Les SCPD : Il pose toujours les mêmes questions et me suit pas à pas Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre Caroline Ménard, psychologue Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre Caroline Ménard, psychologue • Nous déclarons n’avoir aucun conflit d’intérêt Objectifs • À l'aide d'une vignette clinique, appliquer le processus d'évaluation systématique pour les propos répétitifs, l'errance nocturne et les symptômes psychotiques associés au trouble neurocognitif majeur. • Utiliser des stratégies d'intervention non pharmacologiques spécifiques à ces symptômes. • Explorer les indications et les contre-indications à l'intervention pharmacologique pour ces symptômes. • Développer des stratégies pour diminuer le fardeau des proches aidants. Plan de la présentation • Présentation d’un cas clinique • Processus d’évaluation en lien avec les propos répétitifs, les troubles du sommeil et les symptômes psychotiques • Stratégies d’intervention non pharmacologiques et pharmacologiques • Sources de référence (outils d’évaluation et d’intervention): capsulesscpd.ca ; documents du MSSS (2014) sur les SCPD Explication • • • • • Lié aux troubles de la mémoire Éléments frontaux, persévération Peut être très difficile pour les aidants ou les soignants Peut être en lien avec des besoins non répondus Dans certaines situations, l’utilisation d’un calendrier ou de post-it peut aider (ex. s’il demande à répétition la date ou un rendez-vous) • Certains stimuli dans l’environnement peuvent déclencher ce comportement (ex. les clés, son manteau) Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html Retour sur le vidéo • Étranger dans la maison générait beaucoup de questions répétitives et une envie de quitter. • Voulait retourner dans son ancienne maison, celle ou il n’y a pas d’étranger, ou elle se sent en sécurité. • Stratégies utilisées par la fille : • • • • La réassurance Diversion vers un endroit plus calme Diversion en lui parlant de souvenirs anciens positifs Écoute de musique significative Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html Stratégies de diversion • Permet de détourner l’attention de la personne d’une situation qui provoque chez elle un malaise ou de l’anxiété • Il s’agit d’attirer l’attention de la personne sur un élément positif relié à son histoire personnelle. • Diversion par la conversation ou par des actions concrètes • Les stratégies doivent : • Être significatives pour la personne • Faire appel aux mémoires préservées Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html Face à des propos ou questions répétitifs • Rester calme, ne pas confronter ou tenter de raisonner. • Il faut éviter de s’impatienter. • Vérifier si la personne n’aurait pas un besoin auquel il faudrait répondre (faim, soif, envie d’aller aux toilettes, bouger, se reposer, froid, chaud, communiquer, se distraire, etc.). • Réorienter la personne dans le temps et l’espace. • La rassurer. • Identifier les éléments déclencheurs. • Utiliser des stratégies de diversion. Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html 6 mois plus tard… • Lors d’un rendez-vous médical, la fille de madame Desgagné mentionne que sa mère : • est agitée, voire même agressive • se réveille plusieurs fois par nuit • Celle-ci n’en peut plus. Elle est complètement épuisée. Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal ÉVALUATION L’évaluation des SCPD – Mme Desgagné Personne qui A présente des SCPD C Identification des causes Description des comportements B Évaluation de l’infirmière Évaluation médicale Demande de services au soutien à domicile (SAD) au besoin Dangerosité, souffrance ou santé physique instable ? Consultation d’autres professionnels au besoin Non *En toute circonstance, le jugement clinique a préséance. Monte le ton et insulte sa fille. Pas agressive physiquement Fréquence : à tous les jours Depuis quand : 1 mois Moment : en fin de journée et en soirée Lieu : à la maison Réveils fréquents la nuit avec errance Tente parfois de sortir à l’extérieur Élaboration du plan d’intervention Fréquence : à toutes les nuits, 5 à 6 fois Depuis quand : 1 mois Moment : la nuit Lieu : à la maison Oui Gestion de la situation avec les partenaires du réseau Hospitalisation si