
Initiatives de retour des médicaments d’ordonnance : Trousse d’évaluation
Centre canadien de lutte contre les toxicomanies • Canadian Centre on Substance Abuse
Introduction
Par le passé, les initiatives de retour (ou de collecte)
des médicaments d’ordonnance (IRMO) visaient
principalement à lutter contre l’impact
environnemental de l’élimination inadéquate.
Dernièrement, des autorités de santé et des
responsables de l’application de la loi ont
commencé à intervenir dans la réduction des
méfaits associés à certains médicaments sur
ordonnance en participant à des IRMO et, dans
certains cas, en les dirigeant.
Toutefois, l’efficacité des IRMO pour réduire les
méfaits associés aux médicaments sur ordonnance
et à d’autres substances reste à prouver. La plupart
des initiatives évaluent leur réussite en mesurant le
volume ou le poids absolu des médicaments
recueillis. Il s’agit d’une méthode facile et peu
coûteuse de mesurer la quantité de médicaments
retournés, mais qui en dit peu sur l’efficacité de ces
initiatives pour sensibiliser le public au
détournement de médicaments et pour lutter contre ce problème, prévenir le mésusage de médicaments
sur ordonnance ou améliorer l’ensemble des pratiques de prescription et de distribution de médicaments.
Pour déterminer l’impact relatif d’une initiative sur le mésusage et le détournement de médicaments sur
ordonnance, il est nécessaire de trier et de classer les médicaments recueillis. Par exemple, il est important
de déterminer la proportion d’opioïdes, de stimulants et de sédatifs hypnotiques par rapport au volume
total de médicaments. En outre, pour améliorer les pratiques de soins de santé, il est nécessaire de
calculer la proportion de certains types de médicaments prescrits qui reste inutilisée en vue de cerner les
substances dont la prescription et la distribution devraient être encadrées de façon plus stricte.
Pour déterminer dans quelle mesure les IRMO parviennent à atteindre les objectifs susmentionnés, les
évaluations doivent recueillir des données liées à ces objectifs, par exemple :
Évolution de la sensibilisation à l’égard de l’entreposage et de l’élimination sécuritaires des
médicaments inutilisés.
Types, proportions et dates d’expiration des médicaments retournés.
Façons dont les participants ont entendu parler de l’initiative.
Motivation de la participation.
Importance des initiatives de retour des médicaments
d’ordonnance
Une bonne partie des médicaments prescrits n’est jamais utilisée.
Les médicaments inutilisés et entreposés de façon inadéquate peuvent être consommés par des
personnes à qui ils n’étaient pas destinés. Par exemple, en Ontario, les jeunes qui ont déclaré avoir
consommé des opioïdes ont indiqué se les être procurés à la maison (72 %) ou auprès d’amis
(6 %; Brands et coll., 2010). Cette façon d’obtenir des médicaments peut donner lieu à des
empoisonnements accidentels ou à une consommation à des fins non médicales.
Initiatives de retour (ou de collecte) des
médicaments d’ordonnance
Ces initiatives visent à réduire les méfaits associés à certains
médicaments sur ordonnance (p. ex. opioïdes, sédatifs
hypnotiques, stimulants) par les moyens suivants :
Promotion de l’entreposage et de l’élimination
sécuritaires des médicaments sur ordonnance, en
vente libre et autres.
Réduction de la quantité conservée au domicile de
ces médicaments afin de réduire le potentiel de
détournement ou d’empoisonnement accidentel.
Inventaire des médicaments inutilisés en vue
d’orienter les pratiques de prescription et de
distribution.
Réduction de l’impact environnemental associé à
l’élimination inadéquate de ces médicaments
dans les ordures ou le réseau d’égouts.
Sensibilisation au sujet de l’entreposage et de
l’élimination sécuritaires des médicaments inutilisés.
Comme de nombreux médicaments sur ordonnance
présentant un risque de mésusage élevé proviennent
d’un proche, l’entreposage sécuritaire de ces substances
peut constituer un moyen efficace de contrer le
détournement (Conseil consultatif national sur l’abus de
médicaments sur ordonnance, 2013).