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TROISIEME CROISADE
1188-1192
Croisade des Monarques
Après l’échec de la seconde croisade, Nûr Al Dîn, bien que Turc et considéré comme
étranger par les Arabes, réussit à imposer son contrôle sur toute la Syrie.
Il y instaure un régime religieux (retour à un Islam orthodoxe et jihad) et politique fort.
Il est considéré comme un grand prince de son temps.
Saladin règne en Egypte depuis 1169 et exerce aussi son autorité en Syrie dès la mort
de Nûr Al Dîn en 1174. Il encercle les Etats chrétiens et leur expulsion est le but de sa vie.
La victoire de Saladin à Hattin (juillet 1187) où toute l’armée franque est
anéantie, puis la reprise de Jérusalem en octobre 1187 réduisent de beaucoup les
territoires des Croisés.
Cette situation inquiète fortement en Occident. Grégoire III, dès son accession au trône
de saint-Pierre en octobre 1187, veut reconquérir les territoires perdus et appelle à la troisième
croisade. Celle ci est maintenant l’affaire de la papauté et des rois.
Emmenée par Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste et Frédéric Barberousse
elle se heurte à l’opposition de l’Empereur byzantin Alexis Isaac II Ange qui avait signé un
traité secret avec Saladin.
Frédéric Barberousse prend la voie de terre et remporte une grande victoire sur le
sultan d’Iconium en Anatolie. Mais il périt noyé, ses troupes sont rapidement battues et
dispersées.
Richard et Philippe arrivés séparément par la mer mettent le siège devant saint Jean
d’Acre, capitale du royaume de Jérusalem, qui est prise le 12 juillet 1191.
En désaccord, les Croisés se séparent, Philippe Auguste rentre en France et laisse
Richard seul face à Saladin. Les difficultés les contraignent à signer un traité de paix, en
septembre 1192, qui laisse Jérusalem aux mains des Musulmans, mais autorise le libre
passages des pélerins chrétiens.
Richard embarque en octobre 1192, il est fait prisonnier sur le chemin du retour suite à
des manoeuvres de Philippe Auguste et sera livré à l 'Empereur Henri VI qui réclame une
forte rançon.
Cette troisième croisade aura néanmoins sauvé l’existence des États Latins d’Orient et
la liberté de pèlerinage. Mais les relations entre Chrétiens d’Occident et d’Orient seront moins
étroites, les Croisés, en Terre Sainte, seront laissés à eux mêmes et mèneront une politique
plus autonome et centrée sur leurs objectifs locaux.