nécessaire Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Outils d’évaluation • Questionnaire d’évaluation des SCPD • Inventaire neuropsychiatrique-Réduit (NPI-R) • Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI) • Nursing home behavior problem scale, version française (NHBPS) Grille d’observations comportementales Grille d’observations clinique Grille d’observation comportementale- SCPD Description du comportement le plus problématique: __________ (de manière objectivable et détaillée) _________ Date Heure Contexte (Où, quand, avec qui) Éléments déclencheurs Signes précurseurs Interventions (non pharmacologiques et pharmacologiques) Résultats Initiales Approche de base, recadrage et stratégies d’intervention de base Le sommeil chez les personnes âgées Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 4 Face à l’anxiété de sa mère, elle la confronte souvent en cherchant à tout prix à l’orienter à la réalité. Elle lui interdit parfois de sortir ou de faire certaines activités. Le sommeil chez la personne âgée Changements avec l’âge • Physiologiques • • • • Plus de réveils nocturnes Un sommeil moins profond Diminution de la durée de sommeil Le cycle circadien devient erratique • Physiologiques et comportementaux • Fractionnement du sommeil • Endormissement plus tôt • Comportementaux • On se lève plus tôt Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Le sommeil chez la personne âgée Avec la démence à corps de Lewy et le Parkinson • Trouble du sommeil REM Avec les démences en général • Inversion du cycle circadien Avec la maladie d’Alzheimer • Syndrome crépusculaire Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Syndrome crépusculaire • Variation temporelle des SCPD avec un pic en fin d’après-midi et en soirée. • Dysrégulation des rythmes circadiens (changements pathologiques au niveau du noyau suprachiasmatique) • La prévalence est très variable dans les études • Ne se présente pas chez toutes les personnes souffrant de démence Syndrome crépusculaire • En lien avec l’inactivité physique, l’isolement, la fatigue, une faible intensité lumineuse, une perturbation du rythme circadien (en lien avec la démence), déficits sensoriels, seuil moins élevé de tolérance au stress, changement de milieu • Ratio de personnel et niveau d’activité diminués en soirée • Changement de quart de travail L’insomnie Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Si l’approche de base ne suffit pas, il est important de procéder à une évaluation systématique des causes potentielles L’identification des causes Évaluation Processus clinique général pour les personnes âgées présentant des SCPD Personne avec SCPD Identification des causes Évaluation infirmière Évaluation médicale Demande de services au SAD Consultation d’autres professionnelles Dangerosité, souffrance ou santé physique instable? Description comportements Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Évaluation de l’infirmière Examen clinique infirmier § Signes d’une perturbation de l’état mental, du comportement ou de l’autonomie § Signes d’un problème buccodentaire § Signes d’un problème d’élimination urinaire ou fécale § Signes d’un problème cardiopulmonaire § Signes d’un problème cutané § Signes de déshydratation § Signes de dénutrition § Signes de déséquilibre de la glycémie ou des électrolytes § Perte de mobilité Besoins non comblés § Faim § Soif § Élimination § Sommeil § Vision § Audition § Activité physique § Activités sociales § Sexualité et intimité Approche du personnel et des proches § Méthode non appropriée pour communiquer et donner le soin à la personne § Approche centrée sur la tâche (recadrage) plus que sur la personne § Changements fréquents de personnel ou personnel en nombre insuffisant Causes psychosociales § Isolement § Solitude § Ennui § Pertes et deuils multiples § Abus § Difficulté de communication § Mécanismes d’adaptation antérieurs § Traits de personnalité •Faim le soir •Peu de stimulation de jour •Pas de repère •Pas de routine •Approche : « non », orientation à la réalité •Dort peu la nuit Causes environnementales § Niveau inapproprié de stimulation sensorielle § Routine quotidienne mal adaptée § Repères temporels et spatiaux insuffisants § Manque d’intimité ou impossibilité de personnaliser adéquatement l’espace § Comportements des autres personnes qui partagent le même milieu de vie En absence de causes identifiées : utilisation de la grille d’observation clinique (modèle ABC) J Autres outils pertinents J Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Évaluation médicale Évaluation Processus clinique général pour les personnes âgées présentant des SCPD Personne avec SCPD Description comportements Identification des causes Évaluation Évaluation infirmière médicale Demande de services au SAD Consultation d’autres professionnelles Dangerosité, souffrance ou santé physique instable? Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Évaluation médicale Diagnostic cognitif • Établir le type de démence et son stade • Éliminer ou contrôler le délirium Procéder au bilan de base Diagnostic SCPD • Condition physique ou psychiatrique à traiter • Condition médicale à? Traitement à optimiser? • Traitement sous-optimal de la douleur? • Médication : Effets secondaires, sevrage, interactions médicamenteuses? • Pathologie pré-morbide psychiatrique à stabiliser? (Vérifier dossiers antérieurs, informations complémentaires et longitudinales de la famille) • Abus de substances? Prioriser selon l’urgence et la dangerosité Faire les interventions appropriées Si persistance des Évaluer les antécédents possibles (déclencheur) Évaluer les conséquences des comportements (pour l’usager et les autres) A reçu de la cortisone pour surinfection bronchique. C’est depuis ce temps qu’on note une difficulté au niveau du sommeil. Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Diagnostics SCPD • Syndrome crépusculaire • Trouble du rythme éveil-sommeil avec errance nocturne • Agitation/agressivité verbale Bilan Bilan de base en présence de SPCD Bilan complémentaire si indiqué Formule sanguine complète Électrolytes Glycémie Fonction rénale (Bun, créatinine) Fonction hépatique Fonction thyroïdienne Dosage des folates et vitamine B 12 Calcium, Phosphore, Magnésium Analyse et culture d’urine Électrocardiogramme Rx pulmonaire Saturation O2 Scan cérébral Électroencéphalogramme Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal ÉVALUATION •Faim le soir •Peu de stimulation de jour •Pas de repères, de routine •Approche : « non », orientation à la réalité •Dort peu la nuit A reçu de la cortisone pour surinfection bronchique. C’est depuis ce temps qu’on note une difficulté au niveau du sommeil. Personne qui A présente des SCPD C Identification des causes Description des comportements B Évaluation de l’infirmière *En toute circonstance, le jugement clinique a préséance. Monte le ton et insulte sa fille. Pas agressive physiquement Fréquence : à tous les jours Moment : en fin de journée et en soirée Lieu : à la maison Évaluation médicale Demande de services au soutien à domicile (SAD) au besoin Dangerosité, souffrance ou santé physique instable ? Consultation d’autres professionnels au besoin Réveils fréquents la nuit avec errance Tente parfois de sortir à l’extérieur Élaboration du plan d’intervention Fréquence : à toutes les nuits, 5 à 6 fois Depuis quand : 1 mois Moment : la nuit Lieu : à la maison Non Oui Gestion de la situation avec les partenaires du réseau Hospitalisation si nécessaire Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Élaboration d’un plan d’intervention : approche globale Élaboration du plan d’intervention Gestion de la situation avec les partenaires du réseau Hospitalisation si nécessaire E PLANIFICATION ET INTERVENTION SCPD légers sans dangerosité Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée comme premier choix ou est inefficace Ou SCPD graves: présence de risques pour la santé et la sécurité du patient ou d’autrui; avantages dépassant les risques associés aux médicaments SCPD modérés avec souffrance importante sans dangerosité D F Intervention non pharmacologique F Intervention non pharmacologique Si inefficace, compléter par Et Intervention pharmacologique Intervention non pharmacologique G F Intervention pharmacologique (incluant la possibilité de prescrire un antipsychotique en 1re intention) Ou G Surveillance de la réponse comportementale Pas d’amélioration Réévaluation: reprendre à « Identification des causes » Ou orientation vers un service ambulatoire SCPD si Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 2 L’importance de la collaboration interdisciplinaire et avec l’usager/proches Quels sont les symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée comme premier choix ou est inefficace? Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée comme premier choix ou est inefficace • Comportement inapproprié en ce qui concerne l’élimination des selles ou de l’urine ou l’habillage • Cris répétitifs (non liés à douleur ou dépression) • Désinhibition verbale • Errance Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée comme premier choix ou est inefficace • Fugue • Mouvements répétitifs • Oralité • Résistance aux soins (hygiène, habillement) • Rituels d’accumulation Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Quels sont les symptômes qui répondent à la médication? Les symptômes qui répondent à la médication • • • • • • Agitation/Agressivité Psychose Anxiété Dépression Apathie Trouble du sommeil Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Mme Desgagné… Quelles seraient vos interventions? • Approche et interventions de bases • Interventions non pharmacologiques • Interventions pharmacologiques Mme Desgagné… Quelles seraient vos interventions? Au niveau de l’approche et des interventions de bases? Approche et intervention de base • Éviter de lui dire « non » • Ne pas la confronter • Éviter l’orientation à la réalité • Utiliser les stratégies de diversion Mme Desgagné… Quelles seraient vos interventions? Au niveau des interventions non pharmacologiques? Interventions non pharmacologiques • Favoriser une routine stable • Hygiène du sommeil • Activités occupationnelles et physiques le jour • Quand elle cherche à quitter en soirée, sortir prendre une marche • Prévoir une période de repos en PM • Lui offrir une collation Interventions environnementales • • • • • • • • • Repères temporo-spatiaux Personnaliser l’environnement Adapter l’environnement pour prévenir les chutes Camoufler les serrures La nuit, fermer les portes des autres pièces et garder celle de la salle de bain ouverte, la lumière allumée. Avertisseurs sonores Adapter la luminosité diurne Luminothérapie? En hébergement : • Éviter les détecteurs de mobilités qui sonnent au chevet • Éviter les contentions • Réviser la pertinence des interventions de nuit Hygiène du sommeil • Privilégier un horaire de repos où le coucher est le même à chaque soir. • Choisir un moment où la personne est fatiguée pour la mettre au lit ou lui dire d’aller au lit en se préoccupant des habitudes antérieures de sommeil. • Éviter l’alcool, le tabac, les repas copieux et l’exposition à trop de lumière et aux écrans lumineux avant son coucher. • Réduire la consommation de breuvage en soirée. Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche non pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 25 p. Hygiène du sommeil • Favoriser l’adoption d’une routine du sommeil et encourager les activités de détente en soirée, le tout dans un climat paisible. • Garder l’environnement de la chambre frais, sombre, calme et confortable. • Réserver son lit au sommeil et aux activités sexuelles. • Encourager la personne à sortir à l’extérieur le jour pour profiter de la lumière naturelle. • Limiter la durée des siestes pendant la journée à moins d’une heure et ce, avant 15h00. En cas d’insomnie, éliminer la sieste. Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche non pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 25 p. Mme Desgagné… Quelles seraient vos interventions? Au niveau des interventions pharmacologiques? Interventions pharmacologiques • L’arrêt de la cortisone aidera • Pour le trouble du sommeil • Benzodiazépine à court terme (moins de 30 jours, idéalement moins de 2 semaines) • Lorazépam • Oxazépam • Zopiclone • Trazodone • Mirtazapine Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal 2 ans plus tard… • Mme Desgagné est hébergée en CHSLD • Elle dit qu’un homme est entré dans sa chambre et qu’il a voulu la tuer. Elle nous demande si nous avons une arme à lui vendre puisqu’elle veut se protéger. Symptômes psychotiques Délire : • Conviction fausse et irrationnelle à laquelle le sujet adhère de façon inébranlable • Les plus fréquents en démence : • Paranoïde • Troubles d’identification Hallucination : • Fausse perception qui