Respect de l`environnement et croissance économique sont

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Respect de l'environnement et croissance économique sont-ils compatibles ?
La publication du rapport Meadows, à l'orée des années 1970, a retenti comme un coup de tonnerre dans le ciel sans nuage de la
forte croissance de la fin des "Trente Glorieuses". Celle-ci, en effet, touchait à son terme, après une phase de croissance dont les
travaux d'Angus Madisson ont souligné le caractère exceptionnel. Il n'est pas neutre que ce soit un choc pétrolier qui contribue à
mettre fin à cette période: les excès d'une exploitation irraisonnée des ressources, la crainte de pénuries (énergies, eau), la peur des
séquelles d'une croissance non maîtrisée, ont fini par conduire à une tardive prise de conscience des dangers que les sociétés
industrielles font peser sur l'avenir de la planète.
Cette prise de conscience est visible à travers les différentes conférences et sommets de la Terre qui se sont succédé depuis la
Conférence de Stockholm (1972), première manifestation internationale d'envergure consacrée à ces questions. Les Conférences
de Rio (1992) et de Kyoto (1997) dans cette continuité tendent à affirmer la primauté du " développement durable " et à mieux
appréhender les relations entre environnement et croissance économique. Car, si la gestion de l'environnement a un coût, et peut
apparaître, en première analyse comme incompatible avec la croissance, il apparaît de plus en plus qu'elle est une nécessité pour
l'humanité et, de l'avis de nombreux experts, un gisement d'activité et peut-être, le fondement d'une nouvelle croissance, qui sera
forcément différente de ce que nous avons connu par le passé, et dont il faudra tenter de dessiner les contours.
Notre modèle industriel, puis postindustriel, se sont construits sur une exploitation forcenée de la nature et de l'environnement,
dont on ne mesure qu'aujourd'hui les limites et les apories (1ère partie); la préservation de l'environnement est aujourd'hui à la fois
une nécessité fondamentale, mais peut aussi devenir la condition d'une nouvelle croissance compatible avec les exigences d'un
développement durable (2e partie).
I.
Notre modèle industriel, puis postindustriel, se sont construits sur une exploitation forcenée de la
nature et de l'environnement, dont on ne mesure qu'aujourd'hui les limites et les apories
Atteintes accélérées à l'environnement par utilisation non contrôlée des ressources naturelles, destruction des richesses
patrimoniales et risques pour l'humanité.... La relation entre croissance économique et environnement s'est brutalement modifiée
avec l'essor de la société industrielle, l'expansion des hommes à travers le monde, l'intensité des échanges et la brutalité de la mise
en œuvre des modèles d'exploitation des ressources naturelles ou des besoins des sociétés de plus en plus consommatrices.
A. Une croissance économique attentatoire à l'environnement
 Au fur et à mesure que la population s'accroît ou se concentre, l'essor productif et la diversité des besoins (agricoles, industriels,
énergétiques, hydrauliques, technologiques) pèsent de plus en plus sur l'exploitation des ressources naturelles. Les modes de
production et de consommation de la société industrielle portent atteinte non seulement aux patrimoines collectifs, mais encore
menacent les conditions mêmes de la vie, d'autant plus qu'ils génèrent des comportements inconscients ou s'accompagnent de
gaspillages.
 La question de la gestion et de la consommation de ressources dont les potentialités sont finies, se pose avec force. Cela est vrai
des combustibles fossiles (pétrole en particulier, soumis au phénomène de déplétion ou pic de Hubbert) comme de l'eau. Les
ressources naturelles ont été longtemps considérées comme gratuites et inépuisables, comme le montrent les différents modèles
de croissance utilisés par les économistes de tout bord (modèle de Solow, en particulier, qui postule l'infinité de la croissance par
le progrès technique), ce qui est loin d'être la réalité.
 L'accès aux ressources et les tensions démographiques sont appelés à s'accroître rapidement avec l'augmentation de la demande
liée à la croissance des populations et à leur accès au développement. L'inégalité dans la répartition des ressources et dans les
niveaux de développement rend plus aiguës les disparités d'accès aux ressources. Un milliard d'hommes utilisent une grande
partie des richesses de la planète, et participent massivement à l'exploitation de l'énergie, des forêts, des minerais, des produits
de l'agriculture..., y compris des richesses qui sont dans les pays en développement. De ce fait, ils contribuent, pour une grande
part, aux atteintes qui menacent les équilibres vitaux  Utiliser ici la notion d'empreinte écologique.
B. Une prise de conscience récente des risques liés à la poursuite d'un tel modèle de croissance.
 Montrer ici l'émergence d'une conscience environnementale à travers la théorie économique: remonter à Malthus, Jevons et
Hotteling, puis à Pigou et Coase. Les deux grandes conceptions des rapports croissance/environnement: soutenabilité faible
contre soutenabilité forte (bien expliquer + ne pas hésiter à faire le schéma de Kuznets).
 Le rôle-clé joué par le rapport Meadows.
 La notion de développement durable a d'abord été popularisée par le rapport de la Commission Brundtland, intitulé " Our
Common Future " (Notre avenir à tous) publié en 1987
 Les travaux du GIEC et le rapport Stern.
 Enfin, évoquer les grands sommets; Stockholm, Rio, Kyoto ...
II. La préservation de l'environnement est aujourd'hui admise comme l'un des moteurs de la
croissance: une possible compatibilité entre croissance et environnement se dessine
aujourd'hui.
