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COMPTE RENDU DE LA PRÉSENTATION DE PHILIPPE DELFOSSE
(CENTRE DE RECHERCHE PUBLIC GABRIEL LIPPMANN)
MICROBIOLOGIE DE LA DIGESTION
ANAEROBIE
La présentation de Philippe Delfosse intervient dans le cadre de la rencontre du 10 et 11
février 2010 organisée par l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France.
Philippe Delfosse est chercheur au Centre de Recherche Public Gabriel Lippmann au
Luxembourg dans le laboratoire environnement et agro-biotechnologies. Il travaille
principalement sur la méthanisation et plus particulièrement sur les réactions biologiques mises
en jeu lors de la digestion anaérobie. Au travers de cet exposé intitulé Microbiologie de la
digestion anaérobie, il va nous présenter dans un premier temps les principes biologiques de la
digestion anaérobie. Dans un second temps, il abordera une partie plus pratique en présentant
les « bonnes pratiques » à mettre en place pour assurer une méthanisation stable.
LA THEORIE DE LA METHANISATION (DIGESTION ANAEROBIE)
La méthanisation est un processus biologique naturel qui permet de convertir la matière
organique (glucides, lipides, protéines) en éléments simples (CH4, CO2, NH3 et H2S) grâce à
l’action de bactéries anaérobies. Cette digestion anaérobie, processus biologique complexe, peut
être décrit en quatre phases de dégradation : l’hydrolyse, l’acidogénèse, l’acétogénèse et la
méthanogénèse. Chaque phase fait intervenir un groupe de bactéries particulières (figure 1).
Toutes les molécules qui ne seront pas dégradées par cette voie pour produire du biogaz (lignine
par exemple) et les déchets de ces réactions anaérobies composeront le digestat.
FIGURE 1 :SCHEMA RECAPITULATIF DE LA METHANISATION
Microbiologie de la digestion anaérobie
1
Chaque groupe de bactéries possède des caractéristiques spécifiques (pH, température,
sensibilité { des composés particuliers…). Nous allons présenter rapidement les propriétés des
populations bactériennes de chacune des phases de la méthanisation.
L’HYDROLYSE
Les bactéries hydrolytiques dégradent la matière
organique fraiche (les polymères) en fragments solubles
(monomères). Ces bactéries produisent des exo-enzymes qui
vont dégrader les polymères de la matière organique. Les
vitesses de dégradation dépendent des substrats. (figure 2).
Ainsi il est important de bien brasser le milieu afin
d’homogénéiser la solution et d’optimiser l’hydrolyse. Cette
étape est fondamentale pour la suite de la réaction car elle
permet de fractionner la matière organique et donc de faciliter
l’action des bactéries qui interviennent par la suite.
FIGURE 2 : VITESSE DE DEGRADATION
PAR LES BACTERIES HYDROLYTIQUES
EN FONTION DU SUBSTRAT
TABLEAU 1 : CARACTERISTIQUES DES BACTERIES HYDROLYTIQUES
caractéristiques
gamme de pH optimal
temps de division
sensibilité
Bactéries hydrolytiques
bactéries relativement résistantes, tolérantes à O2,
production d’exo-enzymes
[4,5 – 6,3]
quelques heures (reproduction rapide)
lignine (pas dégradable, ralenti la réaction)
L’ACIDOGENESE
Les bactéries acidogènes dégradent les molécules simples de matière organique
(monomères) en acides et en alcools. Les acides synthétisés sont des Acides Gras Volatils (AGV).
Ces AGV sont des acides avec une chaine carbonée plus ou moins longue (de 2 à 10 atomes de
carbone en général).
TABLEAU 2 : CARACTERISTIQUES DES BACTERIES ACIDOGENES
caractéristiques
gamme de pH optimal
temps de division
sensibilité
Bactéries acidogènes
bactéries sensibles à O2, participent en général
également { l’hydrolyse
[4,5 – 6,3]
quelques heures (reproduction rapide)
H2S, NH3, sels, antibiotiques
Microbiologie de la digestion anaérobie
2
L’ACETOGENESE
Les bactéries acétogènes vont transformer les AGV en acide acétique (CH3-COOH) et en
H2 et CO2. Ces molécules vont ensuite servir de substrat aux bactéries méthanogènes. Les
bactéries acétogènes produisent de l’H2 mais leur activité est inhibée par un excès de H2 dans le
milieu. Ainsi, la symbiose de ces bactéries avec les bactéries consommatrices d’H2
(méthanogènes notamment) est indispensable pour garantir une bonne activité bactérienne
dans le digesteur. Les acétogènes et les méthanogènes vivent fixées les unes aux autres, une
agitation rapide risque de détruire ce lien d’où la recommandation d’un brassage lent.
TABLEAU 3 : CARACTERISTIQUES DES BACTERIES ACETOGENES
caractéristiques
gamme de pH optimal
temps de division
sensibilité
Bactéries acétogènes
bactéries relativement fragiles, sensibles à O2,
production de H2
[6,8 – 7,5]
quelques jours (1-4 jours ; reproduction lente)
H2 en excès, H2S, NH3, sels, antibiotiques, variations de
température
LA METHANOGENESE
La méthanogénèse constitue la dernière étape de dégradation anaérobie de la matière
organique. Les microorganismes qui réalisent cette étape sont des archaebactéries,
microorganismes proches des bactéries, on les appelle bactéries méthanogènes par abus de
langage. On distingue deux groupes de bactéries méthanogènes, les hydrogénotrophes (qui
utilisent H2 et CO2) et les acétoclastes (qui utilisent l’acide acétique). Dans les deux cas, elles vont
réduire leur substrat en méthane (CH4). La composition moyenne du biogaz ainsi produit est un
mélange de CH4 (~60%) et de CO2 (~40%) avec des traces de H2S, de NH3 et de H2.
Ces bactéries méthanogènes ont comme particularité de se développer en condition
anaérobie stricte, elles sont totalement intolérantes { l’O2. Elles ont également besoin de nickel
(Ni) pour se développer. Ainsi il est important de garantir une absence totale d’O2 dans le
digesteur ainsi qu’un apport en Ni satisfaisant pour leur croissance (en général la quantité de Ni
contenue dans la matière organique entrant dans le digesteur est suffisante).
