optimale. Le programme peut parfois être réadapté en fonction de l’évolution clinique de la maladie. Une prise en charge optimale Le patient participe également à la décision thérapeutique finale. Certains ont des idées bien arrêtées sur les soins qu’ils veulent recevoir. « Des personnes refusent catégoriquement un traitement au profit d’un autre. Nous devons également en tenir compte », confie le Dr Schneider. Pour en revenir à la radiothérapie, elle est parti- culièrement efficace dans le traitement de tumeurs localisées et pour prévenir la récidive. Maintenant, avec les équipements de dernière génération dont dispose le centre de la Clinique des Grangettes, le confort de traitement et la précision sont considérablement améliorés. Ainsi le bras d’irradiation peut tourner à vitesse variable avec un débit d’irradiation modulable autour du patient allongé et délivrer un traitement complexe en quelques minutes. Pour sa mise en œuvre, un personnel qualifié de physiciens, techniciens en radiologie et infirmières autour du médecin est nécessaire. D’autre part, la toxicité a été réduite, ce qui permet, par exemple, d’éviter les problèmes de sécheresse de la bouche, après traitement d’un cancer de la gorge ou, encore, de limiter les diarrhées consécutives à un traitement de cancers de la prostate ou gynécologique. La performance et la précision de ces appareils ont permis aussi de réduire la durée des traitements en limitant le nombre de séances, ce qui est appréciable pour le confort des patients. Par ailleurs, vu ces avancées technologiques, la radio-oncologie peut également fonctionner comme thérapie unique dans un certain nombre de situations. Ainsi, quand la maladie est prise à son stade initial, on obtient, avec les seuls rayons, plus de 90% de contrôle local pour des cancers du poumon ou de guérison pour ceux de la prostate. Les traitements se font majoritairement en ambulatoire ( 95% ) et, de ce fait, sont ouverts à tous les patients avec assurance de base. ������������������ Impressum Edition 2010 Editeur : Éditions des Grangettes ISBN 2 - 940265 - 00 - 3 Rédaction : Cécile Aubert, Marianne Girard, Marc Lalive Maquette, graphisme et photos: Fausto Pluchinotta Impression : Imprimerie Atar Tirage : 135’000 copies Adresse : Clinique des Grangettes 7, ch. des Grangettes CH - 1224 Chêne-Bougeries Tél. +41 22 305 01 11 Fax +41 22 349 80 21 www.grangettes.ch Le Dr Dominique Schneider, son équipe et François del Coso dans la nouvelle salle de traitement de radiothérapie. www.grangettes.ch �������������������������� www.grangettes.ch ��������� ���� ����������� � � � ��� ������� ���� ����������� � � � �������� ���������������� � � � ����� �� ��� ��� ��� ������� � � � �����������������