LE MONDE MICROBIEN ET LA SANTE Microorganisme (ancienne orthographe : micro-organisme) : être vivant trop petit pour être visible à l’œil nu. C’est aussi ce qu’on peut appeler « microbe » dans le langage courant. I- UBIQUITE DES MICROORGANISMES Les microorganismes peuplent tout notre environnement. Ils sont présents dans l’air, dans l’eau ainsi que sur tous les objets qui nous entourent. On parle de l’Ubiquité ou de l’omniprésence des microbes. On distingue 5 types de microbes : - Les virus : ils ne sont pas constitués de cellules. Ce sont des éléments faits d’une capsule en protéines contenant du matériel génétique. De ce fait, ils ne sont généralement pas considérés comme des êtres vivants. - Les bactéries : ce sont des êtres vivants unicellulaires. Leur cellule est particulière puisqu’elle n’a pas de noyau et que leur unique chromosome baigne dans le cytoplasme. - Les champignons microscopiques : Ils sont de la même famille que les autres champignons mais ils sont unicellulaires. - Les algues microscopiques : Ce sont des végétaux unicellulaires. - Les protozoaires : Ce sont les animaux unicellulaires. Taille des microorganismes : 1 mètre (m) = 1 000 millimètres (mm) = 1 000 000 micromètres (µm) = 1 000 000 000 nanomètres (nm) Virus de la gastroentérite : 30 nm Salmonelle (bactérie) : 2 µm Levure (champignon microscopique) : 5 µm Paramécie (protozoaire) : 200 µm Il y a donc de grandes différences de taille à l’intérieur même des microorganismes. Virus < Bactéries < Champignons ou algues microscopiques < Protozoaires Certains virus peuvent être jusqu’à 10 000 fois plus petits que certains protozoaires. ALES MICROBES UTILES OU BENEFIQUES Beaucoup de microorganismes n’ont pas d’effet sur notre santé. D’autres sont au contraire bénéfiques : c’est le cas de la flore intestinale qui regroupe un ensemble de microorganismes nous aidant à digérer et à rester en bonne santé. L’être humain a depuis longtemps appris à utiliser certains microorganismes à son profit : - Pour fabriquer des aliments (fromage, yaourt, levure de boulanger, vin et alcools en général…) - Pour faire fabriquer des substances à des microorganismes (c’est un champignon microscopique appelé penicillium qui fabrique le premier antibiotique découvert : la pénicilline) - Dans un futur proche pour soigner certaines maladies génétiques grâce à des virus modifiés ? B- LES MICROBES PATHOGENES Il existe aussi de nombreux microorganismes pathogènes (qui peuvent nous rendre malade). On les trouve, constamment dans notre environnement : - Dans l’air - Dans l’eau - Sur les objets (poignées de porte par exemple…) - Dans les aliments - Dans la terre - Dans les sécrétions d’une autre personne (salive, sperme, sécrétions vaginales…) Pour nous rendre malade, les microorganismes pathogènes doivent tout d’abord pénétrer à l’intérieur de notre organisme. Pour cela, ils doivent franchir les barrières du corps (les limites entre intérieur et extérieur) : la peau ou les muqueuses. Muqueuse : sorte de peau très fine recouvrant la paroi intérieure des organes creux (exemple : muqueuse de la bouche, de l’intestin, de l’utérus, de la vessie…) L’intérieur des organes creux comme l’estomac, l’utérus, les alvéoles pulmonaires, correspond en réalité à l’extérieur de notre organisme. Tant que les microorganismes n’ont pas franchi la peau ou les muqueuses, ils restent à l’extérieur de notre organisme (les microorganismes présents dans notre intestin sont donc à l’extérieur de notre organisme). II- LES REACTIONS IMMUNITAIRES A- LA CONTAMINATION La Contamination est la Pénétration des microorganismes à l’intérieur de l’organisme. Pour que des microorganismes nous contaminent, il faut qu’ils franchissent l’une des barrières du corps humain : la peau ou une des muqueuses. Lorsque ces barrières sont lésées (abimées), les microorganismes peuvent pénétrer plus facilement : peau écorchée, brûlures, muqueuse de la gorge irritée… Cependant, certains microorganismes sont capables de traverser les muqueuses même en l’absence de lésion. 