n’est pas associée à un stimulus externe réel • Ex. entendre des voix Symptômes psychotiques • Jusqu’à 45% dans la DTA • Jusqu’à 60% dans la maladie de Parkinson • 60 à 100% dans la démence à Corps de Lewy Référence : Les SCPD dans le guide médical en soins de longue durée ÉVALUATION Anxieuse Propos paranoïdes : • Dit qu’un homme veut la tuer • Refuse parfois de manger. Craint d’être empoisonnée. Personne qui A présente des SCPD C Identification des causes Description des comportements B Évaluation de l’infirmière Évaluation médicale Demande de services au soutien à domicile (SAD) au besoin Dangerosité, souffrance ou santé physique instable ? Consultation d’autres professionnels au besoin Non *En toute circonstance, le jugement clinique a préséance. Fréquence : à tous les jours Moment : surtout quand elle voit un homme Lieu : dans tous les lieux Élaboration du plan d’intervention Oui Gestion de la situation avec les partenaires du réseau Hospitalisation si nécessaire Depuis quand : depuis 2 semaines, laveur de vitres Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal ÉVALUATION • Bilan complet + analyse et culture d’urine • Introduction d’une nouvelle médication depuis 2 semaines pour douleur épaule : dilaudid Personne qui A présente des SCPD C Identification des causes Description des comportements B Évaluation de l’infirmière Évaluation médicale Demande de services au soutien à domicile (SAD) au besoin Dangerosité, souffrance ou santé physique instable ? Consultation d’autres professionnels au besoin Non *En toute circonstance, le jugement clinique a préséance. • L’infirmière note qu’elle urine plus Élaboration du plan d’intervention fréquemment • Son urine est brouillée • Sa fille est malade et vient moins la visiter • Bris des ses appareils auditifs • Cherche sa chambre Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Oui Gestion de la situation avec les partenaires du réseau Hospitalisation si nécessaire Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Quelles seraient vos interventions au niveau de l’approche et des interventions de base? Approche et interventions de base • Ne pas confronter son délire • Ne pas entrer dans son délire • Valider les émotions/la rassurer • Diversion Élaboration d’un plan d’intervention : approche globale Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 2 Quelles seraient vos interventions non pharmacologiques? Interventions non pharmacologiques • Faire réparer ses appareils auditifs • Organiser des appels à sa fille, utilisation de Skype • Présence simulée • Visites de bénévoles Quelles seraient vos interventions environnementales? Interventions environnementales • Personnaliser sa chambre • Identifier sa chambre Quelles seraient vos interventions pharmacologiques? Interventions pharmacologiques? • Traiter l’infection urinaire (bactériurie asymptomatique?) • Réviser indication des narcotiques Interventions pharmacologiques Psychose, agitation-agressivité, agressivité § Antipsychotiques atypiques - rispéridone*1,2 - olanzapine1,2 - aripiprazole1,2 - quétiapine1,2 § Antipsychotique typique2: halopéridol*1 § ISRS : - citalopram1,2 - sertraline1,2 - escitalopram1 § IChE : 1re ligne de traitement pour la démence à corps de Lewy § Anticonvulsivant (agitation) : carbamazépine*1,2 § Trazodone (agitation)2 § Benzodiazépine à court terme (moins de 30 jours, idéalement moins de 2 semaines) : lorazépam*2 § Mémantine (hallucinations, idées délirantes et agitation)2 Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Les antipsychotiques Indications • Agitation et agressivité sévère • Symptômes psychotiques sévères Efficacité • Effet modeste par rapport au placebo avec : • olanzapine (1,25-10 mg) • risperidone(0,25-2 mg) • aripiprazole (1-10 mg) • Plus efficace lorsque les symptômes sont sévères • Quetiapine (6,25-300 mg): le plus utilisé, mais pas d’efficacité démontrée • antipsychotiques typiques : Profil moins favorable d’effets secondaires. À n’utiliser qu’en cas urgence. L’Haldol est le seul ayant une rapidité d’action de ≤ 30 minutes. Les antipsychotiques Effets secondaires (selon puissance et dose) • Symptômes extrapyramidaux : • Parkinsonisme • Akathisie (nb peut -être confondue avec de l’agitation) • Dyskinésie tardive (25% d’incidence chez les