Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Stage « enseigner les sciences au cycle 3 » IUFM Evreux décembre 2011 – Bernard DISSON La circulaire « Une nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l'École » (mars 2011) prévoit une « actualisation des connaissances scientifiques pour les professeurs qui n'ont pas de formation universitaire dans ce domaine ». Nous allons surtout nous attacher à parcourir les programmes pour voir ce que les élèves doivent apprendre, ce qu’ils peuvent apprendre et comment ils acquièrent des connaissances en sciences. Quelles connaissances scientifiques sont enseignées à l’école élémentaire ? Les programmes de 2008 commencent ainsi : « Les sciences expérimentales et les technologies ont pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature et celui construit par l’Homme, d’agir sur lui, et de maîtriser les changements induits par l’activité humaine. Leur étude contribue à faire saisir aux élèves la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part, opinions et croyances d’autre part. » A l’école élémentaire on enseigne bien sûr des connaissances, capacités, mais on vise prioritairement les attitudes : Curiosité Créativité Confiance en soi Pensée critique Activité investigatrice Ouverture aux autres Prise de conscience et gestion du milieu social et naturel 1 Les sciences enseignées à l’école élémentaire sont des sciences qualitatives, des sciences sans formule, qu’on oppose aux sciences quantitatives enseignées à partir du collège et qui font appel aux formules mathématiques. Exemple : Si on demande aux élèves de construire une guirlande électrique, on se contentera d’observer que plus il y a d’ampoules moins elles brillent. La connaissance de la loi d’Ohm n’est pas nécessaire à l’observation du phénomène. Citons Einstein : « La plupart des idées fondamentales de la science sont essentiellement des idées simples et peuvent en général être exprimées dans un langage que tout le monde comprend ... Aussi longtemps que nous nous occupons seulement d’idées physiques fondamentales, nous pouvons nous passer du langage mathématique ... »2 Retour sur la démarche d’investigation La chaîne pédagogique OHERIC (Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétation, Conclusion) Elaborée par André GIORDAN en 1976 a depuis été l’objet de critiques : On a depuis proposé d’autres modèles de cheminement scientifique, qui accordent une place essentielle aux données initiales (connaissances, croyances, représentations ...) et au caractère non linéaire de cette chaîne pédagogique. 1 2 HOST – GIORDAN – Une didactique pour les sciences expérimentales, BELIN 1999 L’évolution des idées en physique, EINSTEIN et INFELD, Payot Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 1 Nous allons porter notre attention sur la première étape de cette démarche : Quel traitement pour ces données initiales lorsqu’elles forment un obstacle à une nouvelle connaissance scientifique ? Faire sans, faire avec, faire contre ? Faire sans c’est dispenser le savoir de manière transmissive qui ne permet pas de construire des compétences scientifiques. Il convient donc de faire avec (des connaissances pré requises facilitantes) ou faire contre des représentations qui font obstacle à la compréhension du monde réel. Obstacles et construction de situations didactiques (ASTOLFI & PETERFALVI, 1993) Les auteurs montrent comment partir d’un objectif obstacle pour aller vers un concept visé. L’objectif obstacle est formé d’un réseau d’idées associées qui explique la résistance de l’obstacle. On doit alors définir ce que l’obstacle empêche de comprendre et rechercher les conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle. Intériorisation Déstabilisation Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 2 Un exemple : l’évaporation. Les élèves ne pensent pas spontanément que l’évaporation de l’eau existe dans la nature. Ils ont une conception de génération spontanée des nuages. La question de la gestion des eaux douces ne peut être mise en débat (par exemple dans le cadre de l’EDD) si cet obstacle n’est pas franchi. Réseau d’idées associées • L’évaporation, c’est l’eau qui bout • Pour évaporer, il faut chauffer l’eau jusqu’à ébullition • Il n’y a que l’eau chaude qui s’évapore • L’évaporation de l’eau c’est sa disparition (ou sa transformation en air) Objectif obstacle • L’évaporation de l’eau « froide » en milieu naturel • L’influence en dehors de la chaleur d’autres facteurs (agitation, courant d’air) • La conservation de la matière • Le changement d’état liquide vapeur Objectif visé • L’évaporation existe dans la nature • La vitesse de l’évaporation est variable • L’agitation, la surface, la température influent sur la vitesse de l’évaporation • Le changement d’état : l’eau ne disparaît pas, elle se transforme. Elle réapparait dans la phase de condensation Zoom sur « Le ciel et la terre » Le mouvement de la terre et des planètes autour du soleil. Les représentations du système solaire sont basées sur des conventions qui ne correspondent pas au réel. Même si les objets du système solaire sont représentés de manière fidèle, les distances ne sont pas proportionnelles et ne permettent pas de percevoir les immenses espaces de vide qui séparent les différentes planètes. L’image mentale que l’on se fait du système solaire n’est pas une image qui se rapproche du réel, mais « l’image d’une image ». Dessin d’un élève de cycle 3 Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 3 Quelques représentations dans trouvées dans les livres Ce que verrait un observateur « sorti » du système solaire. Quelques pistes pour favoriser une perception du système solaire. 1) Rotation, révolution, jour/nuit, les saisons L’observation ne permet pas de comprendre - que la terre tourne sur elle-même, - qu’elle tourne autour du soleil, - qu’elle est inclinée sur son axe, ce qui explique l’alternance jour / nuit et les saisons. On peut choisir l’angle de l’histoire de l’astronomie pour montrer l’évolution des représentations de l’univers au cours des siècles. Les connaissances actuelles sur le système solaire sont le fruit d’un cheminement de plusieurs siècles où les approches du monde réel ont parfois subit des régressions. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 4 Les connaissances sont nées d’observations directes, puis d’utilisation d’objets technique, et de calculs prédictifs. Représentation artistique du modèle géocentrique d'après Ptolémée. Le système héliocentrique Une preuve de l’expansion de l’univers … 2) L’univers c’est essentiellement du vide Un exemple de défi : représenter le rapport entre la taille du soleil, de la terre, de la lune et les distances réelles : Réaliser une maquette avec la même échelle taille des planètes/distances au Soleil. Représentation de la terre, du soleil à l'échelle 1/1 000 000 000 diamètre de la terre 12 742 km 1,2742 cm diamètre du soleil 1 392 000 km 139,2 cm Distance terre soleil 159 000 000 km 15900 cm On devra donc construire une maquette de la terre de 1,2 cm (une bille), un soleil de 1,39 m, et un terrain de 139 m ! 3) Modéliser la gravitation : technique du trampoline. Une boule de Bowling est placée au centre d'un trampoline. Le trampoline va se creuser sous l'effet du poids de la boule. De ce fait, si on lance une bille pour qu'elle passe à proximité, celle-ci va être déviée par la courbure du creux (on parle de puits gravitationnel). Si la vitesse n'est pas suffisante pour sortir du creux, la petite bille va finir par "s'écraser" sur la boule et par y rester collée. Tout se passe, pour un observateur extérieur, comme si la boule de bowling avait attiré la petite bille, alors qu'en fait la petite bille n'a fait que suivre la courbure de la toile. En faisant varier la vitesse de la bille on la verra - tomber sur la boule (« météorite ») - décrire une orbite (« satellite ») - s’approcher de la boule puis échapper à son attraction. (« astéroïde ») Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 5 4) Autre défi : Comment récolter un peu de matière (extra – terrestre) du système solaire ? Technique de la bassine. Les recherches des élèves leur permettront de savoir ce que sont les étoiles filantes, que des micrométéorites tombent en permanence sur la terre et que celles-ci sont contiennent très souvent du fer. Pour récolter ces poussières de météorites, il suffit de laisser dehors une bassine plusieurs jours. Les micrométéorites se déposeront avec la pluie. On filtre l’eau, on laisse sécher le filtre et on récupère la poussière de météorites avec un aimant. 