Relations rhinites-asthmes professionnels Recommandations pour la prise en charge de la rhinite allergique professionnelle Jacques Ameille [email protected] AP-HP, Unité de pathologie professionnelle – Hôpital Raymond Poincaré – 92380 Garches Université de Versailles – Saint Quentin en Yvelines Asthmes et rhinites en relation avec le travail Moscato G et al. Respiratory Research 2009 10:16 Rhinite professionnelle Clinique • Symptômes: prurit nasal, éternuements, rhinorrhée, obstruction nasale • Jetage postérieur et hyposmie fréquents • Conjonctivite (prurit oculaire, rougeur conjonctivale et larmoiement) fréquemment associée en cas de rhinite allergique Asthme et rhinite professionnels Etiologies • Agents protéiques de haut poids moléculaire d’origine animale ou végétale (mécanismes allergiques immunologiques mettant en jeu des IgE spécifiques) • Substances chimiques de faible poids moléculaire (mécanismes mal élucidés, difficultés à distinguer mécanismes immunologiques et phénomènes d’irritation non spécifique) Incidence de l’asthme et de la rhinite professionnels Moscato G et al. Allergy 2008;63:969-980 Auteurs / Agent causal Cullinan et al. 1999 / Animaux de laboratoire Rodier et al. 2003 / Animaux de laboratoire Draper et al. 2003 / Animaux de laboratoire Cullinan et al. 2001 / Farine Gautrin et al. 2002 / Farine Archambault et al. 2001 / Latex Sujets n 342 387 17 300 Incidence AP Incidence RP (x100 personne années) (x100 personneannées) 3,5 2,7 0,2 4,1 ND 1,8 7,3 12,1 0,3 11,8 13,1 0,7 Relations entre rhinites et asthmes • Association fréquente des deux maladies • La rhinite précède habituellement l’apparition d’un asthme • La rhinite rend plus délicat le contrôle de l’asthme • L’existence d’une rhinite augmente le risque de développer un asthme (l’obstruction nasale, en obligeant à respirer par la bouche, supprime le filtre nasal et facilite l’accès aux bronches des aéro-contaminants) Relations entre rhinites et asthmes Shaaban et al. Lancet 2008; 372:1049-1057 Relations entre rhinites et asthmes professionnels Malo JL et al. ERJ 1997;10:1513-1515 • 40 sujets avec AP prouvé par test de provocation spécifique 37/40 (92%) rhinite associée 29/40 (72%) conjonctivite associée • Prévalence de rhinite identique pour HPM et BPM • Intensité des symptômes plus importante pour HPM • Précession de l’asthme par rhinite plus fréquente pour HPM Relations entre rhinites et asthmes professionnels Castano R et al. Thorax 2009;64:50-54 • 43 sujets avec symptômes d’asthme en relation avec le travail 17/43 TPBS + 13/17 (76%) rhinite associée (TPNS +) • Association asthme-rhinite plus fréquente pour HPM 11/22 vs 2/21 Relations entre rhinites et asthmes professionnels Karjalainen A et al. Chest 2003;123:283-288 Le risque de développer un asthme professionnel est augmenté chez les travailleurs atteints de rhinite professionnelle - 3667 rhinites professionnelles notifiées entre 1988 et 1999 (registre finlandais) - cas suivis jusqu’au 31/12/2000 - Risque relatif d’asthme x 4,8 (IC 95% : 4,3-5,4) par comparaison avec des sujets atteints d’autres maladies professionnelles ONAP-RNV3P 2008-2010 Méthodes Cas incidents d’asthmes professionnels collectés au sein du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnels (rnv3p) Signalement volontaire Utilisation d’un bordereau standardisé ONAP-RNV3P 2008-2010 Méthodes Bordereau - âge - sexe - type d’asthme (avec ou sans période de latence) - métier au moment de l’apparition de l’asthme - association ou non à une rhinite - date d’apparition de la rhinite par rapport à l’asthme - agent(s) étiologique(s) suspecté(s) - examens complémentaires utilisés ONAP-RNV3P 2008-2010 596 asthmes avec période de latence (96,1%) 620 signalements 20 RADS (3?9%) Asthme avec période de latence Age moyen : 38,9 + 11,6 ans (18 - 64 ans) – hommes (45,6%) : 39,4 + 12,0 ans – femmes (54,4%) : 40,3 + 11,7 ans – asthme avec période de latence : 39,7 + 11,8 ans – RADS : 43,3 + 11,8 ans ONAP-RNV3P 2008-2010 Asthmes avec période de latence Principales étiologies (hommes + femmes) % 4 , 6 1 Farine % 8 , 3 1 % 1 , 3 1 Produits de coiffure Ammoniums quaternaires % 2 , 8 % 2 , 5 Isocyanates Végétaux autres (dont bois) % 0 , 4 Produits de nettoyage % 7 , 3 Fumées de soudure % 7 , 1 Chloramines % 9 , 1 Composés acryliques % 0 , 2 Amines % 2 , 2 Latex % 5 , 2 Aldéhydes % 2 , 3 Animaux ONAP-RNV3P 2008-2010 Asthmes avec période de latence Principales étiologies (hommes) % 8 , 0 3 Farine % 9 , 3 1 Isocyanates % 7 , 7 Végétaux autres (dont bois) % 7 , 3 Animaux % 9 , 2 Composés acryliques % 9 , 2 Fumées de soudure % 2 , 2 Produits d'entretien % 6 , 4 % 2 , 2 Chrome et dérivés Ammoniums quaternaires % 5 , 6 Chloramine Latex % 3 , 4 Farine % 7 , 3 Aldéhydes % 7 , 3 Animaux % 4 , 3 Isocyanates % 1 , 3 Végétaux autres (bois) % 5 , 2 Amines aliphatiques % 0 , 2 2 % 6 , 2 Produits de coiffure Aldéhydes % 5 , 4 2 % 6 , 2 Principales étiologies (femmes) Ammoniums quaternaires ONAP-RNV3P 2008-2010 Asthmes avec période de latence Principales professions (hommes + femmes) Personnels soignants (hors ASH) % 2 , 3 Techniciens de laboratoire % 3 , 3 Ouvriers de l'industrie des métaux % 7 , 3 Ouvriers de l'industrie chimique et plastique % 7 , 4 Métiers du bois Peintres % 0 , 3 Ouvriers du bâtiment * Incluant agents de service hospitalier % % 4 , % 6 4 , 5 Coiffeurs % 3 , 4 1 Boulangers-pâtissiers % 9 , 5 1 6 , 5 1 Employés de nettoyage* ONAP-RNV3P 2008-2010 Asthmes avec période de latence Principales professions (hommes) % 3 , 9 2 Boulangers-pâtissiers % 4 , 8 Principales professions (femmes) Métiers du bois % 0 , 7 Peintres % 0 , 6 2 % 0 , 7 Agents de nettoyage* % 5 , 5 2 Ouvriers de l'industrie des métaux % 6 , 6 Coiffeurs Ouvriers du bâtiment % 2 , 1 1 % 0 , 4 Personnels soignant Agents de nettoyage* % 4 , 4 Techniciens de labo % 0 , 4 Boulangers-pâtissiers % 8 , 2 Métiers du bois * Incluant agents de service hospitalier ONAP RNV3P 2008-2010 Caractéristiques des asthmes professionnels selon le poids moléculaire de l’agent causal Nombre de cas : n (%) Age (ans) : moyenne (sd) Hommes : n (%) Femmes : n (%) *** p <0 ,001 HPM BPM Total 174 (31,3) 34,5 (10.6) 116 (66,7) 58 (33,3) 381 (68,7) 41,6 (11,7)*** 139 (36,5)*** 242 (63,5)*** 555 (100) 39,4 (11,8) 255 (45,9) 300 (54,1) ONAP-RNV3P 2008-2010 Associations asthme-rhinite 80% 70% 60% 50% 40% 73,6% 51,4% 30% 20% 10% 0% HPM P < 0,001 BPM ONAP-RNV3P 2008-2010 Fréquence d’association asthme-rhinite Asthme professionnel n Rhinite associée n (%) Agents de haut poids moléculaire Farine Latex Rongeurs Animaux (hors rongeurs) Acariens Autres 174 98 15 14 12 10 25 128 (73,6) 77 (78,6) 12 (80,0) 11 (78,6) 8 (66,7) 6 (60,0) 14 (56,0) Agents de bas poids moléculaire Ammoniums quaternaires (AQ) Persulfates alcalins Isocyanates Produits de nettoyage (hors AQ) Poussières de bois Aldéhydes Amines Composés acryliques Métaux Fumées de soudure Autres 381 77 76 49 24 21 19 13 12 11 10 69 196 (51,4) 51 (66,2) 46 (60,5) 16 (32,6) 13 (54,2) 10(47,6) 14 (73,7) 7 (53,8) 8 (66,7) 2 (18,2) 1 (10,0) 28 (40,5) Chronologie d’apparition de la rhinite par rapport à l’asthme 60 53,4 50 47,1 44,1 40 37,7 40,4 30,8 30 Tous cas HPM 20 BPM 10 7,7 6,8 8,4 7,7 9 0 Avant Simultané Après NR 6,8 Outils diagnostiques HPM BPM n=174 n=381 Spirométrie avec tests pharmacologiques 91,4% 92,4% Monitoring DEP 12,1% 11,0% Monitoring VEMS 3,4% 9,4% Monitoring réactivité bronchique non spécifique 6,3% 8,9% Prick tests 69,5% 7,3% IgE spécifiques 67,2% 5,0% Test de provocation nasale spécifique 3,4% 16,0% Test de provocation bronchique spécifique 1,7% 4,7% Conclusions AP et RP coexistent fréquemment Prévalence de RP plus importante pour les agents de HPM La RP précède l’AP plus souvent quand des agents de HPM sont en cause L’association AP-RP