Soins et défis
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Hala Tfayli et Silva Arslanian
Hala Tfayli est membre de la division Pediatric Endocrinology,
Metabolism and Diabetes Mellitus du Children’s Hospital of
Pittsburgh, University of Pittsburgh School of Medicine, Etats-Unis.
Silva Arslanian dirige la division Weight Management and Wellness
et est professeur dans la division Pediatric Endocrinology,
Metabolism and Diabetes Mellitus du Children’s Hospital of
Pittsburgh, University of Pittsburgh School of Medicine, Etats-Unis.
Références
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Le style de vie, l’alimentation et les habitudes en terme d’activité
physique tendent également à changer pendant la puberté. L’étude
HABITS sur la santé et les comportements des adolescents, réalisée
dans les écoles du Royaume-Uni, a examiné le lien entre la puberté,
le tabagisme, l’alimentation et l’exercice physique. Tant chez les
garçons que chez les filles, le fait d’être à un stade de la puberté plus
avancé était associé à une plus grande probabilité de tabagisme.
Chez les garçons, la puberté était associée à une alimentation moins
saine, mais à une activité physique plus intense ; chez les filles,
aucun lien clair n’a pu être établi. De telles observations constituent
des obstacles importants à un contrôle glycémique adéquat.
Réagir aux changements liés à la puberté
Depuis la publication des résultats de l’étude DCCT en 1993, il
est clairement établi qu’un bon contrôle glycémique retarde le
déclenchement et ralentit la progression de la rétinopathie, de la
néphropathie et de la neuropathie associées au diabète. Afin de
maintenir un contrôle glycémique optimal, les professionnels de
la santé qui apportent des soins aux enfants pendant leur puberté
doivent personnaliser leur traitement de façon à contrebalancer
les changements comportementaux et la baisse physiologique de
la sensibilité à l’insuline.
Les enfants en pleine puberté ont des besoins quotidiens en insuline
plus importants. Les résultats du diabète sont liés au degré de suivi
des traitements médicaux, au contrôle glycémique et aux habitudes
alimentaires. Il peut s’avérer bénéfique d’impliquer les adolescents
dans le choix de la thérapie insulinique qui s’adapte le mieux à
leur quotidien, à leur alimentation et à leurs habitudes en termes
d’activité physique et de sommeil. Un transfert progressif de la
responsabilité de la gestion des parents vers l’enfant est important.
Le soutien constant des parents est associé à des résultats optimaux.
Les parents peuvent également contribuer à prévenir les symptô-
mes de la dépression à travers leur soutien et leur guidance et en
adoptant des stratégies positives pour faire face aux difficultés. Il
est fortement recommandé d’évaluer et d’intervenir régulièrement
pour traiter la dépression chez les adolescents atteints de diabète ;
le dépistage de l’anxiété et des troubles de l’alimentation est
parfois nécessaire.
Conclusions
En résumé, l’adolescence se caractérisent par d’importants chan-
gements hormonaux, métaboliques et psychologiques qui ont un
impact sur la gestion du diabète de type 1. Il est impératif que
l’équipe soignante soit consciente de ces changements. La baisse
de la sensibilité à l’insuline nécessite une adaptation appropriée
des doses d’insuline afin de prévenir la détérioration du contrôle
glycémique. Les changements psychosociaux doivent être sur-
veillés afin d’identifier tout symptôme dépressif ou problème
comportemental et de proposer une prise en charge appropriée
et d’orienter l’adolescent vers les spécialistes adéquats.
Mai 2007 | Volume 52 | Numéro spécial