Journal d’information de la Clinique des Grangettes
No 5
Edition 2011 / 12
Journal des Grangettes
Une volution
pour le patient
Lors d’un problème dical com-
plexe, la prise en charge du patient
nécessite les connaissances et le
savoir-faire de nombreux spécia-
listes. C’est notamment le cas en
oncologie, nouveau pôle de compé-
tence de la Clinique des Grangettes.
Car si l’évolution de la technologie et
la spécialisation, toujours plus impor-
tante, de la médecine permettent
d’améliorer la qualité des traite-
ments, elles impliquent, en parallèle,
une importante concertation de la
part des différents praticiens: onco-
logues, radiothérapeutes, chirur-
giens et autres radiologues. Dla
création de plateformes pluridisci-
plinaires. Le même fonctionnement
se retrouve dans dautres secteurs
tels que la chirurgie gastrique ou la
neuropédiatrie.
Obési
La solution
du bypass
En cas d’obésité massive, la pose
d’un bypass est actuellement la
seule solution efcace à long terme.
Toutefois, si le patient ne corrige pas
son trouble alimentaire, il reprendra
les kilos perdus dans les premiers
mois suivant l’opération. D’où l’im-
portance d’une prise en charge
pluridisciplinaire.
Hyperactivité
Un trouble
à prendre
au rieux
Entre 5 e t 7% d es enf ant s souf fr ent
d’hyperactivité. Un trouble qui
peut avoir de graves con-
quences s’il n’est pas dépis et
traité rapidement. Pages 15-16
Dossier spécial:
Cancer et soins
GynécOlOGues
Un suivi
essentiel
Naissance, contraception, méno-
pause… le gycologue joue un
rôle clé dans la vie dune femme.
D’ailleurs, il s’installe souvent
avec lui une relation de confiance
qui passe de loin sa fonction
première de thérapeute. Pages 17-19
Des plateformes médicales pluridisciplinaires permettent aux médec i n s
de mettre leurs compétences en commun afin de déterminer,
dans chaque cas, le meilleur traitement possible pour le patient.
Pages 20-21
Pages 4-12
2 orthopedie orthopedie 3
Une spécialisation des
centres, une approche mul-
tidisciplinaire, un patient
au cœur de l’attention, plus que
des principes, voici des réponses
concrètes et modernes qui corres-
pondent aux attentes d’une popu-
lation inquiète de l’évolution de
notre système de santé. Dans cet
esprit, nous avons créé une nou-
velle structure destinée à prendre
en charge, de manière globale, les
personnes atteintes d’un cancer.
L’avantage d’un tel centre de com-
pétence est double. Il permet, d’une
part, au patient, de rencontrer dif-
férents spécialistes sur un même
site. Et, d’autre part, aux médecins,
de se réunir afin de discuter des
difrents cas et de chercher, de
manière collégiale, les meilleures
solutions de traitements. Le patient
est ainsi considédans sa globa-
lité par l’ensemble du corps di-
cal concer par la maladie. La
gestion du stress, l’alimentation et
l’image de soi ont été intégrées aux
prises en charge, permettant ainsi
aux patients de mieux vivre ces
bouleversements personnels. Nous
consacrons notre dossier à cette
approche multidisciplinaire (pages
4 à 12). Toutefois, elle nest pas
résere à l’oncologie. En chirurgie
de l’obésité, autre domaine com-
plexe, qui permet d’obtenir de bons
résultats lors de graves problèmes
de surpoids, la prise en charge
implique également de nombreux
spécialistes : chirurgien, interniste,
diététicien, psychologue (pages
20-21). Le secteur re-enfants
est bien entendu concer par ce
modèle : une approche transversale
est tout aussi indispensable lors de
la prise en charge d’enfants souf-
frant d’hyperactivité (pages 15-16).
Autant dire que les centres de com-
pétence vont continuer à se déve-
lopper, dans les années à venir,
car ils contribuent non seulement
à terminer les traitements les
plus adéquats pour chaque patient,
mais également à permettre une
approche plus responsable en
termes d’efficience économique.