TABLEAU 4 : CARACTERISTIQUES DES BACTERIES METHANOGENES
caractéristiques
gamme de pH optimal
temps de division
sensibilité
Bactéries méthanogènes
archaebactéries très fragiles, très sensibles à O2, besoin
de Ni, plusieurs substrats possibles
[6,8 – 7,5]
quelques jours (5-15 jours ; reproduction lente)
O2, variations de pH et température, Cu, sels
Microbiologie de la digestion anaérobie
3
CONSEILS PRATIQUES POUR ASSURER LA STABILITE DE L’UNITE
DE METHANISATION
Comme nous venons de le voir, l’activité bactérienne mise en jeu lors de la digestion
anaérobie est très complexe et très sensible, il est donc important de mettre en œuvre des
pratiques pour maintenir dans le digesteur des conditions favorables aux bactéries et donc
maintenir un bon fonctionnement de l’unité de méthanisation.
Les paramètres suivis sont souvent de nature économique (directement ou
indirectement) ou agronomique comme le taux de charge du digesteur, le temps de séjour dans
le digesteur, le potentiel méthanogène du substrat, la quantité de biogaz produit ou encore la
qualité du digestat. Mais ces paramètres ne permettent pas d’appréhender l’aspect biologique
dans le digesteur. Il est important de suivre quelques paramètres d’ordre biologique afin de
prévenir et de maitriser les perturbations possibles du process, comme les intoxications des
bactéries. Nous allons présenter quelques exemples d’intoxication ainsi que les solutions
possibles pour y remédier.
INTOXICATION AUX AGV : ACIDOSE
L’acidose correspond { la chute du pH dans le digesteur, entrainant un
disfonctionnement des bactéries méthanogènes et donc un diminution de la production de
biogaz. L’acidose peut être due { un substrat trop abondant et trop fermentescible (forte activité
d’hydrolyse et d’acidogénèse, donc accumulation d’AGV) ou { une inhibition des bactéries
acétogènes ou méthanogènes (variation de température, présence d’antibiotique, d’H2S, de
métaux lourds…).
Les conséquences de cette intoxication sont la baisse du pH, la diminution de la quantité
de biogaz produite et la perte de qualité du biogaz (augmentation de la concentration en CO 2).
Lorsque l’on détecte ces problèmes, il est déj{ trop tard, le disfonctionnement est installé.
Certains paramètres peuvent permettre de prévenir l’intoxication :
 L’augmentation de la pression partielle d’H2 dans le biogaz, l’H2 étant un inhibiteur des
bactéries acétogènes, son augmentation traduit un début de disfonctionnement. Cette
mesure peut se faire { l’aide d’une sonde { H2, cependant des erreurs de mesure peuvent
se produire à cause de l’H2S et du NH3, des recherches sont en cours pour améliorer les
sondes (capteur à membrane spécifique à H2).
 La diminution de l’alcalinité totale (pouvoir tampon) du milieu. Pour se faire, on peut
réaliser la mesure du TIC (Carbone Inorganique Total), celle-ci est encore aujourd’hui
difficilement réalisable sur site, mais de nouveaux appareils de mesure sont développés.
 L’accumulation d’AGV et le changement de composition (de plus en plus d’AGV de grande
taille). On peut suivre deux indicateurs, la concentration totale en AGV et le rapport acide
acétique (deux carbones) sur acide propionique (trois carbones). Mais ces mesures
nécessite du matériel de laboratoire, donc difficilement réalisable sur site.
Quand l’acidose est détectée, l’arrêt de l’apport de substrat, le mélange du milieu pour
favoriser l’activité des bactéries et l’ajout d’une base (NaHCO3 par exemple) peuvent permettre
au système de redevenir fonctionnel.
Remarque : l’acidose est souvent l’étape finale des autres intoxications. Un disfonctionnement d’une
étape va entrainer une accumulation d’AGV, donc une chute du pH et l’acidose.
Microbiologie de la digestion anaérobie
4
INTOXICATION A L’AMMONIAC (NH 3 ) : ALCALOSE
Comme nous l’avons vu précédemment, le NH3 est toxique pour les bactéries acidogènes
et acétogènes. Par contre l’hydrolyse et la méthanogénèse sont encore fonctionnelles tant que du
substrat est disponible pour ces bactéries. Ainsi on observe dans le digesteur une accumulation
des produits de l’hydrolyse (acides aminés, acides gras…) et une diminution de la quantité de
biogaz produit (mais même qualité).
Pour détecter cette intoxication, on peut mesurer la concentration en NH3 dans le
digesteur. Les méthodes jusqu’alors disponibles étaient réalisables hors site et nécessitaient un
matériel de laboratoire (titrage automatique) ou bien n’étaient pas pratiques (test
colorimétrique). Une nouvelle technologie venue d’Allemagne permet de simplifier la
manipulation et de la réaliser sur site. Cette méthode est simple et robuste mais utilise des
produits dangereux (soude concentrée et oxydant fort), elle nécessite donc une attention
particulière et une protection lors de la manipulation.
Cet excès de NH3 dans le digesteur peut être la conséquence d’un substrat en entrée trop
riche en protéine (forte teneur en N  C/N < 30) comme les lisiers ou les fumiers de volaille par
exemple. Pour remédier à ce problème il faut apporter un substrat moins riche en protéine et
fortement fermentescible (C/N > 30) pour relancer l’activité des bactéries.
INTOXICATION AU DIHYDROGENE DE SOUFFRE (H 2 S)
Tout comme le NH3, le H2S a un effet inhibiteur sur l’acétogénèse et l’acidogénèse. Les
conséquences sur l’activité bactérienne sont donc semblables à une intoxication au NH3, on
observe une accumulation des produits de l’hydrolyse et une diminution de la quantité de biogaz
produit.
Pour essayer de détecter cette intoxication avant qu’il ne soit trop tard, on peut suivre la
composition du biogaz et en particulier la concentration en H2S. Des sondes existent pour
réaliser de telles mesures en continue dans le biogaz.
