L’épidémiologie  moderne  s’appuie  sur  les  statistiques  et  en  réalité  la  maladie  de 
Ménière est créditée de moins de 10 % des vertiges, très loin derrière les Vertiges 
Positionnels Paroxystiques (50%) et  les névrites vestibulaires. 
 
En pratique  médicale quotidienne,  pour beaucoup  de patients,  vertiges et  Ménière 
sont confondus. L’évolution vers la surdité et les acouphènes est redoutée. Le mot 
de « Ménière » fait peur et ce n’est pas un diagnostic à annoncer à la légère ! 
 
La  physiopathologie  actuelle  incrimine  l’augmentation  de  pression  des  liquides 
endo-cochléaires    (hydrops).  Des  hypothèses  anatomiques,  immunitaires  sont 
avancées. La composante psychosomatique est reconnue comme fondamentale. 
 
Le diagnostic se fait par l’observation de l’évolution , souvent sur plusieurs années. 
La maladie ne se présente pas toujours d’emblée avec la triade des symptômes au 
complet : il y a souvent des installations décalées dans le temps avec une sensation 
de  plénitude  auriculaire  inaugurale puis  quelque mois  ou années  après,  apparition 
d’une crise de vertige, puis une rechute avec des acouphènes et une surdité. 
 
L’évolution  est  imprévisible,  elle  se  fait  par  crises  souvent  déclenchées  par  le 
stress. L’audition se dégrade graduellement. Dans les formes sévères et anciennes 
le déficit prend la forme d’une courbe en plateau fluctuante aux alentours de 60 dB. 
Les  crises  vertigineuses  se  raréfient  mais  les  acouphènes  persistent  souvent.  Les 
formes  bilatérales  sont  rares  mais  possibles  et  posent  des  problèmes  de 
réhabilitation fonctionnelle. 
 
Parmi les examens para cliniques une IRM sera réalisée tôt ou tard en association 
avec  les  explorations  vestibulaires  modernes  informatisées.  Un  neurinome  peut 
parfois se révéler par une symptomatologie très semblable. 
 
L’audiogramme a sa place à tous les stades de la 
maladie.  Typiquement  il  objective  au  début  une 
surdité  de  perception  sur  les  graves  avec  une 
courbe  ascendante,  souvent  fluctuante  au  gré  des 
poussées.. L’audiométrie vocale est très dégradée, 
avec  des  distorsions  ressenties  dès  les  premières 
intensités  supraliminaires.  Dans  ce  contexte,  la 
réalisation  de  l’audiogramme  n’est  pas  simple  et 
demande  du  temps  mais  c’est  un  excellent 
marqueur diagnostique et évolutif. 
• Prise!en!charge!
Il faut considérer la crise aiguë et surtout la phase chronique de la maladie au cours 
de  laquelle le  patient  atteint  d’hypoacousie  et  d’acouphènes  aura  besoin  de  l’aide 
de l’audioprothésiste. 
 
Le traitement médical de  la crise repose sur l’acétyle  L leucine  (Tanganil)  souvent 
en injectable, les anti émétiques et les anxiolytiques. La beta histidine est prescrite 
en traitement de fond en raison de son action sur la pression endolymphatique.  Des