4) Des logiciels pour modéliser l’espace Après les activités précédentes qui ont permis aux élèves de se confronter au réel, on peut utiliser des outils gratuits, téléchargeables qui permettent d’observer un ciel virtuel, très réaliste : Un observatoire virtuel : Stellarium http://www.stellarium.org/fr/ Un vaisseau spatial : Celestia http://celestia.fr/ On peut par exemple visualiser un éclipse de lune avant ou après l’avoir observée en direct. Les 8 domaines de programme de sciences et technologie à l’école Les fiches qui suivent reprennent pour les 8 domaines des programmes les principales sources d’obstacles qui peuvent apparaître chez les élèves et quelques principes qui peuvent faciliter leur franchissement. Ces fiches s’inspirent en partie du document « Fiches connaissances – CNDP 2002 », et de la documentation de « La main à la pâte » Ces documents sont conçus pour être complétés, amendés, modifiés au gré des observations et des projets menés par les enseignants dans leur classe. Liste des fiches : 1 – Le ciel et la terre 2 – La matière 3 – L’énergie 4 – L’unité et la diversité du vivant 5 – Le fonctionnement du vivant 6 – Le fonctionnement du corps humain et la santé 7 – Les êtres vivants dans leur environnement 8 – Objets techniques Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 6 Fiche 1 : Le ciel et la Terre Programmes Le mouvement de la Terre (et des planètes) autour du Soleil, la rotation de la Terre sur elle-même ; la durée du jour et son changement au cours des saisons. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Le soleil « se lève », « se couche » Le jour La hauteur du soleil Nom des planètes et astrologie Satellite = construit par l’homme Durée du jour = durée d’ensoleillement Représentation géocentrique Confusion rotation révolution Saisons éloignement terre soleil Proportionnalité entre objets (étoiles planètes)et distances Orbite pesanteur et gravitation (pourquoi le soleil et les planètes ne tombent pas ?) Phase de la lune = ombre de la terre Privilégier d’abord l’observation directe, avant de recourir aux modélisations. Programmer des observations sur l’année ; Réaliser des maquettes en respectant les échelles. Simuler la gravitation. Lumière = électricité Ombre / ombre portée Présence de lumière sans source. Ombre et lumière = objets matériels Distinguer lumière émise et lumière diffusée. Utiliser une source de lumière de petite taille. Distinguer dans les schémas les objets réels des représentations du trajet invisible de la lumière. Le mouvement de la Lune autour de la Terre. Lumières et ombres. Volcans et séismes, les risques pour les sociétés humaines. Représentation de la partie superficielle et stéréotypée d’un volcan Méconnaissance du caractère permanent de l’activité de la terre. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 7 Fiche 2 : La matière Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) L’eau : une ressource - états et changements d’état ; - le trajet de l’eau dans la nature ; - le maintien de sa qualité pour ses utilisations. Solide souvent opposé à fragile, mou. Gaz = combustible Vapeur = nuage blanc (condensation) Difficultés liées à l’idée de conservation et à l’existence de quelque chose d’invisible. L’eau en s’évaporant se transforme en air Ebullition = bulles d’air Expériences distinctes sur l’ébullition et l’évaporation. Observation directe puis modélisation. L’air et les pollutions de l’air. Le langage courant renforce l’idée de non matérialité de l’air. Mélanges et solutions. Confusion dissoudre et fondre Confusion entre mélange et l’action de mélanger. L’air existe mais n’a pas acquis le statut de matière. L’air est plutôt perçu comme contenant (atmosphère dans laquelle on déverse des substances) que contenant Perception difficile de la conservation de la matière : le sucre ou le sel disparaissent dans l’eau. Confusion entre eau limpide, pure, propre, potable. Situations simples de mélanges hétérogènes, décantation filtration. Solutions de sucre ou de sel. Conservation de la masse, récupération du produit dissous par évaporation. Les déchets : réduire, réutiliser, recycler. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 8 Fiche 3 : L’énergie Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Exemples simples de sources d’énergies (fossiles ou renouvelables). Besoins en énergie, consommation et économie d’énergie. Energie = comportement humain, force et rapidité. Difficulté à concevoir des transferts d’énergie avec des effets faibles (ex. mouvement d’une montre) Difficulté à distinguer - Source d’énergie - Transfert d’énergie - Stockage - Effets (mouvement, chaleur, lumière ...) et à concevoir des investigations ciblées Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Simplifier la définition de la notion. Ex : « la vitesse du vent met en mouvement une hélice ». Proposer des défis expérimentaux ex : soulever un objet avec le vent. