Co-construction d`un

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Regards croisés des gestionnaires et des chercheurs
sur le Lac de Remoray (doubs)
Bruno Tissot, Jocelyn Claude,
Céline Mazuez
Valérie Verneaux,
Laurent Millet,
Hélène Masclaux,
Simon Belle,
François Degiorgi,
Christophe Loup
Co-construction d’un plan de gestion pour
la connaissance et la restauration d’un
écosystème emblématique du paysage
jurassien
David Etienne
La Réserve Nationale du Lac de Remoray
Créée en 1980,
850 à 980 m d’altitude, 430 ha,
Lac, marais, tourbière, rivière, prairie, forêt,
gravière,
4ème plan de gestion 2016-2025
La Réserve Nationale du Lac de Remoray
Reserve : 430 ha, Bassin versant : ca 2500 ha
Paysage de prairie et forêt
30 producteurs, 5,5 millions de litres
La Réserve Nationale du Lac de Remoray
Une biodiversité
exceptionnelle :
Plus de 4200 espèces
connues !
570 phanérogames, 22 ptéridophytes,
6 charas, 81 bryophytes, 101 champignons
5 prot. nationales et 11 régionales
231 espèces d’oiseaux
102 nicheurs certains ou probables
68 espèces de papillons diurnes
5 prot. nationales
47 espèces de libellules
3 prot. nationales
30 espèces d’orthoptères
…
La Réserve Nationale du Lac de Remoray
Pêche
Tourisme et loisirs
Paysage et image
Le lac de Remoray
• Lac étudié depuis les années 1970 (et avant) :
ONEMA, Agence de l’Eau (lac DCE), CEMAGREF, Conservatoire Botanique, DREAL, Fédération
de pêche, Labos universitaires (DESS, M2, Theses), bureaux d’études … Peu de travaux par
ou pour la Réserve
• Variétés des données existantes : Physico-chimie de l’eau, des sédiments, communautés
animales (Zooplancton, benthos, poisson ), phytoplancton, macrophytes, paleolimnologie …
• Préparation du 4ème plan de gestion en 2015 :
Lac insuffisamment pris en compte dans les PDG
précédents,
PDG 2016-2025 : action forte portant sur la connaissance
et l’éventuelle restauration du Lac de Remoray.
• Première synthèse des données et travaux antérieurs
Etape Préalable à la définition des objectifs et moyens
Financement DREAL/Agence de l’Eau embauche CDD,
collaboration Reserve Remoray/Chrono-Environnement.
Synthèse des données : Etat écologique du lac
Eléments de diagnostic (observation)
IBL (macro-invertébrés)
Lac polybiotique dysfonctionnel
Physico-chimie (Oxygène)
Zone profonde hypoxique
Situation actuelle « référentielle » ?
Dynamique temporelle et forçage(s) ?
Synthèse des données : Etat écologique du lac
Approche Paleolimnologique
Carottage
Chronologie
Analyse multiproxies
Assemblages fossiles de
Chironomidae
CN
Isotopes du
carbone
Pollen et spores
de coprophiles
Synthèse des données : Etat écologique du lac
Approche Paleolimnologique
Taux d’accumulation
de Corg (g.100cm-2.an-1)
Phase III
Phase II
Phase I
1er changement dès 1750
Bascule dans les années 70 : zone
profonde « morte »
Origine
MO ?
↗ MO = ↗ ressources nutritives
Post 70 seuil = hypoxie
Synthèse des données : Etat écologique du lac
Approche Paleolimnologique
Taux d’accumulation
de Corg (g.100cm-2.an-1)
δ13C
Spores de coprophiles et pollen
Phase III
Phase II
Phase I
Années 70 zone morte : ↗ MO
aquatique (eutrophisation)
1750 : ↗ (pastoralisme + culture)
1950 : ↗ pastoralisme
Synthèse des données : Etat écologique du lac
Facteurs de perturbation
o Pratiques agropastorales
30 producteurs
5,5 millions de litres
de lait
o Substances toxiques
Rejets d’une scierie : produits de
traitement du bois
Ancienne décharge à Remoray : HAP +
autres ?
Résultats de la synthèse de 2015
• Grande diversité des données (beaucoup d’études isolées) , protocoles très variables
(méthode de prélèvement, fréquence et date d’échantillonnage, technique d’analyse).
• Comparaison délicate, évolution temporelle difficile à mettre en évidence (vive la paleo !)