La forte présence de protéines dans le substrat est, comme pour le NH3, responsable de
cette intoxication. En effet, les protéines contiennent du souffre, en faible quantité dans certains
acides aminées (cystéine et méthionine). Une attention particulière doit donc être portée à la
qualité du substrat pour éviter cette intoxication.
INTOXICATION A L’OXYGENE (O 2 )
L’O2 inhibe quasiment toutes les phases de la méthanisation mis { part l’hydrolyse qui
peut persister en milieu aérobie. Ainsi on observe une accumulation des produits de l’hydrolyse
et un arrêt de la production de CH4.
La principale source d’O2 dans le digesteur est l’introduction par les substrats poreux
(comme la paille par exemple) ou par des erreurs de manipulation qui entrainent une entrée
d’air dans le digesteur. La présence d’oxygène peut se détecter facilement par un capteur d’O 2
dans le digesteur (mesures en continue). Afin de palier { ce problème il est préférable d’utiliser
des substrats denses, et dans le cas des pailles, il est recommander de la défibrer avant (pas de
soucis avec la paille piétinée par les animaux présente dans les fumiers).
Microbiologie de la digestion anaérobie
5
INTOXICATIONS AUX METAUX LOURDS (CUIVRE, ZINC…) ET AUX
ANTIBIOTIQUES, DESINFECTANTS…
Ces intoxications sont causées par des substances initialement présentes dans le
substrat, contaminations : aux métaux lourds dans les lisiers, aux médicaments animaux (pour
traiter les mammites par exemple) dans les déjections, aux désinfectants de la salle de traite
dans les eaux de lavage… Dans tous les cas, ces intoxications entrainent l’inhibition des bactéries
acidogènes, acétogènes et méthanogènes, et donc une diminution de la production de biogaz et
une accumulation d’AGV, ce qui entraine une baisse du pH et donc un risque d’acidose (cf. cidessus).
Le facteur déterminant pour ces intoxications est donc la qualité des substrats introduits
dans le digesteur, il est donc primordial de bien connaitre ces substrats et donc de les faire
analyser en laboratoire pour éviter ensuite toute déconvenue qui aurait pu être évitable.
CAS PARTICULIER DE LA CARENCE EN NI
Les bactéries méthanogènes ont besoin de Ni pour se développer. Hors le Ni peut faire
défaut dans le substrat, il faut donc connaitre la composition des substrats pour apporter la
« bonne ration » aux bactéries méthanogènes. Une carence en Ni entraine l’inhibition de la
méthanogénèse donc la diminution de la production de méthane ainsi que l’augmentation de la
concentration en AGV, donc la diminution du pH et un risque d’acidose.
Certains « remèdes miracles » pour apporter du Ni au milieu existent, mais leur efficacité
n’est pas encore prouvée.
Cependant, il est important de noter que ce problème intervient surtout en Allemagne où
les cultures énergétiques sont fortement utilisées comme substrat pour la méthanisation, or ces
cultures sont généralement pauvres en Ni, d’où les carences observées. En France, compte tenu
de la diversité et de la qualité des substrats utilisés dans les unités de méthanisation, ce
problème ne devrait pas se poser.
CONCLUSION
La digestion anaérobie fait intervenir un très grand nombre de bactéries et de réactions
biologiques, il s’agit donc d’un processus très complexe. De plus il est impossible de généraliser
toutes les approches car chaque digesteur est unique compte tenu du process mis en jeu, des
substrats utilisés, des populations bactériennes en présence…
Le principal conseil que l’on peut apporter est d’avoir une bonne connaissance de tous
les substrats que l’on introduit dans le digesteur (attention aux substrats ne provenant pas de
l’exploitation) pour éviter toute contamination facilement évitable (métaux lourds,
médicaments, désinfectants antibiotiques…). Ensuite il est également conseillé de réaliser un
suivi de certains paramètres biologiques afin de prévenir les intoxications possibles et donc la
perte de productivité de l’unité de méthanisation. On peut préconiser un suivi sous la forme
suivante :
Microbiologie de la digestion anaérobie
6
 Suivi quotidien ou continu de la température, du pH, des teneurs en CH4, CO2, H2S, O2 ,H2
et NH3 si substrat à risques (riche en protéines)
 Suivi hebdomadaire ou bihebdomadaire du pouvoir tampon (TIC) et des teneurs en AGV
pour prévenir les variations de pH
De plus, il est préconisé d’isoler les animaux malades pour éviter les contaminations
médicamenteuses, de faire attention aux concentrations en sels (KCl, NaCl…) lorsqu’on utilise
des boues de STEP et d’éviter au maximum d’introduire des substrats riches en lignine et des
matières inertes dans le digesteur (plastique, verre, silice…). Enfin, il est important de maintenir
une température constante dans le digesteur car certaines bactéries sont sensibles aux
variations de température.
Microbiologie de la digestion anaérobie
7
Microbiologie de la Digestion
Anaérobie
Partie Théorique
Philippe DELFOSSE
[email protected]
AILE, Rennes, 21 juin 2011
Digestion Anaérobie ?
Solubilité des gaz dans l’eau
• Processus biologique complexe de conversion de
la matière organique en:
CH4, CO2, NH3, H2S
Equation générale: (Buswell & Müller, 1952)
CcHhOoNnSs + y H2O à x CH4 + n NH3 + s H2S + (c-x) CO2
SUCRES:
C6H12O6 à 3CO2 + 3 CH4
LIPIDES:
C12H24O6 + 3 H2O à 4.5 CO2 + 7.5 CH4
PROTEINES: C13H25O7N3S à 6.5 CO2 + 6.5 CH4 + 3 NH3 + H2S
Substrats
hydrates de carbone
Lipides
Proteines
Production théorique Composition théorique
de biogaz
de biogaz
Nl/kg DOM
746
1390
800
CH4 (%)
50
72
60
CO2 (%)
50
28
40
Protéines: CO2 se lie à NH3 et
H2S reste principalement en
phase liquide à CH4 » 60%
Digestion Anaérobie ?
