Etudes Pétro_Structurale ANIKRO-COMPAORE

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INTRODUCTION GENERALE
D’une superficie totale de 322 462 km, la Côte d’Ivoire est située entre les Longitudes
3° ‐ 8° Ouest et les Latitudes 5° ‐ 10° Nord. Limitée au Sud par l’Océan Atlantique sur une
côte de 550 km, la Côte d’Ivoire partage ces frontières avec : le Ghana à l’Est, le Burkina
Faso et le Mali au Nord, la Guinée et le Libéria à l’Ouest.
Elle comprend deux grandes entités géologiques: Au Nord le socle cristallin ou précambrien
couvrant 97,5% du territoire et au Sud le bassin sédimentaire.
Elle comprend 31 régions reparties sur tout l’ensemble de son territoire. La région de
Toumodi (ville du centre de la côte d’ivoire) ou région du Bélier est l’une d’entre elles et elle
appartient au domaine Baoulé-Mossi. Les roches rencontrées dans cette région sont
généralement constituées de granitoïdes, de roches vertes, de roches volcano-sédimentaires et
des schistes (Yacé, 1976 et Daouda, 1998).Ces formations géologiques sont des formations
paléoprotérozoïques. Le paléoprotérozoïque ou protérozoïque inférieur, est un domaine
géologique compris entre 2500 Ma et 1600 Ma, appartenant au précambrien. Durant cette
période, la croûte s'épaissit avec la production massive de matériels volcanique, sédimentaire
et surtout granitoïdique. Dans le domaine paléoprotérozoïque, on note une abondance de
roches vertes (Pouclet et al. 1996), l’absence de roches de profondeur (d’âge Archéen) et une
structuration des granitoïdes d’âge autour de 2,1 Ga. Ces formations du paléoprotérozoïque
font l’objet de notre étude dans le village d’Anikro(Toumodi), qui porte essentiellement sur
leur pétrographie et leurs différentes structures.
Pour une meilleure étude, la zone d’étude a été subdivisée en trois (03) sites :
-
Anikro 1
-
Anikro 2
-
Anikro 3
Notre travail qui suit est structuré en 3 parties: la première partie concerne les généralités sur
la zone d’étude, la deuxième est axée sur les matériels et méthodes et la troisième partie
concerne les résultats et interprétation.
1
CHAPITRE I:
GENERALITES
2
I- PRESENTATION DE LA STRUCTURE
STRU
D’ACCUEIL
1) BUREAU D’ETUDE EN ENVIRONNEMENT MINES ET GEOLOGIES
Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie (BEEMG) est situé à Abidjan dans
la commune de Cocody précisément au Plateau Dokui non loin du carrefour policier de la
voie menant à Abobo.
bobo. Le schéma suivant présente la situation géographique de ce cabinet
(figure 1).
Figure 1 : Schéma de la localisation du BEEMG
2) Objet social de BEEMG
Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie propose aux individus et entreprises
les présentations liées à l’étude, la conception, la formation, la réalisation de projet
multisectoriel et la vente de matériels.
BEEMG, c’est la somme d’un savoir faire sans cesse enrichie depuis de nombreuses années.
Elle est aujourd’hui une
ne entreprise véritablement professionnelle. La compétence technique
de ses équipes, notamment dans le domaine de l’industrie minière et pétrolière fait de