Le débat, même s'il a rapidement évolué, demeure conflictuel: économie et écologie sont-elles compatibles? Il ne s'agit plus
uniquement " d'internaliser " les effets externes, mais d'intégrer de nouveaux concepts comme l'économie verte et le
développement durable, c'est-à-dire une gestion plus rationnelle des ressources renouvelables, la satisfaction de la demande
sociale, sans compromettre la capacité des générations à venir à assurer leurs besoins en intégrant le capital naturel au capital
productif et en permettant l'accès au progrès de l'ensemble des populations mondiales.
A. De la maîtrise économique au droit de l'environnement et aux mesures réglementaires.
Les instruments dont disposent les États pour mettre en œuvre une politique éco-environnementale sont importants et variés.
 Des normes environnementales, afin d'imposer un mode de croissance industrielle respectueux de l'environnement. Ces normes
peuvent avoir un caractère national ou international. C'est l'objet des conventions internationales relatives à la préservation de
l'environnement, + Débat sur le caractère protectionniste de ces normes.
 Des instruments dissuasifs (instruments financiers & éco-fiscalité): deux grandes solutions dans ce domaine.
 La solution de Pigou consiste à taxer celui qui est à l'origine d'une externalité négative. En présence d'une pollution, l'État
doit taxer le pollueur, pour que ce dernier diminue son émission (principe pollueur-payeur). Elle pose cependant
plusieurs problèmes d'application: elle suppose que l'on puisse évaluer le montant de l'effet externe pour pouvoir taxer en
conséquence; il s'agit d'une solution relativement dirigiste: l'État, unilatéralement, décide de taxer une firme. Le projet de
taxe carbone annoncé fin 2009 en France, et rejeté par le Conseil constitutionnel s'inscrit dans cette logique (à expliquer).
 La solution de Coase (The problem of social cost, Journal of Law and Economics, 1960.) L'idée fondamentale de cette
approche réside dans le constat que les externalités proviennent du fait qu'il n'y a pas de droit de propriété clairement
établi sur le silence ou la pureté de l'air par exemple. Il faudrait donc tarifer ces usages et pour cela, créer un marché. Un
droit de propriété doit être exclusif, comme tout bien économique privé, et il doit être transférable par l'intermédiaire d'un
marché, ceci étant le seul moyen de l'évaluer. Marché et propriété sont ici indissociables, ils se renforcent mutuellement.
Dans cette optique l'État devrait faciliter la création de «marchés des droits de propriété » en développant la tarification
d'usages qui étaient auparavant gratuits. Présenter les avantages et les inconvénients de cette solution et expliquer
brièvement le fonctionnement du marché Bluenext.
B. La définitions de nouveaux rapports entre croissance et environnement: vers une économie verte.
Les politiques économiques intégrant la gestion environnementale ont pris une dimension nouvelle depuis quelques années. Elles
se caractérisent par un foisonnement extraordinaire de théories, d'initiatives ou de mesures financières et fiscales qui souffrent
toutefois de ne pouvoir s'appuyer sur un modèle opératoire global d'aide à la décision publiques.
Quatre points à développer ici:
 L'économie verte cherche à déterminer des situations dans lesquelles les contraintes d'environnement peuvent produire des
effets bénéfiques sur la croissance. Ainsi, l'objectif est de régler la croissance pour la rendre durable ou supportable, et donc de
prendre des options incitatives allant dans ce sens ; la question des orientations de la croissance dans ses liens avec le progrès
des techniques du point de vue de l'environnement et des dégradations pose le problème des instruments les plus adaptés. Une
large part est faite aux innovations de " produits propres ", de process " industrie propre ". Citer ici l'initiative française appelée
"Grenelle de l'environnement" et donner des exemples concrets (solaire, éolien, smart grid ...). L'environnement s'impose donc
comme une stratégie de croissance et d'investissement à long terme: la théorie de la croissance endogène peut éventuellement
être utilisée.
 L'économie de fonctionnalité représente un autre aspect de l'économie verte: elle vise à dématérialiser l'économie. Le principe
est de substituer la vente d'un service à la vente d'un produit afin de réduire l'impact sur l'environnement: par exemple, la
location de voitures plutôt que la vente (le concept Autolib par exemple, sachant que la grande majorité des déplacements se
font sur moins de 3 km); autre exemple: la location de photocopieurs par la firme Xerox.
 L'économie circulaire s'oppose à notre économie dite linéaire qui épuise les ressources et rejette des déchets sans contrôler ni
les flux, ni les rejets qui en sont issus. Elle prône, au contraire, la maîtrise de chaque flux afin qu'ils reproduisent dans leur
globalité le fonctionnement quasi-cyclique des écosystèmes. Le cœur de l'économie circulaire est le recyclage des déchets.
L'exemple type est celui de la ville de Kalundborg au Danemark, qui recycle tous ses déchets et ainsi permet de las valoriser.
La mise en place d'un tel modèle n'est envisageable qu'à certaines industries. Le déploiement d'un réseau d'industries, opérant en
circuit fermé, s'effectue sous forme d'écoparc à la conception complexe. Ces derniers sont des pôles regroupant des industries
interdépendantes qui tentent de créer un système d'échange basé sur le recyclage et la valorisation. Par exemple, les déchets des
uns sont utilisés comme matières premières par d'autres.
 Enfin, dans une version plus radicale de soutenabilité forte, la voie de la décroissance, initiée par les travaux pionnier de N.
Georgescu-Roegen et prônée en France par S. Latouche. Mais il s'agit là d'une contestation de la notion même de croissance.
(Expliquer et développer un peu).
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