Gilles Rufenacht, directeur
éditoriaux 3
Lunion fait la force
Durant de nombreuses
années, la Clinique des
Grangettes a fonctionné comme
une clinique de gynécologie-
obstétrique, réputée dans ce
secteur mère-enfant.
Puis, il y a quelques années, elle
s’est dévelope de manière
extraordinaire pour devenir une
clinique pluridisciplinaire. Avec
notamment, dans un premier
temps, l’ouverture dun centre
de radiologie, un service de
médecine nucléaire, ou encore
un service d’orthopédie, tout
particulièrement renommé
pour ses compétences dans le
domaine de la chirurgie du pied,
et bientôt de l’enfant.
Il y a deux ans, la Clinique a
connu une nouvelle évolution,
avec la cation dun service
d’urgences pédiatriques et dun
Centre du cancer comprenant un
service de radio-oncologie et un
service d’oncologie médicale.
Aujourd’hui, de nombreux
médecins et chirurgiens tra-
vaillent au sein de la Clinique.
Beaucoup de jeunes chirurgiens
nous adressent des demandes
de collaboration et, en parallèle,
un nombre important d’anciens
professeurs de l’Hôpital cantonal
s’est installé et travaille au sein
de la Clinique, apportant, au
dynamisme des jeunes médecins
l’expérience des anciens.
Nous sommes particulièrement
heureux du développement de
cette institution qui a permis de
mettre en place également des
plateformes de discussion avec
l’ensemble du corps médical.
Tout médecin de la Clinique ou
de la ville peut présenter à une
équipe pluridisciplinaire divers
« cas complexes » afin de sollici-
ter son avis et d’établir les meil-
leurs diagnostics et traitements.
Nous nous réjouissons enfin du
commencement des travaux
d’un nouveau bloc opératoire
avec 5 salles dopération ultra-
modernes et 40 lits d’hospitali-
sation supplémentaires.
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4 dossier cancer
Multidisciplinarité. Un
mot qui traduit bien la
philosophie du nou-
veau Centre d’oncologie et d’hé-
matologie de la Clinique des
Grangettes. Ouvert en octobre
dernier, il propose des consulta-
tions spécialisées ainsi que des
séances de chimiothérapie, tout
en pouvant sappuyer sur un
ré se au de médecins agréés et des
services de pointe situés sur le
site même. « Ce qui était intéres-
sant, c’était de créer une struc-
ture qui n’existait pas encore ; qui
se situe entre la grande structure
hospitalière et le cabinet privé »,
confie le Professeur André-Pascal
Sappino, un des acteurs clés de
ce n ouveau C entre, et anc ien c hef
du Service d’oncologie des Hôpi-
taux Universitaires de Genève.
« Aujourd’hui, il est impensable
pour un médecin de s’occuper
d’un patient atteint d’un cancer,
seul dans son coin, souligne le
Pr Sappino. Ce sont des maladies
tellement complexes et multiples
quelles nécessitent, d’une part,
que les médecins soient de plus
en plus spécialisés – y compris
en oncologie, avec des spéciali-
sations en oncologie du sein, du
poumon, etc. – et, d’autre part,
que ces médecins mettent leurs
compétences en commun pour
déterminer, dans chaque cas, le
meilleur traitement possible. »
De fait, les personnes souffrant
d’un cancer consultent de nom-
breux spécialistes tout au long de
leur maladie et, outre la compé-
tence de ces intervenants, une
bonne communication entre eux
est primordiale. La nouvelle struc-
ture des Grangettes, qui s’articule
autour du nouveau Centre d’on-
cologie et d’hématologie avec
comme acteurs le Pr André-Pas-
cal Sappino et les Dr Sarah Mach-
Pascual et Laurent Wälchi –, facilite
donc cette prise en charge globale,
puisqu’elle peut compter sur un
réseau de médecins agréés dans
différents domaines ( gynécologie,
urologie, dermatologie, etc .) ainsi
que sur des services de pointe
radiothérapie, radiologie, méde-
cine nucaire qui sont sur place.
