http://consilium.radiologicum.googlepages.com
Dr.C.Delcour.CHU de Charleroi.Service d’Imagerie Médicale.
92 Bd P.Janson.6000 Charleroi [email protected]
CONSILIUM RADIOLOGICUM
Dr. C. DELCOUR. President
Pr. D. BIELEN.Vice-President
Dr. O. GHEKIERE. Secretary
Dr. JP. JORIS. Treasurer
Dr. L. CARPENTIER
Dr. B. DE FOER
Dr. D. HENROTEAUX
Dr. M. MAGOTTEAUX
Pr. R. OYEN
Dr. S. PESTIEAU
Dr. L. VAN HOE
Pr. G. VILLEIRS
12 décembre 2011
Madame la Ministre,
Les radiologues belges s’étonnent qu’une fois de plus des mesures d’économie soient
ciblées essentiellement sur notre spécialité.
Vous n’êtes pas sans savoir que la radiologie n’a pas dépassé son enveloppe depuis de
nombreuses années et que les sommes non dépensées dans le passé n’ont jamais été
utilisées pour des projets qualitatifs. Le budget partiel des radiologues est celui qui a
le moins augmenté depuis dix ans par rapport aux autres spécialités (selon l’audit
permanent fait par l’INAMI).
Nous avons eu ces dernières années, à diverses reprises, des réunions de travail très
positives avec votre cabinet au travers de monsieur François Perl et de monsieur
Bernard Lange.
Simultanément les radiologues ont collaboré activement avec Monsieur Christiaan
Decoster , directeur du SPF Santé, à la création de divers groupes de travail (appelé
groupe Marchal) comprenant quatre sous-groupes réunissant divers acteurs des soins
de santé qui s’occupent de quatre thèmes :
1. Recommandations du bon usage des examens radiologiques (guidelines)avec une
mise à jour des guidelines qui s ‘appellera « Focus on Medical Imaging « sur le
modèle des Folia Pharmacotherapeutica
2. Sensibilisation : du patient, du médecin prescripteur, du radiologue
3. Accréditation et optimisation des services d’imagerie
4. Radioprotection
Au travers du Collège d’Imagerie nous avons signé avec vous, divers projets
qualitatifs dont les « recommandations du bon usage de l’imagerie » (guidelines) qui
sont en ligne sur www.health.belgium.be/recommandations-imagerie-medicale
Madame Laurette Onkelinx
Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique
Rue du Commerce 76-80
1040 Bruxelles
http://consilium.radiologicum.googlepages.com
Dr.C.Delcour.CHU de Charleroi.Service d’Imagerie Médicale.
92 Bd P.Janson.6000 Charleroi [email protected]
Il est dès lors très étonnant de constater que le budget de l’imagerie reste une des rares
cibles des mesures d’économies dans le secteur des soins de santé et qu’il n’y ait
jamais eu la moindre consultation des représentants des radiologues.
Nous sommes bien conscients depuis de nombreuses années que d’importantes
mesures d’économie doivent être entreprises dans les soins de santé et donc
également dans l’imagerie médicale, par contre il n’y a aucune rationalité à cibler la
radiologie sans aucune mesures concomitantes corrigeant l’origine des problèmes.
Comment faut-il expliquer aux journalistes, aux politiques et à la population que
diminuer les remboursements de ces examens ne réglera en rien les excès de
prescription qui sont bien la source de leur prestation excessive?
Les sanctions financières devraient être également supportées par les prescripteurs
abusifs et les patients sur-consommateurs.
La communauté radiologique passe une partie de son temps à récuser les prescriptions
abusives (notamment venant des services d'urgence, obligés eux de se couvrir
médico-légalement).
Un groupe de travail est chargé du dossier de la radioprotection. La première mesure
pour diminuer l’irradiation d’origine médicale de la population belge est bien
évidemment de ne pas faire d’examen radiologique inutile.
Il faut également favoriser les examens non irradiants comme l’IRM. Le nombre
d'IRM est limité en Belgique, et reste très mal reparti géographiquement
Avoir plus d'IRM disponibles permettra de diminuer les délais de rendez-vous qui
découragent les prescripteurs et les amènent à prescrire plus de CT dont la
disponibilité est plus grande. Au lieu de favoriser les examens IRM, les mesures
budgétaires envisagées sont de diminuer leur financement via une réduction de
l’A3B3 !
L'installation des CT reste totalement libre et de nouvelles techniques hybrides
(caméra de médecine nucléaire associée à un scanner) voient leur nombre croître sans
aucun contrôle ni programmation, alors qu'il s'agit de techniques doublement
irradiantes (isotopes plus rayons X).
Il est malhonnête d'utiliser le prétexte de la radioprotection pour imposer aveuglement
des mesures d'économie sans résoudre les causes du problème. Les radiologues sont
les premiers impliqués dans les groupes de travail au niveau du ministère de la santé
afin de réduire l'irradiation d'origine médicale.
Un scanner récent, utilisé avec les divers programmes de diminution de doses n'est
plus un examen très irradiant. De nombreux examens irradiants utilisant les rayons X
sont effectués sans aucun contrôle en dehors des services de radiologie et ne sont
jamais la cible de telles mesures d'économies, pourquoi?
Les vraies économies viendront de l'utilisation rationnelle de nos ressources et impose
une responsabilisation de tous: le malade, le médecin prescripteur, le radiologue (sans
oublier le SPF, l’INAMI et les mutuelles).
Si certains estiment que l’on fait trop d’examens radiologiques en Belgique, ce ne
sont pas les radiologues qui en sont les responsables, car ils exécutent les demandes
d’examens qu’ils reçoivent. La substitution par le radiologue n’est pas prévue dans
http://consilium.radiologicum.googlepages.com
Dr.C.Delcour.CHU de Charleroi.Service d’Imagerie Médicale.
92 Bd P.Janson.6000 Charleroi [email protected]
l’annexe de l’arrêté royal du 14 septembre 1984 établissant la nomenclature des
prestations de santé. Il est de la responsabilité du malade de ne pas faire (et demander)
des examens inutiles, comme il est normal d’exiger du prescripteur une demande
d’examen justifiée et de le responsabiliser.
Il est révoltant que certaines mesures soient dirigées uniquement contre notre
spécialité, qui est devenue incontournable dans le diagnostic et la mise au point de
quasi toutes les maladies et qui grâce à des progrès constants et prodigieux, permet
d’obtenir des images d’une qualité toujours plus précise et indispensable à
l’élaboration du diagnostic final.
Il est donc assez paradoxal de lire que dans les mesures d’économie envisagées dans
les soins de santé, au lieu de réaliser un effort d’économie transversal uniforme au
sein des diverses spécialités, la radiologie soit désignée comme une spécialité à
ponctionner une nouvelle fois.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’expression de ma haute
considération.
Pour le Consilium,
Dr. Christian Delcour
Président du Consilium Radiologicum
1 / 3 100%