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La proposition que m’ont faite Patrick Boucheron et
les Publications de la Sorbonne de le publier constitue
l’heureuse surprise d’un ondoiement. Elle avait pour
corollaire le principe de ne pas modier un texte élaboré
pour un autre contexte que la publication. J’ai toute-
fois dû procéder à de très légères modications pour le
rendre plus lisible, notamment la suppression des ren-
vois internes aux deux autres volumes de mon dossier
d’habilitation, l’insertion en notes des références à mes
propres travaux et l’actualisation de quelques références
bibliographiques parues depuis la soutenance. J’ai joint à
ce mémoire (au prix de quelques petites répétitions) trois
articles qui portent également sur ma démarche d’en-
quête et d’écriture – et je remercie L’Homme et Genèses
de m’avoir autorisé à les reproduire ici. Enn, il m’a fallu
surmonter l’impression d’impudeur que suscite l’une
des normes de l’exercice universitaire de l’habilitation,
celle d’une mise en avant de soi-même et de ses travaux.
À mes yeux, au-delà de la possibilité de débattre d’une
certaine position théorique (pragmatique et historiciste)
dans l’écriture des sciences sociales, et en particulier de
l’anthropologie, le sens de cette publication ne saurait
être que de marquer l’inscription du travail universitaire
dans une étrange communauté, au sein de laquelle
humanités et sciences sociales ne s’opposent pas, et que
règlent la liberté des chemins de pensée et le goût de la
transmission, par la parole et par les livres. Je sais avoir
eu une chance extraordinaire que de pouvoir faire un
métier de mes passions : les transformations récentes des
règles de recrutement, de nancement et d’évaluation
de la recherche en sciences sociales ne laissent certes pas
une place sufsante à la promesse qu’incarne le beau
nom d’université.
Livre 1.indb 6 25/10/11 09:41