« C’est un gros avantage pour les
patients et pour les médecins, qui
ainsi peuvent agir vite. »
Une nouvelle structure
contre le cancer
La Clinique des Grangettes fait de l’oncologie un nouveau domaine de compétence.
Elle permet désormais de prendre en charge, de manière globale, les patients atteints
d’un cancer. Et ce, quelle que soit leur couverture d’assurance.
Le Pr Sappino, un des acteurs cs du nouveau Centre d’oncologie et d’matologie de la Clinique.
dossier cancer 5
Le radiologue annonce
rarement de mauvaises
nouvelles. Pourtant, c’est
souvent lui qui pose le diagnostic
d’un cancer. Notamment le can-
cer du sein où l’on dépiste des
tumeurs de plus en plus précoc es,
souvent même impalpables au
toucher. « C’est le médecin traitant
qui informe le patient. En Suisse,
les choses ont été décidées ainsi
pour que le praticien puisse, en
même temps que l’annonce de la
maladie, parler des possibilités de
traitements », explique le Dr Karen
Kinkel, radiologue à la Clinique
des Grangettes et spécialiste en
sénologie. « Toutefois, on essaie
de préparer le terrain en souli-
gnant, par exemple, que l’image a
l’air plutôt suspecte. »
Dépistage, diagnostic, bilan d’ex-
tension ( examen déterminant la
taille des tumeurs et le degré d’en-
vahissement du cancer) : le rôle du
radiologue est multiple et fonda-
mental dans le domaine de l’onco-
logie. De même que ses outils.
Très schématiquement, la radio-
graphie permet de visualiser les
poumons et les os. La mam-
mographie explore les seins, le
scanner inspecte l’ensemble du
corps, l’IRM fouille le cerveau,
la moelle osseuse et les parties
molles, tandis que l’endoscopie
plonge dans les cavités du corps
pour repérer les excroissances
suspectes. Pour en revenir aux
seins, dans les établissements
privés tels que la Clinique des
Grangettes, on utilise également
l’ultrason lors du dépistage.
Autre étape. « Quand une masse
suspecte est découverte, il faut
faire une biopsie, qui consiste à
prélever un minuscule bout de
tissu. On utilise le plus souvent
l’ultrason pour nous guider dans
cette intervention, avec un taux
de abili proche de 100%. Les
cellules sont ensuite analysées
pour permettre d’affirmer qu’il
s’agit bien, ou non, d’un cancer »,
souligne le Dr Kinkel.
Diagnostic de
haute précision
De plus en plus de cancers sont découverts
grâce à la radiologie.
Cette dernière aide également à déterminer
le meilleur traitement possible.
Le Dr Kinkel recherche une éventuelle masse suspecte.
A la recherche
d’un consensus
Une fois par semaine, des s-
cialistes se retrouvent égale-
ment lors de « tumor boards »,
des réunions organisées pour
évoquer divers cas de patients et
se mettre d’accord sur les traite-
ments à adopter. Toujours dans
cet esprit de transversalité, le
Professeur Sappino va instaurer
des « consultations préthérapeu-
tiques » pour deux des cancers
les plus fréquents celui du sein
et celui de la prostate ouvertes
à tous les médecins de la ville.
Elles permettront de discuter de
problèmes particuliers sur le plan
diagnostique ou thérapeutique.
Avec pour objectif, après l’exposé
des différents points de vue, de
trouver un con sensus e t de le p ro-
poser au médecin traitant. Tout
en offrant une information objec-
tive au patient.
Autre innovation du Centre des
Grangettes : des soins bien-être
proposés aux patients grâce à la
Fondation Wilsdorf. Une offre peu
courante en milieu hospitalier qui
joue pourtant un rôle fondamen-
tal tant sur le plan physique que
psychique de ceux qui en béné-
cient. D’ailleurs, le Pr Sappino ne
tarit pas d’enthousiasme : « Vin-
cent Martin, notre ostéopathe,
nous a transformé des gens, dit-il.
