La Solfatare est un cratère volcanique situé dans les Champs

La Solfatare est un cratère volcanique situé
dans les Champs Phlégréens, près de Pouzzoles, à
l'ouest de Naples. Son nom signifie en italien
"terre de soufre". Sa dernière éruption date de
1198. Elle fut probablement magmatophréatique :
dans ce type d'explosion, le magma en remontant
rencontre de l'eau, le contact provoque un choc
thermique, l'eau se vaporise et augmente la
pression interne du volcan; les explosions sont
alors extrêmement violentes .
La Solfatare est un cratère de cendres et de soufre au sol très plat, très vaste (son
diamètre atteint 770 mètres) ; on dit souvent qu'il ressemble à un paysage lunaire. Son sol
nu et lisse est très chaud (près de110° à 10 m de profondeur), et lorsqu'on saute, il sonne
creux. Mais ce qui frappe aussi au premier abord, c'est son odeur d'œuf pourri à
l'hydrogène sulfuré.
Des particularités attirent l'attention : deux étuves, qui nous montrent l'utilisation
thermale du volcanisme, les fumerolles de la Bocca Grande et les parois colorées qui
l'entourent, les mares de boue bouillonnante, les appareils de mesure de l'activité sismique,
et aussi une flore diversifiée.
Les étuves sont deux anciennes grottes
creusées dans le flanc de la montagne à la fin
du 19ème siècle pour créer des sudatoria
(saunas, pièces à sudation) naturels, plus tard
recouverts de briques.
On s'y tenait accroupi, car dans leur partie
la plus haute, sous la voûte, la température
atteint 60° dans la cavité surnommée
"Purgatoire" et 90° dans l'autre surnommée
"Enfer". Au bout de quelques minutes à peine,
on se mettait à suer abondamment et on devait
respirer les intenses vapeurs sulfureuses qui
s'exhalaient des murs. Elles étaient considérées comme un excellent traitement des
maladies respiratoires, des maladies de peau et des rhumatismes.
Aujourd'hui, l'activité de la Solfatare se
manifeste principalement par des fumerolles ; le
mot "Solfatare" désigne d'ailleurs les terrains
volcaniques se dégage par des fissures de la
vapeur d'eau contenant notamment de
l'hydrogène sulfuré et du dioxyde de soufre.
Les fumerolles les plus importantes se
dégagent de la "Bocca Grande", la Grande
Bouche, ou Bouche des Enfers, car les Romains
pensaient que c'était par ici que le dieu des
Enfers emmenait les morts.
Ici avait été édifiée en 1700 une haute tour pour la condensation de la vapeur afin de
produire de l'alun (sulfate de potassium et d'aluminium) utilisé en teinture pour fixer le
colorant sur la fibre et en médecine pour arrêter les hémorragies ; mais il ne reste plus
rien de cette tour. Il y a en revanche quelques ruines d'un petit observatoire édif vers
1900 par le savant allemand Friedlander ; il s'est écroulé sous l'effet du bradyséisme (le sol
s'abaisse ou se soulève lentement ; ce phénomène est fréquent dans les Champs Phlégréens).
Depuis 1970, le sol s’est élevé de 2m.
A proximité, on trouve des cristaux rouges de sulfure d'arsenic (réalgar), utilisé
pour faire le célèbre rouge des fresques pompéiennes. ²
A un endroit du cratère bien entouré de
barrières, on voit une sorte de grande mare
remplie d'une boue grise qui bout à 140°. Cette
boue est formée par de l'argile mélangée à de la
vapeur d'eau condensée et à un liquide
d'origine météorique. Elle contient des gaz
variés qui la font bouillonner, CO2, H2S,
H2O,CH4, CO, et de nombreux minéraux. On
l'utilise en thermalisme pour soigner les
rhumatismes. Selon les époques, cette création
de boue est plus ou moins marquée. Le
phénomène s'est intensifié depuis le début du
20ème siècle.
On distingue parfois en surface des stries sombres qui sont des colonies de
microorganismes rares, thermophiles, c'est-à-dire qu'ils résistent à une température
supérieure à 90°C, et notamment une bactérie d'un grand intérêt scientifique, Sulfolobus
solfataricus.
Les champs Phlégréens sont restés 3 500 ans au repos mais, depuis 25 ans, ils connaissent des
mouvements, la surélévation du sol a atteint depuis 1984 environ 3,5 m.
Au niveau de la bouche des enfers, Ici, il est possible de couvrir de rares cristaux orangés
qui se sont formés par précipitation sur les trachytes existants.
Les Champs Phlégréens sont actuellement surveillés par l'observatoire du Vésuve. Leur
histoire montre qu'une reprise d'activité devrait être précédée et accompagnée par des
variations importantes du taux de sismicité et de déformation du sol et serait donc détectable
par l’appareil.
Les responsables de l'observatoire du Vésuve prévoient une prochaine éruption de modeste
intensité en terme de volume de magma émis. La moindre variation de la composition de ces
récipients suffirait à inquiéter les volcanologues et entraînerait une évacuation de la
population vers le nord, nord-ouest de 30 km.
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