Par ailleurs, la représentation traditionnelle selon laquelle les difficultés pour
traiter les questions d’alcool sont dues aux mauvaises dispositions des patients
bouge sensiblement. Ainsi, les médecins sont respectivement 7 fois et 6 fois plus
nombreux après la formation à déclarer que l’idée que le patient ne veuille pas en
parler ou qu’il minimise ses consommations ne les empêche en rien d’aborder les
questions d’alcool. Cette perception est partagée par près de un tiers des
médecins. L’ampleur de l’évolution à un an de la formation traduit ici un
changement des représentations en cours. Pour autant, il est à noter que près d’un
médecin sur trois manifeste toujours le sentiment qu’au fond, quand il s’agit
d’alcool, le déni des patients empêche d’aborder la question (voir graphique 3 et
graphique 4).
La position des médecins quant au caractère chronophage des questions d’alcool va
à l’encontre d’une idée courante puisque que seul un à deux médecins sur dix
signalent qu’il s’agit d’un obstacle important pour aborder la question en
consultation. De plus, ils sont presque deux fois plus nombreux un an après la
formation à considérer que cela ne constitue en rien un obstacle (de 19% à 35%).
Pour autant, la proportion de médecins déclarant être arrêtée par le fait que
parler d’alcool en consultation prend du temps, augmente à un an de la formation.
On pourrait ici faire l’hypothèse que cette évolution tient en partie au fait que les
médecins se sont plus fortement impliqués dans le repérage des troubles d’alcool
après la formation. Non pas que le repérage prenne forcément plus de temps, mais
on peut penser que c’est le sentiment qu’en retire certains médecins qui jusque là
abordaient très peu la question (voir graphique 3 et graphique 4).