La Digestion Anaérobie
Caractéristiques
• Processus biologique complexe qui peut
être décrit en 4 phases de dégradation :
1. Hydrolyse
2. Acidogénèse
3. Acétogénèse
4. Méthanogénèse
pH
Polymères complexes
Hydrol
Hydrolyse
Monomères, Dimères, a.a., ac. gras
Acidogénèse
temps
4.5 – 6.3
heures
4.5 – 6.3
heures
6.8 – 7.5
1-4 jours
AGV, CO2, H2, Alcooles
cool
Acetogénèse
Acide Acétique
Méthanogénèse
énès
CH4, CO2
6.8 – 7.5 5-15 jours
O2
Les facteurs limitants et d’inhibition
lignine, mélange
• Exoenzymes produits par des bactéries anaérobies
facultatives ou obligatoires dégradent les substrats
insolubles (polymères: cellulose, hémicellulose, amidon,
protéines, lipides) en fragments solubles (monomères)
H2S, NH3, sels,
antibiotiques
• Les bactéries anaérobies facultatives consomment l’O2
dissout dans l’eau et causent de ce fait une réduction du
potentiel redox nécessaire au développment des bactéries
anaérobies strictes.
Polymères complexes
Hydrolyse
Hydrol
exo-enzymes
Monomères, Dimères, a.a., ac. gras
Acidogénèse
AGV, CO2, H2, Alcools
cool
Excès H2, H2S, NH3,
sels, antibiotiques, T°
Acetogénèse
Acide Acétique
O2, pH, T°, Cu, sels,
carence en Ni
Etroite association/actions concertées !
Méthanogénèse
CH4, CO2
1 HYDROLYSE
• Glucides à qqus heures
• Protides et Lipides à qqus heures à qq
qqus jours
j
• Lignocellulose à qqus semaines
• Lignine à ‘ indigestible’
2 Acidogénèse
Bactéries hydrolysantes
Genre
Species
Description
Bacteroides
uniformis
acidifaciens
vulgatus
ruminicola
immobiles, Gram-neg, bâtonnets
Lactobacilus
pentosus
plantarum
immobiles, Gram-pos, bâtonnets
endospores
Propioni-bacterium
microaerophilium
propionicus
cyclohexanicum
immobiles, Gram-pos, bâtonnets
spores
Sphingomonas
subterranea
présentes dans les sédiments profonds
Sporobacterium
olearium
Megaspheara
elsdenii
X
X
rumen
Bifidobacterium
Substrate
Inorganic
H 2O
Organic fraction
Carbohydrates
Proteins
Lipids
Monosaccharides
Amino Acids
Long Chain Fatty Acids
Anaerobic
Digestion
Volatile Fatty Acids
(VFA)
HPr, HBu, HVa,…
HAc
CH4
HVa: valeric acid (C5)
HBu: butyric acid (C4)
HPr: propionic acid (C3)
HAc: acetic acid (C2)
2
Bactéries acidogènes
La majorité des acidogènes participent aussi à l’hydrolyse !
Genres: Clostridium, Ruminococcus, Paenibacillus
Bactéries acidogènes
2. Ruminococcus: Glucides à Acetate, Formate, Succinate, Lactate
EthOH, H2, CO2
1. Clostridium: grand groupe diversifié
3. Paenibacillus: Glucides à Acetate, Formate, Lactate, Propionate
Clostridium tetani (tétanos) Clostridium botulinum (botulisme) ?
3 Acetogénèse
3. Acétogénèse
Les acétogènes produisent obligatoirement H2
Bactéries homoacetogènes réduisent l’H2 et CO2 en Acétate
Inhibition si forte pression partielle en H2
Symbiose nécessaire avec des bactéries consommatrices d’H2
2
Bactéries acetogènes
4. Méthanogénèse
• Symbiose obligatoire avec des bactéries consommatrices de H2
• Régénération = 84 h
• Acides organiques, Alcooles, a.a. à Acetate, CO2, H2
Acétoclastiques
Bactéries methanogènes
Bactéries methanogènes
Bactérie méthanogène
en symbiose avec le
protiste Nyctotherus
ovalis (dehydrogenase
coenzyme F )
• Bactéries primitives = Archaea
• Possèdent le co-facteur F420 (transporteur d’H2, autofluorescent)
• Principaux = Methanobacterium, Methanospirillum, Methanosarcina
• Archaea methanogènes =
• Anaerobie stricte !!!
• Substrats = acetate, formate, methanol/H2, H2/CO2
• Nikel dépendantes
420
Methanosaeta
Hydrogénotrophes
bactéries hydrognotrophes
H2
CO2
CH4
METHANOGENESE
CO2
acide acétique
bactéries acétoclatiques
methanol
bactéries methyltrophiques
CH4
CH4
Methanosarcina
1
Compétition Bactérienne
• Bactéries réduisant les sulfates
•Réduisent le SO42- en H2S en utilisant l’acétate et H2
•à consomment les deux substrats principaux de la méthanogenèse
• Il faut maintenir un ratio Substrat/ SO42- > 3
•Desulfobacterales
•Desulfovibrionales
Compétition Bactérienne
• Bactéries homoacétogènes
•Réduisent H2 et CO2 en Acétate
•à consomment l’H2
•àcompétition avec les méthanogènes hydrogénotrophes (!)
•à favorisent les méthanogènes acétoclastiques (=acétotrophes)
• Digesteurs agricoles
•Syntrophobacterales
• Passé: CH4 70% viendrait AcAc et 30% CO2 + H2 = CH4
• Depuis Klocke 2007 et 2008 l’inverse a été démontré !
•Thermodesulfobacteria
Desulfovibrio vulgaris
Biogaz à la ferme
Partie Pratique
Les paramètres utiles à suivre
et les bonnes pratiques pour assurer une
biométhanisation stable
La Biométhanisation à la ferme
La Digestion Anaérobie
Substrats = Matière organique :
CH4, H2
Vg (m3/j)
•Déjections animales
CO2, H2S, H2O
%CH4 %CO2
•Production végétale
Digestats :
•Sous-produit de l’agro-
Caractéristiques
pH
Polymères complexes
Hydrol
Hydrolyse
4.5 – 6.3
heures
4.5 – 6.3
heures
6.8 – 7.5
1-4 jours
•MO non digérée
alimentaire, ménages,…
Vr (m3)
Vs (m3/j)
T°, pH
ms (kg/j)
Mélange
Et la BIOLOGIE
?
