rejoignit de nouveau son armée et participa au conflit contre le roi de France. En récompense
de sa loyauté, Richard accorda à Mercadier les terres laissées par Adhémar de Beynac, en
Périgord, après que celui-ci soit mort sans héritier. En Février 1199, Richard Cœur de Lion
donna de nouveau à Mercadier la mission d’aller pacifier le Limousin. Mercadier, sur ordre de
Richard, mena ses routiers à Châlus dont il assiégea le château. Le roi l’y rejoignit et mourut
du carreau d’arbalète qui lui fut tiré.
A la mort du roi, Mercadier resta par la suite au service du nouveau roi d’Angleterre,
Jean Sans Terre, frère de Richard, et ravagea l'Aquitaine ainsi que la ville d'Angers. Le 10
Avril 1200, un lundi de Pâques, il fut assassiné à Bordeaux par un homme de main de
Brandin, un capitaine mercenaire rival, également au service de Jean. Un des ponts de
Château Gaillard, en Normandie, portait son nom, témoignant de l’affection que lui portait
Richard.
- L’épanouissement de la chevalerie
Les premiers conflits auxquels participa Richard Cœur de Lion prirent place à une
période où s’affirmait une catégorie particulière de combattants : les chevaliers.
Emblématique du Moyen Age, la chevalerie fut aussi liée à cette époque comme l’était le
château-fort ou le troubadour. Imaginé comme un noble guerrier défendant la veuve et
l’orphelin, la réalité du chevalier était, comme toujours, plus complexe et plus nuancée.
Richard Cœur de lion, perçu et se revendiquant comme un véritable « roi-chevalier », a
beaucoup contribué à la diffusion des valeurs de la chevalerie.
-Qu’est-ce qu’un chevalier au XIIème siècle ?
Le mot « chevalier » est bien évidemment construit sur « cheval ». Un chevalier était
donc un combattant à cheval, et suffisamment riche pour en posséder un, voire plusieurs.
C’est au Xème siècle que le terme de « Miles » (plur. Milites), commença à être utilisé pour
désigner uniquement les guerriers à cheval, et non plus l’ensemble des combattants. Ces
guerriers d’un nouveau genre s’étaient constitués en « mesnies » autour des seigneurs
féodaux, composant leur entourage. C’est au XIIème siècle qu’ils devinrent une véritable
institution, se mêlant avec la noblesse.
Un chevalier était avant tout un combattant
lourd à cheval. Les montures et l’armement d’un
chevalier étaient fort couteux. Seule l’appartenance à
une famille noble, où les faveurs d’un seigneur,
pouvaient permettre d’acquérir cet équipement. De
plus, les chevaliers étaient des combattants d’élite,
entrainés depuis leur plus jeune âge au combat à
l’épée, à l’équitation, à la joute, ainsi qu’à porter et à
se mouvoir avec les lourdes cottes de mailles.
Un chevalier ne pouvait pas avoir d’autres
activités, au XIIème siècle, que la guerre et
l’entraînement à la guerre. En revanche, des
« chevaliers-paysans », qui pratiquaient par ailleurs
une activité agricole, existèrent durant les premiers
temps de la chevalerie. Tous les chevaliers au XIIème
siècle n’étaient pas nobles. Certains étaient des
Miniature d’une Bible du XIIème siècle, BNF).