Objectif 1 : mettre en place un monitoring pérenne
• Les données disponibles révèlent :
Un profond dysfonctionnement trophique du système
Une accumulation de matière organique excédentaire dans le compartiment
sédimentaire
Présence probable de substances toxiques
Conséquences en cascade sur les conditions physico-chimiques (ex, hypoxie prolongée
de la zone profonde) et la faune aquatique (ex. macro-invertébrés, poissons)
Objectif 2 : Identifier les processus en jeu
Projet spécifique
Volet 1 : Origine de cette matière organique
sédimentaire et les processus responsables de son
accumulation
Volet 2 : Sources et influence de
substances toxiques
Objectif 1 : Mise en place d’un suivi sur le long terme
•
Début au printemps 2016
•
Monitoring Physico-chimique
o en continu dans la colonne d’eau : température (5 hobo) et oxygène hypolimnétique
o Profil physico-chimique à la sonde multi-paramètre tous les mois : T°C, O2, pH, Redox, Cond,
Chl-a
Concentration en Oxygène (mg/l)
Objectif 1 : Mise en place d’un suivi sur le long terme
•
Début au printemps 2016
•
Monitoring Physico-chimique
o en continu dans la colonne d’eau : température (5 hobo) et oxygène hypolimnétique
o Profil physico-chimique à la sonde multi-paramètre tous les mois : T°C, O2, pH, Redox, Cond,
Chl-a
o Chimie de l’eau sur prélèvement tous les mois : Corg, Ntot, NO3-, NH4+, Ptot, PO43(1 échantillon tout le 5 m, 1 échantillon intégré zone euphotique, Eau filtrée et non filtrée
45µm)
o Prélèvements et mesures in situ réalisés par la Réserve, maintenance et analyses au labo
Chrono-Environnement
Réseau de sites, base de données,
soutien financier
(fonctionnement)
Mise à disposition d’équipement (subvention
région Franche-Comté) :
Thermistors, sonde multi, bouteille prélèvement
Objectif 1 : Mise en place d’un suivi sur le long terme
•
Communautés poissons, Zooplanctoon, phyto … : suivi DCE AERMC, fédé de pêche, ONEMA
•
Indice Biologique Lacustre (IBL) : tout les 4 ans Réalisé en avril 2016, financement DREAL, Chrono-Env
o Depuis 2003 absence de mollusques ! Toxiques?
Changement de producteurs primaires? (Cyano?).
o Diminution très importante de la densité de
Chiro
o En 2003 on observait une prolifération
(stimulation par excès de matière assimilable)
puis chute des densités, effet seuil possible de
l’excès de MO …..
Objectif 1 : Mise en place d’un suivi sur le long terme
•
Suivi physico-chimique et biologique des afférents
Dresine
Lhaut
Ruisseau de Remoray
Vurpillères
• Chimie sur prélèvement eau et matière en
suspension (16 campagnes annuelles +
événements de crues)
• Sondes conductivité, turbidité en continu
Objectif 2 : projet spécifique MO et toxiques
Financement DREAL et Agence de l’Eau RMC : + de 100 keuros
Volet 1 : La matière organique : approche quantitative et quantitative
• Quantifier l’importance respective des différentes sources de matière organique
(allochtone vs autochtone) accumulée dans les sédiments du lac de Remoray
• Identifier les principaux vecteurs ponctuels et/ou diffus des apports en MOP et nutriments
• Influence des pratiques agro-pastorales sur l’état fonctionnel actuel du système
1. Approche quantitative
1.a Concentrations en carbone organique évaluées par des
approches classiques (analyseur CNS et COTmètre)
• Prélèvements en juillet
2016, 44 points de
prélèvement : 25 littoraux
(-2m), 18 à -20m et 1 à Z
max
• A chaque point : 1
échantillon 0-1 cm (X3) et
1 échantillon 0-5 (X1)
• Analyses réalisées (88
échantillons, aujourd’hui)
Objectif 2 : projet spécifique MO et toxiques
Volet 1 : La matière organique : approche quantitative et quantitative
Carbone organique (%)
Objectif 2 : projet spécifique MO et toxiques
Volet 1 : La matière organique : approche quantitative et quantitative
1.a Pièges à sédiments
Transformation des concentrations en flux (mg de
Corg.an.100cm2) d’après les taux de sédimentation
déterminés grâce à la mise en place de piège à
sédiment,
Mise en place fin 2016
2. Approche qualitative
La nature (et la source) de la matière organique sédimentaire déterminée par la
combinaison du ratio C/N, de l’analyse de la signature isotopique du carbone (δ13C) et de
l’analyse des composés lipidiques.
Le niveau de contamination fécale d’origine bovine dans les sédiments de surface sera
appréhendé par la quantification de l’ADN de bactérioidales.
Objectif 2 : projet spécifique MO et toxiques
Volet 1 : La matière organique : approche quantitative et quantitative
2. Approche qualitative
Rapport C/N
Objectif 2 : projet spécifique MO et toxiques
Volet 2 : Présence et influence de substances toxiques
• Quantification et une recherche spatiale de ces substances toxiques au niveau
sédimentaire dans le lac pour comprendre la perturbation des transferts au sein de la
chaîne trophique (présence d’inhibiteurs)
• Recherche de substances toxiques spécifiques telles que les produits de traitement du
bois (ancienne scierie sur la Drezine).
• Métaux lourds et HAP : ancienne Décharge à proximité du Ruisseau de Remoray
Conclusion
o La réserve du Lac de Remoray
Un paysage magnifique, petit morceau de Scandinavie !
Reserve naturelle depuis 1980
Conclusion
o … cependant, lac en mauvais état écologique actuel
Données de suivi
Données paléo
Situation non référentielle, bascule années 70
Lac mésobiotique dysfonctionnel
o Facteurs de perturbation locaux (eutrophisation et toxiques)
o Prise de conscience collective et constat partagé : chercheurs, gestionnaires,
agriculteurs, élus, assoc …
o Nouveau plan de gestion de la Réserve
Suivi pérenne
du Lac de Remoray
Projet spécifique
Améliorer les
pratiques, restaurer la
fonctionnalité du
système
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