Comme la médecine est de plus
en plus spécialisée, elle a ten-
dance à oublier qu’il y a des gens
derrière les organes à soigner.
Par conséquent, il est important
que quelqu’un « recolle » les mor-
ceaux et aide le patient à retrou-
ver le contact avec la totalité de
son corps, voire à le réapprivoiser,
tout en lui faisant du bien. »
En plus de l’ostéopathie, les
patients peuvent également
bénéficier d’une spécialiste en
soins corporels. Dans un deu-
xième temps, le professeur sou-
haite élargir ces prestations à
d’autres domaines tels que celui
des émotions ou encore celui de
l’alimentation. « Mais encore faut-
il trouver les bonnes personnes ! »
Que ce soit dans laccueil ou la
prise en charge, tout est mis en
œuvre pour favoriser la détente
et mettre le patient à l’aise. Et
l’aménagement du bâtiment,
qui baigne dans la lumière et
une décoration élégante, avec
de multiples taches de cou-
leur, nest pas en reste. « Béné-
ficier d’un environnement moins
impersonnel que dans un hôpi-
tal, c’est la cerise sur le gâteau »,
constate le Pr Sappino, en sou-
lignant : « Mais ce qui compte,
avant tout, c’est l’expertise. »
Aux Grangettes, l’un comme
l’autre sont accessibles à tous
les patients, quelle que soit leur
couverture d’assurance.
6 orthopedie
La biopsie dira également si le can-
cer est in situ ou invasif. On parle
de cancer in situ quand les cellules
malignes restent localisées dans
l’organe elles sont nées ; en
revanche, un cancer invasif est un
cancer qui est susceptible de -
rer des métastases.
Avec ces différents examens, un
maximum d’informations peut
être récol pour combattre au
mieux la maladie. « Lacs à
la haute technologie facilite la
décision thérapeutique. Quand
on se rend compte qu’un cancer
a déjà métastasé, on ne propose
pas le même traitement que s’il
est localisé », souligne le Dr Kin-
kel. En ajoutant : «Lors d’un can-
cer du sein, l’IRM joue un rôle
important pour définir précisé-
ment la taille d’une tumeur et
décider, suite à cela, du type de
chirurgie à adopter ou s’il vaut
mieux effectuer une chimiot-
rapie néoadjuvante ( traitement
prédant une intervention
chirurgicale ). Chaque patient
fait l’objet d’une discussion
approfondie entre les différents
spécialistes concernés ( onco-
logues, chirurgiens, radiothé-
rapeutes, etc. ) pour trouver
la meilleure solution possible.
On ne peut pas se passer de la
communication. »
Décision
thérapeutique
facilitée
De plus, dans la majori des
cas, le radiologue vient en aide
au chirurgien en plaçant un repé-
rage préoratoire, soit un fil à
l’endroit où se situe une petite
tumeur, de façon à ce quelle soit
bien différenciable des tissus
sains. La radiologie, notamment
coupe à la médecine nucléaire
qui analyse le fonctionnement
des cellules permet également
d’offrir un bon suivi du cancer,
lors d’une chimiothérapie néo-
adjuvante, en permettant de
suivre lévolution de la tumeur
sous traitement.
Moins dun centimètre !
C’est minuscule et
pourtant il n’est pas
rare, aujourd’hui, de décou-
vrir des tumeurs du sein qui ne
dépassent pas ce diamètre-là.
« Grâce au pistage, à la com-
pétence des radiologues, au
matériel actuellement très perfor-
mant, on arrive à diagnostiquer la
maladie de plus en plus tôt », se
réjouit le Dr Yves Wespi, gynéco-
logue et scialiste du cancer du
sein à Genève. Résultat : la mor-
talité due à ce fau qui touche
quelque 420 femmes par an à
Genève – diminue et les interven-
tions chirurgicales sont de moins
en moins mutilantes. « Près de
80% des opérations sont conser-
vatrices et permettent des sul-
tats esthétiques satisfaisants,
souligne le Dr Yves Wespi.