est plus fréquente lorsque l’allergie est IgE médiée Recommandations pour la prévention et la prise en charge des rhinites allergiques professionnelles Jacques Ameille, Alain Didier, Elie Serrano, Frédéric de Blay, Olivier Vandenplas, André Coste, Marie-Christine Pujazon, Robert Garnier Rev Mal Respir 2011;28:940-949 Méthodes (1) Promoteur Société française de médecine du travail (SFMT), en partenariat avec la SPLF, la SFORL, et la SFA Cibles • Médecins du travail • Pneumologues • Allergologues • ORL • Généralistes Méthodes (2) • Définition des questions par un Comité d’organisation • Groupe de travail chargé de bâtir un argumentaire, de répondre aux questions et de rédiger des recommandations • Groupe de lecture pluridisciplinaire • Validation des recommandations par les conseils scientifiques des sociétés savantes concernées Méthodes (3) Gradation des recommandations Grade A : recommandation basée sur des études de fort niveau de preuve (essais comparatifs randomisés) Grade B : présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire(essais comparatifs non randomisés, méta-analyse d’essais randomisés, études de cohortes) Grade C : présomption fondée sur des études de moindre niveau de preuve (études cas-témoin ; éventuellement séries de cas) Avis d’experts : accord professionnel au sein du groupe de travail et du groupe de lecture Question 1 Est-il justifié de dépister la RAP ? • C’est une pathologie indemnisable • C’est une maladie fréquente • Elle constitue un facteur de dégradation de la qualité de vie et interfère avec la vie sociale et professionnelle • Elle est souvent associée à l’asthme qu’elle précède le plus souvent • Le risque de développer un asthme professionnel est augmenté chez les travailleurs atteints de rhinite professionnelle Recommandation Il est recommandé de dépister la RAP, compte tenu de son impact négatif sur la qualité de vie personnelle et au travail, de son évolution fréquente vers l’asthme professionnel, et de l’existence de mesures de prévention et de traitements efficaces (grade B) Question 2 Sur quelles populations faire porter le dépistage ? • Connaissance des étiologies professionnelles et des métiers à haut risque • Prévalence plus élevée de RAP dues à des allergènes de haut poids moléculaire chez les atopiques mais faible valeur prédictive positive • Corrélation entre l’intensité de l’exposition et le risque de RAP • Temps de latence variable mais c’est pendant les deux premières années d’exposition que l’incidence de la RAP est la plus élevée Question 2 Sur quelles populations faire porter le dépistage ? % 7 2 • Connaissance des Farines principales causes Persulfates alcalins professionnelles Protéines du latex – Observatoire francilien Acariens – 1999-2003 Aldéhydes % 7 1 % 3 1 % 2 1 % 6 % 8 , 5 Ammoniums quaternaires % 4 Bois % 3 Isocyanates % 3 Amines Question 2 Sur quelles populations faire porter le dépistage? % 6 2 Boulangers % 7 1 Coiffeurs % 5 1 • Connaissance des principaux métiers impliqués – Observatoire francilien – 1999-2003 Professions de santé % 8 Employés des entreprises de nettoyage % 8 , 4 Menuisiers Question 2 Sur quelles populations faire porter le dépistage ? • Connaissance des étiologies professionnelles et des métiers à haut risque • Prévalence plus élevée de RAP dues à des allergènes de haut poids moléculaire chez les atopiques mais faible valeur prédictive positive • Corrélation entre l’intensité de l’exposition et le risque de RAP • Temps de latence variable mais c’est pendant les deux premières années d’exposition que l’incidence de la RAP est la plus élevée Recommandations En milieu professionnel, il est recommandé de faire porter prioritairement le dépistage sur les populations exerçant des professions exposant à des allergènes, notamment dans les métiers de la boulangerie, de la coiffure, de la propreté et de certains secteurs de la santé (grade C) Le dépistage est particulièrement recommandé pendant l’apprentissage et/ou les deux premières années d’exposition (grade C) Question 3 Quels outils utiliser pour le dépistage des RAP ? • L’interrogatoire est au centre de la démarche diagnostique. Il permet d’établir la chronologie des symptômes par rapport à l’activité professionnelle • Les symptômes de la RAP sont les mêmes que ceux de rhinites relevant d’autres causes • Des rhinites non professionnelles peuvent être aggravées par le travail (exposition aux irritants) Recommandations Pour les sujets à haut risque de RAP, il est recommandé aux médecins du travail de rechercher systématiquement par l’interrogatoire, à chaque visite, les symptômes caractérisant la rhinite et de se renseigner sur leur éventuelle amélioration en dehors du travail (accord professionnel) En présence d’un patient se plaignant de symptômes évocateurs de RA, il est recommandé aux médecins du travail, médecins généralistes, pneumologues, allergologues ou ORL, d’évoquer systématiquement une possible origine professionnelle (accord professionnel) Compte tenu de la spécificité insuffisante de l’interrogatoire pour affirmer l’origine professionnelle de la rhinite, il est recommandé de confirmer par des méthodes objectives le diagnostic de RA et la relation possible avec l’activité professionnelle (accord professionnel) Question 4 Quelle doit être la stratégie de confirmation de la RAP ? 4.1 Examen nasal Recommandation Il est recommandé de faire procéder à une endoscopie nasale par un ORL, pour éliminer des pathologies naso-sinusiennes autres que la rhinite, en cas de diagnostic incertain, de symptômes unilatéraux, ou d’échec de la prise en charge thérapeutique initiale (accord professionnel) 4.2 Imagerie Recommandation En présence de signes de rhinite et en l’absence de signes de complications sinusiennes, aucun examen d’imagerie n’est justifié en première intention (accord professionnel) Question 4 Quelle doit être la stratégie de confirmation de la RAP ? 4.3 Tests immunologiques • Utilisation possible des tests cutanés pour démontrer l’existence d’une sensibilisation aux principaux allergènes professionnels de haut poids moléculaires • Dosage sérique des IgE spécifiques accessible pour quelques allergènes professionnels de haut poids moléculaire • Absence de préparations antigéniques standardisées et commercialisées pour la plupart des allergènes professionnels, particulièrement de faible poids moléculaire • Chez un sujet ayant des symptômes de rhinite allergique rythmés par le travail et exposé à un allergène de haut poids moléculaire, la mise en évidence d’une sensibilisation à cet allergène est très en faveur du diagnostic de RAP Recommandation Lorsque la responsabilité d’un allergène professionnel de haut poids moléculaire est suspectée, il est recommandé de rechercher une sensibilisation à cet allergène par des tests cutanés (prick tests) ou par la réalisation de tests d’IgE réactivité sérique (grade C) Question 4 Quelle doit être la stratégie de confirmation de la RAP ? 4.4 Test de provocation nasale spécifique Méthode de référence pour l’EAACI (Moscato et al. Allergy 2008) mais accessibilité réduite, absence de standardisation des modalités d’administration nasale des allergènes et des critères de positivité Recommandation Lorsque le diagnostic de RAP ne peut pas être étayé par les examens immunologiques et lorsque l’allergène suspecté s’y prête, il est recommandé d’adresser le patient dans un centre spécialisé qui posera l’indication éventuelle d’un test de provocation nasale spécifique (accord professionnel) Question 4 Quelle doit être la stratégie de confirmation de la RAP ? 