1- LES DEFENSES DE L’ORGANISME FACE A LA CONTAMINATION a- La phase locale ou étape inflammatoire Lorsque des agents pathogènes pénètrent dans l’organisme, celui réagit : cette réaction est une inflammation : - La zone devient rouge ; - Elle gonfle ; - Elle chauffe ; - Elle devient douloureuse. Ces symptômes sont le signe que l’organisme a déclenché une réaction immunitaire : c’est la réaction immunitaire rapide : Des leucocytes (globules blancs) sortent des vaisseaux sanguins pour rejoindre le lieu de la contamination. Ils se transforment alors en phagocytes : ce sont des cellules capables d’avaler et de détruire les agents pathogènes. On dit qu’elles phagocytent les microbes. Leucocytes : Ce sont des cellules du sang chargées de la défense de l’organisme, donc des cellules immunitaires. On les appelle aussi « globules blancs ». Il en existe plusieurs types. Phagocyte : Leucocyte spécialisé dans l’ingestion et la digestion d’éléments étrangers. Phagocytose : Ingestion et digestion d’éléments étrangers par un phagocyte. Cellules immunitaires : Cellules chargées de la défense de l’organisme. Réaction immunitaire : Réaction de défense de l’organisme contre une infection. Système immunitaire : Ensemble formé par les organes et les cellules immunitaires capables de reconnaître et d’éliminer les éléments étrangers à l’organisme. b- Quelles mesures pour éviter la contamination ? Asepsie : ensemble des moyens visant à empêcher la contamination par des germes infectieux (le lavage des mains, la stérilisation des instruments opératoires, le port de protections…). Antisepsie : ensemble des méthodes qui ont pour but de détruire les microbes (chaleur, radiations UV, rayons gamma, agents chimiques) appliqués en externe ou en générale. Stérile : Sans aucun microorganisme. Les risques de contamination par des microorganismes pathogènes peuvent être fortement diminués grâce à certaines mesures d’asepsie : - Le lavage des mains ; - La désinfection de la peau ou des objets grâce à des antiseptiques ; - Le port de certaines protections empêchant de se contaminer ou de contaminer son environnement (gants, blouse et charlotte pour un chirurgien par exemple, mais aussi le préservatif). Les mesures d’asepsies ne sont pas les mêmes suivant l’environnement où l’on se trouve (dans une maison, dans une industrie agro-alimentaire ou dans une salle de chirurgie…). Asepsie par lavage de main III- L’INFECTION MICROBIENNE L’Infection : Multiplication des microorganismes à l’intérieur de l’organisme. A. La prolifération des microorganismes Au cours de l’infection, les microbes prolifèrent très rapidement. - Les virus entrent à l'intérieur des cellules, où ils se multiplient. Ils détruisent ensuite la cellule infectée. Ils sont alors libérés dans l'organisme et vont infecter d'autres cellules. - Tous les autres types de microorganismes envahissent les milieux extracellulaires. Certaines bactéries produisent des toxines. Toxine : substance toxique produite par des bactéries. Milieu extracellulaire : milieu qui se trouve entre les cellules. Sa composition varie selon les organes. Dans le sang, le milieu extracellulaire correspond au plasma (liquide transparent contenant les nutriments, le CO2 ainsi qu’un grand nombre d’autres substances). B. La lutte de l’organisme contre l’infection Les cellules de l’immunité non spécifiques sont les phagocytes (cellules faisant la phagocytose), c’est-à-dire les granulocytes, les monocytes et les macrophages, issus de la différenciation des monocytes au niveau des tissus. Lymphocyte : Leucocyte intervenant dans une réaction immunitaire lente. Il existe plusieurs types de lymphocytes qui agissent de façon différente. Les