•N, P, K
•Odeur réduite
Monomères, Dimères, a.a., ac. gras
VD (m3/j)
mD (kg/j)
Acidogénèse
AGV, CO2, H2, Alcoles
cole
Acetogénèse
A. Quel substrat ? (qualité, digestibilité)
Quel approvisionnement ? OLR = mS x [DOM] / Vr (DOM kg/m3j)
Quel temps de séjour ? HRT = Vr / Vs (j)
temps
C. Les digestats peuvent-ils
encore produire du CH4 de
manière rentable ?
B. Phénomènes d’indigestion ? Acidose, Intoxication NH3, métaux lourds, antibiotiques, sels, T°
Acide Acétique
Méthanogénèse
énès
CH4, CO2
6.8 – 7.5 5-15 jours
O2
Perturbations du processus
Les facteurs limitants et d’inhibition
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4>3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S>50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2>0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
Polymères complexes
Hydrol
Hydrolyse
lignine, mélange
exo-enzymes
Monomères, Dimères, a.a., ac. gras
H2S, NH3, sels,
antibiotiques
Acidogénèse
AGV, CO2, H2, Alcools
cool
Excès H2, H2S, NH3,
sels, antibiotiques, T°
Acetogénèse
Acide Acétique
–
–
–
–
O2, pH, T°, Cu, sels ,
carence Ni
Etroite association/actions concertées !
Méthanogénèse
énès
CH4, CO2
Acidose
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Acidose : Que se passe-t-il ?
Polymères Complexes
Carbohydrates, Lipids, Proteins, Ac nucléiques
•
•
•
•
Que se passe-t-il ?
Origine
Comment la détecter à temps ?
Comment y remédier ?
monomères, dimères
Signes annonciateurs
Accumulation:
• H2 et CO2
• acides organiques
Chute:
AGV : Ac., Prop., But,
Alcools, Acetone, CO2,
H2
Bact. Acetogènes
Acetogenesis
H2, CO2
1. Paramètres communément disponibles sur site
•
•
•
•
Bourbes de vinification (riche en sucres solubles)
80
70
60
gas (m3/t)
50
40
30
CH4 (m3/t FM)
CO2 (m3/t FM)
20
Chute de production de biogaz
Perte de qualité du biogaz (CH4 < 50%, CO2 > 50%)
pH < 7
Déplacement de l’H2S vers la phase gazeuse
10
0
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
heures
• Inhibition des METHANOGENES par:
–
–
–
–
T°
Cu, Zn, Cr, Pb, …
O2 (introduit avec les substrats)
Carence en Ni
Bact. Methanogènes
CH4 + CO2
Acidose : Comment la détecter ?
• Alimentation excessive
• Substrats trop fermentescibles
• Inhibition des ACETOGENES par:
Antibiotiques, désinfectant
T°
H2S (protéines)
Sels (STEP)
Bact. Acidogènes
Acidog
Acidogenesis
Methanogenesis
•CH4, m3 biogaz
Acidose : Origine ?
sucres, acides gras branchés, a.a.,
Acetate
•pH
–
–
–
–
Bact.Hydrolytiques
Hydrolysis
SOUVENT IL EST DEJA TROP TARD !!!
Pression partielle en HYDROGENE (H2)
Acidose : Comment la détecter ?
• Le plus précoce = H2 puisqu’il
inhibe le processus
• H2 est quasi insoluble dans l’eau et
se retrouve donc dans la phase
gazeuse
Þ mesurer la pression partielle en H2
dans le biogaz 1ppm < H2 < 100
ppm
• Détecteur à H2 à prix abordable
existe aujourd’hui sur le marché
• Attention aux interférences avec
H2S et NH3 Þ capteur spécifique
Þ phase de développement
2. Paramètres plus sûrs car précurseurs de l’acidose
• Augmentation de la pression partielle en H2
• Chute de l’alcalinité totale = pouvoir tampon
= amortisseur d’acidité
• Accumulation des AGV et modification de la balance en
AGV (proprotion d’Ac Ac chute alors que Prop, But,
Val augmentent)
Projet INTERREG IV A OPTIBIOGAZ
Suivi de l’Hydrogène
2500
H2S
biogas rate
H2
feeding rate
CH4
CO2
350
300
2000
250
1500
200
150
1000
100
1100.0
900.0
700.0
500.0
300.0
100.0
Date
0
0
09/08
11/08
13/08
15/08
17/08
19/08
21/08
23/08
25/08
27/08
Pilot 1
Pilot 2
Pilot 3
Pilot 4
29/08
Date
Chute de l’alcalinité totale
Comment mesurer l’alcalinité totale (TIC) ?
• Alcalinité totale = pouvoir tampon = “amortisseur” d’acidité
• Principal acteur = CO2 = carbone inorganique (TIC ou TAC)
• Tampon d'acide carbonique (H2CO3) et de hydrogénocarbonate
(HCO3-) maintient le pH entre 7,35 et 7,45.
Titrateur automatique
TAC=
TIC
20ml
× M TAC× 250
V
TIC: Total Inorganic Carbonate (mg/kg)
V:
volume of sample (mL)
MTAC : amount of 0.05 M sulfuric acid im mL
pH
AGV
6.5
10.4
Problèmes:
TIC
•Réalisé en laboratoire
•Forte production de mousse (CO2)
•Utilisation H2SO4 [conc]
Source: Melanie HECHT, unpublished
www.hach-lange.de
•Sonde pH pour solution organique
2011-06-26 00:00
2011-06-16 00:00
2011-06-06 00:00
2011-05-27 00:00
2011-05-17 00:00
2011-05-07 00:00
2011-04-27 00:00
-100.0
2011-04-17 00:00
50
1300.0
2011-04-07 00:00
500
Hydrogen
1500.0
H2 [ppm]
Temperature decrease
CH4, CO2 (%) and H2 (ppm) concentration, biogas production rate (mL/min)
and feeding rate (g/100L)
Double feeding rate
H2S concentration (ppm)
Suivi de l’Hydrogène
400
3000
Le QUANTOFIX ou l’AGRO-LISIER pourraient être adaptés
Comment mesurer l’alcalinité totale (TIC) sur site?
