Le soin prend un sens de plus en plus médical à partir du XVIIe

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SOIN
n.m. Trad. Angl. Nursing care. Domaine Sciences inrmières–médicales.
Voir aussi : SANTÉ, INTERVENTION THÉRAPEUTIQUE, RELATION SOIGNANT-
SOIG
Le soin prend un sens de plus en plus médical à partir du XVIIe
siècle. Il est déni par M. Pruvost85 comme « la diligence qu’on
apporte à faire réussir une chose, à la garder et à la conserver, à
la perfectionner ». Le soin comporte plusieurs acceptations. Selon
le Dictionnaire Littré, plusieurs sens révèlent la notion d’apporter
quelque chose à quelquun comme « une application de l'esprit à
une chose, à faire quelque chose, de veiller et faire en sorte que…
Le Prendre soin, avoir soin de quelqu'un, signie aussi pourvoir à son
salut, à ses besoins, à ses nécessités, à sa fortune… Populairement,
avoir soin se rapporte à se bien nourrir ». Enn, le soin relève ici
du devoir, de la charge de quelqu’un, d’y veiller, de s’en inquiéter,
de s’en préoccuper. Dans le Dictionnaire illustré des termes de
médecine86 le soin est un acte destiné à maintenir ou rétablir la
santé. Les auteurs distinguent deux types de soins :
• Soin direct : soin effectué sur la personne même du malade
(charge de travail en soins inrmiers).
• Soin indirect : travail effectué à distance du malade et
contribuant aux soins qui lui sont dispensés (charge de travail
en soins inrmiers).
Pour aller plus loin : BENAROYO, Lazare et MARIN, Claire. À quel soin se
fier ? Conversation avec Winnicott. Paris : PUF. 2015.
MARCHE DE SOINS
Selon Ida Orlando87, spécialisée en santé mentale, qui fut à
lorigine de ce terme, « l’objectif des soins inrmiers est de
fournir l’aide qu’un patient requiert pour que ses besoins soient
satisfaits. Linrmière atteint son objectif en engageant une
démarche qui détermine le besoin immédiat du patient et laide à
répondre à ce besoin directement ou indirectement. Elle y répond
directement si le patient est incapable de satisfaire son propre
besoin ; indirectement quand elle laide à obtenir les services
d’une personne, d’une institution, ou à partir de ressources grâce
auxquelles son besoin pourra être satisfait… An de développer et
préserver le caractère professionnel de son travail, l’inrmière doit
savoir et être capable de –vérier la façon dont ses actions et
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réactions aident ou ne parviennent pas à aider le patient, ou savoir
et être capable de - conrmer que le patient n’a pas besoin de
son aide à un moment donné88 ». Pour Marie-Thérèse Bal-Craquin89,
la démarche de soins comporte huit étapes :
Percevoir le problème, la situation ou le projet.
Recueillir des données pertinentes et signicatives de
l'exercice professionnel en cause.
Analyser les données en établissant des liens de sens entre les
éléments recueillis.
Identier le problème (les caractéristiques de la situation ou
du projet) relevant de l'exercice du professionnel. C'est l'étape
du diagnostic
Anticiper l'inverse du problème. C’est létape des objectifs ou
résultats escomptés.
nir les actions susceptibles de conduire à la résolution
du problème. Là prend place la démarche éducative en tant
qu’action.
Mesurer et évaluer les résultats obtenus après l'action.
Réajuster ou re-décider.
Pour aller plus loin : BELAL, Fatima. Le plan de soins guide. La revue de
l'infirmière. Vol. 58, n°148, 03/2009. pp. 29-31.
EXPRESSIONS DU SOIN
Dans l’ouvrage La pensée inrmière90 « le soin centré sur la relation
avec des personnes dépasse les frontières des pays, des cultures et
des contextes. Dans la perspective unitaire-transformationnelle, la
relation inrmière-personne/famille/communauté/population peut
être décrite ainsi : La santé représente lintention de la relation :
avec la maladie, elle est une manifestation du processus de la vie.
Le caring signie la nature de la relation : intentionnelle, attentive
à la dynamique, observant le pattern, ouverte à l’inni et invitant
à la créativité. La conscience constitue le pattern informationnel
de la relation englobant l’information sensorielle et physiologique
aussi bien qu’intellectuelle et émotive. La réciproci91 désigne la
façon selon laquelle la relation se déroule : en étant complètement
présent et en invitant l’autre à participer et à choisir. Le patterning
représente la conguration évolutive de la relation : lengagement
qui permet de devenir un avec lautre et de se centrer sur ce qui
est signicatif pour lautre.
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La signication représente l’importance de la relation : le point de
départ d’un soin qui ne peut être prédertéminé ».
Pour aller plus loin : HONORÉ, Bernard. Lesprit du soin. La dimension
spirituelle des pratiques soignantes. Paris : Seli Arslan. 2011.