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 9 Fiche 4 : L’unité et la diversité du vivant Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Présentation de la biodiversité : recherche de différences entre espèces vivantes. Le vocabulaire courant ne favorise pas toujours la notion d’espèce . (confusion entre espèce et race) Les élèves perçoivent mieux les différences que les ressemblances. Connaissances sur la classification fragmentées et non hiérarchisées. Erreurs dues à des ruptures morphologiques au cours de leur développement Présentation de l’unité du vivant : recherche de points communs entre espèces vivantes. Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Nécessité de développer des capacités pour observer et classer. Voir les interventions de JM. LE CHANONY : « Observer ça s’apprend », « La classification des êtres vivants ». Présentation de la classification du vivant : interprétation de ressemblances et différences en termes de parenté. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 10 Fiche 5 : Le fonctionnement du vivant Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Les stades du développement d’un être vivant (végétal ou animal). Confusion entre cycle de vie et cycle saisonnier. La mort est souvent présentée comme un accident de parcours et non le terme inéluctable de l’existence d’un être vivant. Termes correspondant à des concepts à construire : être vivant, organisme, végétal ... Persistance de la confusion vivant = en mouvement. Les élèves sont plus sensibles aux histoires individuelles des êtres vivants qu’aux étapes des cycles de vie. Confusion œuf / ovule (œuf de poule). La fleur est perçue comme un élément décoratif. Forte charge d’affectivité en ce qui concerne les animaux. Chez les animaux, le rôle du mâle est souvent omis. La reproduction sexuée des plantes à fleurs est difficilement perçue Les conditions de développement des végétaux et des animaux. Les modes de reproduction des êtres vivants. Pas toujours de relation entre fonction et support anatomique (ex : poumon /respiration) Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Privilégier l’observation directe (petits élevages, cultures ...) Tenir compte du facteur temps. Introduire les étapes non repérables par la documentation. Les expérimentations doivent être motivées par un problème clairement posé. Plusieurs observations sont nécessaires pour tirer une conclusion. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 11 Fiche 6 : Le fonctionnement du corps humain et la santé Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Les mouvements corporels (les muscles, les os du squelette, les articulations). Première approche des fonctions de nutrition : digestion, respiration et circulation sanguine. Reproduction de l’Homme et éducation à la sexualité. Confusions fréquentes : Nutrition et alimentation, Respiration et souffle, Vaisseaux sanguins et veines Perturbations liées aux expressions autour du mot cœur. Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Les élèves pensent souvent que le squelette est mobile par lui-même comme dans les dessins animés. Représentations stéréotypées des os, difficulté à représenter les muscles et leurs attaches qui permettraient les mouvements. Idée du fonctionnement de l’intérieur du corps comme un sac clos. Le rôle actif des muscles respiratoires n’est pas perçu. L’idée de circulation sanguine n’est pas toujours perçue. Forte charge affective De nombreux élèves pensent que la « petite graine » donnée par le papa contient un bébé en miniature que la mère va se contenter de faire grossir pendant la grossesse. L’emploi de maquettes suppose une comparaison critique avec la réalité observée lors du mouvement. Eviter les élastiques pour représenter les muscles qui fonctionnent en contraction et non en allongement. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 12 Fiche 6 : Le fonctionnement du corps humain et la santé (suite) Programmes Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Hygiène et santé : actions bénéfiques ou nocives de nos comportements, notamment dans le domaine du sport, de l’alimentation, du sommeil. Pour les élèves, le terme santé est souvent un état bien défini et en partie figé. Au départ les enfants pensent que la santé est un acquis qui ne peut être remis en cause par des faits, des actions dont ils ne sont pas responsables. La définition de la santé donnée par l’OMS est ici précieuse : la santé, c’est l’état de bien-être physique, mental et social. Les agressions physiques et mentales sont inévitables. Les buts de l’éducation sont de fortifier la capacité de faire face à ces agressions. Tout en mentionnant les risques, les maladies et les dysfonctionnements, il est important de privilégier une approche résolument positive de la santé en insistant, non pas sur l’état de bonne santé, démarche qui pourrait exclure certains enfants, mais bien sur la notion de capital santé individuel, capital que chacun peut et doit apprendre à préserver. Favoriser les échanges avec des professionnels de santé, les parents, etc. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 13 Fiche 7: Les êtres Programmes L’adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu. Places et rôles des êtres vivants ; notions de chaînes et de réseaux alimentaires. L’évolution d’un environnement géré par l’Homme : la forêt ; importance de la biodiversité. vivants dans leur environnement Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Milieu ne signifie pas ici centre. Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Les élèves pensent que les êtres vivants d’un milieu sont indépendants les uns des autres. Ils n’imaginent pas que la compétition entre les végétaux soit possible. Ils n’acceptent pas spontanément que les animaux se mangent entre eux. Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Ne pas présenter des chaînes alimentaires en s’appuyant sur le sens de la prédation : le lapin mange l’herbe. Il faut indiquer le sens de circulation de la matière : l’herbe est mangée par le lapin. Voir les ressources EDD : http://edd27.ac-rouen.fr Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 14 Fiche 8 : Objets Programmes techniques Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant Difficultés provenant des idées préalables des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle empêche de comprendre) Circuits électriques alimentés par des piles. Règles de sécurité, dangers de l’électricité. 3 Polysémie des mots : courant, conducteur... Fermer la lumière = ouvrir le circuit ! Leviers et balances, équilibres. Le vocabulaire courant confond poids et masse, mais il n’est pas utile d’aborder cette distinction à l’école primaire. Il suscite de nombreuses confusions entre force, effort, poids, et parfois même vitesse, mouvement. Ces notions sont trop complexes pour être définies ou même abordées à l’école primaire. Les objets et les installations qui utilisent une source d’énergie électrique ne se prêtent pas à la notion de circuit et de circulation du courant. Les élèves associent la propriété de conducteur à l’objet et non à la substance. Les efforts, les forces sont pour les élèves exercés par les muscles et produisent de la fatigue. Le fait qu’un objet inerte puisse exercer une force sur un autre objet nécessite une transposition difficile. Objets mécaniques, transmission de mouvements. Concept visé (conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle) Réaliser des expériences avec des montages comportant des contacts électriques fiables. Retrouver et représenter la présence d’un circuit électrique sur des appareils simples. l’école primaire, on se limite à l’étude de dispositifs (réels, fabriqués ou simulés) dans lesquels l’équilibre est obtenu avec un fléau horizontal : balançoire horizontale, balance romaine, flèche d’une grue, «mobiles » construits par les élèves. Les mécanismes n’ont pas à être étudiés pour euxmêmes. Leur utilité doit être justifiée par leur emploi dans des dispositifs réels. Il est indispensable d’opérer avec du bon matériel ou de bons matériaux. 3 Attention Il faut attirer l’attention des élèves sur le fait que l’on ne doit pas refaire à la maison, avec les prises de courant, les expériences faites en classe avec des piles. Attention également aux courts circuits prolongés des piles. Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 15