BEEMG un partenaire permanent des entreprises industrielles et des sociétés de services en
Côte d’Ivoire.
3
3) Domaines d’intervention
Le Bureau d’Etude en Environnement, Mines et Géologie intervient dans les domaines
suivants :
 la sante et le cadre de vie ;
 l’éducation et la formation ;
 les infrastructures ;
 l’eau ;
 les hydrocarbures ;
 l’énergie ;
 l’informatique ;
 le logement.
 les mines
 l’environnement ;
 l’industrie
4) Mission et les activités
Mines et Energie
Au titre des mines et de l’énergie le but de BEEMG est de soutenir l’activité minière en Côte
d’Ivoire et de promouvoir la recherche et l’exploitation des substances minérales. Elle peut
intervenir directement ou en association avec des tiers pour la mise en valeur des ressources
minérales. Pour ce faire, elle utilise des moyens tels que des programmes de recherche, les
études techniques et économiques, les analyses d’échantillons. Le BEEMG organise en outre
des programmes de formation et des stages. Elle développe un réseau de relations avec les
entreprises qui favorisent l’insertion des jeunes stagiaires dans le tissu social et professionnel.
Industries - Sociétés de service
A ce titre les activités principales de BEEMG sont :
 études de projets (réalisation de projets en appel d’offre) ;
 réalisation et organisation de projets (appui a la formation dans les grandes écoles) ;
 organisations de séminaires de formation ;
 fournitures (livraisons) de matériels.
4
5) Organigramme de BEEMG
Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie est administré par un Directeur
Général qui détermine la politique générale et est le garant de la pérennité de l’entreprise. Il
définit la stratégie générale de l’entreprise, fixe les objectifs, veille à l’harmonie entre les
différentes activités et entre les différents départements de la direction. Ces différents
départements sont :
 le Département Eau Assainissement et Environnement (DEAE) ;
 le Département Formation Education et Stage (DFES).
 le Département Mine-Géologie-Pétrole
Le Secrétaire comptable.
Le diagramme suivant présente l’organisation de BEEMG avec toutes ses directions.
Directeur général
Secrétaire comptable :
Département MineGéologiePétrole(GEOPM) :
Département Formation,
Education et
Stage(DFES) :
Département Eau
Assainissement et
Environnement(DEASE)
Figure 2 : Organigramme du BEEMG
5
II-PRESENTATION
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1) Aspect physique
a- Situation
ation géographique
Le village d’Anikro est situé à environ 10km au Nord Ouest de Toumodi, sur l’axe Toumodi
ToumodiYamoussoukro.il
il est compris entre les villages
village de zahakro et d’Akakro.
Figure 3 : situation géographique de Anikro(Google earth)
b- Morphologie du paysage
Le contexte géomorphologique dans la localité est dominé par la présence de plusieurs
collines d’altitudes variant de 150 à 300m d’altitude (figure 4).
Figure 4 : Quelques collines de Toumodi
6
c- Géologie locale
Selon Kouamelan (1996), la géologie de la Côte d’Ivoire appartient au craton
Ouest‐Africain. Son histoire se confond avec celle du craton Ouest‐Africain. Elle se résume
en deux mégacycles :