lymphocytes B sont produits dans la moelle osseuse. Ils agissent en produisant des molécules spéciales appelées « anticorps ». Mode d’action des anticorps Les anticorps agissent en se liant aux éléments étrangers. Ils forment ainsi des amas qui peuvent ensuite être éliminés facilement par des phagocytes. Les amas d’anticorps et d’éléments étrangers sont appelés des complexes immuns. Anticorps : Molécule produite par des lymphocytes B, pouvant se lier à un antigène spécifique. Chaque anticorps est spécifique d’un antigène. Une personne est séropositive pour un anticorps donné quand cet anticorps est présent dans son sang en grande quantité. Les virus se multiplient à l’intérieur des cellules de notre organisme. Quand ils sont à l’intérieur de nos cellules, ils ne peuvent plus être atteints par les anticorps. Ce sont alors les lymphocytes T qui sont chargés de reconnaître les cellules infectées et de les éliminer. Les lymphocytes T sont produits dans la moelle osseuse puis deviennent opérationnels dans le thymus. Les lymphocytes B et T circulent dans le sang mais la majorité est regroupée dans des organes appelés ganglions lymphatiques. Lors d’une infection, les ganglions se gorgent de lymphocytes et grossissent. C’est pour cette raison qu’il est possible de repérer une infection en palpant les ganglions d’une personne. IV- VACCINS ET MEDICAMENTS a- La mémoire immunitaire Les réponses immunitaires spécifiques sont plus rapides et plus efficaces lorsque l'organisme est confronté à nouveau à un même micro-organisme et donc à un même antigène. C'est ce que l'on nomme la mémoire immunitaire. La mémoire immunitaire est basée sur le maintien de nombreux lymphocytes (B ou T) spécifiques d'un antigène déjà rencontré. Ainsi, si cet antigène est à nouveau rencontré, la réponse sera plus rapide et plus forte. La mémoire immunitaire se forme naturellement au cours de la vie d'un individu, à la suite des infections qu'il a subies. Toutefois, il est possible d'entraîner le système immunitaire de manière préventive. C'est la base de la vaccination. Le principe de la vaccination utilise la mémoire immunitaire : on met en contact l’organisme avec les antigènes d’un microbe particulier. L’organisme réagit alors comme s’il était infecté par ce microbe. Par la suite, il conservera des lymphocytes mémoires (B et/ou T) adaptés aux antigènes de ce microbe. b. Les médicaments Les antibiotiques permettent d’éliminer les bactéries en les empêchant de se reproduire. Certains antibiotiques sont efficaces contre de très nombreux types de bactéries, on dit que ce sont des antibiotiques à large spectre. Au contraire, certains ne sont efficaces que contre un type précis de bactérie : ils ont un spectre étroit. Les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les virus ! De plus, si les antibiotiques sont pris trop souvent ou sans respecter les consignes du médecin, les bactéries deviennent résistantes et l’antibiotique est alors inefficace. V- LES POLITIQUES DE PREVENTION La prévention contre les maladies infectieuses est fondamentale. Ces maladies représentent un risque important en termes de santé publique : elles touchent beaucoup de monde et certaines sont mortelles. Des politiques de prévention existent au niveau mondial. Elles visent à protéger l'ensemble de la population en ciblant tout d'abord les populations sensibles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, malades). Les deux grands axes de ces politiques de prévention sont : La limitation de la contamination : campagnes de communication pour les préservatifs (IST), mais également pour l'hygiène et l'asepsie. Des vaccinations obligatoires (en France : rougeole, oreillons, rubéole) et vaccinations conseillées (grippe, hépatite, papillomavirus) afin de réduire le nombre de personnes atteintes et donc pouvant en contaminer d'autres. Bilan