TIC
-CO2 + H2O « H2CO3
Coopagri Bretagne, mars 1995
http://www.biogaspro.de/index.html
CH3-COOH
CH3-CH2-COOH
CH3-CHOH-COOH
CH3-(CH2)2-COOH
CH3-(CH2)3-COOH
CH3-(CH2)4-COOH
CH3-(CH2)6-COOH
CH3-(CH2)8-COOH
• Extraction par entraînement à la vapeur et
titration (AGV tot), Chromatographie
• Les premiers à s’accumuler sont les AGV de
taille supérieure à l’acetate. Accumulation du
propionique au détriment de l’acétique
• Les AGV branchés (isoBut, isoVal) sont plus
difficilement transformés en Acétate
• [Ac Acétique] / [Ac propionique] ³ 3 est OK
4.50
3.00
2.00
µS
- i-Butyric acid
Chaque digesteur est unique !
C2 Ac Acétique
C3 Ac Propionique
C3 Ac Lactique
C4 Ac Butyrique
C5 Ac Valérique
C6 Ac Caproïque
C8 Ac Caprylique
C10 Ac Caprique
- n-Butyric acid
Dans la pratique il n’y a pas de
valeur standard pour les AGVtot
•
•
•
•
•
•
•
•
– Lactic acid
- Acetic acid
• Lorsque l’Acetogenèse est inhibée par l’excès d’H2, les AGV de
taille supérieure à l’acétate (C2) s’accumulent
• Le premier à s’accumuler est l’Ac propionique (C3)
• Spectre en AGV
- Propionic acid
Accumulation des AGV tot et modification de la
composition en AGV
1.00
0.00
min
10.0 12.5 15.0 17.5 20.0 22.5 25.0 27.5 30.0 32.5 35.0 37.5 40.0
Perturbations du processus
Acidose : Comment y remédier ?
• Stopper l’alimentation !!!
• Mélanger pour favoriser les échanges entre bactéries
• Diluer ?
• Ajout de NaHCO3 (CaO, CaCO3)
•Réaction rapide
•Augmentation du pH et de la capacité tampon des digestats
•Faire un test préliminaire (10 litres de digestat + incrément de 1 g de
NaHCO3 jusqu’à un pH de 7.8 puis extrapoler au volume du digesteur)
•Un stock de sécurité de 500 kg est recommandable
• Dévier le digestat acidifié vers un méthaniseur à lit fixe
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4+ > 3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S > 50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2 >0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
–
–
–
–
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Intoxication à NH3
Intoxication à NH3 : Que se passe-t-il ?
•Excès de protéines dans la ration
Polymères Complexes
Carbohydrates, Lipids, Proteins, Ac nucléiques
•
•
•
•
Que se passe-t-il ?
Origine
Comment la détecter à temps ?
Comment y remédier ?
Hydrolysis
monomères, dimères
sucres, acides gras branchés, a.a.,
•Accumulation d’NH3 dans le
digestat à pH augmente !
•Effet inhibiteur principal de NH3
sur les Acétogènes et les
Acidogènes
Acidogenesis
AGV : Ac., Prop., But,
Alcools, Acetone, CO2,
H2
Acetogenesis
Acetate
H2, CO2
•L’Hydrolyse et la Méthanogenèse
fonctionnent
•Accumulation de monomères,
AGV de grande taille, acides
aminés, sucres, alcools, acétone,…
Methanogenesis
CH4 + CO2
•CH4/CO2 reste favorable !!!
•Nm3 biogaz chute
Intoxication à NH3 : Origine ?
• NH3 > 3 kg/m3 de digestat
• Substrats riches en protéines
• Les bactéries montrent en
général une bonne capacité
d’adaptation
• Rapport C/N < 30
• Si le pH ou la T° augmente le
N-NH3 devient encore plus
toxique (fragilité thermophile)
Intoxication à NH3 : Comment la détecter ?
Hors site
Titrateur automatique
Méthodes colorimétriques
• Gluten, protéines animales,
lisiers, fumier de volaille,…
Problèmes:
•Préparation de l’échantillon
NH3 + H2O à NH4+ + OHC’est la forme N-NH3 qui est toxique !
Comment mesurer NH3 sur site ?
•Ajout d’une base en excès
www.hach-lange.de
•Forte dilution nécessaire
Le QUANTOFIX ou l’AGRO-LISIER pourraient être adaptés
N-NH3
NH3+NaOCl à NH2Cl+NaOH
NH2Cl+NaOCl à NHCl2+NaOH
NHCl2+NaOCl à NCl3+NaOH
•Et d’un oxydant fort NaOCl
•NH4+ est converti en NH3 qui est a
son tour oxydé en NCl3 insoluble
•On mesure le volume de NCl3
produit par déplacement de la
colonne d’eau
•Pro: Simple et robuste
•Con: NaOH [conc] et oxydant fort
à PROTECTION
Coopagri Bretagne, mars 1995
Exemple d’intoxication à NH3
Intoxication à NH3 :
Que faire ?
• Peu de recommendation dans la litterature !
No
Désignation
laboratoire
de
l’échantillon
pH
Total des
acides gras
volatils en
mg/kg dans
la matière
telle quelle
Acide
acétique
en mg/kg
dans la
matière
telle quelle
Acide
propionique
en mg/kg
dans la
matière telle
quelle
Acide
isobutyrique
en mg/kg
dans la
matière telle
quelle
Acide
butyrique
en mg/kg
dans la
matière telle
quelle
Acide
isovalérique
en mg/kg
dans la
matière telle
quelle
Acide
valérique
en mg/kg
dans la
matière
telle quelle
Acide
caproïque
en mg/kg
dans la
matière telle
quelle
1726/09
Digesteur 1
1727/09
Digesteur 2
7,9
9.433
3.906
4.418
314
71
593
119
12
8,0
1.597
187
1.390
10
2
8
-
-
1728/09
Digesteur 3
8,1
1.860
165
1.671
14
1
9
-
-
• Stopper l’alimentation avec le substrat fautif riche en
protéines et source du NH3
• Acidifier le digestat (AcAc), Diluer ??