le mégacycle Libérien (3000 à 2400 Ma) au cours duquel s’est produite l’orogenèse
libérienne (2800 à 2400 Ma) aboutissant à la formation d’un noyau libérien qui sera
repris plus tard par l’orogenèse éburnéenne;

le mégacycle Eburnéen (2400 à 1500 Ma) marqué par l’orogenèse éburnéenne (2000 à
1800 Ma) responsable de la mise en place d’un ensemble de roches plutoniques.
La quasi‐totalité de la Côte d’Ivoire (97.5%) est couverte par un socle précambrien exceptée
la frange côtière au Sud occupée par les formations du bassin sédimentaire.
Figure 5: Esquisse géologique de la Côte d’Ivoire (Kouamelan 1996)
7
Trois grandes orogenèses (léoniennes, libérienne et éburnéenne) ont contribué à la mise en
place de deux domaines géologiques précambriens sur le socle cristallin :
-
domaine à l’Ouest (Kénéma‐Man) affecté par le mégacycle libérien ;
-
domaine à l’Est (Baoulé‐Mossi) affecté par le mégacycle éburnéen.
Ces deux domaines étant séparés par l’accident N‐S de Sassandra.
 Socle libérien ou antébirrimien du domaine KENEMA‐MAN (Archéen)
Ce domaine est le plus accidenté et est limité à l’Est par la faille de Sassandra. On le trouve à
l’Ouest dans la région montagneuse de Man et dans le Sud‐Ouest, de San Pedro jusqu’à
Tabou. Ce domaine contient de nombreuses reliques de l’orogenèse léonienne et quelques
traces insignifiantes de l’orogenèse éburnéenne. L’orogenèse libérienne est l’événement
ayant le plus marqué le domaine Archéen Kénéma‐Man de la dorsale de Man en Côte
d’Ivoire.
Les formations archéennes sont constituées de deux grands ensembles lithologiques:
‐Un complexe de base, de nature cristalline, constituée de migmatites et de gneiss
granulitiques est aussi connu sous le nom de granito‐gneiss ;
‐Un ensemble de ceintures de roches à caractère supracrustal, constituées de quartzites
à magnétites, de roches basiques à ultrabasiques, reposant en discordance sur le premier
ensemble dont l’épaisseur est d’environ 150 m.
A ces deux ensembles s’associent des granites et des charnockites sous forme d’intrusion
dans le socle granito‐gneissique, ou sous forme de mobilisât anatectique.
 Socle éburnéen du domaine BAOULE‐MOSSI (Protérozoique inférieur ou
Paléoprotérozoique)
La région de Toumodi où se trouve Anikro fait partie du domaine Baoulé-Mossi
(paléoprotérozoïque). Ce domaine se trouve à l’Est de la faille de Sassandra et constitue la
majeure partie cristalline et métamorphique du pays. L’orogenèse éburnéenne (2000‐1800
Ma) est l’événement tectono‐métamorphique majeur qui a affecté les formations de la région.
Sur le plan lithologique on distingue les formations birrimiennes et les granitoïdes.
-Les formations birrimiennes sont représentées par des métasédiments (schistes, quartzites,
conglomérats) étroitement associés à des métavulcanites (métarhyolites, métadacites,
andésites, basaltes, amphibolites etc...) constituant le complexe volcano‐sédimentaire et par
des formations détritiques de comblement constituées de dépôts détriques (schistes,
grauwackes, grès, arkoses et des conglomérats à ciment arkosique) plus ou moins grossiers
8
peu déformés et localement métamorphisés. Les formations birrimiennes constituent des
bandes étroites et orientées NNE‐SSW.
-Les granitoïdes sont constitués :

d’un socle granito‐gneissique constitué d’un ensemble de roches granitiques
généralement foliées et migmatisées par endroit ;

de massifs granitiques caractérisant le domaine éburnéen constitué de plusieurs
générations d’intrusions granitiques.
Toumodi est une région particulière car elle a connu à la fois un phénomène de volcanisme et
un métamorphisme. Les roches rencontrées dans cette région sont généralement constituées de
granitoïdes, de roches vertes, de roches volcano-sédimentaires et des schistes (Yacé, 1976 et
Daouda, 1998) (figure 6)
9
Figure 6: Géologie du département de Toumodi (Yacé, 1976 ; Daouda, 1998)
10
d- Climat
Le climat de la région de Toumodi est de type équatorial de transition atténué (climat
Baouléen) (Leblond, 1984), avec une température moyenne d’environ 26°C. L’humidité y
varie, de 75 à 85 % avec des chutes à 40 % en période d’harmattan (vent sec et dominant) et
de 80 à 85 % en période pluvieuse (BNETD, 2001).par la répartition sur plus de 8 mois des
1200 mm de pluie annuels; mais la grande saison sèche, presque dépourvue de précipitations
pendant 2 à 3 mois, annonce les zones tropicales du nord et pose souvent de difficiles
problèmes d’approvisionnement en eau.
e- Paysage
La végétation est celle d'une forêt semi-décidue, qui semble avoir été la formation naturelle
primitive, a presque disparu sous l’action de l’homme: il en reste quelques lambeaux, sur les
terres peu accessibles ou protégées par un interdit religieux, et des grands arbres ont été
maintenus dans les plantations pour ombrager les caféiers ou les cacaoyers; partout ailleurs, la
savane arborée à hautes herbes ou la savane à rôniers recouvre entièrement un sol souvent
pauvre. Les zones d'affleurement des massifs rocheux sont généralement couvertes d'herbes
basses. Elle est le reflet de cette transition climatique et fait partie de l’écozone de contact
forêt-savane (N’Guessan, 1990). Le secteur est donc le témoin d’une végétation arbustive et
de reliques de forêt décidue.
f- Hydrographie
La région de Toumodi est traversée par le fleuve Bandama et ses affluents. On trouve même
au niveau de Taabo un barrage hydroélectrique.
2) Aspect humain
a- Population
Tout comme Toumodi, le village d’Anikro est composé à majorité des Baoulés, qui forment le
peuple autochtone. Ils font partie de la dernière vague des Akan qui, avant le XVème siècle,
ont commencé à émigrer du Ghana vers la Côte d’Ivoire, et de plusieurs autre peuples venant
de différentes région de la Côte d’Ivoire et des pays limitrophes tels que les agnis, les dioulas,
les burkinabés, les bétés...
11
b- Les activités économiques