De plus, depuis quelques
années, il est possible dans dif-
férentes situations de ne préle-
ver que quelques ganglions sous
le bras, et non plus un curage
complet comme précédemment,
pour connaître l’extension de la
maladie. Ainsi, l’opération est
moins longue et les séquelles
sont moindres. » Dans certaines
conditions, il peut cependant
dossier cancer 7
Cancer du sein :
de moins en moins de quelles
Grâce au dépistage, la maladie est découverte de plus en plus t, ce qui augmente
non seulement son taux de guérison mais aussi la possibilité de préserver le sein.
De plus en plus de tumeurs du sein sont dépises et reties de manière très pcoce.
être nécessaire de procéder à une
chimiothérapie avant la chirur-
gie afin de réduire la taille de la
tumeur et de pouvoir proder à
un traitement conservateur.
« Par ailleurs, insiste le Dr Wespi,
quand on préserve le sein, une
radiothérapie externe doit être
effectuée après la chirurgie, afin
de diminuer les risques de récidive.
Cette radiothérapie dure entre 4 et
6 semaines et bute environ un
mois après l’opération. »
Dans ce domaine également, les
choses évoluent. Ainsi, depuis
quelques années, plusieurs
études européennes, notamment
à Milan, expérimentent la radio-
thérapie locale dans le me
temps opératoire (quelques
minutes). Cette possibilité est
proposée à certaines patientes
bien définies. Pour l’instant, les
résultats ne rejoignent pas par-
faitement les performances de la
radiothérapie externe tradition-
nelle et pour ce faire, il faudra cer-
tainement encore reconsidérer
quelques procédés techniques
et évaluer une sélection rigou-
reuse des patientes à traiter avec
cette méthode.
Reconstruction
immédiate
du sein
Si les traitements conservateurs
sont majoritaires, la mastecto-
mie (ablation totale du sein) est à
nouveau en re augmentation.
« Cest notamment dû à un dia-
gnostic plus précis ainsi qu’à la
possibilité de reconstruire immé-
diatement le sein, explique le Dr
Yves Wespi. En cas d’indication
d’ablation du sein et d’une recons-
truction immédiate, on demande
l’avis de loncologue, du chirur-
gien plasticien et éventuellement
du néticien. En effet, les can-
cers héréditaires ( 5% des cancers
du sein ) sont actuellement plus
fréquemment diagnostiqués et
une ablation préventive des deux
seins est souvent discutée vu le
risque important de développer la
maladie ( environ 50% ). »
Cette concertation entre les dif-
férents acteurs du traitement
ne se limite pas à la mastecto-
mie. « Grâce à la collaboration
des différentes spécialités, on
dispose de plusieurs options de
traitement, souligne le Dr Yves
Wespi. Par ailleurs, cette prise
en charge multidisciplinaire per-
met d’améliorer de plus en plus
les performances. »
Quant au dépistage précoce,
il joue, lui aussi, un rôle clé. En
effet, avec une mammographie
tous les deux ans, entre 50 et
70 ans, on diminue la mortali
de façon significative. Et en des-
sous ? « Si on effectuait le même
examen pour les patientes de
moins de 50 ans, certains esti-
ment que le taux de mortali
diminuerait également », souligne
le gynécologue.
Néanmoins, de nombreux méde-
cins, dont le Dr Yves Wespi, sou-
haiteraient que l’on prescrive une
mammographie chaque année
aux femmes entre 40 et 50 ans.
Selon certaines études, on dimi-
nue également leur taux de mor-
talité de façon significative quand
on effectue conjointement une
échographie mammaire. D’ail-
leurs, dans le privé, hors dépis-
tage, la mammographie est
toujours complétée par une écho-
graphie, ce qui permet de dia-
gnostiquer environ 10 à 15% de
cas supplémentaires.