• Réalimenter prudemment avec un substrat fortement
fermentescible pour retrouver un rapport C/N favorable = 30 :
à production d’acide
à chute du pH
à NH3 passe sous forme NH4+
à toxicité diminue
à L’Acetogenèse et l’Acidogenèse reprennent
Perturbations du processus
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4+ > 3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S > 50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2 >0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
–
–
–
–
Intoxication à H2S
•
•
•
•
Que se passe-t-il ?
Origine
Comment la détecter à temps ?
Comment y remédier ?
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Intoxication à H2S : Que se passe-t-il ?
Intoxication à H2S : Origine ?
•Excès de protéines dans la ration
• H2S > 50 mg/l de digestat
•Accumulation d’ H2S dans le digestat
• H2S ± 2 000 ppm biogaz
Polymères Complexes
Carbohydrates, Lipids, Proteins, Ac nucléiques
Hydrolysis
monomères, dimères
sucres, acides gras branchés, a.a.,
Acidogenesis
AGV : Ac., Prop., But,
Alcools, Acetone, CO2,
H2
Acetogenesis
Acetate
H2, CO2
Methanogenesis
CH4 + CO2
• Effet inhibiteur principal de H2S sur les
Méthanogènes hydro-génotrophes, moins
sur les acétoclastiques, mais aussi sur les
Acidogènes et Acétogènes
•L’Hydrolyse et la Méthanogenèse
fonctionnent malgré tout
•Accumulation de monomères, AGV de
grande taille, acides aminés, sucres,
alcools, acétone,…
• Substrats riches en protéines
• Kératine = corne, peau, poils,
plume…
• Si le pH chute H2S devient
encore plus toxique (HS- à H2S) • protéines animales, lisiers,
fumier, colza et autres
crucifères (Brassicaceae)
• Vitamines (biotine, thiamine,
A)
coenzyme A
-s-s-
•CH4/CO2 reste favorable !!!
•Nm3 biogaz chute
Méthionine
Cystéine
C’est la forme H2S qui est toxique ! Structure spatiale des protéines
Intoxication à H2S : Exemple
Plumes :
Intoxication à H2S : Comment la détecter ?
•CH4/CO2 reste favorable !!!
MS : 26,5 %
•Nm3 biogaz chute
MOS : 95,6 %
Plumes de poulet : Production cumulée de CH4 et de CO2
(MATIERE FRAICHE)
Rappel:
Analyseur de gaz sur site
Capteur électrochimique
35.0
Production cumulée de CH4 [Nm³/ t FM]
30.0
•L’intoxication à l’ H2S provoque
principalement l’inhibition des
Acétogènes:
à Accumulation des AGV
25.0
20.0
à Chute du pH
15.0
à HS- à H2S
10.0
à Déplacement vers la phase
gazeuse
CH4
5.0
CO2
0.0
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Temps [Jours]
• Plumes: faible digestibilité et risque de corrosion pour les digesteurs et les
groupes de cogénération. (cornes, poils, plumes, colza, …)
à Détection accrue d’ H2S dans
le biogaz
700 ppm à Mort Immédiate ©
Que faire ?
Intoxication à H2S :
• Peu de recommendation dans la litterature !
• Stopper l’alimentation avec le substrat fautif riche en
protéines soufrées, repos
• Reprendre l’alimentation prudemment avec un substrat
fortement fermentescible pour retrouver un rapport C/N
favorable = 30 :
à production d’acide
à chute du pH
CORROSION !!!
Perturbations du processus
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4+ > 3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S > 50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2 >0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
à H2S est déplacé vers la phase gazeuse
–
–
–
–
à Insufflation d’O2 dans le biogaz
à 2 H2S + O2 àS2 + 2 H2O (fleur de soufre, élémentaire)
à L’Acetogenèse et l’Acidogenèse reprennent
Intoxication à O2
Perturbations du processus
• Que se passe-t-il ?
– O2 > 0.1 mg/l digestat
– Seul l’Hydrolyse fonctionne bien
– Accumulation de monomères
Hydrol
olyse
ol
Hydrolyse
• Origine
– Introduction avec les substrats (pailles)
– Désulfurisation biologique (O2)
• Comment la détecter ?
– Capteur O2 (biogaz)
– Nm3 Biogaz chute
– CH4 chute
Acidogénèse
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4+ > 3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S > 50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2 >0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
Acetogénèse
• Comment y remédier
di ?
– Substrats denses
– Contrôle de la désulfurisation biologique
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Méthanogénèse
–
–
–
–
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Intoxication aux métaux lourds
Intoxication aux métaux lourds
• Que se passe-t-il ?
– La méthanogenèse est inhibée
– Les autres phases fonctionnent
• Origine
Hydrolyse
– Cu > 50 mg/l
– Zn > 150 mg/l
– Cr > 100 mg/l
• Comment la détecter ?
Acidogénèse
– CH4 chute, AGV augmentent, pH chute = Acidose
– Dosage des métaux lourds en laboratoire
– ICP-MS (Inductively Coupled Plasma - MS)
Acetogénèse
• Comment y remédier ?
– Eviter les substrats d’origine inconnue
– NaHCO3
Perturbations du processus
•
•
•
•
•
Intoxication due aux AGV (Acidose, pH<7)
Intoxication due à NH3 (NH4+ > 3kg/m3 dig.)
Intoxication due à H2S (H2S > 50 mg/l dig.)
Intoxication due à l’O2 (O2 >0.1 mg/l dig.)
Intoxication due aux métaux lourds
(Cu, Zn, Cr, Pb, Fe, Cd)
• Intoxication due aux
antibiotiques/désinfectants etc…
–
–
–
–
Que se passe-t-il ?
Origine ?
Comment les détecter ?
Comment y remédier ?
Méthanogénèse
Intoxication aux AB désinfectants, etc…
• Que se passe-t-il ?