L’agriculture: L’activité principale des habitants d’Anikro est l’agriculture. Ils ne
négligent pas les cultures vivrières mais s’intéressent d’abord et surtout à leurs
plantations de café et de cacao. En outre ces plantation, on y retrouve des plantations
d’igname, de riz et de banane.

L’artisanat: on regroupe dans l’artisanat toutes les branches professionnelles faisant
traditionnellement partie du secteur secondaire : activités de transformation, forge,
bijouterie, teinture; entretien (mécanique, couture, blanchisserie); métiers du bâtiment
tels que les maçons et menuisiers. Presque tous les artisans ont abandonné les activités
agricoles, et sont complètement engagés dans l’économie commerciale. Les
teinturiers, presque tous Mossi, les forgerons Dioula, les bijoutiers Dioula et Baoulé
pratiquent leur métier à Anikro depuis longtemps. Ils travaillent à domicile, mais
entretiennent souvent quelques champs de cultures vivrières.
12
CHAPITRE II:
MATERIELS ET
METHODES
13
I-MATERIELS
1) Matériels de sécurité
Il s’agit essentiellement des bottes, casques, gants, lunettes, boîte à pharmacie.
Echelle
0,12 m
0
Figure 7: boite à pharmacie
Casque
Bottes
Chaussures fermées
Echelle
Gant
0
0,12 m
Figure 8: Matériels de sécurité
14
2) Matériels de mesure et d’orientation
Nous avons des boussoles (topochaix, recta, Silva) et des GPS.
Boussoles
Echelle
0,16 m
0
GPS
Figure 9 : Matériels de mesure et d’orientation
3) Matériels de prise de note
On a : un carnet de note, un stylo, un crayon, une gomme, un ordinateur portable, marqueurs
indélébiles.
4) Autres matériels
Une masse, un marteau de géologue, des sachets d’échantillonnages, un décamètre, des
machettes, cartes topographiques, des cordes (figure 8).
Machettes
Ruban
Echelle
Masse
Carte
0
0,12 m
Décamètre
Corde
Figure 10: Autres matériels
15
II-METHODES
Plusieurs méthodes ont été appliquées pour effectuer ce travail, mais la principale est la
prospection géologique.
L’étude a débuté par une recherche documentaire. Elle a pour but d’assembler toutes les
informations se rapportant au thème d’étude. Elle permet de consigner les généralités sur la
géologie (régionale et locale). Après la recherche documentaire, le travail s’est fait d’abord à
l’échelle régionale à partir de cartes topographiques et géologiques puis sur le terrain par la
description pétrographique et le relevé systématique de toutes les directions de discontinuités
affectant les massifs rocheux.
1) Méthode de mesure de direction
La direction d’un plan est l’angle que fait une horizontale quelconque de ce plan avec le NG.
Elle varie de 0° à 180°. La mesure d’une direction se fait à l’aide de la boussole. Tout d’abord
on oriente la boussole dans la direction générale des formations. Ensuite selon le type, on
place la boussole de façon horizontale le quadrant dirigé vers le ciel. La direction mesurée est
donnée par la valeur numérique coïncidant avec le trait rouge de la boussole à l’Est du repère
NG. La direction varie de 0-180°. Et on note NX° avec N : direction(Nord) et X : valeur de
l’angle (Exemple : N20°).
2) Méthode de mesure du pendage
Le pendage est l’inclinaison d’une structure par rapport à l’horizontal. Pour mesurer un
pendage, il faut que la structure soit inclinée et qu’il y ai un plan vertical. Le clinomètre est
placé de façon verticale suivant le plan. Le pendage varie de 0-90° et la valeur est
accompagnée du sens du pendage et ce sens est fonction de la direction (Exemple : 70°NW).
3) Méthodologie de la prospection géologique
La prospection géologique est une technique qui consiste à rechercher les différents indices de
minéralisation dans les roches à l’aide d’un marteau. Elle se déroule en plusieurs étapes :
a- Les travaux préparatoires
Il s’agit ici de subdiviser la zone d’étude et plusieurs sites afin de permettre une exécution
rapide et précise des travaux sur le terrain. Sur chaque site une équipe de prospection est
affectée avec une tâche bien définie selon une période déterminée.
16
b- La recherche des affleurements
Pour une localisation rapide des affleurements, une enquête villageoise peut être effectuée ou
une étude minutieuse de la zone à partir d’une documentation précisant la position des
affleurements (sur une carte par exemple) ou l’aide d’un guide connaissant bien la zone
d’étude est nécessaire.
c- Description d’un affleurement
Sur un site, après avoir observé les affleurements, l’on passe à leur description. La description
d’un affleurement se fait dans un carnet de note ou sur une fiche préétablie par la compagnie
minière sur laquelle on note les informations suivantes :