6 dossier cancer
Le Dr Wespi, scialiste du sein, en pleine intervention chirurgicale.
dossier cancer 9 8 dossier cancer
La radiotrapie
affûte ses armes
De nouvelles machines high-tech ont
considérablement amélioré la prise en charge
par la radiothérapie.
Elles permettent de mieux cibler les tumeurs,
tout en limitant les effets secondaires.
sur le plan sexuel », assure le Dr
Frank Mayer.
Par ailleurs, la chirurgie robo-
tique qui est une technologie
récente – va continuer à se déve-
lopper et sans doute permettre
de réduire davantage encore
les effets secondaires inhérents
aux orations pour des can-
cers précoces. « A plus ou moins
moyen terme, on espère pouvoir
intervenir avec un traitement
local. On pourrait ainsi ne reti-
rer que la zone malade et non la
totalité de la prostate », explique
le Dr Franz Schmidlin. Une évo-
lution qui contribuerait éga-
lement à mettre un terme aux
polémiques sur l’opportunité du
dépistage précoce.
Le dépistage du cancer
de la prostate entre dans
les mœurs. Et c’est béné-
fique puisque, parallèlement,
le taux de mortali à cette
maladie a diminué de 18% en 10
ans. « Dans le me temps, se
réjouissent les Drs Franz Schmi-
dlin et Frank Mayer, urologues à
la Clinique des Grangettes, les
interventions chirurgicales sont
devenues moins invasives grâce
à de nouvelles connaissances en
anatomie et grâce à la chirurgie
robotique. » On peut aussi, dans
certains cas, avoir recours à la
radiothérapie ou encore – plus
rarement à une surveillance
active, ce qui implique un
contrôle régulier du PSA (Anti-
gène Spécifique de la Prostate)
par prise de sang ainsi qu’une
biopsie prostatique en anesthé-
sie locale tous les ans.
Relativement fréquent, le can-
cer de la prostate touche un
homme sur trois, dont une pro-
portion élevée est âgée de 50 à
69 ans. « Cela représente entre
300 et 400 nouveaux cas par
an à Genève (5700 en Suisse),
dont les deux tiers souffrent de
tumeurs localisées pouvant être
guéries », souligne le Dr Frank
Mayer.
Détectée suffisamment tôt, la
prise en charge de cette mala-
die permet d’obtenir de meil-
leurs résultats. D’ l’intérêt du
dépistage. « Même si cet examen
est remis en cause par certains,
nous le proposons aux patients,
surtout lorsqu’ils présentent un
facteur de risque », confie le Dr
Franz Schmidlin. Le pistage
est dailleurs conseillé par les
sociétés urologiques en Suisse,
en Europe et aux Etats-Unis, dès
l’âge de 50 ans ( 45 ans en cas
d’antécédents familiaux ). « Dans
ces pays, on assiste à une baisse
de la mortali du cancer de la
prostate », ajoute le Dr Franz
Schmidlin.
De fait, 60% des hommes jouent
la carte de la prévention, ce qui
permet de couvrir entre 75 et
80% des tumeurs de la prostate
avant l’apparition des premiers
signes cliniques, c’est-à-dire pro-
blèmes pour uriner, sang dans les
urines et/ou le sperme, ou encore
éjaculation douloureuse.
Les avantages
de la chirurgie
robotique
En cas de maladie avérée, le
meilleur traitement est discuté,
aux Grangettes, lors d’un « tumor
board », une union médicale
qui unit des spécialistes de
différents domaines touchant à
l’oncologie. Car l’objectif nest
pas d’opérer tout le monde. Tout
dépend de l’âge de la personne,
de la localisation de sa maladie,
du fait qu’elle puisse vivre avec
un cancer ou non. Dans certains
cas, un suivi clinique avec une
simple surveillance ( toucher rec-
tal, PSA, contrôle radiologique )
peut en effet être suggéré aux
patients.
Cela étant, la chirurgie a beau-
coup évolué ces dernières
années. « Grâce à la chirurgie
robotique ( robot Da Vinci ), on
travaille de manière beaucoup
moins invasive, plus précise,
avec une meilleure cupération
Prostate : toujours plus de traitements
individualisés et curatifs
De plus en plus d’hommes se soumettent à un dépistage du cancer de la prostate.
