Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 2 -
A - INTRODUCTION
1 - BIODIVERSITE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN
La diversité du vivant connaît une érosion sans précédent depuis les débuts de
l’industrialisation. Le taux actuel d’extinction des espèces est entre 100 et 1000 fois supérieur au
taux naturel et continue de s’accélérer, d’après May et al. (1995). La planète Terre pourrait
connaître sa sixième crise massive d’extinctions des espèces, d’après Spekoski (1986). Cette perte
de biodiversité qui affecte l’ensemble de la planète est principalement due au développement des
activités humaines. L’agriculture, la sylviculture, l’urbanisation et les infrastructures de transport
en sont les causes principales par la dégradation partielle ou totale (destruction) et la
fragmentation des habitats naturels qu’elles provoquent, d’après Delbaere (1998). En plus des
conséquences du développement des activités humaines, selon les scénarios du réchauffement
climatique, entre 15 et 37% des espèces pourraient être menacées d’extinction d’ici 2050, d’après
Thomas et al. (2004).
La prise de conscience du poids de l’espèce humaine dans les dynamiques de la biosphère et
sa dépendance vis à vis de celle ci, va entraîner l’essor de la protection de la nature au milieu
du XXème siècle. Dans un premier temps, cette conservation s’oriente vers la protection
d’espèces au sein de réserves naturelles. En 1992, la publication de la « Global Biodiversity
Strategy » par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, met en exergue le besoin
de sauvegarder le fonctionnement des processus écologiques tout en prêtant attention aux
exigences de développement, d’après Génot J. C. & Barbault R. (2005). Avec la conférence de
Rio, le concept de biodiversité s’applique maintenant à l’ensemble constitué par la diversité
génétique, la diversité des espèces et la diversité écologique ainsi qu’à leurs interactions. (Di Castri
et Younès, 1995). Ainsi pour protéger les espèces et leur capital génétique, la protection de la
nature se sépare progressivement de l’approche « espèce » pour s’orienter vers la
protection des habitats naturels. De plus, la biodiversité n’est plus un simple constat
biologique mais devient un concept de cadrage « sociétal » qui en souligne les dimensions
sociales, économiques et politiques Perrings et Gadgil (2002).
Pourtant, en dépit des efforts réaliser pour mettre en place ces aires protégées,
l’extinction des vertébrés continue d’augmenter, montrant les limites des politiques de
conservation engagées depuis plusieurs décennies, d’après Ramade F. (1999). Les espaces
protégés actuels ne peuvent répondre seuls aux enjeux de biodiversité : de nombreuses
espèces à large domaine vital ne peuvent survivre dans ces espaces trop restreints d’après Grenier
(2000). Au niveau international, les aires protégées bénéficient d’une protection réglementaire