La localisation de l’affleurement : c’est définir la position de l’affleurement à partir de
ses coordonnées grâce au GPS.

Le mode d’affleurement : il s’agit ici de définir la manière dont affleure la roche en
surface. Dans la nature on distingue 3 modes d’affleurements :
-en dôme
-en dalle ou terrasse
-en boule

L’extension de l’affleurement : ici l’on définit la grandeur de l’affleurement (grand
affleurement, petit affleurement).

La pétrographie(le nom de la roche qui affleure) et si possible la minéralogie.

La structurologie : c’est l’étude des éléments structuraux apparaissant sur la roche. Il
existe deux types de structures :
-
La structure planaire (foliation, schistosité, fracture)
-
La structure linéaire (linéation minérale, filon...)
d- Prélèvement d’échantillons
L’échantillonnage se fait sur une roche saine ou peu altérée dans les différents faciès
pétrographiques de l’affleurement à l’aide d’une masse ou d’un marteau de géologue.
17
e- Numérotation des échantillons
La numérotation d’un échantillon se fait sur plusieurs faces à l’aide d’un marqueur indélébile
et suivant une séquence de numérotation déjà prédéfinie lors de la subdivision de la zone en
plusieurs sites.
f- Conditionnement des échantillons
Le conditionnement des échantillons se fait soit dans des sachets plastiques ou dans les sacs
de jute afin d’éviter toute contamination.
g- Elaboration d’une carte d’affleurement
La carte d’affleurement s’obtient sur du papier calque à partir des cartes topographiques et
géologiques. Elle doit nécessairement comporter les informations suivantes : position des
affleurements avec leurs noms symbolisés, les routes ou pistes, les villages ou campements les
cours d’eau, les éléments structuraux.
18
CHAPITRE III:
RESULTATS ET
INTERPRETATION
19
L’étude de la zone d’Anikro a partir des méthodes citées précédemment nous ont permis
d’aboutir à un certains nombre de résultats énumérés ci-dessous.
I-ETUDE PETROGRAPHIQUE
L’étude pétrographique est une étude qui renvoi à la description des formations géologiques et
de leurs différents caractères structuraux.
1) Site de Anikro 1
° ’ . ’’
° ′ . ′′
Le site de Anikro 1 est le premier site de notre étude. C’est une colline d’environ 288m sur
laquelle l’on a pu identifier plusieurs types de roches. Pour plus de précision, il a été subdivisé
en 5 stations:

Station 1
° ’ . ’’
° ′ . ′′
On rencontre a cette station deux types de roches compactes : l’une leucocrate et l’autre
mélanocrate.
La roche leucocrate est une roche magmatique à une texture grenue. Elle est composée de
quartz, de feldspath et de muscovite: c’est un leucogranite.
La roche mélanocrate est aussi une roche magmatique à texture microgrenue, les minéraux ne
sont pas visible à l’œil nu : c’est la microdiorite. Il s’agit d’un grand affleurement en dôme à
structure compacte de leucogranite avec des enclaves de roches basiques qui sont des
microdiorites. Cela montre que le magmatisme est ultérieur à ces microdiorites.
Echelle
0
0,12 m
Figure 11: affleurement de leucogranite avec enclave de microdiorite
20

Station 2
°
′
° ′
. ′′
′′
A cette station, l’on observe une roche mélanocrate compacte à texture microlitique, les
minéraux ne sont pas visibles à l’œil nu. C’est une roche volcanique qui est la cendre
volcanique ou synérite. Cette synérite est en cours d’altération.
Echelle
0,12 m
0
Figure 12: Petit affleurement de synérite

Station 3
° ′′ . ′′
° ′ . ′′
On y observe une roche de couleur mélanocrate à structure compacte. Certains minéraux sont
visibles et d’autres invisibles, c’est une roche volcanique. Les minéraux visibles ont une
forme angulaire et baignent dans un ciment, il s’agit d’une brèche volcanique : c’est la
pyroclastite.
Echelle
0
0,12 m
Figure 13 : Affleurement de pyroclastite
21

Station 4
° ′ . ′′
° ′ . ′′
On retrouve à la station 4 un affleurement de roches basique compacte et métamorphisée.
Cette roche est stratifiée: c’est un métabasite stratifié (figure 14).
Echelle
0,12 m
0
Figure 14: Affleurement de métabasite stratifié

Station 5
° ′ . ′′
° ′ . ′′
On a un métabasite stratifié semblable à celui de la station 4, mais celui-ci présente une
schistosité subverticale de direction N40°.
Echelle
0
0,12 m
Figure 15 : métabasite à schistosité
22
2) Site de Anikro 2
° ′ . ′′
° ′ . ′′
Ce site qui est une colline d’environ 200m d’altitude est le second dans l’étude de la zone
d’Anikro. On y rencontre deux types de roches : un pyroclastite et un métabasite.
C’est un grand affleurement en dôme de pyroclastite identique à celui de la station 4 du site
d’Anikro 1 ; et le second type de roche est un métabasites qui a une direction N70° avec une
schistosité subverticale, recoupant le pyroclastite.
a)
b)
Figure 16(a ; b) : a- Affleurement fracturé de pyroclastite
Echelle
12,5cm
0
b- Métabasite de direction N70° avec une schistosité subverticale
3) Site de Anikro 3
°
′
° ′
. ′′
′′
Il s’agit du troisième site d’étude de la zone d’Anikro, c’est aussi une colline d’environ 175m
d’altitude, située en environ 2 km de Anikro 1.
Nous avons eu à prélever 3 échantillons : le premier au pied de la colline (échantillon 1), le
second à mi-hauteur (échantillon 2) et le troisième au sommet (échantillon 3).

Echantillon 1 : cet échantillon de roche représente une roche magmatique de
couleur mélanocrate compacte et de texture microlitique : il s’agit du basalte. Cette
roche est une lave projetée par les volcans, elle fait donc partie des roches
effusives qui sortent des profondeurs de la terre comme la rhyolite.