personnes âgées après un an de traitement). • • • • Troubles cognitifs. Trouble de la marche et chute. Somnolence. Hypotension. • • • • • Symptômes anticholinergiques. Infections respiratoires et urinaires. Œdème périphérique. Syndrome métabolique. Prise de poids (surtout femmes traitées avec olanzapine et quetiapine). Les antipsychotiques Les risques à son usage • • • • • • Mortalité augmentée (OR : 1,54; 4,5 % des résidents sous antipsychotiques atypiques par rapport à 2,6 % sous placebo). Les typiques partageraient également ce risque. La mortalité serait de causes principalement infectieuse et cardiovasculaire. Le traitement prolongé (plus de 3-6 mois) est associé à une augmentation du risque de mortalité. Accidents cérébrovasculaires (risperidone x 3,2; olanzapine x 1,8; risque absolu de 1%). Les antipsychotiques doivent faire l’objet d’un suivi serré et leur indication doit être révisée régulièrement. Un consentement éclairé de la personne ou son substitut devrait être obtenu après discussion des effets secondaires courants et des risques associés. Les antipsychotiques • • Pour les patients avec des symptômes sévères qui ont répondu au traitement antipsychotique, une tentative de sevrage après 3-6 mois de stabilité comportementale devrait être envisagée, de façon graduelle et avec surveillance des symptômes de rechute, le risque de rechute étant augmenté chez ces personnes. Pour les personnes à qui l’antipsychotique a été prescrit en dehors des indications reconnues, tenter le sevrage de la médication. Lorsque les principes du sevrage sont respectés, le sevrage se fait facilement. Les antidépresseurs Indications Symptômes d’agitation et d’agressivité, de psychose et de dépression Efficacité Données insuffisantes pour émettre une opinion sur l’efficacité de la trazodone et des ISRSs (incluant citalopram et sertraline) dans le traitement des patients agités. Pour le traitement de la dépression associée à la démence : efficacité mitigée, surtout démontrée avec la sertraline, le citalopram. Les antidépresseurs Effets secondaires • Symptômes gastro-intestinaux. • Akathisie. • Troubles du sommeil. • Chutes. • Risques de saignements digestifs • Risque de SIADH : certains auteurs recommandent un bilan électrolytique avant le traitement et un mois après l’introduction. • Allongement du QTc avec citalopram(Black box), escitalopram. Surveillance et suivi clinique SURVEILLANCE ET SUIVI CLINIQUE Surveiller l’efficacité du traitement, les effets secondaires, titrer la dose Après 1 mois : réévaluation Déterminer si les buts thérapeutiques sont atteints Ne pas cesser la médication psychotrope sans un avis spécialisé lorsque prescrite pour une autre indication qu’un SCPD (ex. : épilepsie, schizophrénie, trouble bipolaire, dépression majeure) Après 3 mois, si les symptômes sont stables, réduire progressivement la médication (plus petite diminution possible de dose mensuellement, par exemple, rispéridone : diminuer de 0,25 à 0,5 mg q 1 mois) pour éviter des syndromes de sevrage Si réapparition des symptômes, reprendre la médication à la dernière dose efficace Cesser la médication si possible Surveiller la réapparition de SCPD Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p. Éléments à retenir • Les SCPD font partie intégrante des maladies neurocognitives • Il est nécessaire d’être systématique dans l’évaluation des causes potentielles des SCPD • Les guides de pratiques recommandent l’utilisation des approches non pharmacologiques en premier lieu dans la gestion des SCPD • Certains SCPD ne répondent pas à la médication • Les antipsychotiques ne devraient être utilisés qu’en cas d’agressivité et symptômes psychotiques sévères, en raison des risques associés à leur utilisation Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Merci pour participation ! • Le programme de e-learning sur les SCPD du MSSS : • http://capsulesscpd.ca • Capsules SCPD pour les aidants : • http://iugm.qc.ca/aidant.html • Les outils et conférences de l’Équipe SCPD IUGM : • http://www.iugm.qc.ca/soins/gerontopsychiatrie.html • Les guides de pratiques SCPD du MSSS : • http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/alzheimer/information-cliniqueformation-mentorat • Le Guide médical en soins de longue durée : • http://mdsld.ca