Exercice 7.c
Écrivez l’équation des produits escomptés de l’addition-1,2 et de l’addition-1,4 du brome
(Br2) sur le buta-1,3-diène.
Cycloaddition sur les diènes conjugués : réaction de Diels-Alder
Les diènes conjugués subissent un autre type d’addition-1,4 lorsqu’ils réagissent avec les
alcènes (ou les alcynes). L’exemple le plus simple est l’addition d’éthylène sur le buta-
1,3-diène qui donne naissance au cyclohexène (voir la figure 7.f).
Figure 7.f Mécanisme général d’une réaction de Diels-Alder
HC CH2
CH2
HC CH2
CH2
HC
HC CH2
CH2
CH2
CH2
Nouvelle liaison σ
Nouvelle liaison πNouvelle liaison σ
buta-1,3-diène éthylène cyclohexène
Ren
e
ent : 20%
200oC
+
Cette réaction est un exemple de cycloaddition, soit une addition qui aboutit à un produit
cyclique. Cette cycloaddition, qui transforme trois liens π en deux liens σ et un nouveau
lien π, est appelée réaction de Diels-Alder, d’après les deux chercheurs allemands qui
l’ont mise au point, Otto Paul Hermann Diels (1876-1954) et son étudiant Kurt Alder
(1902-1958). La grande utilité de cette réaction pour fabriquer des composés cycliques a
valu à ces chercheurs le prix Nobel de chimie en 1950. Comme pour l’hydroboration,
cette réaction s’effectue selon un mécanisme concerté. En effet, la rupture et la
formation des liaisons se font simultanément.
Les deux réactifs sont constitués d’un diène et d’un diénophile (qui aime les diènes). La
réaction présentée à la figure 7.f n’est pas typique de la plupart des réactions de Diels-
Alder parce qu’elle nécessite une forte température (200 °C) et ne se solde pas par un bon
rendement (20 %). Ce type de réaction donne un excellent rendement à des températures
modérées si le diénophile porte des groupes électroattracteurs1, comme on peut
l’observer à la figure 7.g.
La réaction de Diels-Alder est une cycloaddition mettant en jeu un diène conjugué et
un diénophile et qui aboutit à un produit cyclique dans lequel deux liens σ et un nouveau
lien π sont formés simultanément au bris de trois liens π.
1 Les groupes électroattracteurs sont des groupes d’atomes qui attirent les électrons du lien π, ce qui
appauvrit l’alcène de ses électrons et le rend donc plus électrophile vis-à-vis du diène.
Chimie organique 1 – Chapitre 7 – Complément © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. 4