Ce qui a diminué le nombre de décès dus à la maladie.
Quant aux traitements, ils sont de moins en moins invasifs.
L’ urologie oncologique ne
concerne pas seulement le
cancer de la prostate. Elle traite
également les tumeurs des reins,
de la vessie et des testicules.
Cancer du rein. Relativement
peu fréquent, ce cancer frappe
une personne sur 10 000. Il
se soigne bien si la maladie
est dans un stade précoce et
qu’elle n’a pas atteint d’autres
organes. Le traitement princi-
pal consiste à retirer la tumeur
tout en conservant le rein.
Dans ce cas, le pronostic est
excellent avec un taux de
survie de 90% à 10 ans. La
chirurgie robotique permet
d’effectuer ces traitements
avec une grande précision de
manière peu invasive et sans
cicatrice mutilante.
Cancer de la vessie. Alors
qu’il était plutôt masculin,
ce cancer touche de plus en
plus de femmes, en raison de
l’augmentation du tabagisme
chez ces dernières. Ses
symptômes sont généralement
clairs : sang dans les urines.
Si la tumeur est en superficie,
on la retire simplement. La
situation est tout autre face à
un cancer invasif qui infiltre la
paroi musculaire de la vessie.
Dans ce cas, la vessie doit être
enlevée et remplae par une
vessie orthotopique ( vessie de
remplacement ).
Cancer des testicules.
Il frappe surtout des jeunes
gens de 25 - 35 ans ou des
quinquagénaires. « C’est une
maladie qui se guérit très bien,
même si elle est avancée »,
assure le Dr Schmidlin. Un
bon pronostic qui est dû à la
chimiothérapie. Avant que cette
dernière ne soit utilisée pour
ce cancer, le taux de mortali
était beaucoup plus élevé.
Autres activités en urologie
La radiothérapie a beau-
coup évolué ces der-
nières années. Elle permet
aujourd’hui de traiter avec une
grande précision les tumeurs can-
céreuses, tout en préservant de
mieux en mieux les tissus sains.
Au ur de cette évolution, le
RapidArc, une machine high-
tech dont est équipé l’Institut de
radiothérapie de la Clinique des
Grangettes. Un appareil qui a éga-
lement réduit le temps d’exposi-
tion et la toxicité des traitements.
Toutefois, aussi performante
soit-elle, la radiothérapie ou
radio-oncologie – nest pas une
technique à part contre le cancer.
«Elle s’inscrit dans l’arsenal théra-
peutique dont on dispose pour lut-
ter contre les tumeurs malignes,
avec la chirurgie et la chimiothé-
rapie », souligne le Dr Dominique
Schneider, responsable du Centre
de radiothérapie de la Clinique.
Autrement dit, avant d’opter pour
un traitement ou pour un autre, le
cas de chaque patient est discu
lors d’une consultation pluridisci-
plinaire qui réunit plusieurs spé-
cialistes – chirurgien, oncologue
médical, pathologiste, radiologue,
radio-oncologue afin de définir la
meilleure prise en charge. « Sou-
vent, on utilise les différentes
thérapies en parallèle », précise
le Dr Schneider.
Si la radiothérapie est particuliè-
rement efficace pour prévenir la
récidive ou lutter contre les métas-
tases, elle peut également fonc-
tionner comme thérapie exclusive
pour des cancers tels que celui du
poumon ou de la prostate avec
d’excellents résultats quand ils
sont à leur stade initial.
De fait, le RapidArc a améliola
prise en charge de la radio-onco-
logie, tant du côté du traitement
que de celui de la pcision ;
cette machine high-tech, qui
ressemble à un énorme arc de
cercle d’ son nom tourne
à une vitesse variable autour du
Le Dr Schneider, scialiste FMH en radiothérapie.
Avec le robot Da Vinci, de nombreuses interventions peuvent être alisées de manière très peu invasive.
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