PARCOURS DE SOIN
Pour la Haute Autorité de la santé92, « l’amélioration de la qualité de
la prise en charge clinique et thérapeutique et de l’accompagnement
des malades atteints de maladies chroniques passe d’abord par de
bonnes pratiques professionnelles, mais doit également s’appuyer
sur la promotion de parcours de soins qui comprennent, pour le
patient, le juste enchaînement et au bon moment de ces différentes
compétences professionnelles liées directement ou indirectement
aux soins : consultations, actes techniques ou biologiques,
traitements médicamenteux et non médicamenteux, prise en
charge des épisodes aigus (décompensation, exacerbation),autres
prises en charge (médico-sociales notamment, mais aussi sociales)…
La démarche consiste à développer une meilleure coordination des
interventions professionnelles, fondées sur de bonnes pratiques, lors
des phases aiguës de la maladie comme lors de laccompagnement
global du patient sur le long terme. Cette notion de parcours de
soins permet ainsi de sappuyer sur les bonnes pratiques de chaque
professionnel mais aussi de développer les actions d’anticipation,
de coordination et déchanges d’informations entre tous les acteurs
impliqués. Sachant que la nécessité d’une telle coordination de
qualité augmente avec le nombre des professionnels concernés qui
varie selon la complexité de la situation et la poly-pathologie. La
démarche permet au nal une meilleure intégration des différentes
dimensions de la qualité des soins : pertinence, curité, efcacité
clinique mais aussi accessibilité, continuité et « point de vue du
patient ». Pour Thérèse Psiuk93, « le parcours de soins est une
trajectoire composée d’étapes variant, d’une part, selon le lieu
d’habitation et l’histoire médicale du patient, et d’autre part, selon
les decins et les établissements hospitaliers et extra-hospitaliers,
acteurs de la prise en charge ». Ce parcours s’inscrit dans le
processus global du chemin clinique « le chemin clinique crit,
pour une pathologie donnée, les éléments du processus de prise en
charge en suivant le parcours du patient. Cette méthode planie,
rationalise et standardise la prise en charge pluridisciplinaire de
patients présentant un problème de santé comparable. Elle repose
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sur la description d’une prise en charge optimale et efciente à
partir des recommandations professionnelles94 ».
Pour aller plus loin : MARIN, Claire. La maladie, catastrophe intime.
Paris : PUF. 2014.
PRENDRE SOIN
Pour Michel Nadot95, prendre soin relève d’une activité
tridimensionnelle, « il faut, en effet prendre soin de l'humainà tous
les âges de la vie ; prendre soin de la vie du groupe, car l'action
soignante s'opère au sein d'une communauté, et prendre soin de la
vie du domaine, (c’est-à-dire de l'environnement du soin) notamment
avec ses aspects socio-économiques, logistiques et domestiques ».
Pour Walter Hesbeen96 « Prendre soin, c'est aussi être attentif à la
famille, à l'entourage de la personne malade… Pour la simple raison
que le comportement de la famille ou de l'entourage inue sur le
cheminement de la personne malade. Mais aussi parce que ce n'est
pas possible de laisser sans une parole ces personnes en souffrance
et désemparées, face à ce qui leur arrive… ».
Pour aller plus loin : MARIN, Claire et ZACCAI-REYNERS, Nathalie.
Souffrance et douleur. Autour de paul Ricoeur. Paris : PUF. 2013.
SOINS (RÉSUMÉ DE) VOIR SYNTHÈSE
SITUATIONS DE SOINS
Voir aussi : INTERVENTIONS, AUTO-FORMATION, OBJECTIFS, ÉVALUATION,
QUALITÉ DU SOIN
La situation de soin est une situation professionnelle apprenante
le praticien réexif met en œuvre un raisonnement clinique
permettant de placer la singularité de l'individu au centre de
la démarche de soin. Cette analyse comprend lensemble des
dimensions de la personne soignée : économiques, sociales,
médicales, psychologiques, législatives, éthiques, an de mesurer
la capacité du soignant à adopter une juste relation de soin
formalisée et au soigné de s'interroger sur ses propres ressources
pour devenir acteur de son parcours de soin. Pour Martha Rogers97,
il est important d’appréhender les situations de soins à partir
d’une approche bio-socio-culturelle en insistant sur le fait « que
la connaissance des différentes caractéristiques de la vie est
indispensable pour comprendre les réactions humaines ». Pour
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Virginia Hendersen, il est également important dafrmer le
caractère pluri dimensionnel des soins qui doivent « comprendre
le physique, le mental et lémotionnel ». Les situations de soins
peuvent être analysées par les étudiants inrmiers, avec, entre
autres, des outils rogeriens et les attitudes caractéristiques de la
relation d’aide.
Pour aller plus loin : BARRIER, Philippe. Le patient autonome. PARIS :
PUF. 2014.
SOINS À DOMICILE
Une classication (Home Health Care Classication = HHCC)
des soins à domicile des diagnostics et des interventions a été
développée depuis 1990 par Virginia Saba98, à l'Université de
Georgetown. Son but est de mettre en œuvre une méthode
d'évaluation et de classication des patients, an de déterminer
les besoins requis et les résultats espérés dans un environnement
de soins à domicile. Cette classication comprend deux volets : les
diagnostics ou problèmes inrmiers et les interventions inrmières.
Les diagnostics sont repris de la NANDA. Les interventions sont
dénies, groupées et associées aux activités de soins. Les résultats
escomptés sont eux dénis en utilisant des « modicateurs »
d'un état de santé du patient : amélioré, stabilisé ou détérioré.
Le modèle, qui comprend vingt composantes, est basé sur une
appréciation clinique. Son développement initial empirique est
validé « sur le terrain ». L'outil nal permet la mesure, l'analyse et
l'évaluation des soins à domicile.
Les composantes de soins selon V. Saba :
- Activité, Élimination intestinale, Cardio-vasculaire,
Cognition, Adaptation, Volume liquidien, Comportement
de santé, dication, Métabolisme, Nutrition, Régulation
physiologique, Respiration, Rôle/relation, curité, Soins
autonomes, Perception de soi, Sensoriel, Intégrité de la
peau, Perfusion tissulaire, Élimination urinaire.
Pour aller plus loin : Observatoire National de la Fin de Vie. (ONFV).
Fin de vie des personnes âgées. Sept parcours ordinaires pour mieux
comprendre les enjeux de la fin de vie en France [rapport en ligne]. Paris :
ONFV, 2015. Disponible à cette adresse : https://sites.google.com/site/
observatoirenationalfindevie/publications/rapport/rapport-2013
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