Echantillon 2: on a une roche magmatique compacte, de couleur mélanocrate à
texture microgrenue: c’est le microgabbro.
23
 Echantillon 3 : on a une roche magmatique compacte de couleur mélanocrate à
texture grenue porphyroïde les minéraux qui la compose sont le pyroxène,
l’amphibole et le feldspath plagioclase : c’est le gabbro.
Echelle
0,12 m
0
Figure 17 : Echantillon de basalte
Echelle
0
0,31 m
Figure 18: Echantillon de microgabbro
Echelle
0
0,31 m
Figure 19 : Echantillon de gabbro
24
II-ETUDE STRUCTURALE
L’étude structurale de la zone d’Anikro et mis en relief plusieurs accidents repartis sur les
différents sites.
1) Site d’Anikro 1
Sur ce site, ce sont les stations 1 et 2 qui ont retenu notre attention.
-
Au niveau de la station 1
°
’
° ′
. ’’
′′
, l’on a pu observer un filonet de quartz
cisaillé de direction N160° et de décrochement senestre avec un pli asymétrique
affectant l’affleurement de leucogranite. L’autre filonet cisaillant a pour direction
N20° (figure 20).
Filonet de direction N160°
Filonet de direction N20°
Echelle
0
0,12 m
Figure 20 : filonet de quartz
-
La station 2
°
°
,
,
est un décrochement dextre de filon de quartz de
direction N80° cisaillé par un filonet de quartz de direction N180°, et formant un
couloir de cisaillement (figure 20).
25
Echelle
0,12 m
0
Figure 21 : filon de quartz cisaillé de direction N80°
Outre les filons et filonets, on a aussi une shistosité sur des metabasites. La figure 21 ci-après
montre un métabasite à schistosité subverticale.
Echelle
0
0,12 m
Figure 22 : métabasite à schistosité
26
-
A la station 3, est un réseau de fracture qui a affecté une syrénite
Echelle
0,12 m
0
Figure 23: réseau de fracture sur une syrénite
2) Site de anikro 2
L’accident majeur ayant affecté ce site est un métabasite de direction N70° avec une
schistosité subverticale qui recoupe un affleurement de pyroclastite.
Echelle
0
0,12 m
Figure 24 : Métabasite à schistosité subverticale
On a aussi une fracture ouverte affectant un affleurement de pyroclastite de direction N140° à
pendage subverticale (figure 25).
27
Echelle
0
0,12 m
Figure 25: facture ouverte sur un affleurement de pyroclastite
3) Site de Anikro 3
Au niveau d’Anikro 3, l’on a pu observer un affleurement de microgabbro avec présence de
marmites de géants.
Echelle
0
0,12 m
Figure 26 : marmites de géants sur un microgabbro
28
III- INTERPRETATION
L’étude pétrographique et structurale de la zone d’anikro a mis en relief une diversité de
formations géologiques. Ce sont essentiellement des roches magmatiques de types
plutoniques, de semi-profondeur et volcaniques. Ces formations géologiques sont les témoins
du processus volcanique qui a contribué à leur mis en place.
La zone a également subi un métamorphisme qui est indiqué par la présence de schistosité
sur certaine roches(les métabasites).
Le métabasite à schistosité subverticale recoupant les pyroclastites du site de Anikro 2 montre
que les pyroclastites se sont mis en place avant les métabasites.
La microdiorite présente dans le leucogranite nous montre que le leucogranite s’est formé
après la microdiorite. La larve granitique a recouvert la microdiorite puis s’est refroidie et
solidifiée.
En outre la présence de fissures, fractures, de marmites de géants sur ces formations indique
que ces roches sont en cours d’altération.
29
CONCLUSION GENERALE
Nous retenons au terme de notre étude qu’Anikro regorge de plusieurs formations
géologiques appartenant au paléoprotérozoïque. Ce sont des roches magmatiques formées
soit en profondeur, en subsurface ou à la surface de la terre par le phénomène du volcanisme
et par le soulèvement de la région formant des collines par endroit. En plus du phénomène de
volcanisme, les roches métamorphisées rencontrées montrent que la région a aussi subi un
metamorphisme qui est d’ordre régional. Ce sont les pyroclastites, les métabasites, les
synérites, les leucogranites avec des enclaves de microdiorites, les basaltes, les microgabbros
et les gabbros. Cependant l’on a pu remarquer la présence de pyroclastite sur l’ensemble du
territoire d’Anikro. C’est donc une région de pyroclastites.
Des travaux complémentaires et/ou approfondis, ainsi que des études minéralogiques
pointues, pourraient ultérieurement aider à préciser ces premiers enseignements tirés de la
présente étude.
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