– Acidogenèse et Acétogenèse inhibées
– Hydrolyse et Méthanogenèse fonctionnent
• Origine
–
–
–
–
Médication animale (mammite)
Bactériostatiques (élevage porcin)
Désinfectants (salle de traite)
Poubelle “verte” (AB à usage humain)
Hydrolyse
Hydrol
olyse
ol
• Comment la détecter ?
–
–
–
–
CH4 CO2 biogaz chutent (Acidose ou Intox NH3)
Monomères augmentent
Dosage des xénobiotiques en laboratoire
HPLC
Acidogénèse
Acetogénèse
• Comment y remédier ?
– Eviter les substrats d’origine inconnue
Méthanogénèse
– Séparer les animaux malades du troupeau
– Stockage 2-3 semaines, la plupart sont dégradés
1. Les substrats rapidement hydrolysés
Substrats
Pomme de terre
Mélasse, Fruits
hydrates de carbone
Lipides
Proteines
Production théorique Composition théorique
de biogaz
de biogaz
Nl/kg DOM
746
1390
800
CH4 (%)
50
72
60
CO2 (%)
50
28
40
Céréales en grain
INTERROGATION
Bourbes, Racines
Biogaz
Prenez un quart de feuille svp !
Substrat
Acides
organiques
à digestion
rapide
Rq: Même effet si on suralimente le digesteur
CH4
CO2
3. Les substrats lentement hydrolysés
2. Les substrats hydrolysés « idéalement »
et fortement méthanogènes
Cellulose
de part leur composition
Ensilage de maïs et de céréales immatures, fumier
(apport en bactéries méthanogènes), …
Substrats
Graisses (insolubles dans l’eau)
Huiles
Production théorique Composition théorique
de biogaz
de biogaz
Nl/kg DOM
746
1390
800
hydrates de carbone
Lipides
Proteines
CH4 (%)
50
72
60
Biogaz
CO2 (%)
50
28
40
Substrats
CH4
Substrat
à digestion
« régulée »
Substrat
Acides
organiques
CO2
•
•
•
•
Production théorique Composition théorique
de biogaz
de biogaz
Nl/kg DOM
746
1390
800
hydrates de carbone
Lipides
Proteines
CH4 (%)
50
72
60
Nl/kg DOM
746
1390
800
hydrates de carbone
Lipides
Proteines
CH4 (%)
50
72
60
CO2 (%)
50
28
40
CH4
Acides
organiques
CO2
Digestion en 2 étapes
fortement méthanogènes
Déchets d’abattoire
Production théorique Composition théorique
de biogaz
de biogaz
à digestion
lente
4. Les substrats riches en protéines
Substrats
Biogaz
Boues de laiterie, fromagerie, chocolaterie
CO2 (%)
50
28
40
Touteau de Colza
• Dégradation de molécules
récalcitrantes (ulvanes)
Hydrolyseur
• Substrats fortement
dégradables présentant un
CO2 H2
risque d’acidose (fruits,
légumes, racines, …)
H2S
• Fumier, ensilages
Biogaz
Protéines riches en Méthionine et Cystéine
Si Excès à NH3 et H2S
CH4
Protéines
Acides
organiques
On surralimente l’Hydrolyseur
Production rapide et importante d’Acides organiques
Inhibition des Acétogènes et Méthanogènes
Production de CO2 (80%) et d’H2 (à20%)
Méthaniseur
CH4 =70%
Ac org.
CO2
Analyse du digestat:
Diagnostic ?
Diagnostic ?
FOS: 17.300 mg/l
TAC: 24.800 mg/l
Ration:
1500 kg/j de céréales
750 kg/j de contenu de pense de vache
750 kg/j graisses de flottation
Echantillon
pH
AGV
totaux
en
mg/kg
de MS
Acide
acétique
en mg/kg
de MS
Acide
propionique
en mg/kg
de MS
FOS/TAC 0,70
Biogaz:
Biogaz:
pH 7,95
CH4: 58%
CH4: 48%
Ntot: 10 g/l
CO2: 41%
CO2: 50%
N-NH3: 7.9 g/l
Faible production
Faible production
Acide
isobutyriqu
e en mg/kg
de MS
Acide
butyrique
en mg/kg
de MS
Acide
isovalériqu
e en mg/kg
de MS
Acide
valérique
en mg/kg
de MS
Acide
caproïque
en mg/kg
de MS
Digesteur 1
7.9
17300
6206
10018
514
71
593
119
12
Digesteur 2
8.0
1597
187
1390
10
2
8
-
-
Digesteur 3
8.1
1860
165
1671
14
1
9
-
-
Echantillon
pH
AGV
totaux
en
mg/kg
de MS
Acide
acétique
en mg/kg
de MS
Acide
propionique
en mg/kg
de MS
Acide
isobutyrique
en mg/kg
de MS
Acide
butyrique
en mg/kg
de MS
Acide
isovalérique
en mg/kg
de MS
Acide
valérique
en mg/kg
de MS
Acide
caproïque
en mg/kg
de MS
Digesteur
5.5
14 883
5 050
2 327
270
3 693
540
1 428
1 575
Conclusions
• Connaissance des substrats
• Suivi quotidien de la T°, CH4, CO2, H2S, O2, H2
• Suivi hebdomadaire du pouvoir tampon (TIC)
• Suivi NH3 si substrats à risques
• Isoler les effluents des animaux malades
• Attention aux métaux lourds sous forme soluble (Cu, Zn)
• Attention au sels (KCl, NaCl) à STEP
• Attention aux cosmétiques (SiH4, siloxanes)
• Contrôle rapproché de l’insuflation d’O2
• Chaque digesteur est unique !
CO2
Merci !
Références:
CH4
Dieter Deublein and Angelika Steinhauser. 2008. Biogas from
wastes and Renewable resources. Wiley-VCH Verlag GmbH & Co
KGaA, Weinheim, Germany. 443 pp. (ISBN 978-3-527-31841-4)
Michael H. Gerardi. 2003. The microbiology of anaerobic
digesters. Wiley-Interscience, John Wiley & Sons, Inc., Hoboken,
New Jersey. 177 pp. (ISBN 0-471-20693-8)
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