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Au niveau du financement, la pauvreté en soi est rarement un problème. Pour cela, le droit à la
réduction des primes et les différents systèmes d’assurances sociales veillent à ce que l’aspect financier
ne soit pas un problème. Cependant, il existe des personnes qui n’ont pas d’assurance (sans Papiers,
touristes) ou qui ne paient pas leurs primes d’assurance. Pour ces personnes, les soins sont toujours
assurés en cas d’urgence, mais l’offre de soins est limitée.
Dans les entretiens, les limites du système de l’assurance-maladie obligatoire (LAMal) ont été
évoquées. Ainsi, par exemple, la prévention au niveau scolaire, les soins dentaires, les lunettes, les
coûts supplémentaires liés aux maladies chroniques ne sont pas ou que partiellement pris en charge
par la caisse maladie et cela peut poser problème à des personnes financièrement défavorisées. De
plus, les prestations de soins à domicile, dans les situations nécessitant des soins importants, ne sont
pas toujours entièrement pris en charge. Les prestations non-médicales, en particulier, - bien
qu’importantes pour les personnes concernées - ne relèvent pas des prestations de l’assurance-
maladie.
Certains aspects peuvent également être des obstacles à l’accès aux cabinets médicaux, comme les
horaires d’ouvertures restreints des médecins de famille ou des pédiatres ou le fait de devoir
prendre un rendez-vous au préalable.
3.2 Difficultés et obstacles à l’accès du côté de la demande (recours aux soins)
Des difficultés et des obstacles à l’accès et à la prise en charge trouvent également leurs origines du
côté des personnes socialement défavorisées. En effet, les personnes socialement défavorisées
peuvent ne pas avoir recours aux soins pour les raisons suivantes :
- la peur des coûts : Ils attendent jusqu’au dernier moment avant d’aller chez un médecin, se rendant
à l’hôpital uniquement lorsque c’est urgent. En outre, il arrive qu’ils prennent des franchises très
élevées pour économiser sur les primes et ainsi ne plus pouvoir se permettre des frais médicaux. Ils
ignorent qu’ils ont droit à un soutien financier.
- la complexité du système de santé : Les personnes socialement défavorisées manquent de
connaissances et de compétences pour s’orienter dans le système de santé. Ils ne savent pas toujours
où ils doivent se rendre, à qui ils doivent s’adresser. En outre, bien que beaucoup est fait pour faciliter
l’accès aux soins des personnes migrantes (brochures, flyers, livres,...), l’information écrite peut être
difficile. De plus, en raison du manque d’Health Literacy, certaines mesures de préventions ne sont pas
comprises.
- la stigmatisation et le tabou autour des maladies psychiques : Pour des raisons culturelles, les
personnes ne cherchent pas d’aides alors que la prévalence des maladies psychiques chez les
personnes migrantes est élevée. La peur des professionnels de la santé, des hôpitaux et le rapport
à la maladie peuvent également jouer un rôle.
- le manque de prise de conscience de la maladie, particulièrement chez les personnes malades
psychiques. En effet, n’ayant pas conscience d’être malade, ces personnes ne vont pas avoir recours
aux soins ou ne pas être très coopérants. Dans ces cas-là, l’isolement social peut également être un
problème, car personne ne va remarquer que la personne se trouve dans une situation difficile
et est malade.