Médecine d'Afrique Noire : 1992, 39 (12)
. troubles neurologiques sévères : coma avec un score de
Glasgow inférieur ou égal à 7 et avec des signes de
localisation,
. troubles hémodynamiques : poussées tensionnelles ou
parfois des périodes d’hypotension artérielle,
. troubles métaboliques (acidose métabolique ou res-
piratoire).
Il s’agit en général de sujets âgés dont l’âge varie entre 45
et 80 ans.
Dès l’arrivée en réanimation, les patients sont immé-
diatement pris en charge :
1 - Mise en condition : voie veineuse (périphérique ou
centrale), sonde vésicale, sonde gastrique,
2 - Examen clinique sommaire pour les patients dont les
dossiers sont incomplets,
3 - Examens paracliniques spécifiques : fond d’œil, ponc-
tion lombaire si possible et parfois le scanner cérébral,
4 - Traitement institué :
Ce traitement tient compte de l’état de conscience, de
l’état ventilatoire, hémodynamique, métabolique,
nutritionnel et du nursing.
. La neurosédation est instituée d’emblée chez tous les
patients admis. Elle associe : NESDONAL 1 g/j ou
Ropofol 2,5 mg/kg avec du Fentanyl 1000 mcg par jour.
Elle permet de diminuer la consommation d’oxygène.
. La réanimation respiratoire est obligatoire lorsque la
neurosédation est instituée et surtout en cas de troubles
respiratoires : encombrement pulmonaire, pauses respira-
toires, bradypnée. Il s’agit d’intuber le patient, permettant
de faire des aspirations trachéales répétées et de le mettre
après sous respirateur avec une FiO2 à 80 %. Cette réani-
mation respiratoire permet d’améliorer la PaO2. En cas
d’intubation prolongée, la trachéotomie est effectuée, per-
mettant de réduire l’espace mort. La surveillance a été
clinique (recherche des signes d’hypercapnie, synchro-
nisation des mouvements respiratoires et du respirateur),
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS VICTIMES
D’ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX
EN REANIMATION
D. MIGNONSIN, Y. TETCHI, M. KANE, A. AMONKOU, A. BONDURAND
Département d’Anesthésie-Réanimation
Service du Pr A. BONDURAND
INTRODUCTION
La pathologie vasculaire cérébrale en Afrique est une
pathologie fréquente et encore mal connue pour diverses
raisons (1). Elle se situe au 3e rang des causes de mortalité
dans les pays industrialisés (2). Le taux de mortalité n’est pas
moindre à Abidjan puisqu’il représente 45 % de la mortalité
globale du seul Service de Neurologie d’Abidjan (1).
Le but de ce travail est d’exposer les aspects thérapeutiques
lorsque ces sujets sont admis dans un service de réani-
mation.
MATERIEL ET METHODES
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur une période
de 11 ans (1980—1990). Cent cinquante huit (158) patients
présentant des signes de gravité ont été reçus dans le Ser-
vice de Réanimation provenant du service des urg e n c e s
médicales ou du service de neurologie pour les raisons sui-
vantes :
. troubles respiratoires : encombrement pulmonaire,
bradypnée ou pauses respiratoires,
RESUME
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 158
patients victimes d’accident vasculaire cérébral admis
en réanimation pour troubles re s p i r a t o i res ou neuro -
logiques sévères ou hémodynamiques ou métabo-
liques.
Le traitement est basé sur la neurosédation, la
ventilation artificielle, l’utilisation des antihypert e n -
seurs, la correction des troubles métaboliques, la
nutrition artificielle et le nursing. Le pronostic est peu
favorable : 112 décédés sur 46 sortis du Service.
Mots-clés : Accidents vasculaires cérébraux, neurosé-
dation, ventilation artificielle, antihypertenseur,
nutrition, nursing.