Plusieurs méthodes permettent de déterminer ce coût social ou encore d’approcher la valeur monétaire des
différents services rendus par l’environnement.
Certaines méthodes estiment la valeur de la nature à partir des coûts qui n’ont pas été engagés pour produire
des services que la nature produit déjà.
Exemples
la méthode des coûts évités cherche à évaluer la valeur des services environnementaux à partir des coûts à
engager si ces services venaient à disparaître.
La présence d’une zone humide à proximité d’une agglomération limite les risques d’inondation. Sa disparition ou
sa dégradation génèrerait des dépenses supplémentaires d’assurance pour les particuliers comme pour la
collectivité ; elle nécessiterait aussi d’augmenter la capacité des stations d’épuration ou d’en construire de
nouvelles. Le calcul des dépenses liées à la dégradation de ce service écologique peut conduire à investir dans la
protection de la zone humide plutôt que de construire une nouvelle usine de traitement de l’eau.
la méthode des coûts de restauration, de remplacement détermine le coût induit par la dégradation ou la
disparition d’un écosystème en mesurant ce que couterait sa remise en état : coûts de la dépollution de la mer et
des plages après une marée noire (barrages, pompage, aspiration…), pertes de recettes au niveau des activités
touristiques et des activités liées aux produits de la mer (pêche, conchyliculture…), coût de la réintroduction des
espèces disparues du milieu pour « rétablir » la qualité de l’écosystème endommagé…
D’autres méthodes observent le comportement effectif des utilisateurs de la nature. Ce sont des méthodes
basées sur les préférences révélées.
Exemples
la méthode des prix hédonistiques consiste à estimer la valeur d’un service environnemental qui influe
directement sur le prix de certains biens, par exemple la valeur monétaire que les ménages retirent d’habiter ou de
travailler dans un endroit sain, en supposant que la valeur d’un bien immobilier reflète la qualité de cet
environnement.
Une maison située à côté d’une industrie polluante n’aura pas la même valeur comparée à une maison semblable
située loin de cette usine (l’écart de prix peut servir à mesurer le « coût » social de la pollution ou la valeur que l’on
peut accorder à la nature à cet endroit).
la méthode des coûts de transport évalue la valeur d’un site à usage récréatif à partir des dépenses supportées
par les usagers pour se rendre sur ce site (billet de train, essence, temps passé…) et profiter de certains services
offerts par la nature (ramassage de champignons, pêche, …).
S’il y a détérioration d’un site tout près de chez eux, quels coûts les ménages seront-ils prêts à dépenser pour aller
se promener dans un parc naturel, pour aller pêcher dans une rivière à truite…beaucoup plus loin ? (ce coût peut
servir à mesurer de façon monétaire le dommage, la perte de valeur, infligé au site riverain).
Il existe aussi des méthodes qui s’appuient sur des enquêtes auprès de la population. Ce sont des méthodes
basées sur les préférences déclarées.
Exemple
la méthode de l’évaluation contingente repose sur des enquêtes par questionnaire visant à obtenir une
information directe sur les préférences, souvent exprimées sous la forme d’un consentement à payer pour obtenir
ou préserver un service, pour éviter une dégradation de la nature.
Combien seriez-vous prêt à payer pour améliorer l’air autour de votre logement ? Combien seriez-vous prêt à payer
pour continuer vos promenades en forêt et ne pas la voir disparaître ?
Ce consentement à payer pour une reconquête ou une préservation de la nature est utilisé pour calculer la valeur
que l’on lui accorde.