4.5 Marqueurs de l’inflammation nasale et étude des variations de la perméabilité nasale ou des symptômes • Peu de données publiées sur l’étude de l’éosinophilie dans le liquide de lavage nasal et la mesure du NO nasal • Fiabilité et reproductibilité des mesures du débit inspiratoire nasal de pointe, mais performances peu étudiées pour les RAP • Peu de données sur l’utilisation de scores de symptômes Recommandation Lorsque le diagnostic causal ne peut être étayé par des tests immunologiques et qu’un test de provocation nasale spécifique ne peut être réalisé, il est recommandé de discuter une évaluation de la réponse nasale sur les lieux de travail, par la mesure de scores de symptômes et l’étude des variations de la perméabilité nasale par des mesures répétées du débit inspiratoire de pointe nasal (accord professionnel) Question 4 Quelle doit être la stratégie de confirmation de la RAP ? 4.6 EFR et mesure de la réactivité bronchique non spécifique • L’hyperréactivité bronchique non spécifique (HRBNS) est fréquente chez les patients souffrant de rhinite allergique et augmente avec l’ancienneté de la rhinite • Il existe des arguments épidémiologiques convaincants en faveur d’une relation temporelle entre RA, HRBNS et asthme Recommandation La réalisation d’EFR comportant en l’absence de TVO réversible, la mesure de la réactivité bronchique non spécifique, est recommandée chez les sujets atteints de RAP, pour identifier les sujets à haut risque d’asthme professionnel (grade B) Question 5 Comment prendre en charge les patients atteints de RAP ? 5.1 Éviction ou réduction de l’exposition • L’éviction de l’allergène responsable est le meilleur traitement et permet souvent la guérison complète • Elle prévient l’évolution vers un asthme professionnel • Elle est souvent associée à un changement d’emploi et comporte un risque important de chômage • Les effets de la réduction de l’exposition ont été peu étudiés, des effets bénéfiques ont été rapportés pour des RAP au latex et aux sels de platine Recommandations L’arrêt complet et précoce de l’exposition à l’allergène responsable de la RAP est recommandé (grade B) Lorsque l’étude du poste et des conditions de travail montre que l’arrêt complet de l’exposition à l’allergène responsable de la RAP n’est pas envisageable sans d’importantes conséquences socio-économiques pour le patient, ou ne recueille pas l’adhésion de celui-ci, il est recommandé d’essayer d’obtenir une diminution de l’exposition et de l’associer à un traitement médical adapté assorti d’un suivi renforcé (grade C) Question 5 Comment prendre en charge les patients atteints de RAP ? 5.2 Traitement médicamenteux et immunothérapie spécifique • Le traitement est le même que celui des RA non professionnelles et doit se conformer aux recommandations nationales et internationales (ARIA 2008, RPC SFORL 2005, SPLF 2010) • L’immunothérapie spécifique n’est envisageable que pour les allergènes de haut poids moléculaire • Son efficacité et son innocuité n’ont pas été complètement évaluées Recommandations Il est recommandé de traiter les RAP selon les mêmes modalités que celles utilisées pour les RA non professionnelles (grade B) En l’état actuel des connaissances, il n’est pas recommandé de recourir à une immunothérapie spécifique pour les RAP, hors essais cliniques (grade B) Question 6 Quelle prévention primaire ? • Le niveau d’exposition aux allergènes est le plus important déterminant de la sensibilisation IgE médiée • La valeur prédictive positive de l’atopie ou d’autres facteurs de susceptibilité génétiques vis à vis de l’apparition de maladies respiratoires allergiques professionnelles est faible Recommandations Il est recommandé de prévenir la RAP par la suppression ou, à défaut, la réduction de l’exposition aux allergènes potentiellement sensibilisants (grade A) Il est recommandé de ne pas utiliser des marqueurs d’atopie ou des tests génétiques dans le but de repérer des sujets à haut risque de rhinite ou d’asthme professionnels et de les écarter de certains emplois (grade C) Merci de votre attention