Chronique 2 Hiver 2014 : Le rire
Le rire est un comportement réflexe, exprimant généralement un sentiment de gaieté, de joie
ou d'amusement, qui se manifeste par un enchaînement de petites expirations saccadées
accompagné d'une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante. Ces mouvements
concernent en premier lieu la musculature respiratoire et le larynx et sont accompagnés d'une
mimique provoquée par la contraction de muscles faciaux, entraînant notamment l'ouverture
de la bouche. D'autres mouvements plus ou moins contrôlés peuvent accompagner le rire. Chez
les humains, il apparait aux alentours du quatrième au cinquième mois1.
La communication
Le rire est réputé pour être communicatif, c'est-à-dire transmissible : une personne qui rit
amène le rire, c'est le rire social, le rire de groupe. Le stress, un surcroît de sentiments difficiles à
gérer peuvent entrainer un rire nerveux qui servira à échapper au quotidien et reprendre une
bouffée d’oxygène.
Aujourd'hui, on commence à comprendre ce qui confère au rire cette dimension de partage
irrésistible. Il s'agit probablement de phénomènes d'empathie assez fondamentaux, faisant
intervenir les systèmes au niveau du cerveau : le psychologue Leonhard Schilbach, de
l'Université de Cologne en Allemagne, a ainsi montré qu'une personne qui commence à rire
suscite auprès de ceux qui l'observent une activité des neurones impliqués dans la contraction
des muscles zygomatiques (impliqués dans le rire), même quand l'observateur ne rit pas lui-
même. Il se produirait ainsi une préactivation de l'activité neurologique liée au rire par simple
observation. L’être humain serait en quelque sorte « précâblé » pour le rire, et plus
particulièrement en situation sociale ou communautaire2.
Significations
Rire ne s'apprend pas, contrairement aux langues. C'est inné chez l'espèce humaine. L'humain
rit plus en présence d'autres personnes, ce qui tend à prouver que le rire a un rôle social. Le rire
est dit « communicatif ». Les chercheurs en psychologie cognitive ont trouvé que les mêmes
parties du cerveau étaient activées lorsqu'une histoire drôle est racontée ou lorsqu'un rire est
entendu. Un sujet qui entend un rire à la suite d'une blague et qui se mettra à rire attribuera à la
blague le fait qu'il ait ri. Cette expérience justifie l'utilisation de rires enregistrés dans les
émissions de télévision.
Quand le rire a été déclenché une fois, il aura tendance à être plus facilement déclenché, très
peu de temps après. Dans un spectacle comique, les acteurs auront parfois du mal à déclencher
les premiers rires chez les spectateurs, mais par la suite, ils les enchaînent facilement. Le rire est
en général déclenché lorsqu'un individu accumule une tension (ou une peur) et qu'il s'aperçoit
d'un coup qu'il n'y avait en fait aucun danger.
Le rôle du rire serait double : pour celui qui rit, le cerveau relâcherait des hormones destinées à
contrer les effets du stress qui s'est révélé faux. Contrairement à une idée reçue, le rire